« Jean de Gué avait mal agi. Il avait fui, il esquivait les sentiments qu’il avait lui-même provoqués. » (p. 105)
« Mon image m’apparut dans la glace, modifiée de façon indéfinissable. Ma propre personne s’était dissoute. » (p. 43)
« J’aspirais à cette chose impossible : être l’un d’entre eux, élevé, instruit parmi eux, uni à eux par des liens de famille et de sang qu’ils reconnaîtraient, qu’ils comprendraient de façon à pouvoir vivre au milieu d’eux en partageant leurs rires, en ressentant leurs peines, en mangeant un pain qui ne serait plus un pain de l’étranger, mais le mien et le leur. » (p. 13)
Il arrive qu’un quatrième verre d’alcool dissipe provisoirement la confusion provoquée par les trois premiers, et, à mesure que je buvais et mangeais, le visage de mon vis-à-vis reprit sa netteté, se dépouilla de son étrangeté et devint aussi inoffensif et aussi familier que le mien dans la glace, souriant quand je souriais, fronçant le sourcil quand je le fronçais.
Le secret de l’existence, c’est de reconnaître ce fait assez tôt et de s’y résigner. Ensuite, ça n’a plus d’importance.
Mon savoir était une science de bibliothèque et mon expérience quotidienne n’allait pas plus loin que celle d’un touriste.
Le sens véritable de l’histoire m’échappait, parce que je n’avais jamais été suffisamment proche du peuple qui l’avait vécue.