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EAN : 9782874132148
151 pages
Memory (29/07/2014)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Peu avant son installation en maison de repos, Marie-Madeleine Marigot a subi un choc énorme, ignoré de tous, l'amenant à un mutisme quasi-total. Elle ne parle plus, ou si peu, joue avec des nics-nacs, construit des mots, s'isole. Au fil du temps, une relation s'établit avec Aurore, l'ergothérapeute. Celle-ci, après avoir cerné le personnage, lui offre un carnet afin qu'elle traduise par la plume les événements trop difficiles pour la parole.Dans une autre aile du m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le gâteau de la vie

Deux femmes aux deux extrémités du chemin de la vie, Cerise et Marie-Madeleine Marigot, se rencontrent aux Trois Soleils, un lieu transgénérationnel voué à la rétrospective comme à la reconstruction de soi. L'enfant, à la veille de ses six ans, ravive à l'occasion d'une noyade de laquelle elle échappe des souvenirs douloureux chez la femme âgée de septante ans et victime d'un récent AVC. Au début du récit, Marie-Marguerite s'exprime au moyen de nics-nacs alors que l'enfant orpheline peine, elle, à se nourrir. La veuve va peu à peu s'employer à la préserver des aléas de la vie.

Gravitent autour d'eux des pensionnaires comme des membres du personnel soignant du complexe médical, les uns marqués d'un handicap, les autres de particularités pittoresques. Pour la plupart, des inadaptés de la vie et qui ont comme surnom des noms de personnages de conte ou de fiction : Geppetto, Quichotte, Pimprenelle... A leur façon ils vont nourrir le récit qui va conduire aux confidences de la septuagénaire.

Claire Mathy joue du contraste entre des teintes semblables assimilables, si on n'y regarde pas bien, à l'uniformité. Elle pointe le singulier dans ce qui a vocation à être confondu, à aller par deux ou plusieurs. Voir à ce sujet l'intervention des triplés du roman qui font la leçon aux fielleuses jumelles sur la nécessité à ne pas vivre en vase clos même si on est issu du même placenta.

L'auteure a le sens de la fratrie et, par conséquent, celui de l'individualité. Au niveau de l'écriture, cela se marque par la précision du vocabulaire et la distinction des métaphores. Par l'onomastique aussi, qui donne des clés et des chemins de lecture. Et des phrases uniques, qu'elle soigne, comme pour leur donner toutes les chances de se débrouiller, de durer dans le maelström de la littérature.

Les personnages sont peu ou prou des victimes de l'illusion d'innocence dont ils se sont un jour bercés. Pour leur subsistance, ils doivent recoller au réel, quitte à devoir employer les armes (le persiflage, la cruauté) de l'ennemi, de l'ogre et se défaire d'un indéfectible sentiment de culpabilité qui les rend responsables de leur propre malheur ou de celui de leurs proches.

Comme dans la course des escargots initiée par Cerise, narrée dans un chapitre, Marie Madeleine s'éloigne peu d'une ligne tracée dès l'enfance. L'enfance, rappelée ou invoquée souvent à l'aube de la vieillesse, est le territoire par excellence où la libido se développe face aux interdits, au risque d'être refoulée à jamais par un surmoi trop puissant ou une bonne conscience coercitive.

Le feu s'oppose à l'eau, synonyme de danger ultime pour les fillettes du récit, et c'est comme si l'eau, pourtant libératrice et régénératrice comme dans la scène ou Cerise et Marie s'ébrouent sous la pluie devait, au final et suivant la belle formule employée par l'auteure, toujours noyer le feu.

Comme chez Jean de la Fontaine, cité régulièrement par une pensionnaire du home, on retrouve dans la prose de Mathy cette concision du langage, cette densité narrative qui réclame l'extrême attention du lecteur. Hormis dans les lettres de la veuve, où la langue se fait moins ténue, plus déliée...

