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Quel roman ! Je l'avais déjà lu il y a quelques années en principe, mais de cette première lecture je me souviens uniquement des circonstances de sa fin. Et aussi de l'épisode de la Havane quand le personnage principal, celui autour duquel tout tourne, Juan, vit une expérience étrange dans un hôtel dont il occupe une chambre avec sa jeune épouse durant leur voyage de noces. Je n'étais pas « rentrée » dans la narration. Cette fois je me suis totalement immergée dans son univers.
Tout est étrange et fantastique dans ce roman. Ce qui me frappe particulièrement à sa lecture, c'est la passivité du héros dans l'attente d'une catastrophe dont il a ressenti l'imminence le jour de son mariage. Il semble flotté, balloté par les autres personnages, comme en apesanteur, pourtant il est en quête d'un secret de famille dont il avait une connaissance partielle depuis l'enfance mais dont il n'avait jamais recherché les tenants et les aboutissants, ne voulant pas savoir…
C'est son mariage, celui du fils unique de Ranz, un homme brillant et vieillissant, qui avait épousé deux soeurs, l'aînée, morte prématurément et dont Juan supposait qu'elle avait succombé à une maladie foudroyante ; qui ravive les questions et les angoisses de ceux qui l'entourent.
Un roman fascinant d'un auteur qui décrit comme peignaient les impressionnistes, par touches généreuses des faits qui ont eu lieu sur des décennies dans des pays différents, mais qui au fur et à mesure des chapitres donnent aux lecteurs un tableau saisissant.
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Même si j'ai déjà fait d'excellentes lectures depuis le début de l'année, je tiens ici mon premier coup de coeur de 2020. Ce roman est tout simplement génial! Il s'agit pour moi d'une découverte de cet auteur, pourtant une figure majeure de la littérature contemporaine espagnole. Comment ai-je pu passer à côté depuis si longtemps?
Le roman commence par une scène saisissante où on assiste au suicide d'une jeune femme au cours d'un repas de famille. le narrateur, qui n'était pas encore né à l'époque du drame, est le fils du mari de cette femme. Dès le 2e chapitre, on le retrouve une quarantaine d'années après l'événement et le roman s'attarde sur l'année qui vient de s'écouler, depuis son mariage, alors qu'il éprouve une sensation de malaise diffus.
La connaissance d'un fait est-elle plus importante et plus conséquente que le fait lui-même, dans la mesure où ce qu'on ignore n'existe pas? Voilà une des questions posées. J'ai tout aimé de ce roman : le style (incroyable), le ton (naïf en apparence), l'humour pince-sans-rire, les personnages, la structure, l'intrigue, le rythme, le souci maniaque du détail, les réflexions philosophiques… Plusieurs passages ressemblent à de longues digressions, mais l'auteur tisse une oeuvre dont tous les fils s'attachent lentement, en ayant recours à de nombreux leitmotivs auxquels il faut être attentif. Je n'ai pas lu ce roman rapidement. Je l'ai savouré et j'en redemande!
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Ce livre tourne autour de Macbeth (the sleeping and the dead are but as pictures...), un livre complexe et surchargé à la structure chaotique comprenant plusieurs histoires imbriquées : celle du protagoniste-traducteur, celle de son père, l'histoire de sa jeune épouse, l'histoire avec son ancienne fiancée Berta...
Certes, une lecture peut-être intéressante mais d'une densité épouvantable.
Il est vrai que la prose de cet auteur espagnol est élégante, mais son style trop riche en digressions est lourd et décourageant.
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Javier Marías, né en 1951 à Madrid, est un écrivain, traducteur, éditeur et journaliste espagnol. Fils du philosophe et sociologue Julián Marías Aguilera (1914-2005) et du professeur et écrivain Dolores Franco Manera (1912-1977), Javier Marías est le neveu du cinéaste Jesús Franco Manera et le cousin du cinéaste Ricardo Franco Rubio (1949-1998). Il passe une partie de son enfance dans le nord-est des Etats-Unis, où son père, interdit d'enseigner dans les universités de l'Espagne franquiste pour cause de divergences idéologiques, donne des conférences près de Boston dans le Massachusetts puis à l'université Yale dans le Connecticut. de retour en Espagne, il obtient en 1968 son baccalauréat puis, diplômé en philosophie et lettres en 1973, il part travailler à Barcelone en tant que conseiller littéraire dans une maison d'édition et publie des nouvelles, écrit des articles sous différents noms d'emprunt pour divers journaux et revues. Un Coeur si blanc date de 1992.
