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Tout entrepreneur qu'il est, un noble anglais installé en terre d'Irlande reste un usurpateur pour l'autochtone.
Et tout noble anglais qu'il est, l'entrepreneur ne transmet pas nécessairement son gène des affaires à sa descendance, surtout quand celle-ci a été maudite par les dits autochtones...

Il y a une chose qui fonctionne très bien sur cette saga qui court sur pas moins d'un siècle, c'est la demeure familiale, qui prend du corps au fil des pages, balayée par le vent marin d'Irlande.
Là où cela fonctionne moins, c'est dans le manque d'épaisseur des protagonistes, qui en cinq cent pages défilent beaucoup trop vite sur un siècle pour laisser, à côté d'une action très bien rythmée, le temps au lecteur de faire connaissance. Et surtout de s'imprégner d'une atmosphère, point fort habituel de la plume de Daphné du Maurier que j'ai trouvée cette foi un peu en dessous de ses ambitions, avec une vision assez caricaturale de l'Irlandais buveur, paresseux et arrimé au passé comme une moule à son rocher.
Un du Maurier moins inspiré que d'autres, mais bien plaisant quand même.
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"Le Mont-Brûlé" n'est pas le plus connu des romans de Daphné du Maurier, auteure ressortie de l'oubli grâce à l'excellente biographie réalisée par Tatiana de Rosnay, et pourtant il mérite grandement l'attention des lecteurs.
L'histoire se passe au XIXé siècle en Irlande, dans une famille de hobereaux anglais, les Brodrick, installés depuis plusieurs générations et qui décident d'exploiter le cuivre renfermé dans le sous-sol du Mont-Brûlé dominant leur domaine.
C'est la chronique d'une réussite sociale et commerciale contestée aussi bien par les jeunes générations Brodrick qui s'interrogent sur les questions de justice et d'équité, que par les Irlandais de souche qui contestent le droit de ces "étrangers" à tirer profit d'une terre ancestrale.
Le conflit sur l'indépendance de l'Irlande est déjà sous-jacent bien que DDM ne prenne pas parti. L'Angleterre n'est jamais évoquée que sous l'appellation sibylline "l'autre côté de l'eau". de même qu'elle a choisi des noms géographiques imaginaires alors qu'elle s'est probablement inspirée des paysages miniers d'Allihies dont le "copper mine trail" est aujourd'hui une curiosité touristique.
Une belle saga familiale au coeur de la verte Erin.

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Quelque part sur une côte d'Irlande est une crique, protégée des tempêtes par une petite île où siège une garnison. Sur cette rive, un château, dominé par une montagne où un lac est venu lover ses eaux froides. Un paysage au premier abord parfaitement paisible - mais de paix, peut-il être question dans ce pays où couvent tant de haines ?
Dans les entrailles du Mont-Brûlé, on vient de trouver du cuivre - superbe opportunité offerte par la nature au progrès, à l'enrichissement, aux yeux de John Brodrick, le propriétaire de lieux, un homme d'affaire ambitieux, un esprit rationnel, implacable et froid. Mais d'autres, par ici, considèrent que les trésors enfouis par la nature n'ont pas à être profanés pas les hommes - ou préfèrent simplement l'indolence aux grandes l'ambitions. Et puis... bien qu'installés ici depuis trois générations, les Brodrick viennent de l'autre côté de l'eau - d'Angleterre en somme - et les terres qu'ils exploitent ont été confisquées aux Irlandais. Des Irlandais qui n'oublient rien, qui sont toujours là, tapis dans un coin du village, la malédiction à la bouche, tout prêts à jouer le rôle du mauvais ange pour faire chuter l'usurpateur. Peu importe que celui-ci soit sincère dans son désir d'améliorer le sort du pays, peut importe l'attachement qu'il en est venu à porter à cette terre...
La mine, dès son ouverture, est hautement impopulaire, tout comme les ouvriers qualifiés anglais amenés là pour engager son exploitation. Impopulaire, mais nécessaire bientôt. Détestée, mais intégrée peu à peu dans la vie quotidienne et la nature du paysage. Les Brodrick eux-mêmes, dont les générations se succèdent au fil des ans, ne la voient pas sans une certaine ambivalence, cette entreprise qui défigure, exploite, enrichit, divise et unit tour à tour. Assurément, elle fera leur fortune - mais leur bonheur, beaucoup moins. Et au bout de cent ans, lorsqu'éclate la guerre pour l'indépendance, que restera-t-il donc des grandes ambitions de Copper John ?

