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3,62

sur 176 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre ne peut laisser indifférent. Je sais à qui je le conseillerais et pour qui je ne perdrais pas mon temps à essayer de le faire lire.

Si les longues phrases enfermant les méandres de pensées alambiquées vous rebutent, si vous vous sentez frustrés dés que vous n'êtes pas tenus en haleine par un récit vif et tendu, ce livre n'est pas pour vous.
A l'inverse si vous adorez vous laisser bercer par une prose magnifique, que vous avez pour manie de lire et relire une phrase sublime dés que vous en rencontrez une, pour vous en imprégner, peu importe si vous en perdez le fil du récit, et que vous restez souvent coincé entre deux pages, perdu dans vos pensées et réflexions, n'hésitez pas, il est pour vous !
Même si le récit est daté, j'ai cette impression que tout cela n'a aucune importance, que l'histoire est prétexte et comme hors du temps.
Prétexte à soutenir un style d'une beauté à couper le souffle.
Prétexte à poser les jalons d'une réflexion sur les vivants et les morts, sur la force de la littérature et sur l'amour, bien sûr.
L'amour des vivants qui finit toujours à enterrer celui des morts. Et ce temps qui court, efface et modèle nos sentiments et nos pensées... comme les amours.

Qualifier ce livre de roman, c'est laisser de côté toute une ribambelle d'autres étiquettes dont il n'aurait pas à rougir. La lecture est envoutante, par son style - beau, délié et prenant – et par ce cheminement de la réflexion que l'on suit pas à pas, plus que l'histoire elle-même : réf-lecteur et acteur au coeur du récit.

J'ai aimé cette ouverture sur deux chefs-d'oeuvre de notre littérature : « le colonel Chabert » De Balzac et « les trois mousquetaires » de Dumas, preuve s'il en fallait une, de l'importance de la fiction dans notre réalité : Quand la littérature nous aide à décrypter et comprendre nos vies, nous fait accéder à une vérité, claire et nette, plus sûrement que tout grand discours ou vaines explications.

« Ce qui lui arrive est secondaire, et ce qui se passe dans les romans est sans importance, on l'oublie une fois qu'ils sont finis. Ce sont les possibilités et les idées qu'ils nous inoculent et nous apportent à travers leurs cas imaginaires qui sont intéressantes, on s'en souvient plus nettement que des évènements réels et on en tient compte ».

Je me suis vraiment laissée embarquer dés les premières pages, contrairement à d'autres lecteurs, c'est la fin qui pour moi « tirait en longueur » ; j'ai un peu plus « peiné » sur les dernières pages et il me tardait d'en voir la fin. Est-ce que je me suis laissée rattraper par l'histoire et qu'alors, le style devenait trop présent ? Est-ce une sorte de lassitude ? Je ne sais. Mais cela n'a en rien gâché le plaisir que j'ai eu à découvrir cet auteur, dont la singularité est une expérience qui justifie à elle seule cette lecture.
Merci à Pirouette0001 qui a su éveiller mon intérêt par son choix pertinent de citations publiées sur Babelio et ses judicieux conseils.
Un auteur de plus découvert en suivant vos critiques, amis babéliotes ;)
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Jusqu'où peut-on aller par amour et qui sommes nous pour juger des comportements et des actes des autres en la matière ? C'est une réflexion érudite que propose l'écrivain espagnol Javier Marias autour du thème de l'amour, de la morale et de la mort. Pour cela, il met en scène un quatuor de personnages aux prises avec leurs questionnements au fur et à mesure que ce qu'ils pensaient savoir les uns des autres s'avère de plus en plus flou et de moins en moins sûr.

Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, près de la maison d'édition où elle travaille, Maria prend plaisir à observer un couple, habitué de l'endroit comme elle. Leur comportement lui plaît, ils lui semblent composer le couple parfait et les voir quelques minutes le matin lui permet d'entamer sa journée de meilleure humeur. Jusqu'au jour où le couple ne vient plus et où Maria apprend que l'homme - Miguel - est mort, sauvagement poignardé en pleine rue, apparemment sans raison. Un banal fait divers. Maria va alors se rapprocher de Luisa, la jeune veuve et faire la connaissance de l'ami intime du couple, Javier très empressé auprès de Luisa. Plus elle pénètre dans leur intimité et plus les questions se posent, y compris sur la mort de Miguel...

Où est la vérité derrière les apparences ? Importe-t-il vraiment de la connaître ? de la dévoiler ? Javier Marias convoque Balzac (Le colonel Chabert) et Dumas (Les trois mousquetaires) pour tenter d'éclairer les protagonistes de son histoire quant à l'opportunité de partager leurs propres vérités. Et Shakespeare pour alimenter une réflexion autour de la mort, du moment qu'elle choisit pour frapper et des sillons qu'elle creuse dans les esprits.

