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Haïti, un an après le terrible séisme. Fito Belmar, architecte et écrivain, se débat pour sortir du marasme qu'est sa vie. Cela fait cinq ans qu'il n'a pas écrit une ligne car le succès inattendu de son premier roman a « dévoré son âme » (p. 32). Il tente de noyer son mal-être dans l'alcool et le travail mais il est frustré et désabusé face aux lourdeurs du système et à la lenteur de la reconstruction. Son île est plus que jamais en plein chaos. A l'image de Canaan, un camp de sinistrés à quelques encablures de Port-au-Prince devenu un immense bidonville dans lequel cohabitent des milliers de personnes dans des conditions extrêmement précaires. Il y règne la violence, la misère, la drogue et la prostitution des petites orphelines. C'est là que Fito se rend en secret les vendredi soir en se promettant chaque fois de ne jamais y retourner. Jusqu'à la visite inattendue de Tatsumi, une journaliste japonaise passionnée de littérature caribéenne et admiratrice de l'écrivain, qui vient interrompre son existence solitaire et perturbée.
Avec ce livre, Kettly Mars nous plonge dans un enfer où les petites filles sont prostituées pour assurer la subsistance de leurs familles, où le choléra tue chaque jour, où les institutions sont corrompues et où l'aide internationale semble impuissante à faire avancer les choses. Elle ne nous épargne rien des maux qui affectent l'île mais elle le fait avec subtilité. Elle lève aussi le voile sur le sujet difficile de la pédophilie à travers son personnage principal. On pense un instant que l'auteure va instaurer un dialogue au gré des chapitres entre les fillettes abusées et Fito mais elle choisit de se concentrer sur son narrateur. On pourra regretter ce choix mais Kettly Mars réussit ainsi à restituer toute la complexité psychologique du personnage de Fito en finalement peu de pages. Et si son roman est d'une grande noirceur, l'espoir et la poésie n'en sont pas absents à l'exemple de ce week-end à la mer, parenthèse lumineuse dans la vie du narrateur.
Un livre impressionnant par sa maîtrise et poignant par son réalisme.

Merci à Masse Critique et à Mercure de France!
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Malgré une belle écriture, une description réaliste de la misère sociale, je suis restée sur ma faim en ne comprenant pas bien l'argument de ce livre.
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Dans ce livre (aux frontière de la soif) kettly Mars raconte le drame qui s'est produit sous Les tentes à Canaan après le seïme du 12 Janvier 2010,Les gens remerciaent Dieu du simple fait de respirer car ils étaient mort le seïsme avait emporter toute leur joie de vivre tout leur savoir toute leur principes Morales ,rien a se mettre sur le dos Les enfants marchaient nus ,Les cheuveux mal arrangés et couvert de poussière ,des Ado à vendre ,du sex à vendre et même l'amour fut à vendre.Fito après sa rencontre avec l'un Des nièce de Gédéon découvrit que ses foyers détruites ont pour cause sa mentalité immorale (la pédophilie)
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Canaan, camp de réfugiés créé à Haïti après le séisme de 2010, est devenu, un an après, un immense bidonville dans lequel des milliers de personnes vivent dans la pauvreté, le dénuement et les pires trafics en tout genre. Notamment celui de toutes jeunes filles dont on offre le corps à des hommes prêts à payer pour. C'est le cas de Fito Belmar, architecte et écrivain en panne, qui vient se perdre tous les vendredis soirs dans une de ses tentes où l'attendent des fillettes effrayées. Ecoeuré par ses pulsions, il espère que l'arrivée à Haïti de Tatsumi, journaliste japonaise avec qui il a échangé des mails, viendra le guérir de ses terribles penchants.

Fito n'est plus le même homme qu'autrefois. S'il a survécu au séisme, il y a perdu des êtres chers. Il est révolté contre la lenteur du gouvernement qui laisse sa population croupir dans des camps infects et être ravagée par des épidémies de choléra. S'il a eu du succès avec son premier roman, il n'arrive plus aujourd'hui à écrire. Il se noie dans l'alcool, s'éloigne de sa compagne et de ses amis. Seules les jeunes filles qu'il rejoint tous les vendredis soirs sous leur tente contre de l'argent lui donne l'impression d'être encore vivant. Il est en pleine détresse, terrifié par ce qu'il est devenu et rongé par la honte. Mais rien de tout ça n'est parvenu à m'émouvoir, et tous ses problèmes et difficultés résonnent comme des prétextes l'autorisant à s'adonner à des penchants abjects.

