AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Simone Chandolin (Traducteur)
EAN : 9782859405953
432 pages
Phébus (05/11/1999)
3.65/5   33 notes
Résumé :
C'est le grand roman "irlandais" de Daphné Du Maurier, qui toujours revendiqua un intérêt passionné pour le versant celte de la culture anglo-saxonne. A travers l'histoire d'une famille de hobereaux installés depuis deux cents ans dans la verte Erin et y prospérant au point de s'y sentir chez soi, c'est un peu la chronique d'une illusion qui nous est ici contée : illusion commune à tous ceux qui croient posséder, réussir, et qui s'aperçoivent un jour que le bel édif... >Voir plus
Que lire après Le Mont-BrûléVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Tout entrepreneur qu'il est, un noble anglais installé en terre d'Irlande reste un usurpateur pour l'autochtone.
Et tout noble anglais qu'il est, l'entrepreneur ne transmet pas nécessairement son gène des affaires à sa descendance, surtout quand celle-ci a été maudite par les dits autochtones...

Il y a une chose qui fonctionne très bien sur cette saga qui court sur pas moins d'un siècle, c'est la demeure familiale, qui prend du corps au fil des pages, balayée par le vent marin d'Irlande.
Là où cela fonctionne moins, c'est dans le manque d'épaisseur des protagonistes, qui en cinq cent pages défilent beaucoup trop vite sur un siècle pour laisser, à côté d'une action très bien rythmée, le temps au lecteur de faire connaissance. Et surtout de s'imprégner d'une atmosphère, point fort habituel de la plume de Daphné du Maurier que j'ai trouvée cette foi un peu en dessous de ses ambitions, avec une vision assez caricaturale de l'Irlandais buveur, paresseux et arrimé au passé comme une moule à son rocher.
Un du Maurier moins inspiré que d'autres, mais bien plaisant quand même.
Commenter  J’apprécie          290
"Le Mont-Brûlé" n'est pas le plus connu des romans de Daphné du Maurier, auteure ressortie de l'oubli grâce à l'excellente biographie réalisée par Tatiana de Rosnay, et pourtant il mérite grandement l'attention des lecteurs.
L'histoire se passe au XIXé siècle en Irlande, dans une famille de hobereaux anglais, les Brodrick, installés depuis plusieurs générations et qui décident d'exploiter le cuivre renfermé dans le sous-sol du Mont-Brûlé dominant leur domaine.
C'est la chronique d'une réussite sociale et commerciale contestée aussi bien par les jeunes générations Brodrick qui s'interrogent sur les questions de justice et d'équité, que par les Irlandais de souche qui contestent le droit de ces "étrangers" à tirer profit d'une terre ancestrale.
Le conflit sur l'indépendance de l'Irlande est déjà sous-jacent bien que DDM ne prenne pas parti. L'Angleterre n'est jamais évoquée que sous l'appellation sibylline "l'autre côté de l'eau". de même qu'elle a choisi des noms géographiques imaginaires alors qu'elle s'est probablement inspirée des paysages miniers d'Allihies dont le "copper mine trail" est aujourd'hui une curiosité touristique.
Une belle saga familiale au coeur de la verte Erin.

Commenter  J’apprécie          200
Quelque part sur une côte d'Irlande est une crique, protégée des tempêtes par une petite île où siège une garnison. Sur cette rive, un château, dominé par une montagne où un lac est venu lover ses eaux froides. Un paysage au premier abord parfaitement paisible - mais de paix, peut-il être question dans ce pays où couvent tant de haines ?
Dans les entrailles du Mont-Brûlé, on vient de trouver du cuivre - superbe opportunité offerte par la nature au progrès, à l'enrichissement, aux yeux de John Brodrick, le propriétaire de lieux, un homme d'affaire ambitieux, un esprit rationnel, implacable et froid. Mais d'autres, par ici, considèrent que les trésors enfouis par la nature n'ont pas à être profanés pas les hommes - ou préfèrent simplement l'indolence aux grandes l'ambitions. Et puis... bien qu'installés ici depuis trois générations, les Brodrick viennent de l'autre côté de l'eau - d'Angleterre en somme - et les terres qu'ils exploitent ont été confisquées aux Irlandais. Des Irlandais qui n'oublient rien, qui sont toujours là, tapis dans un coin du village, la malédiction à la bouche, tout prêts à jouer le rôle du mauvais ange pour faire chuter l'usurpateur. Peu importe que celui-ci soit sincère dans son désir d'améliorer le sort du pays, peut importe l'attachement qu'il en est venu à porter à cette terre...
La mine, dès son ouverture, est hautement impopulaire, tout comme les ouvriers qualifiés anglais amenés là pour engager son exploitation. Impopulaire, mais nécessaire bientôt. Détestée, mais intégrée peu à peu dans la vie quotidienne et la nature du paysage. Les Brodrick eux-mêmes, dont les générations se succèdent au fil des ans, ne la voient pas sans une certaine ambivalence, cette entreprise qui défigure, exploite, enrichit, divise et unit tour à tour. Assurément, elle fera leur fortune - mais leur bonheur, beaucoup moins. Et au bout de cent ans, lorsqu'éclate la guerre pour l'indépendance, que restera-t-il donc des grandes ambitions de Copper John ?

