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Quatrième lecture en qualité de membre du jury pour le Prix Quais du Polar/20 Minutes. Je me retrouve entraînée au sein de la pègre californienne avec "Le goût du rouge à lèvres de ma mère" de Gabrielle Massat. S'il est un roman au titre bien choisi, c'est celui-ci tant on pourrait dire que l'histoire y est toute entière contenue.

Nous sommes dans les années 2000 et Cyrus Colfer tire sur sa première cigarette – malgré l'interdiction de sa mère – quand il découvre celle-ci allongée sur le sol de la cuisine le corps tailladé de vingt-huit coups de couteau. Il a quinze ans. Dix ans plus tard, il revient sur les lieux, décidé à retrouver son assassin et à se faire une place au sein de "la famille". Ce ne sera pas si simple, il est atteint de cécité et a la mauvaise idée d'apporter de l'aide à la police.

Le début me fut difficile de par le nombre de personnages. Il me fallut revenir en arrière, relire, prendre des notes, assimiler les liens entre les protagonistes, comprendre les tenants et les aboutissants. Ce roman est, en effet, d'une grande richesse qui va de rebondissements en découvertes, de cadavres en coups fourrés, d'alliances en trahisons. Mais il est absolument captivant et une fois bien ancrée dans l'histoire, j'ai lu l'ouvrage d'une traite happée par ce récit magnifiquement orchestré. A coup de retours en arrière, de recherches de preuves, d'interrogatoires fouillés, nous avançons dans l'enquête menée à la fois par la police et par Cye déterminé à obtenir ce qu'il souhaite.

J'ai beaucoup aimé ce roman autant pour l'exploration des faits que pour les personnages minutieusement étudiés et notamment celui de Cyrus. Atteint de cécité, il fait néanmoins preuve d'un courage hors norme. Souvent mal habillé, il n'a rien du héros habituel. le chien dont il est affublé ne l'est pas davantage "Même s'il n'en avait pas l'air, Angus était un chien très intelligent". C'est ça, des héros sans le savoir et tellement attachants. J'ai aimé ce côté psychologique fort bien traité qui analyse chacun, fait la part belle autant aux défauts qu'aux qualités. N'allez pas croire que vous trouverez d'un côté les bons et de l'autre les méchants. Tous ont un côté déviant, des forces mais aussi des faiblesses, les policiers se mêlent sans gêne à la pègre. Je l'ai beaucoup aimé aussi pour la qualité de l'écriture cinglante, alerte et d'une efficacité redoutable. le rythme est haletant de bout en bout et débouche sur une fin pour le moins inattendue, de ma part en tous les cas.

Je garderai longtemps en mémoire "Le goût du rouge à lèvres de ma mère", un roman policier de grande qualité.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Adoration totale pour cette Autrice.
"Le goût du rouge à lèvres de ma mère" est son 1er roman mais c'est le 2nd que je lis.
J'adore..
Son point fort : un humour noir et un cynisme décapants.
Un antihéros totalement attachant : Cyrus est aveugle et a retrouvé sa mère assassinée 12 ans plus tôt. Elle appartenait au milieu du proxénétisme et y tenait la dragée haute à bien des gangsters. Une visite de la police décide Cyrus à enquêter aussi de son côté.
Ce ne sera pas de tout repos.
Mais c'est brillamment écrit. C'est violent, parfois extrêmement mais sans être dérangeant.
Je vous le recommande avidemment.
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J'ai adore !!
Ce roman fait du bien car il change des codes des classiques romans policiers, pour une fois on ne suit pas l'intrigue de part l'oeil des flics, la notion de bien et de mal est bien plus nuancée que ce que l'on voit en temps normal !
Il est déjà mis de côté pour le prêter à ma mère (c'est généralement bon signe).
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Un diamant noir

Ce roman est un joyau. Dur, sombre, brillant par ses multiples facettes... C'est un roman noir, mais aussi un récit initiatique, qui nous fait épouser le point de vue original de Cyrus Colfer, jeune homme aveugle qui veut retrouver l'assassin de sa mère. Et la venger.

C'est également un voyage dans la pègre californienne, la mère de Cyrus étant une ancienne prostituée et proxénète haut placée. La quête de vengeance de Cyrus est aussi pour lui un moyen de réintégrer, douze ans après, cette "famille" dans laquelle il a grandi. de lui prouver qu'il y a sa place, malgré sa cécité. A moins qu'il ne veuille se le prouver à lui-même...

On est happé par cette enquête haletante, on frémit, on veut aller jusqu'au bout de cette folle aventure... On rit aussi; une prose très imagée permet d'alléger régulièrement la tension dramatique.

