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Tout d'abord je souhaite complimenter la qualité d'écriture.
Ce livre bien que le sujet ne soit pas facile, est vraiment émouvant, clair et bien écrit.
Livre autobiographie, Hisham nous raconte son voyage en Libye après son exil familial en Egypte puis à Londres pour retrouver ce qui est arrivé à son père disparu car emprisonné 30 ans plus tôt.
Ce livre aborde de nombreux sujets : le deuil impossible de ce père qui n'est jamais officiellement mort, l'exil, la recherche des racines, et bien entendu la dictature Khadafiste, ses exactions, sa répression, et les conséquences sur la Libye d'aujourd'hui.
J'ai été transporté et je l'ai lu d'une traite même si le sujet est douloureux.
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La terre qui les sépare n'est pas un roman et pourtant il se lit comme un roman. On vit avec l'auteur, au rythme des terreurs, des recherches, des absences, du silence et de la peur. On est porté par une écriture fluide et évocatrice, et d'ailleurs il faut féliciter la traductrice qui a su rendre ce livre émouvant et vivant, sans doute autant que dans la langue d'origine.
Et le lecteur de découvrir aussi les prisons , celle d'Abou Salim en particulier, les exécutions, la peur, l'absence, le doute, l'espoir, les lacunes de l'éducation, le silence des intellectuel pour ne pas être arrêtés, la toute-puissance d'une famille de despotes qui n'hésite pas à exécuter le moindre opposant où qu'il se trouve partout dans le monde, et la tourmente de la révolution, celle qui met à terre le pouvoir en place, mais qui peine tant à faire émerger un régime stable. La terre qui les sépare est un récit indispensable pour mieux comprendre le silence, la corruption, la terreur, la mort. Et mieux appréhender e temps qu'il faut pour renaître de ses cendres, quand on a vécu si longtemps sous une telle chape de plomb, celle de la dictature.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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La terre qui les sépare, c'est l'abîme qui se creuse entre père et fils quand l'absence de l'un se traduit en un vide impossible à combler dans la vie de l'autre.
Le père d'Hisham Mattar a lutté contre le régime instauré en Lybie par le Colonel Khadafi ce qui lui a valu d'être enlevé et détenu pendant de longues années avant de disparaître. Sa famille n'a jamais su ce qui lui était arrivé et son fils Hisham a mené un inlassable combat pour que la vérité éclate enfin.
C'est cela qu'il raconte dans ce beau récit grave et poignant, cette lutte incessante pour obtenir des informations, et cet espoir tenu, mais vivace de retrouver un jour son père vivant.
Comment ne pas être atterré à la lecture des exactions que le régime a fait subir à ses ressortissants, emprisonnements arbitraires, tortures, désinformation.
Le silence opposé aux demandes légitimes des familles n'est qu'une douleur supplémentaire puisqu'il interdit tout travail de deuil.
Hisham Mattar mettra à profit sa notoriété en tant qu'écrivain pour que les mots soient mis sur les souffrances endurées par les Lybiens et il parviendra à faire libérer des membres de sa famille.
Ce magnifique essai, écrit à partir des carnets tenus par l'auteur lors de son voyage en Lybie après la chute du régime de Khadafi, est avant tout un hymne d'amour à la personne de ce père disparu, qu'il admire et même vénére parce qu'il a su jusqu'au bout relever la tête et témoigner de la dignité de la condition humaine .
La langue d'origine du récit admirablement adaptée par Agnès Desarthe nous emporte vers un Orient rêvé qui reste beau malgré tout et on se prend à évoquer avec tendresse ces grandes réunions familiales orientales si riches en échanges bienveillants que l'on se dit que l'espoir n'est pas perdu et que la Lybie pourra un jour redevenir la terre où père et fils pourront se retrouver.
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Un récit haletant, bouleversant et une belle écriture. C'est le récit de l'auteur qui, des années après, cherche à savoir ce qui est arrivé à son père, arrêté en 1990 au Caire, et emprisonné dans les prisons libyennes à l'époque de Kadhafi.

J'ai eu un peu de mal avec le début du livre qui cafouille un peu. Sur la même page, on saute de 1990 à aujourd'hui, puis trois pages plus loin, on est en 1943 avec le grand-père de l'auteur, suivi de 1996, une date importante, celle du massacre dans la prison et enfin 2011, la chute de Kadhafi, et date du voyage de l'auteur en Lybie … Mais une fois le décor planté, l'auteur se concentre sur le récit de sa recherche et le livre devient palpitant.
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Ce récit d'un auteur originaire de Libye raconte la quête de cet enfant devenu grand qui a perdu son père.

En 1990 Jaballa Matar est enlevé en Egypte. Opposant au régime Libyen, Jaballa est certainement envoyé en prison en Libye, mais sa famille n'aura quasiment plus aucune nouvelle. Après quelques lettres envoyées par des moyens détournés, la famille ne saura plus rien. Près de 20 ans, avec la chute du régime de Khadafi, les ouvertures des prisons, l'espoir renaît, mais Jaballa n'est pas retrouvé. Personne ne sait rien, personne ne sait s'il est vivant, mort, s'il a été tué en prison, quand, pendant le massacre de Juin 1996, aucune information.