Inspiré par l'histoire de la famille Puxley - dont le manoir abandonné se dresse toujours au-dessus de sa crique, et dont les mines se profilent encore par derrière le petit village d'Allihies, sur la péninsule de Beara - le Mont-Brûlé est une belle chronique familiale peuplée de personnages intéressants, ambigus, très justes. Chez les Brodrick, la dureté le dispute au charme, la veulerie à la générosité, la nonchalance à l'exaltation. Presque aucun n'est exclusivement sympathique mais presque tous sont attachants, le restent ou le deviennent, dans l'équilibre bancal de leurs désirs et de leurs faiblesses, dans les malheurs qu'ils se créent eux-mêmes avec un talent consommé. Comme si le mauvais sort ne suffisait pas ! Quelques beaux personnages rapportés, aussi, dont la flamboyante Fanny-Rosa, exquise, exaspérante, admirable et pathétique, sans doute la plus marquante du roman.
Là derrière, un intéressant tableau de l'Irlande du XIXe siècle et de ses déchirures irrémédiables, qui refuse de tomber dans le manichéisme facile de l'opprimé et de l'oppresseur. le colon est sans doute moins antipathique, ici, que celui qu'il a spolié - mais l'attitude de ce dernier se justifie par sa situation même. Entre les deux, le dialogue et la compréhension sont impossibles, et c'est là tout le drame qui sous-tend le roman, dont les plus désireux de paix seront les premières victimes.
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
Commenter  J’apprécie          91
Daphné du Maurier est une écrivaine britannique mais Hungry Hill se déroule en Irlande dans la presqu'île de Beara, même si les noms de lieux sont imaginaires et si l'Irlande n'est jamais nommée. L'auteure recours à la périphrase "de l'autre côté de l'eau" . Cependant la fin du livre ne laisse aucun doute sur la localisation de Hungry Hill.

La saga des Brodricks, commence en 1820 quand Copper John entreprend l'extraction du cuivre dans les mines de Hungry Hill et se termine un siècle plus tard, à la fermeture de la mine et en 1920 pendant la guerre d'indépendance de l'Irlande.

C'est aussi l'histoire du domaine familial, Clonmere, château comme nous en avons vus pendant notre voyage en Irlande, manoir agrandi au 19ème siècle.

C'est encore la rivalité entre les Donovan et les habitants de Doonhaven et les Brodricks, rivalité déjà ancienne, puisqu'un ancêtre de Copper John qui avait voulu supprimer la contrebande qui était alors coutumière fut poignardé par un Donovan au siècle passé.



C'est l'histoire aussi des héritiers, incapables de succéder dignement au fondateur de la mine soit morts trop jeunes comme Henry de la tuberculose, l'aîné, le successeur naturel tandis que son frère, John le rêveur, Greyhound John, préfère entraîner ses lévriers plutôt que d'aller à la mine. Pour Fanny-Rosa, son épouse qui lui donnera des enfants, John agrandira le château, avant de la laisser veuve . Elle abandonnera le domaine. Plusieurs générations de Henry et de John se suivent. Au début du 20ème siècle, la chute des cours des minerais entraînera la fin de l'exploitation minière. le déclin de la famille s'accélérera quand Hal, l'artiste raté, témoin impuissant de la fermeture de la mine, sera victime de la vengeance des Donovan. Son fils, John-Henry ne survivra pas à la guerre d'Indépendance.



