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Citations sur Anthologie de la poésie chinoise (129)

Adieu



Au printemps
Tu agites doucement un mouchoir
Pour me faire parvenir au loin
Ou revenir bientôt ?

Non, rien de tout cela
Sans aucune raison
Comme la fleur tombe à l’eau
Comme la rosée sur la fleur...

Seule l’ombre peut le comprendre
Ou le vent se faire une idée
Seuls les papillons qu’un soupir effarouche
Voltigent encore entre les cœurs...


//Gu Cheng (1957 – 1993)
/ Traduit du chinois par Chantal Chen - Andro
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Le narcisse

Sur les berges de la rivière Chu,
A nouveau l’ondine de la Xiang,
Dont sans un mot jaillissent les larmes pures :
Air de printemps pâle et discret.
En vain, seule, dressée dans le vent d’est.
Pour qui exhale t-elle ses tendres sentiments ?
Combien est froid le chemin de la fée qui marche sur les eaux, comme un automne sans fin ;
Des nuages parfumés se lèvent sous ses pas.
Revient le souvenir dans le palais des Han de la paume de l’immortel,
Altière et imposante au clair de lune…
En filaments glacés elle écrit sa plainte, sentiment plus intense encore.
Inutilement l’élégiaque poète a chanté les orchis parfumés et les iris obscurs.
Comme s’étendent au loin ses pensées printanières.
En son charme pourtant nul n’admire la première senteur du pays,
Seuls sauraient l’accompagner les trois amis de l’hiver !
Si pure près de la petite croisée,
Ses manches émeraude parfumées des brumes de l’encens,
Et quand je m’éveille d’un rêve profond,
La claire rosée perle le long de ses tiges dans l’ombre et sous la lampe... 

(p. 753 et 754 Zhou Mi 1 232-1 298 dynastie des Song du Sud)
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Assis bien droit dans ma salle de lecture, les dix mille manœuvres cessent;
Le soleil est doux, le vent harmonieux et les teintes des herbes obscures et délicates.
Choses lointaines et de deux millénaires, a t-on dit,
Qui pourtant existent, intactes sous mes yeux.

Zhou Dunyi (1 027-1 073)
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En contemplant la plaine



L’automne limpide se déploie sans limites ;
À l’horizon naissent des couches de nuées.
Au loin, les eaux se mêlent au ciel clair ;
Dans un brouillard épais, une ville isolée.
De rares feuilles tombent encore au vent ;
Le soleil se noie derrière la ligne des monts.
Comme elle tarde à rentrer, la grue solitaire !
Les corbeaux du soir occupent déjà la forêt.


// Du Fu / 杜甫 (712 – 770)

/ Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
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La nostalgie est comme une herbe odorante
Qui renaît toujours et partout au printemps.

(p. 912 Yang Sheng 1 488-1 559 dynastie Ming)
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Ombres trouées de lumière

Sur des branches moussues serties de jade,
Des oiseaux bleus, menus, si menus,
Se posent et ensemble demeurent.
Lorsqu'en voyage, je la rencontre
Dans un coin de la haie au crépuscule
Sans un mot elle s'appuie contre de hauts et simples bambous.
Dame Brillante, peu familière des lointains sables barbares,
Secrètement songe au sud, au nord du fleuve Bleu ;
Et sans doute est-ce le jade de sa ceinture qui s'en revient les nuits de pleine lune
Changé en cette fleur discrète et solitaire.

Je me souviens encore d'anciens récits au fond des palais :
Cette belle endormie
Aux verts sourcils papillons que frôle une fleur ;
Ne sois pas comme le vent du printemps,
Insensible à la grâce,
Prépare lui plutôt des maintenant une chambre dorée.
Car si tu laisses ses pétales partir au gré des vagues,
Vite tu te plaindras des airs tristes modulés par le dragon de jade,
Et si tu attends trop de retrouver cette obscure senteur,
Elle sera déjà enfermée dans le large lavis près de la petite croisée.

(p. 738 Jiang Kui 1155-1221 dynastie des Song du Sud)
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Amarrant ma barque de Nuit à Ningling

Sur la rivière Bian où mon frêle esquif file de trois cents lis par jour,
Au gré du courant vers l'Est, les voiles se sont levées.
A l'aube nous quittions le pays de Qi dans la brise du Nord,
Et de nuit amarrons à Ningling sous une Lune plein Sud.
De vieux arbres couverts de givre murmurent et chuintent,
Des fleurs écloses dans le froid, d'où perle la rosée, choient et se dispersent.
Perdu dans ce vague infini, j'ignore en quel lieu je suis,
Là où les couleurs de l'eau et l'éclat du ciel partagent le même azur.

(Han Ju 1080-1135 dynastie des Song du Nord p. 672)
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Sur le Fleuve, le coeur triste, mille chaines de montagnes,
Dégradés de vert émeraude flottant dans le vide comme brumes ou vapeurs,
Monts? Nuées? Trop lointains pour être sûr;
Quand brumes et nuages se seront dispersés, les monts demeureront.
Je vois seulement entre deux falaises vertes une obscure vallée retirée
Où cent sources jaillissent comme tombées du ciel,
Encerclent les bois, assiègent les roches, tantôt là tantôt absents,
Et filent en bas à l'entrée du val .en flots torrentueux.
Là où la rivière s'élargit, où les monts s'ouvrent, où les forêts finissent,
Un petit pont, une échoppe adossée à la pente;
Quelques voyageurs passent sans hâte derrière de hauts arbres,
Une barque de pêcheurs, frêle feuille là où les eaux avalent le ciel.
Seigneur, où avez-vous eu ce rouleau
Aux touches agencées, aux fins traits de pinceau, aux beautés si distinctes ?
J'ignorais qu'en ce monde telle scène existât (…)

Su Shi "Ecrit sur une peinture…"
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Rhapsodie sur la maitrise des désirs

Quel charme ensorcelant en cette jolie femme
Dont le teint éclatant chatoie comme une fleur !
Aux vastes ciel et terre il n'en est de pareille,
Et, depuis mille années, seule est ainsi née !
Mon cœur se réjouit de sa beauté exquise ;
J'aimerais l'approcher, mais n'y parviens encore.
Passions inexprimées point ne sont maitrisées !
Pensées indécises jamais ne sont fixées !
Je lui dis mon amour par missive d'aveux,
La nuit je rêve d'elle, uni à la divine !

Je songe qu'à sa bouche une anche fait vibrer
Un son mélancolieux que je n'ose écouter

(p. 123 Jianyi Fu Dynastie Han)
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Rhapsodie de la pluie continue

Comme est excessive la pluie de fin d'automne
Qui, après quelques jours, devient pluie continue !
Sous le voilage des nées ténébreuses,
J'ouis le bruissement d'une eau tombant du toit.
Au cœur de la nuit noire, poussant un long soupir,
Je dénoue ma ceinture, cajole ma cithare.

(p. 122 Liuyu Fu Dynastie Han)
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