Inspiré par l'histoire de la famille Puxley - dont le manoir abandonné se dresse toujours au-dessus de sa crique, et dont les mines se profilent encore par derrière le petit village d'Allihies, sur la péninsule de Beara - le Mont-Brûlé est une belle chronique familiale peuplée de personnages intéressants, ambigus, très justes. Chez les Brodrick, la dureté le dispute au charme, la veulerie à la générosité, la nonchalance à l'exaltation. Presque aucun n'est exclusivement sympathique mais presque tous sont attachants, le restent ou le deviennent, dans l'équilibre bancal de leurs désirs et de leurs faiblesses, dans les malheurs qu'ils se créent eux-mêmes avec un talent consommé. Comme si le mauvais sort ne suffisait pas ! Quelques beaux personnages rapportés, aussi, dont la flamboyante Fanny-Rosa, exquise, exaspérante, admirable et pathétique, sans doute la plus marquante du roman.
Là derrière, un intéressant tableau de l'Irlande du XIXe siècle et de ses déchirures irrémédiables, qui refuse de tomber dans le manichéisme facile de l'opprimé et de l'oppresseur. le colon est sans doute moins antipathique, ici, que celui qu'il a spolié - mais l'attitude de ce dernier se justifie par sa situation même. Entre les deux, le dialogue et la compréhension sont impossibles, et c'est là tout le drame qui sous-tend le roman, dont les plus désireux de paix seront les premières victimes.
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
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Daphné du Maurier est une écrivaine britannique mais Hungry Hill se déroule en Irlande dans la presqu'île de Beara, même si les noms de lieux sont imaginaires et si l'Irlande n'est jamais nommée. L'auteure recours à la périphrase "de l'autre côté de l'eau" . Cependant la fin du livre ne laisse aucun doute sur la localisation de Hungry Hill.

La saga des Brodricks, commence en 1820 quand Copper John entreprend l'extraction du cuivre dans les mines de Hungry Hill et se termine un siècle plus tard, à la fermeture de la mine et en 1920 pendant la guerre d'indépendance de l'Irlande.

C'est aussi l'histoire du domaine familial, Clonmere, château comme nous en avons vus pendant notre voyage en Irlande, manoir agrandi au 19ème siècle.

C'est encore la rivalité entre les Donovan et les habitants de Doonhaven et les Brodricks, rivalité déjà ancienne, puisqu'un ancêtre de Copper John qui avait voulu supprimer la contrebande qui était alors coutumière fut poignardé par un Donovan au siècle passé.



C'est l'histoire aussi des héritiers, incapables de succéder dignement au fondateur de la mine soit morts trop jeunes comme Henry de la tuberculose, l'aîné, le successeur naturel tandis que son frère, John le rêveur, Greyhound John, préfère entraîner ses lévriers plutôt que d'aller à la mine. Pour Fanny-Rosa, son épouse qui lui donnera des enfants, John agrandira le château, avant de la laisser veuve . Elle abandonnera le domaine. Plusieurs générations de Henry et de John se suivent. Au début du 20ème siècle, la chute des cours des minerais entraînera la fin de l'exploitation minière. le déclin de la famille s'accélérera quand Hal, l'artiste raté, témoin impuissant de la fermeture de la mine, sera victime de la vengeance des Donovan. Son fils, John-Henry ne survivra pas à la guerre d'Indépendance.



Lire pour l'Irlande? Cette Irlande jamais nommée n'est que rarement décrite. Splendeur de la nature vierge, de la beauté de Hungry Hill, de l'île de Doon où se déroulent des chasses. L'auteure (ou les Brodricks) ignore la Famine de 1846, aucune allusion. L'antagonisme persistant entre les Donovan et les Brodricks s'explique parce que les Irlandais se sentaient dépossédés. Il y a bien longtemps, les Donovan régnaient sur Doonhaven. Pour certains Brodricks, l'attachement au domaine, et à l'entourage fait d'eux des anglo-irlandais. John-Henry, le dernier Brodrick a du mal à choisir son camp dans la guerre d'indépendance.