Lire pour l'Irlande? Cette Irlande jamais nommée n'est que rarement décrite. Splendeur de la nature vierge, de la beauté de Hungry Hill, de l'île de Doon où se déroulent des chasses. L'auteure (ou les Brodricks) ignore la Famine de 1846, aucune allusion. L'antagonisme persistant entre les Donovan et les Brodricks s'explique parce que les Irlandais se sentaient dépossédés. Il y a bien longtemps, les Donovan régnaient sur Doonhaven. Pour certains Brodricks, l'attachement au domaine, et à l'entourage fait d'eux des anglo-irlandais. John-Henry, le dernier Brodrick a du mal à choisir son camp dans la guerre d'indépendance.

Daphné du Maurier, campe toute une galerie de personnages complexes. le thème de la déchéance des hommes est récurrent, faiblesse, alcoolisme...Pour les femmes, les personnalités sont très diverses.

C'est donc, une lecture au long cours (encore plus pour moi qui lis en VO, lentement). Je ne me suis jamais ennuyée. J'ai un peu regretté que le contexte politique ait été un peu négligé.

l'ai lu en anglais mais comme Babélio est un site francophone et qu'il n'est pas nécessaire de lire l'anglais pour l'apprécier je copie ma critique de Hungry Hill


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          60
Daphné du Maurier est une écrivaine britannique mais Hungry Hill se déroule en Irlande dans la presqu'île de Beara, même si les noms de lieux sont imaginaires et si l'Irlande n'est jamais nommée. L'auteure recours à la périphrase "de l'autre côté de l'eau" . Cependant la fin du livre ne laisse aucun doute sur la localisation de Hungry Hill.
La saga des Brodricks, commence en 1820 quand Copper John entreprend l'extraction du cuivre dans les mines de Hungry Hill et se termine un siècle plus tard, à la fermeture de la mine et en 1920 pendant la guerre d'indépendance de l'Irlande.

C'est aussi l'histoire du domaine familial, Clonmere, château comme nous en avons vus pendant notre voyage en Irlande, manoir agrandi au 19ème siècle.

C'est encore la rivalité entre les Donovan et les habitants de Doonhaven et les Brodricks, rivalité déjà ancienne, puisqu'un ancêtre de Copper John qui avait voulu supprimer la contrebande qui était alors coutumière fut poignardé par un Donovan au siècle passé.



C'est l'histoire aussi des héritiers, incapables de succéder dignement au fondateur de la mine soit morts trop jeunes comme Henry de la tuberculose, l'aîné, le successeur naturel tandis que son frère, John le rêveur, Greyhound John, préfère entraîner ses lévriers plutôt que d'aller à la mine. Pour Fanny-Rosa, son épouse qui lui donnera des enfants, il agrandira le château, avant de la laisser veuve qu'elle abandonnera.Plusieurs générations de Henry et de John. Au début du 20ème siècle, la chute des cours des minerais entraînera la fin de l'exploitation minière. La décadence de la famille s'accélérera quand Hal, l'artiste raté sera témoin de la fermeture de la mine et sera victime de la vengeance des Donovan. Son fils, John-Henry ne survivra pas à la guerre d'Indépendance.

Lire pour l'Irlande? Cette Irlande jamais nommée n'est que rarement décrite. Splendeur de la nature vierge, de la beauté de Hungry Hill, de l'île de Doon où se déroulent des chasses. L'auteure (ou les Brodricks) ignore la Famine de 1846, aucune allusion. L'antagonisme persistant entre les Donovan et les Brodricks s'explique parce que les Irlandais se sentaient dépossédés. Il y a bien longtemps, les Donovan régnaient sur Doonhaven. Pour certains Brodricks, l'attachement au domaine, et à l'entourage fait d'eux des anglo-irlandais. John-Henry, le dernier Brodrick a du mal à choisir son camp dans la guerre d'indépendance.

Daphné du Maurier, campe toute une galerie de personnages complexes. le thème de la déchéance des hommes est récurrent, faiblesse, alcoolisme...Pour les femmes, les personnalités sont très diverses.

