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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
John, Anglais, professeur d'histoire française à Londres, termine ses vacances en France. Au buffet de la gare du Mans, il rencontre Jean de Gué, châtelain de la région, de retour d'un séjour à Paris. Une rencontre fortuite et extraordinaire, car les deux hommes sont de parfaits sosies. Revenus de la surprise de se trouver face à un autre soi-même, ils font connaissance, discutent. John, mal dans sa peau, ne sait pas quoi faire de sa vie, personne ne l'attend à Londres, il se voit comme un raté. Jean, lui, est attendu impatiemment par son étouffante famille, et rêve de prendre le large. La vie de John lui semble idéale, alors il finit par le droguer et lui voler ses affaires, puis s'en va. Au réveil, John comprend la supercherie, mais par lâcheté, facilité ou désespoir, se résigne à endosser l'identité de Jean et la vie compliquée de celui-ci. Malgré d'inévitables faux pas et bizarreries, tout le monde n'y voit que du feu, jusqu'au moment où un drame et une aubaine font ressortir du bois le vrai Jean de Gué.

Moi qui avais beaucoup aimé "Rebecca", je suis restée sur ma faim avec ce "bouc émissaire". de manière générale, je trouve que la substitution d'identité est une idée de départ prometteuse parce que fascinante. Mais le problème ici, c'est le manque de crédibilité, parce que la substitution n'est pas volontaire mais forcée, et qu'on se demande pourquoi John accepte aussi facilement de s'embourber dans la tromperie. Et puis, aussi francophone qu'il soit, il faudrait admettre qu'il n'est jamais trahi par sa langue maternelle, un accent, une expression, une tournure de phrase, un juron ?

Bon, admettons. Admettons aussi qu'en à peine une semaine, John ait compris le fonctionnement de la maisonnée, retenu le nom de tout le monde, intégré son personnage. Mais que fait-il donc là, constamment tiraillé entre son sentiment d'imposture et l'envie ou le besoin de réparer les torts de son prédécesseur, entre le sentiment que ces gens et leurs vies lui sont étrangers et qu'il ne leur doit donc rien, et celui qu'il s'accroche ou s'attache à eux parce qu'il ne lui reste rien d'autre au monde?

J'ai trouvé que tout cela sonnait assez faux, et la tension du début ne résiste pas longtemps, tant on a l'impression que John va s'installer à demeure dans sa nouvelle vie et que cela va se terminer en conte de fées. Mais bien sûr, c'est du Daphné du Maurier, donc le suspense revient, mais pour déboucher sur une fin que j'ai trouvée bâclée et frustrante, même si elle était vaguement prévisible. Une déception.
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Deux hommes que tout oppose (l'un est français, trop entouré, l'autre est anglais, trop seul) mais dont la ressemblance physique est parfaite, quasi inouïe, se rencontrent par hasard. L'un va être contraint de vivre la vie de l'autre jusqu'à être confronté aux erreurs et au passé de celui dont il se fait passer. Suspense, culpabilité, vies bouleversées par de tortueux concours de circonstance, rédemption, les thèmes chers à Daphné du Maurier sont bien là Très agréable roman découvert (grâce à Babelio) pour mon plus grand plaisir.
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Un avis mitigé, qui bascule vers la déception. J'aurais aimé aimer ce roman, rien que pour son personnage principal, un Anglais professeur d'histoire médiévale amoureux de la France, de sa langue et de sa culture, il ne pouvait que me séduire. D'autant qu'il a un petit côté professeur Tolkien à Oxford, avec sa veste en tweed, ses manières discrètes ; il ne fume pas la pipe, mais il pourrait ressembler à l'imminent linguiste et philologue. Il y a aussi le cadre du roman qui offre de belles possibilités, un château et sa famille, nobles et domestiques qui se côtoient, comme dans Downtown Abbey, avec un monde de rites et de codes - le repas, la chasse... de même, le contexte est intéressant : la communauté provinciale paisible a été bouleversée par la guerre, par la division des hommes entre résistants héroïques, lâches collabos et attentistes prudents. A moins que la réalité soit plus complexe, moins manichéenne : le résistant est un salaud, qui exerce une vengeance personnelle sous forme d'exécution sauvage lors de l'épuration, celui qui est présenté comme un traître était soucieux
Cependant, les secrets de famille se devinent trops rapidement. le Narrateur semble d'ailleurs bien idiot à ne pas comprendre les allusions qui sont très transparentes. Et le principe même du roman semble intenable, tant les deux hommes sont différents : un égoïste, manipulateur, pervers, jouisseur, se transforme en homme aimant, attentionné, paternaliste... Cela ne tient pas - sans même parler de la langue et de l'accent : difficile de croire que l'accent anglais ne se détecte pas... Enfin, le roman semble hésiter entre le burlesque, la comédie - le Narrateur dit plusieurs fois qu'il "joue", et le thriller, sans que le mélange ne soit harmonieux.
C'est donc la déception qui l'emporte.
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Le héros est un professeur d'histoire anglais, dépressif et désabusé, en vacances au Mans. Il est perdu et songe à se retirer à la trappe. A la gare, il rencontre un homme qui lui ressemble beaucoup. Après une nuit de beuverie, il se retrouve à devoir endosser l'identité de cet homme, un comte pris dans des démêlés financiers et domestiques. En quelques mois, il va redresser l'usine qui périclitait, redonner un sens à la vie de son frère, goûter la douceur de l'affection de sa fille et la tendresse de sa maîtresse.
C'est un roman à l'ancienne, fouillé psychologiquement, classique dans son organisation presque fantastique aussi, comme dans d'autres romans ou nouvelles de Daphné du Maurier, je n'en dévoile pas la fin car il y un rebondissement final.
Malgré donc le côté un peu vieillot du contexte ( l'aristocratie française déclinante), les clichés ( la maîtresse au grand coeur, le châtelain coureur), les invraisemblances ( le prof possède sans doute bien la langue française ... mais au point de donner le change ??), ce roman m'a plu.
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Professeur d'histoire proche de la quarantaine, John rentre à Londres après un séjour en France, pays dont il affectionne particulièrement la culture et la langue, qu'il parle couramment. Personnage falot, insignifiant, sans véritable ami ni famille, il souffre de la platitude et de la médiocrité de son existence. Lors d'une halte au Mans, il fait la connaissance d'un homme qui est son parfait sosie. Au lendemain d'une soirée fortement arrosée en compagnie de ce double qui le met mal à l'aise, John est réveillé par un individu qui se prétend son chauffeur et qui lui donne du « Monsieur le Comte »…Le comte en question a disparu, et avec lui toute trace de l'identité du professeur, dont il a emporté papiers, vêtements et véhicule. Bien que sa première impulsion soit de dissiper le malentendu, John se laisse rapidement prendre à ce rôle, qu'il va jouer auprès de la famille de Jean de Gué –le comte- qui n'y voit que du feu.