Daphné du Maurier, campe toute une galerie de personnages complexes. le thème de la déchéance des hommes est récurrent, faiblesse, alcoolisme...Pour les femmes, les personnalités sont très diverses.

C'est donc, une lecture au long cours (encore plus pour moi qui lis en VO, lentement). Je ne me suis jamais ennuyée. J'ai un peu regretté que le contexte politique ait été un peu négligé.

l'ai lu en anglais mais comme Babélio est un site francophone et qu'il n'est pas nécessaire de lire l'anglais pour l'apprécier je copie ma critique de Hungry Hill


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Daphné du Maurier est une écrivaine britannique mais Hungry Hill se déroule en Irlande dans la presqu'île de Beara, même si les noms de lieux sont imaginaires et si l'Irlande n'est jamais nommée. L'auteure recours à la périphrase "de l'autre côté de l'eau" . Cependant la fin du livre ne laisse aucun doute sur la localisation de Hungry Hill.
La saga des Brodricks, commence en 1820 quand Copper John entreprend l'extraction du cuivre dans les mines de Hungry Hill et se termine un siècle plus tard, à la fermeture de la mine et en 1920 pendant la guerre d'indépendance de l'Irlande.

C'est aussi l'histoire du domaine familial, Clonmere, château comme nous en avons vus pendant notre voyage en Irlande, manoir agrandi au 19ème siècle.

C'est encore la rivalité entre les Donovan et les habitants de Doonhaven et les Brodricks, rivalité déjà ancienne, puisqu'un ancêtre de Copper John qui avait voulu supprimer la contrebande qui était alors coutumière fut poignardé par un Donovan au siècle passé.



C'est l'histoire aussi des héritiers, incapables de succéder dignement au fondateur de la mine soit morts trop jeunes comme Henry de la tuberculose, l'aîné, le successeur naturel tandis que son frère, John le rêveur, Greyhound John, préfère entraîner ses lévriers plutôt que d'aller à la mine. Pour Fanny-Rosa, son épouse qui lui donnera des enfants, il agrandira le château, avant de la laisser veuve qu'elle abandonnera.Plusieurs générations de Henry et de John. Au début du 20ème siècle, la chute des cours des minerais entraînera la fin de l'exploitation minière. La décadence de la famille s'accélérera quand Hal, l'artiste raté sera témoin de la fermeture de la mine et sera victime de la vengeance des Donovan. Son fils, John-Henry ne survivra pas à la guerre d'Indépendance.

Lire pour l'Irlande? Cette Irlande jamais nommée n'est que rarement décrite. Splendeur de la nature vierge, de la beauté de Hungry Hill, de l'île de Doon où se déroulent des chasses. L'auteure (ou les Brodricks) ignore la Famine de 1846, aucune allusion. L'antagonisme persistant entre les Donovan et les Brodricks s'explique parce que les Irlandais se sentaient dépossédés. Il y a bien longtemps, les Donovan régnaient sur Doonhaven. Pour certains Brodricks, l'attachement au domaine, et à l'entourage fait d'eux des anglo-irlandais. John-Henry, le dernier Brodrick a du mal à choisir son camp dans la guerre d'indépendance.

Daphné du Maurier, campe toute une galerie de personnages complexes. le thème de la déchéance des hommes est récurrent, faiblesse, alcoolisme...Pour les femmes, les personnalités sont très diverses.

C'est donc, une lecture au long cours (encore plus pour moi qui lis en VO, mais lentement). Je ne me suis jamais ennuyée. J'ai un peu regretté que le contexte politique ait été un peu négligé.