C'est donc, une lecture au long cours (encore plus pour moi qui lis en VO, mais lentement). Je ne me suis jamais ennuyée. J'ai un peu regretté que le contexte politique ait été un peu négligé.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le 3 mars 1820, John Brodrick quittait Andriff pour se rendre à Doonhaven, avec l’intention de couvrir les quinze milles de son trajet avant la tombée de la nuit. Il faisait un temps caractéristique du Sud-Ouest : nuages voyageant bas et vent impétueux apportant des averses intermittentes qui tombaient violemment pendant cinq minutes et puis passaient, laissant dans le ciel un coin bleu pas plus gros que le poing et un rayon de soleil qui ne promettait rien.
En ce temps-là, la route n’était que creux et bosses ; John Brodrick, jeté d’un côté à l’autre de la calèche, cria au cocher de faire attention, s’il n’avait pas envie de leur rompre le cou à tous deux et de les faire atterrir dans le fossé pour la nuit.
On parlait constamment de la construction d’une nouvelle route, mais l’affaire en restait là, comme toutes choses dans le pays. D’ailleurs, le gouvernement ne donnerait jamais un sou pour l’amélioration des routes ; en fin de compte, les frais retomberaient sur lui, Brodrick, et sur les autres propriétaires. Malheureusement, aucun de ceux-ci n’avait assez d’énergie pour délier les cordons de sa bourse ; réussissait-on à les en persuader, ils le faisaient de si mauvaise grâce, ils se plaignaient avec tant de véhémence de la dureté des temps, des loyers en retard et de la nonchalance de leurs tenanciers, qu’il valait mieux ne pas s’en occuper et laisser la route devenir semblable aux marais des environs de Kileen.
Pourtant, il y aurait bientôt des élections à Slane, et si Hare désirait conserver son siège – ce qui était certainement le cas – John Brodrick lui ferait comprendre que l’on n’est pas élu pour ne rien faire, surtout pas pour se tourner les pouces à Londres et négliger son pays.
Commenter  J’apprécie          40
" J'ai maudit votre père ce soir, et votre frère, et maintenant, je vous maudit, vous, John Brodrick, hurla-t-il, et pas seulement vous, mais vos fils et vos petit-fils. que votre prospérité ne leur apporte que malheur et désolation, jusqu'à ce que le dernier d'entre eux se tienne humble et honteux parmi les débris de votre fortune, (...)."

Livre premier
Copper John
1820-1828
Chapitre 5
Commenter  J’apprécie          20
Puis les ouragans de février arrivaient, enveloppant la colline d'un rideau de brouillard mouvant, jusqu'aux premiers jours du printemps où John se réveillait un matin, par une journée lumineuse et pleine de promesse, où l'air était rempli de cette douceur moelleuse, si tendre et si enchanteresse, appartenant à ce pays où il était né. Le Mont Brûlé souriait sous le ciel bleu, le brouillard était dissipé, les ouragans apaisés.

Livre premier
Copper John
1820-1828
Commenter  J’apprécie          10
" Vous pouvez bien rire, vous, avec votre éducation laique, vos lectures et vos méthodes progressistes, vos fils et vos filles qui traversent Doonhaven comme si le village avait été construit pour leur agrément. pourtant, je vous le dis : votre mine sera détruite, votre maison détruite, vos enfants oubliés et, qui sait, peut-être tombés en disgrâce, mais cette colline se dressera toujours pour vous confondre ! "

Livre premier
Copper John
1820-1828
Commenter  J’apprécie          10
Vous pouvez bien rire, vous, avec votre éducation laïque, vos lectures et vos méthodes progressistes, vos fils et vos filles qui traversent Doonhaven comme si le village avait été construit pour leur agrément. pourtant, je vous le dis : votre mine sera détruite, votre maison détruite, vos enfants oubliés et, qui sait, peut-être tombés en disgrâce, mais cette colline se dressera toujours pour vous confondre !
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Daphné Du Maurier (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daphné Du Maurier
DAPHNÉ DU MAURIER / REBECCA / LA P'TITE LIBRAIRIE
autres livres classés : irlandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (112) Voir plus



Quiz Voir plus

Rebecca - Daphné du Maurier

Le récit est basé sur...

un journal intime
une narration à la première personne
un procès verbal de tribunal

10 questions
314 lecteurs ont répondu
Thème : Rebecca de Daphné Du MaurierCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..