C'est vraiment très brillant, il ne faut pas se laisser rebuter par une première partie un peu lente et déroutante par ses longues phrases et ses raisonnements qui semblent parfois incongrus au sein de conversations que l'on imagine plus simples. le rythme s'emballe par la suite, dès que l'intrigue prend une tournure plus "policière". Au lecteur ensuite de mener sa propre réflexion, les thèmes ne manquent pas.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Maria déjeune chaque matin dans la même cafétéria où elle regarde " un couple parfait" pense-t-elle qui la ressource pour la journée. Un jour ce couple disparaît et elle apprend que l'homme a été assassiné.
Suit pour elle une multitude de questions philosophiques sur la vie, la mort, et la rencontre fortuite avec un des amis du défunt l'amène à douter de la vraie raison de la mort de celui-ci.
Un livre difficile d'accès, aucune aération pas de dialogue marqué, de passage à la ligne ce qui donne un pavé de 372 pages.
J'ai failli plusieurs fois arrêter ma lecture mais un attrait philosophique en ressort. La relecture du" Colonel Chabert", des " Trois mousquetaires" , de Shakespeare permet comme l'auteur l'indique plus de trois fois dans son livre, d'oublier le roman pour en retenir l'idée, le fil conducteur qui reste : une réflexion sur la mort pour moi, mais qui peut être sur l'amour pour d'autre ou encore la vie pour certains.
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Beau et grand livre qui décrit des personnages (surtout deux)qui interpellent, qui agacent, qui révoltent dans un (trop) long commentaire suit la vie, l'amour, le roman, la création. C'est surtout l'histoire intellectuelle de deux intellectuel dans un milieu intellectuel dont les références à Dumas (Alexandre) et Balzac (Honoré de) sont parfois (un peu) fastidieuse. J'ai été plus marqué par "Demain dans la bataille..." Un peu déçu tout de même. J'avoue que j'aimerais "rencontrer" l'héroïne, c'est elle qui m'a fait tenir sans trop de mal jusqu'au bout.
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Un livre étonnant et somme toute immoral. Il invite à se poser bien des questions sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire, le bien et le mal, gérer les équilibres, détruire pour sauver, sauver quoi? an non de quoi? Beaucoup d'introspection.
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Maria Dolz est une éditrice habituée à entendre les écrivains disserter sur leur propre condition, à supporter leurs jérémiades et même sur la maniére qu'ils ont de se vêtir.
Chaque matin, avant d'aller à leur rencontre, elle prend son café dans un bar madrilène. Elle observe silencieusement un couple qui la fascine tellement il semble radieux. Un peu plus tard, un jour, elle ne les voit plus pendant un long moment. Au détour de la lecture d'un journal, elle découvre que le mari:Miguel Desvern a été assassiné. Elle rencontre le meilleur ami du défunt:Javier Diaz- Varela qui deviendra son amant. Elle retrouve aussi la trace de l'épouse inconsolable:Luisa.
C'est un long roman psychologique où l'auteur s'attache à mener de subtiles enquêtes pour aborder le thème de l'amour mais surtout le questionnement à propos de la mort, la méditation, notamment une étude originale particulièrement bien menée à propos d'une nouvelle De Balzac: le Colonel Chabert, écrite en 1832. Balzac y raconte une histoire de résurrection et pose la question que pose l'auteur:"pouvons nous supporter que les morts reviennent occuper une place laissée libre?".
Est- ce que l'absence est aussi douloureuse qu'il y paraît? .
"Les morts sont-ils mal inspirés de revenir?".
Le colonel Chabert fut tenu pour mort dans cette nouvelle, il a repris conscience, sa femme, pendant ce temps, se remarie.....
En cas de mort, la veuve a suivi le trajet:stupeur, désolation, tristesse, abattement, apathie, frayeur, peur de voir le temps passer puis rétablissement enfin.
L'auteur dévoile au fil du roman tout ce que dissimulent les apparences, les trahisons, les mensonges, les vérités entre l'ombre et la lumière.
Ses enquêtes minutieuses, fouillées ne sont jamais spectaculaires, elles s'étirent au fil du temps. C'est une plume qui aime débusquer les secrets de nos âmes.

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Roman ou essai ? Les amateurs de narrations inventives, truffées de dialogues et de scènes inattendues, seront déçus. Autour d'une histoire d'amour et de mort, qui aurait pu faire l'objet d'une courte nouvelle, Javier Marías construit une réflexion approfondie sur le sens que la mort revêt, tant pour celui qui en est victime que pour celui qui l'a donnée, et pour les proches qui ressentent la perte de l'être aimé. L'histoire n'est pas banale, elle pourrait être tirée d'un fait divers rapporté par la presse quotidienne, mais l'intérêt du livre réside dans le cheminement intérieur de la narratrice, qui va s'attacher à comprendre le comment et le pourquoi de ce crime considéré a priori comme l'oeuvre d'un déséquilibré. Comme dans ces romans psychologiques de l'école française du Nouveau Roman (Robbe-Grillet, Butor, Simon, Sarraute…), chaque geste, chaque pensée, même les plus banals, sont décortiqués dans une vision cubiste du réel, faisant basculer la perspective selon laquelle celui-ci est observé. Malgré la linéarité du récit, de multiples facettes d'une même histoire sont explorées, la narratrice s'imaginant à la place des divers protagonistes : la femme, l'ami, l'ami de l'ami, le porteur du couteau, et bien entendu la narratrice elle-même. Pour qui a la patience d'apprécier ce genre littéraire, tout en passant sur les imperfections de la traduction (certains mots sont totalement inusités en français), le plaisir est certain. Mais les redites sont nombreuses (ce qui n'est pas plus mal si l'on s'est endormi en route) et rallongent encore un peu plus le chemin vers le dénouement final, où quelques dialogues bienvenus allègent le récit.
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Un roman dont l'intrigue m'a plu, tenue en haleine par ce couple mythique, rompu par un crime. Pourtant, pas de suspens haletantant mais des coïncidences et des rencontres qui écrivent une histoire. Fatiguée à la longue des phrases interminables et des pensées insérées, qui viennent couper, retarder, éloigner les réponses.
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superbe histoire.rien n'est blanc,rien n'est noir,rien n'est gris nous sommes daltoniens .
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http://les-ebooks-de-marie.over-blog.com/2014/06/comme-les-amours-javier-marias.html
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