La plume alerte et vive de l'auteure rend cette lecture ensorcelante, mêle tous les arcs narratifs avec brio, alterne les points de vue avec fluidité. Quelle maîtrise!

Je lis assez peu de polars, encore moins de romans noirs, et pourtant, quelle fabuleuse lecture! Si vous hésitez à le lire... lancez-vous!
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Si tu aimes les récits de mafia, alors clairement, ce polar te plaira : l'univers très particulier des mafieux est rendu avec talent, les relations qui se jouent à l'intérieur d'un même gang mais aussi les relations avec les autres gangs ou la police. Rien n'est jamais blanc ou noir, il s'agit selon les cas d'honneur ou d'accommodation, pour survivre et protéger leurs intérêts.

Le fait de suivre le parcours du héros est d'autant plus intéressant qu'il a une position tout à fait particulière : sa mère était une proxénète sous les ordres de cette "famille" qui l'a vu grandir mais qu'il a fui, et qu'il décide de réintégrer désormais pour se venger, tout en jouant les indics pour la police.

Cyrus est loin d'être un homme parfait, ce n'est clairement pas un enquêteur en quête de justice mais bien un homme cherchant à accomplir sa vengeance, prêt à toutes les négociations et à jouer sa vie pour enfin découvrir la vérité. de plus, sa particularité est d'être aveugle, mais pas de naissance et il ne le vit pas toujours très bien. Il est hanté par la mort de sa mère, certes, mais aussi par cet handicap et tout ce que ça a changé dans sa vie. On a donc un anti-héros complexe, sombre mais auquel on s'attache, toujours accompagné de son chien guide et qui fait preuve d'une sacrée audace plus d'une fois. (Enfin pour ma part, il m'a un peu blasée parfois, je dois bien avouer.)

Pas de fin bâclée, l'ensemble est mené de main de maître par l'autrice, le dénouement et la révélation du meurtrier sont surprenants, tout en faisant sens par rapport au reste de l'intrigue, malgré quelques longueurs, selon moi, qui m'ont parfois ennuyée. Mais pour sa défense, c'est un ressenti tout à fait personnel.

Tu seras lentement mais sûrement emmené·e de rebondissements en révélations, que ce soit du côté du personnage principal ou de la police, qu'on suit également (puisque je rappelle qu'il est indic' et on suit ses relations avec les policiers en charge).

Il y a un je-ne-sais-quoi qui fait son charme, à condition d'y être sensible, ce que je n'ai pas toujours su apprécier.
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Un drôle d'événement replonge Cyrus Colfer dans l'enquête de l'assassinat de sa mère. Dix ans après il décide de retourner dans le gang de sa mère. Mais elle n'est plus là pour le protéger et certains n'apprécient pas qu'un fouineur proche de la police traîne dans leurs affaires. C'est sans compter que Cyrus Colfer est aveugle et fortement impulsif.
Aujourd'hui je vous parle d'un polar qui envoie du lourd. le protagoniste est un personnage à la forte personnalité, attachant bien que sanguinaire. Un antihéros qui ne voudrait l'aide de personne et qui dégomme tout sur son passage. Un personnage de roman très original.
J'ai beaucoup apprécié ce polar qui m'a fortement dépaysé de mes autres lectures.
C'est noir, c'est extravagant, ça se bagarre et ça s'entraide, c'est drôle et entraînant. Un polar noir réussi, Gabrielle Massat a trouvé sa place et on attend la suite !
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Il est des livres qui ont subi la crise du covid et qui font partie de ces dommages collatéraux, ce livre en est un et il serait injuste de passer à côté. "ma première cigarette avait le parfum des intestins qui se vident, et le goût du rouge à lèvres de ma mère"

1990, Cyrus, 15 ans fume sa première cigarette, assis à côté du cadavre de sa mère, assassinée.
Sa mère Amy, proxo impitoyable , faisait partie du milieu de la pègre de San Francisco.
13 ans plus tard Cyrus devenu aveugle, accompagné de son chien Angus et de sa canne, veut retrouver sa place au sein de "la famille" et se mettre en quête de la vérité sur le meurtre d' Amy.
Lui, l'handicapé, l'aveugle va remuer la fange, ce qui ne va pas plaire à la pègre, va devenir "un canari" pour la police, va se perdre dans les effluves de clope, de coups, de sang.
Cyrus Colfer un anti-heros à l'humour décapant, énervant, méprisant mais oh combien attachant.
Un roman noir détonnant, dans les bas fond de la pègre américaine, la prostitution.
Un parfum sulfureux, vorace, explosif.
Un parfum de vengeance.
Si tu pensais goûter le goût suave du rouge à lèvres, te perdre dans les effluves du parfum vaporeux des femmes, c'est raté ! Pas de saveurs douces et sucrées, non dès la première ligne ta bouche se remplie du goût ferreux du sang, l'image du crime violent d'Amy te colle à la rétine, te fait monter la bile, te lève le coeur. Tu es captivée du début à la fin, tu te prends la violence du milieu en pleine face, tu pares les coups, ça fait mal mais tu avances avec Cyrus pour démêler les noeuds de l'intrigue.
Ce livre ce sont des bouffées d'air vicié, la mort, le sang, les corps suants, le sexe.
L'auteure a un style direct, cinglant, caustique,la chair à vif. le texte est tranchant, suffocant. Une intrigue rythmée, des rebondissements qui te happent et une fin qui m'a laissé un goût amer tellement elle est abominable, dans mon esprit, impensable. Mais ce monde est tellement tordu... Tu l'auras compris, file en librairie, achète ce livre vraiment.
Lien : https://evasionpolar.wordpre..
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Walk on the wild side

