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Trois iraniennes face à leur destin

Leyla, Rodja et Shabaneh se sont rencontrées à l'université de Téhéran. En racontant leurs parcours respectifs, Nasim Marashi brosse le portrait saisissant de la jeune génération dans l'Iran d'aujourd'hui.

L'un part, l'autre reste. Misagh quitte l'Iran et laisse sa femme Leyla triste et désemparée. Car elle a choisi de rester en Iran, avec sa famille et ses amis. Elle entend poursuivre sa carrière de journaliste, de faire partager ses goûts culturels. Mais elle doit désormais faire sans son tendre amour. Eux qui étaient si proches, qui avaient les mêmes aspirations, sont désormais séparés par des milliers de kilomètres.
Pour tenter d'atténuer sa peine, Leyla peut compter sur ses amies Rodja et Shabaneh, même si le trio qu'elles formaient à l'université de Téhéran ne se voit plus aussi fréquemment. Car depuis, leurs professions respectives et leurs nouvelles connaissances occupent une place non négligeable dans leurs vies. Shabaneh travaille dans un bureau d'architectes où sa personnalité n'a pas tardé à susciter l'intérêt de son collègue Arsalan. Il ne rêve désormais que d'une chose, l'épouser. Mais elle se demande si elle l'aime vraiment et ne veut pas précipiter les choses. Elle veut aussi rester aux côtés de Mahan son frère handicapé. Arsalan se fait alors de plus en plus pressant. Il va bien falloir trancher la question.
Pour Rodja, le choix est fait. Pour elle, il n'est pas question de moisir en Iran. Toute son énergie est désormais consacrée à monter son dossier afin d'obtenir un visa pour la France et s'inscrire en doctorat à l'université de Toulouse. Mais son parcours dans les administrations est loin d'être gagné.
En suivant le parcours de ces trois iraniennes, en revenant sur leur passé et leurs familles respectives, Nasim Marashi brosse un portrait saisissant de la jeunesse iranienne d'aujourd'hui. Rodja voit toutes ces jeunes filles à la croisée des chemins comme des monstres: «On n'est plus du même monde que nos mères mais on n'est pas encore de celui de nos filles. Notre coeur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. le corps et l'esprit nous tirent chacun de son côté, on est écartelées. Si nous n'étions pas ces monstres, à l'heure qu'il est, on serait chacune chez soi à s'occuper de nos enfants. (...) On ne serait pas en train de poursuivre des chimères.»
Si dans ce roman il n'est pas directement question du régime des mollahs et de la répression qui frappe la population depuis bien trop longtemps, on sent bien la chape de plomb qui pèse sur les habitants, à commencer par ce choix binaire que tous sont appelés à faire, partir – quand on peut – ou rester. Choix cornélien, car il est souvent définitif. Il peut aussi entraîner pour les familles des conséquences imprévisibles, voire dramatiques. Les peurs et les espoirs, les contraintes et les rêves sont parfaitement concentrés derrière les visages de Leyla, Rodja et Shabaneh. Ce qui explique sans doute le succès du livre en Iran, mais place aussi la romancière dans une situation délicate. Car comme c'est le cas dans le roman, les menaces et les intimidations des gouvernants se font de plus en plus précises. La lutte continue…


Lien : https://collectiondelivres.w..
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C'est un instantané. Quelques mois dans la vie de 3 jeunes iraniennes dans un pays decontextualisé (la révolte et l'oppression semblent loin). Elles sont amies depuis l'université et se trouvent à des moments stratégiques de leur existence : Leyla a refusé de suivre son mari parti étudier au Canada (et vit difficilement ce départ). Shabaneh se demande si elle doit épouser son prétendant et Rodja a l'opportunité de partir à Toulouse poursuivre son enseignement. Elles ont toutes des choix à faire, des renoncements à opérer. Et c'est difficile, particulièrement pour Shabaneh qui est de nature très incertaine.
Mais il faut bien grandir…
Un texte fin, sensible, doux amère.
La plume est fluide, les personnages sont bien cernés : Ces femmes semblent toutes piégées, quoiqu'elles décident. Et surtout très seules, malgré leur amitié.
« Ses soupirs me pèsent sur le coeur. Les soupirs, c'est aussi contagieux que les bâillements. Ils se répandent dans l'air avant de s'écraser sur le coeur des gens comme moi qui ont des récepteurs pour le chagrin. »
Un premier roman prometteur.
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Nasim Marashi veut continuer à écrire en persan, depuis l'Iran, alors elle se plie à la censure. de ce fait, ses héroïnes semblent étrangement libres, simplement limitées par leurs propres désirs et leur incapacité à se décider. Vu le contexte actuel, il est difficile à comprendre que l'éditeur n'ait pas ajouté une note ou une préface pour contextualiser ce roman, justifier le flou du pays en arrière-plan, l'absence totale d'évocation des répressions (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/28/lautomne-est-la-derniere-saison-nasim-marashi/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Choisi le 18 juillet 2023- Librairie Mémoire 7- Clamart