Juan, le narrateur, vient d'épouser Luisa. Tous deux sont traducteurs et interprètes. Immédiatement on comprend que Juan est d'un caractère très particulier, toujours à s'interroger sur tout et n'importe quoi, rongé par une interrogation muette qu'on devine être un secret familial qu'il veut et redoute tout autant découvrir…
Dans la famille « Prise de tête » je demande Un Coeur si blanc ! Il est rare de tomber sur un bouquin aussi exaspérant à lire mais plus extraordinaire encore, de le trouver plutôt bien. J'écris « plutôt » car je ne sais pas vraiment. J'en ressors secoué, assommé, saoulé et comme la littérature est sensée nous procurer des émotions, j'en déduis logiquement que c'est un bon roman.
Pour tenter d'élargir le résumé du livre : ça débute par une longue scène de suicide, très réussie d'un point de vue narratif et le bouquin se clôt par la révélation du secret détenu par le père de Juan, avouée à Luisa et non à son fils, mais qui en fait l'entend d'une pièce où il est caché. Ce final atteint des sommets d'exaspération impatiente pour le lecteur – comme aucun thriller (ce que n'est pas ce livre) de ma connaissance ne l'avait fait jusqu'ici. Entre ces deux séquences, deux très bons passages dont l'un nous fait entrer dans le monde des interprètes des réunions internationales et l'autre où une amie de Juan cherche à rencontrer l'âme soeur par le biais d'un club d'échange de vidéos ; tout le reste n'est qu'un blablabla qui fera fuir les lecteurs novices ou séduira – à la longue – les plus persévérants.
Tout ce qui réjouira les « pour » et repoussera les « contre » réside dans l'écriture de Javier Marías. Un style extrêmement déroutant (du moins pour ce roman, le seul que je connaisse de l'auteur) : Juan s'interroge sans cesse, le genre analyse proustienne mais en beaucoup moins léger et plus pénible, sur les faits et gestes de ceux qu'il fréquente ou côtoie ; les détails sans intérêt particulier abondent et les phrases alambiquées ou agaçantes (« L'accord s'est produit le fameux soir dont je ne dois plus parler, mais j'en dirai tout de même quelques mots. ») se succèdent avec des répétitions de situations où des personnages différents évoluent. le lecteur à l'impression de déchiffrer un palimpseste où par transparence se distingue un peu, le texte ancien. Par ailleurs, et là moi je m'en réjouis, le texte est truffé de petites phrases ayant valeur d'aphorismes (« Si personne n'était jamais forcé à rien, le monde s'arrêterait, tout flotterait dans une indétermination globale et continuelle, indéfiniment »).
Les thèmes abordés par l'écrivain tournent autour des secrets dans les couples (faut-il les avouer ou non ?), des non-dits (« ce qu'on allait nous dire au téléphone que nous n'avons pas décroché ne sera jamais dit »), de nos proches que nous ne connaissons pas aussi bien qu'on le croît, mensonges/vérité/soupçons…
Il faudra que j'explore plus avant l'univers de cet écrivain pour m'en faire une idée plus précise, mais plus tard, laissez-moi le temps de digérer ce « truc-là ».
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La violence froide de l'incipit établit le contexte du malaise dont il est question tout au long du roman. Une narration basée sur des réflexions et des interrogations sur la relation à l'autre, le mariage, les secrets, la famille et les mystères. C'est extrêmement émotionnel. Il existe de nombreuses phrases longues entrecoupées de digressions. Un monologue intérieur constant et plein de vérité mais qui ne m'a pas forcément captivé. J'ai trouvé qu'il y avait un manque d'interactions courtes entre les différents personnages. Je n'ai pas non plus ressentis beaucoup de différences entre les cheminements de pensées de Juan et de Ranz, surtout dans la scène finale.