L'auteur et fils de Jaballa essayera par tous les moyens (ONG, journaux, directement au fils de Khadafi) d'avoir des réponses. C'est ce récit qu'il nous fait, alors que pour la première fois il retourne en Libye.

Ce récit est très fort, cette quête du fils, qui se compara lui-même à Télémaque attendant Ulysse. On voit toutes les démarches, toutes les pistes; mais aussi la vie de la famille étendue puisque de nombreux cousins avaient également été faits prisonniers.

Dans le début du texte, j'ai eu un peu plus de mal pour me rappeler de qui était qui, car ce sont des fratries nombreuses et, de plus, il y a des allers-retours incessants entre le passé et le présent. Mais bientôt, le lecteur fait corps avec la quête et veut également des réponses… Quête, récit de famille, récit politique, actuel, ce livre est dur, fort, parfois frustrant car on a, comme les narrateurs, peu de réponses, mais important et très intéressant !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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De quel droit je donne une critique sur un livre si profond. Je souhaite donner un aperçu, sans aucune autre prétention; une oeuvre qui relate les émotions et pensées d'un fils du pays, en lien avec un régime (kadhafi, Lybie). Une dictature qui tient ta famille en cellule et au bout de ses ficelles…

Chacun des 22 chapitres (323 pages) est divisé à l'aide d'un mot, une image de la mémoire de l'auteur; ainsi se raconte et se lit ce vécu, ô combien traumatisant.

Le récit nous aide, indirectement, à se mettre un peu dans la peau de ce réfugié. Elle nous donne un grand aperçu historique de la Lybie, via le récit familial de l'auteur: notamment la révolte arabe (contre le colonialisme italien, 1ere moitié du XXe siècle) et le printemps arabe (2011).

Une oeuvre soutenante pour tout réfugié venant d'un pays dictatorial.
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Un roman, non un récit sur l'exil sur les exilés, sur l'amour de la terre natale, le besoin de savoir, la 'impérieuse nécessité d'y revenir pour tarir les blessures de l'âme ... 

Un ouvrage emprunté à la médiathèque pour ma mauvaise raison habituelle : cocher un nouveau pays dans mon challenge Globe trotter, mais un livre qui m'a captivée d'un bout à l'autre par la qualité et la poésie de l'écriture, les méandres des souvenirs et ce récit plein d'amour de ce fils qui veut obtenir la preuve de la mort de son père afin de pouvoir, enfin, en faire le deuil.

Ce récit qui court sur plusieurs souvenirs évoque la vie de l'auteur, et de son père, Jaballa Matar, qui, après avoir fui en Egypte avec toute sa famille a été enlevé, enfin remis par la police égyptienne aux services libyens. Jaballa Matar, opposant dès le début au régime de Khadafi, avait rapidement quitté son pays natal à l'avènement du régime et s'était caché, en Europe puis en Egypte. Ses fils furent inscrits dans des écoles suisses et britanniques sous de faux noms, mais firent l'objet de tentatives d'enlèvement ... 

Après l'emprisonnement du père, sa famille reçut des lettres, envoyées secrètement et passées de mains dissidentes en mains amies ... et puis, en 1990 : plus rien.

Vingt ans plus tard, Hisham Matar va reprendre l'enquête, sollicitant ONG et gouvernements, retournant en Lybie, rencontrant des dignitaires du régime qui font traîner leurs réponses en longueur ...

Un récit que j'ai trouvé terriblement émouvant sur la construction de l'Homme qu'est devenu l'auteur, sur son enfance, sur l'amour qui l'a toujours lié à ses parents, malgré l'absence et l'amour de la terre familiale, de la famille élargie, des liens persistants entre ceux qui sont restés et ceux qui ont fui.