Une fort jolie découverte que cetre auteure iranienne avec ce premier roman.

Une belle Ode à l'Amitié à travers trois personnages féminins très différents, s'étant rencontrés sur les bancs de l'université à Téhéran...
Bien que leurs personnalités soient parfois aux opposés, ces trois amies sont inséparables et toujours bienveillantes les unes envers les autres...au fil du temps !

On va cheminer avec elles sur une année, et deux saisons : l'Été et l'automne...le récit passant de l'une à l'autre, avec leur quotidien professionnel, familial ou amoureux, avec pour chacune des prises de décisions essentielles, malaisées à prendre.

Passons à la présentation de nos " héroïnes ":

- Leyla a débuté avec enthousiasme une carrière de journaliste, est heureusement mariée à Misagh, qui nourrit cependant des ambitions et des envies de départ !

-Shabaneh vit avec ses parents et les aide à s'occuper de son petit frère, " handicapé mental " auquel elle est très attachée .Elle travaille dans un cabinet d'architectes, a un soupirant, Arsalan...qui insiste pour qu'ils se fiancent. Toutefois, elle n'en est pas amoureuse, le trouve "ordinaire" et si peu romantique, reste indécise et préfère se réfugier dans ses " chers livres" !
Ayant été traumatisée par la guerre,elle est consciente qu'elle manque de l'assurance de ses amies, reconnaît, peste contre ses peurs et son indécision chronique !!

"-Écoute-moi, Shabaneh.La solitude, c'est très dur.Beaucoup plus dur qu'une vie sans rêves. On ne peut pas toujours vivre dans les nuages.On finit toujours par redescendre, peu à peu, et alors la solitude, c'est ce qu'il y a de pire.Tu comprends ce que je dis ?
(...)Non, je ne comprends pas.La vie est difficile de toute façon. Chaque jour est plus dur que le précédent. Je vis dans les nuages.Je suis devenue mélancolique. À cause de tous ces livres, je le sais.Ces livres remplis de héros. Des héros vénéneux que j'ai façonnés dans ma tête, que j'ai modelés à ma façon, à qui j'ai attribué telle ou telle qualité, jusqu'à en créer un, rien que pour moi, et qui n'existe nulle part ailleurs.(...)
Pourquoi ces héros ne me lâchent-ils pas? Pourquoi ne me laissent-ils pas redescendre de mon nuage pour poser le pied dans la vie
réelle ?"

- Rodja, quant à elle est enseignante, vient d'être acceptée en doctorat à Toulouse et attend son visa...qui , finalement, lui sera refus6!

Toutes trois sont brillantes, se battent pour leur autonomie intellectuelle et financière....Le début du roman démarre sur un chamboulement de taille dans la vie de Leyla : le départ de son mari, Misagh, pour le Canada....

De très beaux passages sur les envies de grand départ pour nos personnages ; des envies de départ ( sauf pour Shabaneh, happée par ses livres et assez casanière); Envies ambiguëes de départ ; faut- il partir pour vraiment " devenir quelqu'un "? Faut- il abandonner ses rêves et affronter le Réel ?

"- Tu sais, Rodja, alors que tu es presque au bout du processus, c'est un peu tard pour avoir des doutes.
Ton visa va arriver d'un jour à l'autre et tu vas partir.Une fois là-bas, tu n'auras plus qu'à profiter de ta nouvelle vie.Je crois que tu ressembles beaucoup à Misagh.Toi non plus, tu ne sais pas pourquoi tu veux partir.Comme lorsque nous avons passé le concours d'entrée à l'université. Tout le monde le passait, nous avons fait pareil. Comme si un train arrivait, et que nous sautions tous dedans sans bien savoir pourquoi."