Il est indéniable que l'écrivain est un expert en narration, mais ce roman ne m'a pas transporté.
C'est une lecture découverte en demi teinte. Je ne saurais dire si je l'ai aimé ou pas. Mais qui sait ! Peut être qu'un autre roman de Marias me conviendrait mieux.
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Venant de terminer la lecture des Frères Karamazov, j'ai souhaité changer d'univers et ai tourné mon regard ou plutôt ma lecture vers l'Espagne.
J'ai eu un quelques difficultés à me plonger dans cette écriture plus sobre et moins triturée que celle du maitre Russe.
Ici, les mots sont choisis à dessein avec délicatesse et tendresse.
Les secrets de famille à la Mauriac, ceux de Ranz qui semblent hanter le présent de notre traducteur et qui semblent une ombre à sa propre vie maritale.
Plus on avance dans le roman, plus l'envie est vive de démêler le passé des personnages, de découvrir ce qui est tu, ce qui appartient à chacun. Cette mise en abime de nos propres mensonges à travers ce que l'on choisit de taire est parfaitement exprimé. Les petits moments du quotidien que l'on choisit de ne pas dévoiler...là commence le mensonge .... qui n'en était pas un au départ...le devient. Ces petits secrets qui sont le lot de nos vies à deux, intimes et pleins de confidences et en même temps avec l'immensité de ce que l'on choisit de garder pour soi. La vie conjugale, si proche si loin lorsque l'autre devient étrangers du moins la vie qu'il tient à distance.
Un beau livre surtout s'il nous fait echo.
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Un jour Javier Marias aura un prix nobel, ça n'est pas possible autrement !?
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Une histoire singulière et pourtant banale de secrets de famille. 'ai été emportée par la profondeur et le temps que Marias passe sur une séquence. j'ai lu ce livre il y a longtemps et pourtant j'ai en tête des séquences très fortes: la fille dans das une salle de bain, un soir sur un balcon à Cuba, où chaque mouvement et chaque détail semblent accumulés au hasard mais convergent à apporter une grande profondeur au récit. Comme tout les livres de Marias, le style est très particulier, la longueur et la sophistication des phrases pourraient rebuter. pourtant tout fait sens et on n'en sort pas indemne. je suis accro depuis celui ci et "demain dans la bataille".
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Une histoire familiale
Au début, le livre peut rassembler un peu confus se vous cherchez comprendre l'histoire a la première page. Javier Marias, aime bien montrer sa capacité d'utiliser les mots avec maîtresse et richesse de détails pour décrire des sentiments et des situations, qui changent à mesure que Juan, que c'est qui raconte l'histoire, commence à découvrir les secrets de son père et ses précédents mariages. Ça c'est le grand mérite du livre, une fois que vous est entré dans le rythme et le style de l'auteur, vous arrivez à comprendre une histoire sur une famille avec ses vertus, faiblesses et secrets.
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Je parle encore d'un roman de"Javier Marías" parce que plus je le lis plus je trouve qu'il est l'un des écrivains les plus intéressants que j'ai eu la chance de lire.
Une terrible histoire de secret de famille peut -elle être enfoui à jamais? peut-on souffrir d'un secret de famille que l'on ignore.Le héros dès son mariage pressent que quelque chose est enfoui quelque part en lui qui l'empêche d'être tout à sa joie.
Il se sent amer et sans comprendre il ressent que cette amertume lui vient de l'histoire de son père dont la première épouse s'est suicidée. Méandres de sentiments amoureux,détails qui finissent par se révéler essentiels; Un des rares auteurs qui réussisse à créer une ambiance languissante et haletante à la fois.
Les premières lignes:
"Je n'ai pas voulu savoir, mais j'ai su que l'une des enfants, qui désormais ne l'était plus et revenait à peine de son voyage de noces, entra dans la salle de bains, se mit devant la glace, ouvrit son corsage, ôta son soutien-gorge et chercha le coeur du bout du pistolet de son père, attablé dans la salle à manger avec une partie de la famille et trois invités."Javier Marías.;
comme d'habitude une photo de l'aut
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