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3,62

sur 176 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un petit moment que je vois passer cet auteur, très souvent avec d'excellentes critiques sans que j'ai eu le courage, ou plutôt l'opportunité de me plonger dans son oeuvre.
C'est dorénavant chose faite grâce au bookclub #cemoiscionlit

C'est donc sur ce roman que mon choix s'est porté, intrigué par l'histoire de cette femme, Maria, éditrice madrilène, qui observe un couple silencieusement à la terrasse d'un café avant de découvrir que l'homme a été sauvagement assassiné. Voilà pour le pitch.
Pour le reste, quelle découverte ! Une langue raffinée, subtile, faite de digressions diverses et variées pour dire l'âme humaine et ses tortuosités.

Maria est donc sous le charme de ce couple qui rit, échange, blague, qui semble se stimuler mutuellement, comme si les jours passaient sur eux sans que le quotidien ne les rattrape.
Après la mort violente de Miguel Desvern, elle se rapproche de Luisa, sa femme, et fait la connaissance de Javier Dias-Varela, le meilleur ami de Miguel, dont elle devient l'amante. Très rapidement, le lecteur se doute que Javier cache quelque chose.

C'est là que la subtilité et l'intelligence de l'écriture de l'auteur nous transporte, jouant de notre curiosité et de notre impatience à vouloir découvrir la vérité. Il nous fait cheminer à travers les méandres des pensées tortueuses et troublantes de chacun, empruntant à la littérature française ou anglaise des personnages (Le colonel Chabert de Balzac, Les trois mousquetaires de Dumas ou encore Macbeth de Shakespeare, excusez du peu !) nous permettant d'accéder à la vérité par des analogies. Mais que fait-on de cette vérité ? Quelles sont nos raisons, nos sentiments ? Peut-on trahir ou rester loyal ? That is the question !

Lecture exigeante mais oh combien exaltante quand on parvient à la dompter. Des digressions, des tours, des détours, des tournures originales, un brin d'autodérision et malgré tout un rythme dans l'écriture qui subjugue.

Merveilleuse découverte que cet écrivain espagnol.
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La narratrice, Maria Dolz, prend chaque matin son petit déjeuner dans une cafétéria où elle observe un couple qui fait de même et qu'elle a baptisé le Couple Parfait. Chaque matin le spectacle renouvelé de leur complicité et de leur bonne entente lui donne du courage pour affronter sa journée de travail chez un éditeur. Un jour, cependant, le Couple Parfait disparaît. Deux mois plus tard Maria apprend que le mari, Miguel, a été assassiné dans la rue par un déséquilibré. Elle se décide alors à aborder Luisa, la veuve, qui l'invite chez elle où elle fait la connaissance de Javier qui fut le meilleur ami de Miguel.

Il ne se passe pas grand chose dans ce roman, si ce n'est quand Maria découvre fortuitement que les circonstances de la mort de Miguel sont plus troubles qu'il n'y paraît. L'intrigue est surtout un prétexte à une réflexion sur le deuil et le sentiment amoureux. Maria a en effet entamé une liaison inégale avec Javier. L'analyse psychologique est approfondie, j'y retrouve des choses que j'ai moi-même ressenties. L'auteur appuie sa réflexion sur l'histoire du Colonel Chabert de Balzac ou des épisodes des Trois mousquetaires (les deux morts de Milady). C'est intelligent, cultivé et très bien écrit. Les digressions sont fréquentes, certaines que je trouve un peu longues. Enfin il me semble que c'est le genre de roman dont rapidement je n'aurai plus de souvenir c'est pourquoi, bien que j'en ai apprécié la lecture, mon avis n'est pas enthousiaste.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Si vous ne connaissez pas encore le style rédactionnel de Javier Marias, ce roman peut constituer une bonne porte d'entrée à son oeuvre, tant elle est représentative. À partir d'un fait divers en apparence banal, l'écrivain nous entraîne dans le cerveau de deux trentenaires.

Ce qu'on y trouve n'est pas toujours glorieux, mais cela nous oblige à nous confronter à nos propres zones d'ombres : pourquoi suis-je attirée par cette personne même si je sais que notre aventure est condamnée à l'éphémère ? Jusqu'où suis-je prête à aller pour devenir sa favorite voire son épouse ? Autrement dit, peut-on se créer artificiellement le destin dont on rêve ?

Maria Dolz, une séduisante célibataire, travaille à Madrid pour une maison d'édition. Tous les jours de la semaine, elle prend son petit déjeuner dans son café préféré. À chaque fois, elle est fascinée par le même couple de quadras « parfaits » qu'elle y observe : enjoués, amoureux, heureux, vêtus avec goût, travailleurs... Rien que de les côtoyer durant une petite demi-heure, sa journée démarre de la meilleure des façons. C'est devenu pour elle une véritable addiction.