Ce roman aurait pu être désespérant, horripilant,exaspérant, de frustrations, de désillusions, d'indécisions en dépit des échecs ou déceptions de ces trois jeunes femmes, ne subsistait leur indéfectible amitié, qui les aide à vivre, toutes les trois...et à illuminer leurs existences. Elles se soutiennent, s'aident fidèlement les unes les autres...

Toutefois, ces jeunes femmes ont vraiment "du mal à grandir", à assumer cette liberté tellement voulue, dans un pays où les femmes n'ont pas la meilleure place , où leurs mères ont beaucoup subi et où rien n'est encore gagné dans le pays même, sauf si on décide de quitter l'Iran , pour progresser dans un pays étranger...!!









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Elles sont trois. Trois jeunes femmes, amies depuis la fac, dont la vie chaotique se rejoint et se sépare, comme la vague qui s'échoue sur les rochers et se retire. Elles se soutiennent, elles s'épaulent, mais elles ne se comprennent pas toujours. Entre idéaux, rêves et réalité, ces trois amies naviguent dans la société iranienne d'aujourd'hui…

L'automne est la dernière saison est le premier roman de Nasim Marashi. Et je dois bien avouer qu'elle a une plume légère et fluide, agréable à lire et parfaitement adaptée à son univers.

Avec subtilité et délicatesse, elle nous ouvre les portes de son pays. A travers le portrait de ces trois femmes, Nasim Marashi décrit avec sensibilité la vie, les espoirs et les doutes de toute une société.

Si on ne ressent jamais vraiment le poids du régime iranien, les histoires de Leyla, Shabaneh et Rodja mettent le doigt sur la place de la femme, qui se gagne dans l'ombre d'un père, d'un époux ou d'un travail. Cette place, si elle est difficile à trouver, peut rapidement se perdre. La mélancolie et le doute ne quittent jamais l'esprit de ces jeunes filles.

Même si on a parfois envie de les secouer, mais aussi de les écouter ou de les soutenir, Leyla, Shabaneh et Rodja sont touchantes. Elles bouleversent nos quotidiens plus tranquilles, et leur envie de liberté ne peut que nous émouvoir.

Partir ou rester… Vivre libre dans cet ailleurs idéalisé ou prisonnière de ses rêves aux côtés des siens… Autant de choix qu'elles devront affronter et assumer…
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Une histoire forte de sororité entre trois amies de 28 ans, qui se sont rencontrées à l'Université de Téhéran en Iran, et qui se retrouvent face à des choix compliqués et des décisions difficiles à prendre.

En deux saisons, l'été et l'automne, l'autrice fait intervenir tour à tour chacune d'entre elles, dans un chapitre où elles deviennent la narratrice.

Il y a d'abord Leyla, journaliste, qui a le blues depuis que son mari a choisi de partir au Canada alors qu'elle a préféré rester en Iran. Puis Shabaneh, ingénieur dans un cabinet d'architecte, qui se demande si elle est amoureuse de son petit ami Arsalan et qui s'occupe le plus qu'elle peut de son frère souffrant d'un gros retard mental. Et enfin Rodja, qui veut poursuivre ses études en France où elle est acceptée en doctorat à Toulouse. Mais les démarches au consulat de France pour l'obtention d'un visa relèvent du parcours du combattant.

Partir ou rester ? Quitter le pays, le petit ami, la famille ... ou poursuivre dans la continuité ? Ces trois jeunes femmes devront faire des choix.

C'est une jolie histoire d'amitié et d'amour qui, alors qu'elle se passe en Iran, n'est pas contextualisée. A sa lecture, on aurait envie d'aller passer plusieurs mois dans leur sillage sans se douter le moins du monde que l'on entre dans un pays réprimant les libertés individuelles, un état théocratique fanatique. L'autrice vivant dans le pays a-t-elle été contrainte de passer sous silence le contexte social ou bien est-ce un choix de sa part ?

Il y a pas mal de digressions qui arrivent sans crier gare mais ne perdent pas le lecteur attentif ; une situation présente en appelle une autre passée. Quant à la fin, elle m'a quelque peu laissée sur ma faim.

Malgré ces quelques remarques, c'est un livre avec lequel j'ai passé un agréable moment. Une bonne découverte.