Et puis arrive Tatsumi, la femme qui pourrait parvenir à sauver Fito Belmar et l'empêcher d'aller se perdre dans Canaan ! Une femme qui ressemble à une enfant : « Elle avait une voix d'enfant, une queue-de-cheval, la face ronde et plate, un nez petit et droit, des lèvres épaisses, bien ourlées et comme teintées de vin rouge. […] Elle pourrait aussi bien être un jeune garçon. Une femme enfant. » Alors là, on penche carrément dans le sordide : non seulement, Fito aurait le droit d'être pardonné et excusé, mais en plus par une femme qui lui rappelle les toutes jeunes filles avec qui il prend du plaisir les vendredis soirs…

Je n'ai pas beaucoup apprécié le côté presque malsain de ce roman et dont on ressort avec un sentiment de malaise. J'aurais aimé que l'auteur donne plus de place aux paroles des jeunes filles abusées, qui apparaissent ponctuellement dans le roman, mais trop peu, et qu'on ait moins l'impression que le comportement de Fito puisse être excusable. Kettly Mars dénonce avec un certain talent d'écriture les horreurs commises dans son pays, mais en adoptant un point de vue très risqué qui peut ne pas plaire à tout le monde.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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J'ai eu du mal avec ce roman. Pourtant, je lui ai trouvé beaucoup de qualités. La découverte de Canaan en est une. On voulait choquer, on a réussi: c'est dans une zone de non-droit où le pire est possible, après l'enfer, que l'on nous entraîne. Les quelques pages consacrées aux enfants qui tremblent d'être “envoyés sous la tente”, ou à ceux qui tentent de s'enfuir pour ne pas y passer à leur tour, sont absolument poignantes. le protagoniste lui-même m'a intéressée: c'est un beau personnage de salaud, qui affirme l'être, semble s'en mortifier mais y revient sans cesse, tout en restant, pour tout le monde, l'image même de l'homme respectable alors qu'il est détestable au possible.
En revanche, Tastumi m'a parue complètement insipide. Je n'ai pas réussi à la cerner et je n'ai pas aimé cela. J'ai d'ailleurs eu du mal à comprendre comment la relation entre les deux protagonistes pouvait prendre un tel tour rédempteur car elle ne décolle jamais vraiment, Tastumi semble complètement détachée et ne jamais vraiment entrer dans l'histoire. A la limite, j'ai eu l'impression qu'elle n'avait rien à faire là et qu'elle n'arrivait pas à créer ce décalage qu'elle semble devoir apporter. Je suis donc restée un peu extérieure à l'histoire.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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Aux frontières de la soif : quelle soif Fito Belmar cherche-t-il à étancher désespérément? Toutes.
Soif de whisky, de sexe, ou par-delà le sexe, de ce que le sexe peut faire miroiter à celui qui n'en peut plus de vivre : une pureté perdue qu'il croit retrouver dans les corps de ces très jeunes filles qu'il ne fait qu'avilir, et auxquelles il se brûle. Soif que ce vertige infernal creuse au fond de lui puisque l'enfer est déjà tout autour dans Haïti éventré livré au choléra et au voyeurisme, dans ces bidonvilles bondés que Fito visite ou dans lesquels il rôde selon l'heure, où tout se monnaye, l'eau comme la vie. Soif d'un apaisement incertain. Soif d'écrire, de la fureur des mots qui finalement –peut-être – désaltèrent ? Ce court roman est une lente suffocation qui nous force à toucher, à explorer des frontières qui répugnent vers lesquelles il ne cesse de revenir. C'est aussi un très beau roman sur la virilité et ses failles. Les personnages centraux sont les hommes. Les femmes ? Avides ou pudiques, comme eux finalement. C'est un roman sur la création, terre commune, territoire de rencontre de toutes les soifs. Kettly Mars nous entraîne dans les errances de Fito, une déambulation où « l'oncle » Golème mène la danse sur la piste des sortilèges. Haïti y est décor, un personnage dont chaque lieu est une facette, et les êtres humains s'y faufilent, subissant ses chaos, se réfugiant dans ses ombres ou savourant les éclats intacts de sa beauté sauvage.
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