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L'exemple même du roman ambitieux et maîtrisé. Été 2013, quatre trentenaires roulent vers la petite ville de l'Ohio où ils ont grandi. Ils ne sont pas ensemble, ils n'ont d'ailleurs plus de contacts les uns avec les autres et ne savent pas encore qu'ils vont se croiser et ne pas avoir d'autre choix que de raviver leurs souvenirs. Ingénieux découpage alors que ces quatre longues parties, ce prélude et cette conclusion pour évoquer la jeunesse américaine, ses rêves, ses difficultés et ses dérives. Résolument social, ce roman marque forcément les esprits tant au fond que dans sa forme puisque qu'en plus de sonner très juste et d'être vraiment intéressant pour approcher la société américaine des trente dernières années, l'écriture de ce texte est magnifique, revêt mille couleurs et appelle à la poésie. A lire ABSOLUMENT !
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A quelques jours d'intervalle, 4 trentenaires convergent vers New Canaan, Ohio, petite ville du Midwest dans laquelle ils ont grandi, passé non sans égratignures la barre de l'adolescence, nourri des rêves d'avenir et d'ailleurs.

Une décennie plus tard ils reviennent affronter quelques fantômes, désillusionnés, cabossés par le chaos post 11 septembre, cherchant avec peine quelles convictions défendre ou conserver dans un monde que la voracité humaine assèche et déglingue un peu plus chaque jour.

Un roman foisonnant dont les sauts temporels et interactions multiples entre personnages demande un peu de concentration.
C'est remarquablement bien écrit et noir comme un Laura Kasischke.
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Quel roman magistral !

Au début de ma lecture, j'étais plutôt mitigée. Une écriture dense, peu de dialogues, un personnage principal vraiment moyen : une ancienne star du lycée devenu alcoolique et puis cette ambiance.. sombre, étouffante et déplaisante au possible.

Pourtant, peu à peu, j'ai été de plus en plus happée par « Ohio ». C'est une véritable fresque sociale illustrant la vie au coeur des États-Unis suite à l'attentat du World Trade Center. On découvre les répercussions à plus ou moins long terme qu'a eu cet événement sur la jeunesse américaine, le clivage qui s'en est suivie entre les pro-guerre et les contres et la prolifération des drogues dures. Ce roman c'est également l'histoire d'un meurtre qui n'en était pas vraiment un et c'est ce point qui m'a le plus tenu en haleine.

Stephen Markley nous livre un roman brillant. Il fait monter la pression au fur et à mesure des pages et des personnages dont il nous raconte l'histoire. Peu et peu, les liens se font entre chaque histoire et nous livre la vérité sur cette génération brisée. En bref, un superbe roman de la littérature américaine à découvrir sans plus tarder !
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Je ne suis pas parvenu à entrer dans ce roman sans non plus le trouver désagréable. Je n'ai pas cru à ses personnages que j'ai trouvé stéréotypés.
Malgré les avis favorables que j'avais reçus, j'ai avancé laborieusement dans cette lecture que j'ai finalement arrêtée à la page 218/537. Une déception.
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New Canaan, petite ville de l'Ohio.
Le roman s'ouvre sur des funérailles. Un jeune de la ville a trouvé la mort en Irak. Il était très populaire. Certains de ses amis de lycée sont là. D'autres pas.
Le roman se poursuit quelques années plus tard quand quatre de ces amis se trouvent par hasard à New Ca le même jour ou plutôt la même nuit.
Bill Ashcraft, toujours activiste, mais toxico et plus instable que jamais, vient livrer un paquet dont il ignore le contenu. Stacey Moore, qui a finalement poursuivi ses études, cherche à comprendre la disparition de son amie et ex-amoureuse Lisa. Dan Eaton, le petit gars effacé, dingue amoureux de Hayley est un vétéran d'Irak et d'Afghanistan. Et enfin Tina Ross, l'ex super jolie du lycée, cherche à voir Beaufort dont elle est toujours amoureuse.
Chacun va prêter sa voix à une partie du roman, remonter le temps.
Qu'étaient-ils à l'époque ? A quoi rêvaient-ils ? Qu'ont-ils fait de ces rêves confrontés à la vie adulte, confrontés aux crises post- 11 septembre ?
Avec ce roman, « le rêve américain » vole en éclats.
New Canaan est l'archétype de la petite ville frappée de plein fouet par la désindustrialisation. Cette jeunesse sans espoir se jette à corps perdu dans l'alcool, la drogue, les médocs, le sexe consenti ou pas, la guerre. Les amitiés d'hier ne font long feu face aux mensonges, aux trahisons…
C'est excellent à tous de points de vue. D'autant que seul le lecteur a finalement toutes les clés quand toutes les pièces du puzzle brillamment composé s'assemblent enfin.
Ps : Merci à Sevlipp et à Meps d'avoir rappelé ce titre à mon bon souvenir.
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Il y a des livres qui semblent avoir leur propre volonté, leur existence autonome. En effet, lorsque j'ai choisi Ohio à la médiathèque, je ne connaissais rien de lui, il remplissait simplement un critère de challenge Babelio, (devinez lequel, tiens) rien de plus. Et puis, une semaine après, en me baladant dans un vide-grenier, je vois quelqu'un feuilleter un livre... Ohio, tiens le livre que je viens d'emprunter... Quelques jours plus tard, une de mes amies Babelio partage son enthousiasme pour.... Ohio... Ok, j'ai compris cher livre, tu es entré dans ma vie et tu n'as aucune envie d'être ignoré... tellement que tu fais travailler tout tes congénères pour m'attirer l'attention. Je capitule, tu seras ma prochaine lecture.