La narratrice, ergothérapeute, s'appelle Aurore Beauréel et sa fonction sera purement structurelle, celle de modérer et d'organiser les interventions des différents intervenants de l'histoire. Celle aussi d'accoucher une parole qui va donner le récit-miroir tendu au lecteur

Claire Mathy a passé haut la main l'épreuve, souvent périlleuse, du second roman. En faisant (davantage que dans son premier livre) oeuvre de fiction, en distribuant savamment les éléments de ce qui constitue déjà un univers romanesque, elle s'affirme comme écrivain et conteuse d'histoires.
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Hospitalisée aux « Trois Soleils » après un AVC, Marie-Madeleine Marigot ne s'intéresse à rien d'autre qu'à ses nic-nacs, jusqu'au moment où on lui confie une petite métisse anorexique de cinq ans, Cerise. Devenue sa « Bonne Mie », Marie-Madeleine s'occupe de l'enfant et chacune de son côté progresse jusqu'à l'arrivée des jumelles Rose et Eglantine Rainwater, des femmes dangereuses et malfaisantes.
Je ne serais pas étonnée que ce roman soit le produit d'un atelier d'écriture. Prévisible, fabriqué, outré, il met en scène des personnages parfaitement manichéens: d'un côté, les « bons » aux noms prédestinés, comme Aurore Beauréel, de l'autre, les « méchants »: les soeurs Rainwater ou le vilain pervers pédophile Phil Thénus.
Aucune nuance dans les propos: « La fatima rangera ton siège. Cette black voilée n'est ici que pour te servir! »
Aucune logique ni vraisemblance: pourquoi des femmes qui détestent la vie et les enfants auraient-elles choisi de pratiquer la gynécologie obstétrique?
Les dialogues sonnent faux. Une enfant de cinq ans dirait-elle vraiment: « Je voulais dire quelque chose d'important, mais j'ai perdu le fil de mon cerveau lent... Ah oui! Voilà ce que je voulais dire: « ses yeux sont comme des grottes dans sa tête: sombres, humides et froids. » Tu sais, Aurore, avant... moi aussi j'étais dans ma grotte. »
Soeur Marguerite se fâche contre les Rainwater et les apostrophe d'un: « Suffit, funestes médicastres! Sinistres morticoles!... (…) A baver votre venin, vous ne valez pas mieux que les crapauds visqueux qui coassent à vos pieds! »
Une résidente ne s'exprime qu'à travers des citations de fables de la Fontaine (dont on nous donne les références en notes de bas de page, au cas où nous ne les aurions pas remarquées), les personnages forment paires ou trios qui restent soudés et arrivent en même temps au home.
L'auteur se complaît à parler de fuites urinaires et ne connaît apparemment pas l'orthographe: « elle me sert dans ses bras » ou « la fusiller sous cet angle de tire »!
Alors, non, je n'ai pas du tout aimé.
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Après près avoir vibré à la lecture de "Dernière pelletée", le premier roman de Claire Mathy, j'attendais avec impatience sa deuxième production: "Une Cerise pour la veuve Marigot" . Je n'ai pas été déçue. L'importance des liens humains en constituent la toile de fond. En effet, la rencontre de Cerise avec Marie-Madeleine, toutes deux blessées par la vie, marquera le début de leur reconstruction. J'ai particulièrement apprécié cette "amitié" intergénérationnelle.

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Jolie histoire d'amitié entre deux écorchées : la vieille veuve Marigot et la toute jeune Cerise, 5 ans.
Chacune d'elle se reconstruit grâce à l'autre.
Belle idée de rompre l'isolement des personnes âgées et de leur rendre une vraie place.
L'écriture est parfois empruntée, mais c'est une histoire pleine de tendresse et de poésie . Je vous en conseille la lecture.
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Un superbe livre sur la difficulté de formuler le vécu difficile d'un traumatisme pigmenté par l'importance des relations intergénérationnelles et sociétales. le début est un peu lent, mais la suite est plein d'enseignement.
A lire et à méditer
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