Pourtant, un beau matin, ils ne sont plus là, ni les jours suivants. Que s'est-il passé ?
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Dans Comme les amours, la narratrice (Maria) a l'habitude de prendre son petit déjeuner dans une cafète tout près de la maison d'édition où elle travaille. Tous les matins, elle observe un « couple parfait » qui fréquente le même endroit, admirant la complicité des époux et leur bonheur apparent. Un jour, le couple n'est pas au rendez-vous. Maria apprend dans le journal que le mari est mort, poignardé en pleine rue. Elle fait alors la connaissance de la femme. Ce n'est que le début.

J'ai découvert Javier Marías au début de l'année avec Un coeur si blanc, une lecture qui a été une véritable révélation, du genre qu'on ne vit qu'une fois avec un auteur jusque-là inconnu. Pour cette raison, et parce que Marías est exigeant avec ses lecteurs, j'ai attendu plusieurs mois avant d'attaquer un autre de ses romans. Comme les amours me confirme ses talents d'écrivain. Encore une fois, il s'interroge sur les rapports amoureux (et plus largement les rapports humains), la mort, le deuil et la part d'ombre de nos proches, en sortant des sentiers battus et en exposant des pensées inavouables.

Alors qu'Un coeur si blanc regorge de digressions, Comme les amours ressemble davantage à un exercice de circonvolution qui tourne autour de son sujet pour en atteindre finalement le noyau. Je dirais aussi qu'il est plus théorique, moins romanesque ou poétique qu'Un coeur si blanc. le style et les thèmes abordés sont toutefois aussi captivants et les références littéraires aussi nombreuses. Ici, le Colonel Chabert de Balzac illustre brillamment les propos de l'auteur. Peu importe le livre avec le lequel on l'aborde, Marías est une grosse pointure de la littérature contemporaine. Mon aventure avec lui ne fait que commencer.
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Madrid, un homme Miguel Desvern tombe sous les coups de couteau d'un SDF déséquilibré. Il laisse une épouse Luisa aimée et aimante et leurs deux enfants. Une femme , sans les connaître est profondément marquée par cette tragédie . Il s'agit de Maria Dolz , éditrice madrilène, qui sans les connaître les observait chaque matin quand ils prenaient leur petit déjeuner dans la même cafétéria . Un matin elle décide de se rapprocher de Luisa et de lui parler . Invitée chez elle elle y fait la connaissance de Javier Diaz-Varela, le meilleur ami de Miguel qui veille sur Luisa ...
Elle sera amenée à rencontrer à nouveau Javier et à au fil de leurs rencontres des zones d'ombre , des interrogations vont venir perturber cette relation.
Si vous aimez les phrases sobres et courtes, un rythme cadencé ,ce texte n'est assurément pas pour vous ! Par contre si vous aimez prendre le temps de lire , voir de relire certaines phrases dont la longueur frisent parfois l'insolence, si vous aimez les joutes verbales , les analyses de l'âme humaine, des motivations de chacun alors vous serez aux anges ! Un roman atypique à l'intrigue certes ténue mais surtout et avant tout une fable morale sur l'amour et la mort . Belle rencontre donc avec un auteur que je ne connaissais pas mais que je me promets bien de fréquenter à nouveau.
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Un polar ? Un suspense psychologique ? Une plongée introspective ? Un essai sur le deuil, le mensonge, la manipulation, la responsabilité ?

Le livre inclassable de Marias est un peu tout cela à la fois. Il est aussi (en dépit d'une mauvaise traduction) un brillant exercice de style où l'introspection, le non-dit et l'hypothèse prennent plus de place que l'action, le dialogue ou les faits, où le lecteur est englué- comme la mouche dans une toile d'araignée- par une phrase tâtonnante, méandreuse, têtue et par une intrigue où des motifs littéraires reviennent obstinément, modifiés par les états de conscience de la narratrice, éclairant progressivement ce labyrinthe : deux répliques de Macbeth, deux phrases des Trois mousquetaires, dont l'une sert de titre au roman, et surtout l'intrigue du colonel Chabert revisitée sous toutes ses facettes par les protagonistes du récit.

Le point de départ est mince : une jeune éditrice observe tous les matins un homme et une femme qu'elle a appelé «le Couple Idéal »prenant son petit déjeuner dans la cafétéria qu'elle fréquente. Un jour, elle ne les voit plus : l'homme, apprend-elle, s'est fait larder de coups de couteau dans un parking par un voiturier à moitié fou. Elle revoit la jeune veuve éplorée, pénètre brièvement dans son intimité, devient la maîtresse d'un des amis du couple. A travers ses interrogations sur la mort, le deuil, le hasard, la jeune éditrice que le couple avait de son côté, baptisée « la jeune Prudente », accède bientôt à des soupçons qui l'effraient.

Sa réserve, son attentisme naturels sont mis à l'épreuve : faut-il agir ? mais comment savoir où est la vérité quand le coeur triche, que les protagonistes sont romancier ou éditeur, rompus à toutes les ficelles de la fiction ? Sans jamais céder à la facilité du polar, du récit à suspense, ou de l'analyse psychologique convenue, Javier Marias nous mène jusqu'à la scène finale qui est un modèle de conclusion. Tout est compris et signifié, rien n'a été dit ni fait.