Et il a eu bien raison d'insister car l'aventure fut belle. Ce n'est qu'un premier roman... mais quel premier roman. D'abord dire mon amour pour ces romanciers américains qui arrivent à recréer tout un univers dans une ville américaine comme les autres, avec leurs petites histoires, leurs amitiés, amours, haines, vengeances. J'ai l'impression que ce genre de format est beaucoup moins pratiqué en France, peut-être même en Europe, où le roman choral est déserté, peut-être face au challenge qu'il représente. Pour moi, Stephen King est un parfait représentant du genre, notamment avec la saga Ca. Ici, point de basculement vers l'horreur (quoique, horreur humaine sans nul doute) mais le même talent pour nous intéresser à la vie de personnages complexes, remplis de contradictions et malgré tout attachants.

Le talent de l'auteur est principalement dans une narration rondement menée. le choix de 4 points du vues successifs, choisis parmi des personnages finalement plutôt secondaires dans la vie de cette petite ville et à travers qui on découvre la vie des héros locaux... mais bien sûr aussi leurs vies propres, la plupart du temps dans l'ombre mais pourtant tellement riches de rebondissements, de nuances, de profondeur. le fait d'avoir plusieurs points de vue nous montre également chacun des 4 anti-héros sous le regard des autres. On les trouve moins glorieux vus de l'extérieur... et en même temps on les comprends mieux de l'intérieur. Et si on rajoute que cette narration se passe sur une seule journée où les 4 personnages vont se croiser lors d'un retour dans la ville natale... Moment propice évidemment aux flash backs nostalgiques...ce qui est bien utile pour l'auteur qui peut ainsi nous apporter des informations par touches successives... on se retrouve donc avec un livre vraiment réussi, une narration éblouissante. Plus on approche du dénouement, plus les mystères et les secrets sont révélés, on comprend tout ce qui lie et sépare les différents protagonistes.

Au delà de la narration, l'auteur réalise aussi la prouesse d'évoquer l'essentiel des thématiques de la jeunesse : pêle-mêle les addictions, l'homosexualité, la guerre, la découverte de la sexualité, le racisme, la politique post 11 Septembre et j'en oublie. le fait qu'on côtoie les personnages dans leur vingtaine (dans leurs souvenirs) et à l'aube de leur trentaine (pour le présent) est troublant car leur jeunesse se passe dans les années 2000 et il y a une forme de nostalgie pour une période, finalement assez proche pour un (déjà) vieux con comme moi ! Et pourtant la recette fonctionne, l'auteur nous embarque dans ses choix et on ne se sent pas du tout éloigné des préoccupations des personnages. Il nous invite également dans son Ohio natal, dépeint sans concessions mais avec une extrême tendresse pour ce qui l'a constitué.

Alors me direz-vous, pourquoi ne pas avoir passé le pas des 5 étoiles pour une telle réussite ? Peut-être un encouragement pour les futurs livres de l'auteur à venir me faire signe dans le futur pour atteindre le Graal et dépasser ce coup d'essai déjà coup de maître. Au vu de la force de sa plume, je ne doute pas que ses livres sauront faire leur chemin, c'est en tout cas tout ce que je lui souhaite.



