Je me reposerai plus tard, il y a des périodes dans la vie où on n'a pas le droit de se regarder le nombril.
Je m'étais cru dans un jeu vidéo où les vies se rechargent, au bout d'une heure ou deux, sauf que, dans la vraie vie, on n'a pas de seconde chance.
J'avais beau être à l'origine de notre séparation, la douleur provoquée par le manque était chaque jour plus virulente.
Je devais prendre sur moi pour m'empêcher de courir à la garçonnière ou l'appeler pour entendre sa voix. La peur de ce que j'aurais pu y trouver m'en dissuader.
Je stoppai et me tournai vers lui. À ma tête, il comprit qu'il me restait une carte à jouer.
-Tu as une idée ?
- Ouais, répondis-je, fier de moi.
Sensation étrange, cette fierté, j'avais oublié ce que ça faisait.
Elle se cramponna à moi, passa ses mains dans mes cheveux, se colla de plus en plus fort contre mon corps. Ce baiser me donna le tournis, le vertige. Je crois qu'on ne s'était jamais embrassés de cette façon. Puis elle arracha sa bouche de la mienne. Elle laissa son visage contre le mien, j'ouvris les yeux et découvris deux grosse larmes sur ses joues. Je les essuyai, et frottai mon nez contre le sien.
- Ne te méprends pas, murmura t-elle. Tout va bien, très bien , même.
- J'ai toujours cette musique dans la tête Yanis.
Je m’étais cru dans un jeu vidéo où les vies se rechargent au bout d’une heure ou deux, sauf que, dans la vraie vie, on n’a pas de seconde chance. Finalement, j’avais joué à la roulette russe, et j’étais tombé direct sur la balle.
- Tu es en train d'oublier une chose. Sais- tu à qui tu t'adresses? je t'ai fait, Yanis. Tu me dois tout. Ce que tu prétends être, c'est grâce à moi. Sans moi, tu n'es plus rien.
J'ai bâti mais demain sur son bureau.
- Arrête de te foutre de ma gueule, maintenant on joue cartes sur table !
Il éclata de rire en rejetant sa tête en arrière.
- Mon pauvre Yanis ! Tu n'es qu'une merde! Tu arrives trop tard, tu n'existes plus, ta vie m'appartient.
(P.297)
J'observai sa silhouette sombre quitter l'appartement. Plus Yanis s'affaiblissait, plus Tristan me semblait fort. Ce qui aurait été inimaginable il y a encore quelques semaines. (P 271 )
Sauf que sa réaction était très révélatrice de l'effet du travail de sape de mon frère, Yanis se cachait derrière un problème d'argent pour ne pas se lancer, il n'avait aucune confiance en lui. (P.93)