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Dans le sud-ouest de l'Irlande, en 1820, la famille Brodrick commence l'exploitation de la mine de cuivre de Hungry Hill. Depuis sa demeure de Clonmere, Copper John Brodrick, le chef de famille, dirige le manoir et les affaires d'une main de fer et compte sur ses fils pour perpétuer et agrandir le domaine tout comme la fortune familiale. Pourtant, Clonmere appartenait autrefois aux Donovan et la rivalité entre les deux familles reste tenace et la rancoeur des Donovan vivace.
Rivalités familiales, différences de classe et générationnelles, cette vaste fresque romanesque nous entraîne dans une Irlande rurale et fictive des débuts de la mine en 1820 jusqu'à sa fermeture en pleine guerre d'indépendance cent ans plus tard.
--
Avis :
En nous contant la chute programmée d'une famille aussi affamée de richesses que de succès, Daphné du Maurier tisse un réseau de personnages passionnants et marquants, notamment l'impitoyable Fanny-Rosa, et distille une ambiance sournoise et corrompue, où le déclin est déjà palpable, notamment celui des hommes trop confiants et faibles. Une remarquable fresque qu'il n'est malheureusement pas facile de se procurer en français, mais que vous devriez pouvoir dénicher dans les brocantes ou dans votre bibliothèque !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Dans ce beau roman classique dans sa forme, Daphné du Maurier retrace la trajectoire de la riche famille Brodrick sur quatre générations autour des mines développées par le patriarche Copper John dans la première partie du XIXème jusqu'à leur fermeture un siècle plus tard. Classique comme sujet également mais embelli par le regard singulier de Daphné du Maurier sur les personnages et sur la manière dont la vie déjoue les ambitions et les visions de grandeur des hommes. Sans aucune idée d'une fatalité qui pèserait sur le destin des hommes ni d'un châtiment pour leur prétention ou de tout autre sens qui dépasserait la volonté humaine mais simplement par la jeu des forces de la nature mêlé au hasard, par le jeu des faiblesses et des travers des humains avec lesquels chacun doit composer. Une maladie, un accident, un héritier trop négligent, un mariage malheureux, la politique mettent à mal la prospérité et l'unité de la famille autour de la demeure de Clonmere. Ni les efforts, ni les mauvaises actions ne sont récompensés ou punis. le présent se réalise petit à petit, indifférent aux attentes des hommes pour le futur et à leurs réalisations passées, au milieu "du bruit et de la fureur" comme l'évoque la quatrième de couverture. Daphné du maurier ne juge pas, ne prend pas partie : elle observe et vient nous raconter combien les actions des hommes peuvent être grandes ou parfaitement vaines dans le même souffle.
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Avec « le Mont-Brûlé », nous suivons l'histoire d'une famille irlandaise, les Brodrick, sur cinq générations, de 1820 à 1920. Peu importe d'ailleurs que ces Brodrick soient irlandais, et peu importe aussi l'époque dans laquelle ils évoluent. En effet, hormis en toute fin du récit, Daphné du Maurier ne semble guère attacher d'importance à l'environnement géographique, politique ou historique de ses protagonistes. C'est aux individus qu'elle s'intéresse, à leur caractère, leurs faiblesses, la façon dont ils conduisent leurs destinées ou au contraire se laissent dominer par les événements.

Au début du roman, John Brodrick (surnommé « Copper* John »), propriétaire d'un vaste domaine, concrétise son projet d'exploiter les mines de cuivre du Mont-Brûlé, initiative qui va permettre à lui-même ainsi qu'à ses descendants de vivre plus que confortablement. Veuf, il vit avec ses cinq enfants, et place beaucoup d'espoir en son fils Henry, qui fait preuve de rigueur et de sérieux dans tout ce qu'il entreprend, au contraire de son jeune frère John, rêveur et paresseux. La réussite de son entreprise n'est ternie que par la rivalité avec les Donovan, de misérables et vils braconniers qui auraient été dépossédés de leurs terres quelques années auparavant au profit d'un aïeul de Copper John. Les descendants de ce dernier n'hériteront pas tous de son sens des affaires et de son pragmatisme, certains connaîtront même des existences ou des fins tragiques, minés par l'alcoolisme, le manque de confiance en eux, ou simplement par la malchance.

J'avais lu « le Mont-Brûlé » il y a quelques années, sans en avoir gardé de souvenir précis, et j'ai compris pourquoi. Ce roman se lit plutôt facilement malgré quelques longueurs, mais n'a pas suscité chez moi d'intérêt notable. Il donne l'impression que l'auteur a justement donné dans la facilité. Voulait-elle absolument inclure à son oeuvre déjà prolifique une « saga » ? Tous les ingrédients sont en effet réunis : une profusion de personnages plus ou moins complexes, évoluant dans une immense propriété transmise de père en fils, chaque génération portant avec elle son lot de malheurs…

Bref, rien de bien original.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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