Ce matin, j'ai entouré l'arbre solitaire de guirlandes et j'ai fait un vœu. Il est habité par une nymphe au regard bienveillant, je l'ai aperçu au lever du jour, son corps long et fin est ombragé par une abondante chevelure qui flotte au gré du vent. Les Dryades exaucent parfois les souhaits.
Il n’y avait plus que moi dans la salle d’attente. J’ai attrapé une revue posée sur la table et je l’ai feuilletée sans rien voir, mon esprit volait en haute altitude depuis ces derniers mois. J’ai fredonné notre chanson, celle que nous chantions à tue-tête avant de nous coucher, du rire plein les lèvres, « L’était une petite poule grise, qu’allait pondre dans l’église, pondait un p’tit coco… » La porte s’est ouverte et le médecin est apparu dans l’encadrement, il m’a regardé avec un sourire bienveillant. Je me suis senti comme un gosse pris en flagrant délit.
Le soleil n'est pas encore levé, encore quelques instants et le jour va dissiper la nuit, jusqu'au seuil de notre maison. La lumière n'entre plus chez nous, elle m'abandonne à la pénombre. Si quelqu'un quelque part pouvait m'expliquer le mode d'emploi pour avancer. Mes bras sont devenus si grands et si encombrants, ils n'atteignent que le vide. Le chien gémit plus fort. Je sors de la chambre et pose ma main sur sa tête pour le calmer.