Ce livre a 45 ans et pourtant son sujet demeure d'une actualité brûlante puisqu'il s'agit du cancer
Malgré les progrès énormes d'imagerie (scanner, IRM) de la chirurgie , l'avènement de la chimiothérapie , le pronostic de certains cancers en particulier celui de Jean demeure très mauvais.Mais ce livre est un véritable réquisitoire contre le corps médical qui n'ose pas encore évoquer le cancer ("comme en Amérique paraît-il"), ses silences, ses dérobades et finalement son impuissance face à la maladie.Les relations médecin-malade sont heureusement différentes aujourd'hui à l'avantage du patient qui connaît son diagnostic (droits du malade, loi sur la fin de vie..) mais les médecins ne peuvent assurer la vie éternelle. La lecture du livre cependant n'inspire que peu de compassion .L'épouse de Jean ne cesse de geindre tout au long du roman , mais agit peu ,n'évoque jamais le cancer avec son mari. le roman se termine par ces mots: Je ne comprends rien à ce qui est arrivé"Nous avons subi"
Je reproche surtout à ce roman le refus des personnages de considérer la mort comme un passage , tous envisagent la mort comme une fin injuste (vus l'âge et le rang social) voire indigne alors que Jean meurt sans souffrance ,mais sans que personne lui ait révélé la nature de sa maladie.
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Toute la famille de mon mari était dotée d'une bonne santé.Chez moi aussi, on vivait vieux.Si notre longévité égalait celle de nos parents, nous avions devant nous encore trente, quarante années d'existence. On ne pense pas à cela quand on se marie.On ne se dit pas que le troisième âge risque d'être la plus longue période de la vie commune.
"La fin d'octobre est belle. Je marche dans le bois. Je vois les couleurs de l'agonie splendide des feuillages. Un goût, palpitant comme une feuille d'automne, me projette vers cette vie que Jean va quitter."
On devrait être habitué, dès l'enfance à envisager l'échec, la maladie, la mort comme des circonstances normales de nos vies.