Un seul bémol : une traduction parfois laborieuse (omineux, luctueux), des fautes de syntaxe invraisemblables (se fier de), qui obscurcissent malencontreusement le sens et gênent la lecture au début.



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De la littérature dans la littérature.... Ce grand roman de Javier Marias, très proustien dans ses analyses psychologiques et dans ses rapports de l'être humain au temps, est une oeuvre qui revisite les thèmes du Colonel Chabert et des Trois mousquetaires, reliant leurs questionnements à l'histoire d'un meurtre où le mort est finalement plus présent que ses "assassins" , à cause du questionnement que sa disparition provoque. Place des morts, rôle des vivants, ambiguïtés entre ce qui est bien et mal et leurs interférences, fragilité de ce qu'on croit éternel et illusions des habitudes, mensonges que l'on se fait à soi-même pour justifier ses pensées ou ses actes, nécessité des ruptures qui nous débarrassent du poids des servitudes dans lesquels on s'enferme par peur des changements, tout est analysé avec profondeur, intelligence et acuité et montre combien l'être humain qui se croit libre ne vit en fait que dépendant de ses peurs et des illusions d'une morale qui le rassure mais l'entrave.
Chapeau monsieur Marias pour cette démonstration brillante quelquefois un peu simplifiante et avec laquelle je n'ai pas été toujours d'accord, mais qui n'en est pas moins brillante et percutante dans son ensemble.
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Un roman exigeant qui demande attention et persévérance pour en goûter toute la teneur. Javier Marias est un maître dans l'art de disséquer l'âme humaine. L'intrigue est policière mais le roman est subtilement psychologique. D'où un récit qui progresse lentement, entre digressions, réflexions de la narratrice, analyse et interprétation du Colonel Chabert, mais qui maintient le suspense. Questionnement sur la relation de l'amour et de la mort, sur le meurtre, la trahison, le mensonge, le doute, la vérité, ce roman est brillament intelligent.
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María Dolz, éditrice a pour habitude de prendre son petit déjeuner dans le café proche de sa maison d'édition. Elle regarde avec envie un couple qui est là, qui l'a fait rêver, elle imagine un amour parfait, un amour qui irradie jusqu'à elle. C'est sa bouffée d'oxygène quotidienne.
Mais voilà que le rituel se brise. Les chaises sont vides, les semaines s'écoulent… Maria apprend que l'homme, Miguel, s'est fait poignarder le jour de ses cinquante ans par un déséquilibré.
Sa veuve, Louisa, réapparaît enfin. Maria ose l'aborder afin d'en savoir un peu plus…

Un livre musical, où Luisa parle au nom des deux protagonistes : Javier & Maria.
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Nous sommes à Madrid et Maria Dolz, éditrice madrilène, a ses habitudes. Chaque matin elle prend le temps de paresser à la terrasse d'un café où quotidiennement un couple s'installe à la table à côté. le bonheur les rend harmonieux, bien assortis et attendrissants. Mais un jour le couple ne vient pas. le lendemain, pareil.
La narratrice s'interroge sur cette brutale désertion mais s'y résout avant d'apprendre que le mari a été tué en pleine rue. C'est le choc !
Peu de temps après la femme revient au café et Maria décide d'engager la conservation avec cette inconnue pourtant si familière. le contact est plutôt facile entre les deux femmes esseulées qui se trouvent des affinités et se racontent. La jeune veuve est effondrée mais avide de discussions et trouve du soutien en ces gens qui l'entourent et lui témoignent leur sympathie. Dans le lot, il y a non seulement la narratrice mais aussi, et surtout, Javier Diaz-Varela, le meilleur ami du mari assassiné qui se fait confident de confiance. Celui-ci se rend de plus en plus disponible et, son charme aidant, entame une relation avec Maria. C'est le point de départ d'une relation parallèle aux multiples rebondissements.

Cette histoire m'a surprise car elle m'a fait croire à une histoire de deuil, d'amitié dans une sorte d'admiration contemplative de la part de la protagoniste principale. Mais le tour que prend les événements est bien plus dérangeant car les héros ne sont plus tout à fait ceux que l'on croit. Maria en alliée compatissante devient maitresse d'un homme qui la hante, rencontre imprévue qui l'absorbe totalement.
Le prétexte du départ, ce couple amoureux au café, devient secondaire avec cette relation annexe de la spectatrice (narratrice) avec l'ami du couple, le charismatique Diaz-Varela. Cette passion dévorante de la part de la jeune femme permet d'intégrer certains secrets entre les différents personnages. Et, allez savoir pourquoi mais le hasard n'en est peut-être pas un, concernant les relations entre les uns et les autres.
C'est une intrigue bien ficelée qui permet de faire ressortir toutes les ambiguïtés et les ficelles du sentiment amoureux. Qu'il soit naturel et passionné ou feint et modéré, l'amour rend les héros de cette histoire fragiles et pleins de faiblesse.
L'histoire finit comme elle démarre, à la terrasse du café, mais absolument pas comme on le croit.
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