Bien que je reconnaisse à ce « Bouc émissaire » de grandes qualités, mon impression à l'issue de cette lecture est plutôt mitigée. Pourtant, c'est avec habileté que Daphné du Maurier exploite cette idée d'interversion des rôles, qui m'a au départ un peu refroidie, parce que c'est un subterfuge que je trouve complètement invraisemblable, et qui a été largement utilisé depuis, et ce de façon plus ou moins heureuse. Je dois effectivement avouer que malgré mon a priori, cette invraisemblance ne m'a pas gênée, ici. En effet, cet échange m'a semblé n'être qu'un prétexte dont l'auteur se sert afin de se livrer à une fine analyse des rapports que peuvent entretenir les individus avec les autres et avec eux-mêmes, et des interactions qui influencent les relations humaines au sein d'un groupe. Interactions d'autant plus complexes et subtiles que les personnages dont il est question sont amers et malheureux, liés par de malsains secrets, minés par d'inavouables jalousies. Et c'est avec talent que l'auteur met en lumière l'ambiguïté présente en chaque individu, la frontière souvent fragile qui sépare le bien du mal, la séduction qui peut émaner de ceux qui apparaissent comme malfaisants, et qui suscitent malgré tout l'amour de certains de leurs proches.
Le cadre même du récit se prête à merveille à cette atmosphère lourde et sinistre : un château isolé au fond de la campagne, des tourelles enveloppées de brume, des chambres aux sombres rideaux souvent fermés…

Je crois finalement que ce qui a gâché mon plaisir, c'est que ce roman m'a semblé « vieillot » ! Ce château, justement, vétuste et délabré, ces personnages un peu démodés dans leur langage etcertaines de leurs façons d'être (notamment ce rapport à la religion qui s'apparente à de la superstition)… m'ont finalement empêché d'entrer vraiment dans leur histoire, ou d'éprouver la moindre empathie.
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Relecture. Après Rebecca, j'avoue que je reste un peu sur ma faim. Si le début est enlevé et prenant, tout à fait dans le style de l'auteur, l'intrigue commence à s'émousser au deux tiers du livre et j'ai eu l'impression que l'auteur avait peut être eu du mal à trouver une fin à cette histoire. Pas le meilleur Du Maurier mais intéressant pour le thème. Qui n'a pas rêvé d'être quelqu'un d'autre, si possible beau, riche, puissant et aimé, au moins pour quelques jours ?
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Idée originale. Scénario bien construit, avec des surprises et l'envie de connaître la fin. Je n'ai néanmoins pas été captivé et ai trouvé certains passages ennuyeux.
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Un plaisir de lecture vintage.
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