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Mes amis, l'heure est grave : on vous ment !
Oui, on vous ment, et j'entends bien faire toute la lumière sur la supercherie ! Ne vous laissez pas abuser : il est rigoureusement impossible qu'Ohio soit un premier roman ! Je ne sais pas d'où vient l'arnaque, sans doute une sombre magouille d'éditeur, mais à moi on ne la fait pas !
Une telle ampleur, une telle maîtrise dans la narration, une telle galerie de personnages et une telle finesse dans le maillage entre leurs histoires croisées, et tout ça dans le cadre d'un "coup d'essai", vraiment ? A d'autres !
Qui peut croire qu'une telle variété dans les thématiques abordées (la fulgurance des amours de jeunesse, les addictions en tous genres, le patriotisme exalté et les guerres d'Irak ou d'Afghanistan, l'enfer absolu des violences sexuelles et de leurs traumatismes à jamais béants, le poids des regrets, des rêves brisés et des vengeances inassouvies, etc...), une telle faculté à tenir le lecteur en haleine, une telle justesse dans l'évocation de ce coin d'Amérique obscure, désenchanté, de ce triste état d'Ohio, "berceau de maïs et de rouille", qui peut seulement imaginer n'avoir affaire qu'à l'oeuvre balbutiante d'un écrivaillon débutant, à la première publication d'un auteur inconnu de 37 ans ?

Car de quoi s'agit-il au juste ?
Tout bonnement d'un roman choral magistralement exécuté et bâti principalement autour de quatre ex-camarades de classe, revenant plusieurs années après la fin du lycée et pour des raisons diverses à New Canaan, la ville qui les a vu grandir. Au cours d'une folle et interminable nuit d'été, ils vont se croiser par hasard, confronter leurs vécus, lever le voile sur quelques secrets d'antan et réveiller de nombreux souvenirs pas forcément heureux.
Aucun d'entre eux n'a suivi la trajectoire prévue, la vie ne leur a pas fait cadeau...
Entre la toxicomanie chronique des uns, les désillusions amoureuses ou professionnelles des autres, l'engrenage de déboires liés à la récession économique, la perte d'amis proches victimes d'overdoses ou appelés sous les drapeaux et morts au combat, tous vont d'échec en échec, tous semblent englués dans le même marasme...
Pour Bill, Stacey, Dan et Tina, le chassé-croisé de cette folle nuit à New Canaan et dans sa proche banlieue - elle qui "condense tout le mal-être du Midwest" - sera l'occasion de prendre toute la mesure du fossé creusé par le temps et les aléas de la vie entre leurs espoirs d'adolescents et leurs déconvenues de jeunes adultes.

Tout au long de ce roman-fleuve, qui explore sans contraintes chronologiques les vies entrelacées de nos quatre protagonistes, Stephen Markley capture avec brio l'essence complexe de l'Amérique "post 11 septembre, ses dissensions politiques et le déclassement de ses populations rurales. Ce faisant il aborde les thèmes douloureux du deuil, de la fuite, de la culpabilité et de la quête de rédemption, de l'impasse et des horizons bouchés ("Leur histoire se consumait et eux tâchaient de retrouver la vie grâce aux fables de leur jeunesse flamboyante.")
Les quatre portraits qu'il dresse sont réalistes, brutaux, authentiques, et les nombreux personnages secondaires sont tout aussi efficacement croqués.
Quel régal !