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Elles sont trois, trois jeunes femmes iraniennes amies depuis l'université, éprises de liberté . Elles doivent faire face aux difficultés administratives draconiennes de leur pays. Leyla n'a pas pu suivre son mari, parti faire ses études au Canada, Rodja est en attente de son visa pour aller faire sa thèse en France. Shabaneh est demandée en mariage par Arslan qu'elle trouve trop pressant et puis, elle ne veut pas laisser son frère handicapé à ses parents.
Un très beau roman, très réaliste et très touchant; On suit tour à tour chacune des jeunes femmes. J'ai appris beaucoup sur l'Iran pays que je connais peu. Je retiens les infusions de bourrache aux vertus déstressantes et je remercie les filles du Bookclub pour ce prêt!
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Nous sommes en Iran au 21ème siècle et la romancière nous présente trois jeunes personnages féminins avec leurs préoccupations :
- Leyla, jeune femme active et mariée ;
- Shabaneh, rêveuse et idéaliste très marquée par les évènements du passé et qui se pose beaucoup de questions sur l'homme qu'elle fréquente et craint que l'homme charmant ou presque ne se transforme en tyran ;
- et enfin Rodja, très investie dans l'éducation de son jeune frère handicapé et étudiante qui vient d'être acceptée pour faire son doctorat à Toulouse.

C'est avec beaucoup de pudeur qu'on nous présente les rêves et désillusions grandissantes de ces trois femmes. le roman construit en vignettes avec un chapitre par personnage est aussi divisé en deux saisons afin que le lecteur en apprécie mieux l'évolution.

J'étais très enthousiaste à l'idée de lire ce roman dont le résumé m'avait beaucoup attirée mais je suis restée très en surface de cette histoire sans m'attacher à aucun personnage ni en étant particulièrement touchée par ce qui était narré. Sans doute que l'alternance des narrateurs (à la première personne) et l'utilisation du présent de narration, trop froid à mon goût, y sont pour quelque chose.
Ce sera la première fois que je lis un roman iranien sans être transportée. Il en faut parfois. le fait que ce soit un premier roman explique peut-être aussi la réserve de son auteur.

Je remercie Babelio et les excellentes éditions Zuma de m'avoir permis de lire découvrir cet ouvrage grâce à Masse Critique.
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Un pays : l'Iran – Deux saisons : l'été et l'automne – Trois femmes : Leyla, Shabaneh et Rodja.
Elles se sont rencontrées sur les bancs de l'université à Téhéran, elles sont soudées comme les doigts d'une main.
Leyla est journaliste, elle était mariée à Misagh qui a décidé de partir vivre au Canada. Elle croyait qu'il ne partirait jamais sans elle, alors maintenant, il faut avancer dans la vie sans lui.
Shabaneh est une femme qui ne sait pas faire de choix. Elle se sent responsable de son petit frère Maham que sa mère délaisse car il est handicapé.
Rodja quant à elle, est acceptée dans une université en France, mais elle peine avec l'obtention de son Visa.
Le temps de deux saisons, nous suivons ces trois amies dans des moments charnières de leurs vies.

Ces trois femmes sont attachantes, j'ai été très émue par l'histoire de chacune.
C'est un récit sur le choix dans un pays où les femmes ont peu de possibilité. Choisir de partir ou de rester et en payer le prix quoi qu'il en coûte. Faire le choix de l'abandon des siens, de l'abandon de soi-même.
Le passage du livre repris ci-dessous illustre bien la complexité du choix :
« On est des sortes de monstres, Shabaneh. On n'est plus du même monde que nos mères mais on n'est pas encore de celui de nos filles. Notre coeur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. le corps et l'esprit nous tirent chacun de son coté, on est écartelées. »

Un brillant premier roman.

Je remercie Babelio et les éditions ZULMA de m'avoir permise de découvrir la magnifique plume de Nasim Marashi.
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L'automne est la dernière saison est un très beau roman iranien qui suit 3 amies de fac sur deux saisons, l'été d'abord puis l'automne ou chacune va devoir faire des choix pour prendre leur destin en main.

Leyla d'abord, doit se relever d'un divorce et trouver un travail de journaliste qui lui plait. Shabaneh doute et ne sait pas si elle doit se marier et comment protéger son petit frère handicape et Rodja qui veut poursuivre ses études en France et rencontre des difficultés pour obtenir un visa.

J'ai beaucoup aimé ces trois femmes, très modernes. Je regrette cependant qu'on n'en sache pas plus sur la condition des femmes en Iran car finalement ce roman pourrait se passer dans n'importe quel pays. Pour autant c'est une bonne lecture et on prend plaisir a la lecture.

La fin est prévisible et je l'avais deviné depuis le début pour autant je l'ai trouvé réussite.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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