Lorsqu'on est lecteur boulimique de polar comme moi on a tendance à croire que tout a été fait, que surprendre le lecteur est une tâche impossible. Avec son premier polar Gabrielle Massat nous prouve que tout est encore possible. Une sacrée bonne leçon pour le lecteur blasé que je suis.

Arrêtons nous d'abord sur ce qui constitue l'atout majeur du récit, le personnage principal, Cyrus Colfer. Son portrait psychologique est profond, ciselé et parsemé de nuances. Tiraillés entre son orgueil de malvoyant, son complexe d'Électre, sa morale ambivalente et sa volonté de faire ses preuves, on tient là un personnage marquant, rendu attachant par ses failles. Tant mieux car il va nous accompagner durant toute notre plongée dans les méandres de San Francisco.

La célèbre ville prend une autre couleur dans le récit, plus sombre, d'un rouge sale, comme celui que les filles de joie étalent sur leur joue après une altercation avec leur proxénète. le décor idéal pour ce polar au contexte mafieux très fouillé, très documenté sur l'histoire mafieuse de la ville. Des personnages secondaires à la psychologie très bien étudiée complètent le tableau. 

L'autrice n'a pas misé uniquement sur ces personnages où son décor, l'intrigue réserve quelques surprises, comme la manière dont Cyrus s'immisce dans l'enquête. Une maîtrise narrative qui fait oublier la révélation prévisible sur l'identité du tueur tant le reste de l'intrigue recèle son lot de coups de théâtre.

Avec un ton acide et une bonne dose d'humour noir, l'autrice s'est d'ores et déjà taillé la part du lion dans le monde très compétitif du polar. Je n'ai qu'une seule hâte qu'elle en écrive un autre tout aussi jouissif.
Lien : https://culturevsnews.com/
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Quelle besogne de devoir critiquer ce livre, et je me sens presque honteuse de le noter si durement. En plus, je soupçonne Gabrielle Massat d'avoir tenté de me prendre par les sentiments en ouvrant ce récit sur des lyrics de Corey Taylor. L'une de mes idoles, incontestablement. Autant vous dire que niveau objectivité, on était déjà mal parti. Mais ce n'est pas tout, puisque je me suis prise d'affection pour cette auteure dont la présentation a dessiné un immense sourire sur mon visage : "[...] elle écrit des romans noirs et les lit au crapaud qui vit dans son jardin". BANG - touchée en plein coeur ! Mais l'histoire... l'histoire, je ne l'ai pas - ou peut-être n'ai-je pas su - l'apprécier pleinement. Ma curiosité attendait d'être piquée, j'attendais d'être renversée, mais ce moment n'est jamais venu. Alors, qu'on se le dise, je pense qu'il s'agit juste d'une question d'esthétisme et celui des pimps et gros bras mafieux, ne correspond pas vraiment à mes canons littéraires. Néanmoins, l'expérience que l'on fait ici - celle qui consiste à vivre l'histoire dans la peau d'une personne non-voyante, est assez incroyable et décuple les sens. Résultat des courses, je ne garderai peut-être pas un souvenir impérissable de cette lecture, mais j'ai assurément découvert une auteure dont j'ai hâte de découvrir les prochains travaux. Merci Gabrielle Massat et... j'espère que vous avez imaginé un bel avenir pour Angus, j'y tiens beaucoup.
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J'ai aimé l'enquête que mène Cyrus pour retrouver l'assassin de sa mère des années après.
Si j'ai aimé la plongée dans le San Francisco du crime et du proxénétisme, j'ai trouvé certains passages un peu redondants.
Beaucoup de suspects et beaucoup de fausses pistes, pour au final un coupable que l'on avait sous les yeux (presque) depuis le début.
Un bon polar sur une mère ambivalente, personnage principal absente.
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