Difficile enfin, à la lecture de ces 560 pages d'une intensité folle, d'échapper au curieux pouvoir exercé sur l'imaginaire collectif par le "lycée américain", ses équipes de sports universitaires, ses pom-pom girls, ses fraternités et leurs bizutages, ses soirées de fêtes débridées...
Tina ne s'y trompe pas : "depuis longtemps elle avait remarqué que les gens considèrent, parfois inconsciemment, leurs années de lycée comme une période fondatrice. Il suffisait de les lancer sur le sujet et d'un coup ils avaient plein d'histoires terrifiantes et merveilleuses qui étaient le terreau d'autant de romans."
Tous ces romans se trouvent ici réunis en un seul texte brillant, sauvage, dévastateur, et si vraiment il s'agit là du premier livre de Stephen Markley, je lui souhaite bien du courage pour continuer sur cette excellente lancée !
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Je peux enfin me remettre à respirer.
Une fois qu'il est lancé (une bonne cinquantaine de pages), ce roman est captivant.
Situé dans la ville fictive de New Canaan, dans l'Ohio, il raconte les vies imbriquées de jeunes qui fréquentaient le même lycée dix ans plus tôt.
En toile de fond la période post 11 septembre, la récession, les guerres en Irak et en Afghanistan. L'industrie est en train de mourir et la vie dans le Midwest est difficile.
Les prémisses de l'arrivée de Trump au pouvoir sont dépeints ; que tout cela est sombre.
D'une structure un peu complexe avec des allers/retours dans le temps et des personnages qui vont se croiser au fil des 5 longs chapitres, l'auteur raconte la douleur d'une jeunesse abandonnée, les rêves envolées, la violence, les lâchetés et les espoirs perdus.
Et puis, il y a ces violences sexuelles, qu'un personnage, pour survivre, feint de trouver normales, se convainc qu'elles sont faites par amour et qui détruisent.
Mon coeur s'est serré à chaque page.
C'est brutal, déchirant et formidablement bien écrit.
Comment est-ce possible que cela soit un premier roman ?
Chapeau bas.
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Ohio c'est comme une réunion d'anciens élèves qui se passe pas super bien. Quatre ex-camarades de classe, proches de la crise de la trentaine, reviennent à New Canaan, ce patelin de l'Ohio qui a vu leurs premières bêtises. Chacun débarque avec son sac de souvenirs, de regrets, et, clairement, personne n'est là pour les petits fours.

L'histoire est racontée de manière polyphonique, avec plusieurs points de vue qui permettent de découvrir les personnages, d'explorer leur parcours individuel et de s'attacher à eux, ou pas. Progressivement, un fil conducteur se dessine et relie ces protagonistes.

Le tout avec une petite pointe "c'était mieux avant", en mode nostalgique des années lycée. Mais derrière la façade de l'histoire, Markley nous donne un cours magistral sur l'Amérique qui va un peu à la dérive. Genre, les États-Unis en mode gueule de bois après une soirée trop arrosée. Pauvreté, guerres, discriminations, zones industrielles dépeuplées...

L'auteur donne vie aux différentes facettes de cette Amérique en déclin à travers ses personnages. le passé et le présent de chaque individu sont l'équivalent de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui.

La jeunesse est dépeinte avec toute sa violence, son insouciance, ses espoirs et ses excès. Elle est animée d'une énergie débordante, mais désillusionnée et démunie face au conformisme et aux réalités sociales qui compromettent leurs rêves et leurs combats.

Stephen Markley, avec son écriture réaliste et nuancée, mêlant poésie et passages percutants, nous plonge dans un roman sombre et émouvant. C'est pas un roman pour les jours où vous avez juste envie de vous marrer. Mais si vous êtes prêts à prendre une petite claque littéraire, foncez ! Enfin, prévoyez quand même une boisson chaude et un plaid.
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Au commencement…
Dans l'Ohio, New Canaan est une ville qui connait les dérives de la désindustrialisation, dans le contexte plus global des Etats-Unis de l'après 11 septembre 2001. Cette ville a vu grandir notamment Bill, Stacey, Dan et Tina, quatre trentenaires relativement différents mais tous marqués par la frustration et la désillusion. Alors que chacun s'est exilé en marquant le deuil du rêve américain, leurs chemins sont appelés à se recroiser dans cette ville devenue depuis lors le fantôme de leur propre vie.

Ce que j'en retiens…
A lire pour mettre son mental à l'épreuve. Cette fresque sociale est d'une noirceur impitoyable, avec une narration dense et une fourmilière de personnages. Il n'en reste pas moins que le récit aborde la question fondamentale de ce qui reste, quand on est meurtri par l'assombrissement et la violence d'une société, pour tenir le coup et continuer sa route. Pour ces quatre antihéros détachés de toute morale et de toute illusion, la réponse se trouve dans la révolte et le courage, quel qu'en soit le prix.

Une citation soulignée...
« Mais bon, bref. Ce soir-là l'univers chantonnait. Bill le sentait à travers l'urgence de sa nausée. Il ne croyait pas en Dieu, ne croyait pas davantage au destin ou aux coïncidences, et n'avait donc pas beaucoup d'options pour expliquer les choses sinon que, parfois, le bon astéroïde percutait la bonne planète de telle sorte que les lézards perdaient leur place et ces cons de singes la récupéraient ».
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