Un récit très bien servi par une traduction certainement à la hauteur du texte original. Un texte qui mérite amplement le Prix Pulitzer de la biographie reçu en 2017.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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L'homme qui parle dans ce livre, Hisham Matar, n'a plus vu son père, farouche opposant au régime du colonel Khadafi, depuis 1990, année de son enlèvement au Caire, où toute la famille s'était exilée en 1979. Ils sauront assez vite qu'il a été emprisonné en Libye, ils ne recevront aucune nouvelle, à part deux ou trois lettres passées clandestinement, Au moment de la chute de Mouammar Khadafi, renaît le vague espoir qu'il fasse partie des nombreux prisonniers politiques libérés des geôles libyennes. Hélas, aucun miracle, le père est bel et bien porté disparu. Son fils qui remue ciel et terre depuis plus d'une décennie pour essayer de le libérer, décide de rentrer en Libye afin de savoir ce que fut sa vie en prison durant ces années, peut être le retrouver quelque part dans ce pays de cailloux et de sable rendu amnésique par des années de mauvais traitements ou tout simplement récupérer son corps pour lui offrir une dernière demeure décente. Ce récit nous embarque donc dans la quête de ce fils qui veut savoir coûte que coûte ce qui est arrivé à son père. Epaulé par son épouse Diana, photographe, ils sillonneront tous les endroits où se trouvent des personnes pouvant les éclairer, souvent d'anciens prisonniers. Se mêleront dans le récit un portrait plutôt hagiographique de ce père, une histoire de la Libye depuis la terrible et génocidaire occupation italienne jusqu'à nos jours mais aussi, en creux, le portrait d'un homme amputé trop tôt de cette figure paternelle dont il espère le retour.
Il faut que je l'avoue, j'ai dû faire une pause dans ma lecture pour recentrer mon attention. Sans doute bêtement, sur l'exil du narrateur et de sa famille est venu se superposer un autre exil plus actuel, celui du peuple syrien. Et la confrontation des deux m'a sérieusement déconcentré, puis prendre en grippe la fuite de cette famille, fort aisée, qui vit richement au Caire, envoie ses enfants étudier à Londres ou en Suisse, possède une demeure plus "campagne" à Nairobi. J'ai posé le livre quelques jours, histoire de respirer un peu et de pouvoir m'intéresser à ce sentiment tout à fait légitime et humain de la perte d'un père. Les riches ont aussi des souffrances. Bien m'en a pris, car la suite s'est finalement avérée, géopolitiquement surtout, franchement intéressante. La lecture est édifiante, terriblement précise mais aussi empreinte de toute cette poésie moyen orientale ( qui peut parfois paraître un peu trop sucrée surtout dans la description des nombreux membres de cette famille tous plus généreux et bons les uns que les autres), parfaitement rendue, je pense, par la belle traduction d'Agnès Desarthe.
"La terre qui les sépare" ( quel beau titre !) reste un document riche et dense sur une famille meurtrie et endeuillée mais dont l'enracinement à la terre des origines se traduit aussi par une volonté féroce de la voir évoluer dans le bon sens. Une leçon de courage et de dignité.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Hisham Matar rentre en Libye en mars 2012 à la recherche de son père Jallaba Matar opposant au régime de Khadafi enlevé en Egypte en 1990 dont il n'a aucunes nouvelles depuis 1996. Mis au secret. Abattu en 1996 en même temps que 1270 prisonniers de la prison d'Abou Salim? Malgré la campagne médiatique internationale qu'il a menée avec le soutien de personnalités même Desmond Tutu, jusqu'à la Chambre des Lords exigeant des explications sur sa disparition. Même après la chute du dictateur, Hisham n'obtiendra pas les preuves qu'il cherche.

Ce récit est très intime, quête du père.

Il retrace aussi l'histoire récente de la Libye, de la colonisation italienne à la dictature de Khadafi pour se terminer aux Printemps arabes de 2011. Il évoque sa famille, la figure du grand père , héros de la lutte contre les Italiens, ses oncles, ses cousins. Les plus jeunes furent des combattants du printemps 2011. la figure de la mère est aussi héroïque. On pénètre dans l'intimité d'une famille libyenne, dans la maison de famille.

C'est aussi un récit de l'exil. Hisham Matar a passé plus d'une trentaine d'années en Egypte, en Angleterre, même au Kenya. Citoyen britannique. professeur de littérature.

Un très beau livre.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Un père, son fils et leur pays.

2012, Hisham Matar, sa mère et sa femme Diane sont à l'aéroport international du Caire.
Ils attendent pour embarquer dans le vol à destination de la Libye.
Hisham appréhende ce retour aux sources. Trente ans qu'il n'y a mis les pieds !
Mais la curiosité et l'envie d'en savoir d'avantage sur la disparition de son père est plus forte.

En 1990, son père va être enlevé dans leur appartement au Caire et livrer au régime de Kadhafi. Fervent opposant du nouveau régime mis en place, il est considéré comme dangereux et indésirable.
Mais en 2011, lorsque Tripoli tomba, les révolutionnaires prirent le contrôle d'Abou Salim et peu à peu ouvrirent toutes les portes de prisons où étaient enfermés les prisonniers du régime.
Seul le père de Hisham reste introuvable. Que lui est-il arrivé ? Est-il toujours vivant ?
Son fils va mener l'enquête pendant des années ralliant à sa cause toutes les personnes intéressées, tel que les ONG et les ambassades.

A travers le récit d'Hisham Matar le lecteur découvre ou redécouvre, la Lybie pendant une période difficile. Une époque où la répression, le contrôle et les interdictions gouvernaient le Pays. Mais aussi l'espoir, l'engagement et la volonté de toute une nation d'avoir un état futur indépendant.

Utilisant sa belle écriture, l'auteur parle de son père, un homme fière qui combat, peu importe les conséquences, ses idées. C'est un esprit libre, indépendant.
Les relations entre père et fils, l'amour d'un enfant pour son père ainsi que sa perte y sont décrit avec amour. L'auteur arrive à transmettre au lecteur ce qu'il éprouve et ce sans tabou ni gêne.

La terre qui les sépare, laissent une sensation au lecteur qui est celle d'un homme qui se libère d'un poids lui pesant depuis des années.

Fabuleux récit, très enrichissant, dont le plume ne saurait vous ennuyer du début à la fin !!
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