Cet album, réalisé à quatre mains par deux femmes pleines de vie mais qui ne sont pas en phase/à l'aise avec leur corps – ou est-ce à cause du poids du regard des autres ? -, s'attaque à un sujet très en vogue dans notre pays, celui de la grossophobie.
Aborder ce mal sociétal, c'est un peu comme gravir l'Everest en tong. Pardonnez-moi cette comparaison loufoque mais tellement vraie ! le pétillant duo a choisi de s'attaquer frontalement au sujet en dégainant l'artillerie lourde, à savoir leur sens de l'humour décapant, leur sensibilité si touchante et enfin leur vivacité d'esprit. Bref, elles sont armées et nous entrainent avec elles dans une folle journée.
Illustrant leur propos de situations vécues – dont certaines vont vous révolter, croyez-moi –
Mademoiselle Caroline et Mathou pointent du doigt un sujet plus profond que la grossophobie au final, le regard des autres. Vous savez, ces regards que vous avez pu sentir se poser sur vous à cause d'une coupe de cheveux un peu excentrique, d'un look vestimentaire jugé peu classique ou d'une particularité physique qu'il est impossible de passer inaperçu. Eh oui, pas besoin d'être grosse/gros pour ressentir le poids du regard des autres et vouloir disparaître – si possible dans un trou de souris.
Cet ouvrage vous fera hurler de rire autant qu'il vous fera vous indigner. En effet, on rigole de voir un pauvre type lors d'une soirée dire « Oh les grosses vous êtes vachement drôles et moins prise de tête que les maigres » … « C'est pour ça que ta copine est toute fine ? » mais on voit rouge face à la réflexion du corps médical qui indique que le surpoids de Madame et son amour pour la bonne bouffe va faire d'elle une tueuse de foetus… Bref, le chemin est encore long, très long et ce n'est pas demain que les mentalités vont changer.
Mais il faut avouer que si l'on mettait ce petit traité de tolérance entre toutes les mains, on avancerait peut-être plus vite et beaucoup se sentiraient mieux. Il y a quelque temps, j'ai entendu quelque chose de très juste : il y a des actions en justice possible lorsqu'on blâme quelqu'un pour sa couleur de peau/ses origines ou bien encore sa sexualité mais il n'y en a pas lorsque l'on assaille avec violence le physique de quelqu'un, il serait peut-être bon d'y songer.
Et si l'on suivait l'adage que l'on nous a enseigné, vous savez, celui qui dit de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler » car on ne sait pas tout, on juge à tort sans avoir toutes les cartes en main et sans se soucier de la répercussion des mots ou des actes.
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