Maria Dolz, jeune éditrice, observe chaque matin un couple, dit parfait. Ce moment de sa journée est comme un rituel, si bien que le jour où le couple arrête de venir, son quotidien est comme bouleversé. Il est d'autant plus bouleversé lorsqu'elle apprend ce qu'il est advenu du couple et notamment du mari Miguel. Dans cette première partie du récit, j'ai bien aimé cette critique de Maria (de l'auteur donc) lorsqu'elle s'attarde sur la façon dont les médias traitent des faits divers, lorsqu'elle s'amuse des différences, des divergences dans le contenu ou dans les témoignages récoltés.
Bref, je reviens au récit. Ce que vit Luisa la touche et le temps d'une journée elle se parle. Luisa lui confiant son immense peine. Maria remarquant la présence de Diaz-Varelà, ami du couple Deverne, homme avec qui elle nouera une relation. Ceci donne lieu à la deuxième partie du récit. Une deuxième partie, très riche, où l'auteur y mêle dans de longs dialogues (parfois interminables) pour parler de l'amour, du sentiment amoureux plus précisément, de la mort et du deuil. Ces dialogues sont toutefois très intéressants. On y lit, par exemple, une belle interprétation du Colonel Chabert de
Balzac, prétexte à parler de ce qui (pré)occupe nos personnages et aussi de la mort, du deuil du mari, un mari qui même mort est toujours bel et bien présent, peut-être trop pour Diaz-Varelà.
Maria et Diaz-Varelà deviennent donc amants, tout en sachant que l'histoire ne mènera rien. La première sachant qu'elle est dans son lit le temps que Luisa baisse sa garde et se laisse séduire, le second éperdument sous le charme de Luisa ne laisse pas d'autres femmes entrer dans son coeur. Maria accepte volontiers cette relation, jusqu'au jour où elle surprend une certaine conversation qui met le doute et ajoute du mystère autour de la mort de Deverne. Mais ici, il n'y a pas de roman à enquête, car n'oublions pas que Maria n'est qu'une spectatrice, ici nous avons plutôt un roman psychologique, un roman qui analyse avec précision les mécanismes de la pensée, qui va approfondir les motivations des personnages. Et c'est sans compter le talent de l'auteur pour distiller les informations autour de la mort de Deverne et les dialogues imaginaires que se crée Maria lorsqu'elle échafaude ses hypothèses. Si le roman se clôt bel et bien, il me reste malgré tout ce même sentiment de doute et de mystère (mais attention, rien de bien péjoratif là-dedans) qui plane dès lors que la mort de Miguel semble auréolé de mystère. Et comme Maria se livrait à ses hypothèses, c'est à nous lecteur de nous faire la nôtre.
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