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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous entrez dans un café bondé, de l'épaule vous bousculez quelqu'un, et vous vous retrouvez face à votre double parfait. Là, en face de vous, aussi stupéfait que vous, votre « moi » vous observe. Abasourdis par cette situation invraisemblable, vous vous asseyez tous deux à une table et vous commandez un alcool fort parce qu'il faut bien vous remettre de vos émotions. Votre ressemblance avec l'autre vous met mal à l'aise ; elle a quelque chose de maléfique tant vous retrouvez dans votre double votre voix, votre manière de vous exprimer, votre façon de bouger vos mains, de sourire ou de cligner des yeux…
Imaginez-vous durant quelques instants dans cette situation ? Eh bien, cette chose improbable arrive à Paul et John qui, le premier choc passé, se « racontent » comme deux vieux amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps.
C'est ainsi que John va prendre l'identité de Paul. Paul, comte de Gué, dernier rejeton d'une vieille famille noble à bout de souffle en ce début des « trente glorieuses » bien décidées à être sans pitié pour ces aristocrates guindés et fiers, ces reliques du passé.
J'ai suivi John quand il est entré de plein pied, parfois avec effroi, parfois avec exaltation et insouciance, dans la vie de Paul. Il faut le voir découvrir des gens qui croient le connaître depuis des décennies, depuis toujours. Il faut le voir perdre pied, se ressaisir, prendre maladroitement la tangente pour éviter quelque impair… L'épouse, la soeur, le frangin, la belle-soeur, le château qui sent l'abandon, la vieille mère alitée, l'entreprise familiale, les domestiques dévoués et comploteurs, les secrets de famille, les bonnes vieilles saloperies, les sentiments de rancoeur, il se prend tout dans la figure par gros paquets… Et puis il y a Marie-Noëlle, sa fille, enfin celle de l'autre… Une petite princesse, une fille garçonnière avec ses cheveux blonds coupés courts, une petite Jeanne d'Arc avec ses visions mystiques, qui a tant d'admiration pour son papa.
Le vrai Paul n'est guère sympathique, au demeurant ! Un être fourvoyé, un fainéant, un homme affreusement seul, horriblement égoïste qui règne en tyranneau sur son petit univers en perdition. Alors, John l'imposteur se dit que peut-être il pourrait arranger les choses en mettant un peu de lui dans Paul ?
Daphnée du Maurier s'y prend à merveille pour fourrager dans les sentiments humains, tout un clair-obscur d'amertume, de convoitise, de douceur, de pardon et d'allégresse partagée.
J'ai pris un grand plaisir à suivre John dans sa découverte, au fil de l'eau, de l'univers de Paul, me demandant à chaque page tournée comment cette histoire se terminera… Je n'avais pas envisagé ce final mais, à bien y réfléchir, elle est logique pour ces deux hommes qui ont tenté de rompre les fils du destin.

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Deux hommes se croisent au buffet de la gare du Mans et sont stupéfaits de constater qu'ils sont en tout point semblables, même stature, mêmes yeux, même sourire, même voix .
John, est anglais en vacances en France, mal dans sa peau, il songe prolonger son séjour par une retraite dans un monastère. Rien, ni personne ne l'attendent outre-Manche. Personnage falot, sans amis, il ne sait trop que faire de sa vie.
Jean de Gué, lui, est châtelain, étouffé par une famille qu'il juge envahissante, il croule sous les dettes.
Après un dîner bien arrosé, Jean propose à John d'échanger leurs vies. Devant la réticence de ce dernier, il le drogue s'empare de ses effets et disparait.
John n'a plus qu'à enfiler les vêtements de Jean et à suivre le chauffeur.
Il se rend donc au château où il fait connaissance avec la famille.
Pris dans les mailles d'un véritable filet, il devra jouer le jeu et affronter "sa" famille, "son" château, "ses" affaires véreuses, "sa" maitresse. Il nous entraine, haletants, à travers ses diverses découvertes dans une ambiance surréaliste.
Le cadre même du récit se prête à merveille à cette atmosphère lourde et sinistre un château isolé au fond de la campagne, des tourelles enveloppées de brume, des chambres aux sombres rideaux souvent fermés…
Lors de la parution du « Bouc émissaire » près de 20 ans après « Rebecca », on ne parlait pas encore de thriller et encore moins de page turner, c'est cependant l'étiquette que l'on ne manquerait pas d'y associer aujourd'hui tant cette lecture est addictive, impossible de lâcher ce roman avant d'avoir le fin mot de l'histoire.
En ouvrant ce livre j'ai été littéralement envoûtée par l'univers si particulier des romans de Daphné du Maurier.
J'avais déjà lu ce livre il y a quelques dizaines d'années, j'y ai cependant retrouvé intact ce plaisir que seuls peuvent procurer au fil du temps les très grands romans.
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Attention, coup de coeur ! C'est le roman de Daphné du Maurier que j'ai préféré ! ● Dans les années cinquante, John enseigne l'histoire de France dans une université anglaise. En vacances en France, il rencontre par hasard, au buffet de la gare du Mans, son sosie parfait, Jean de Gué. John est stupéfait autant qu'abasourdi. John et Jean font connaissance. John, mal dans sa peau, mène une vie calme et retirée, un peu étriquée, sans liens familiaux ni amicaux ; au contraire Jean, comte et châtelain, est flamboyant, cynique, désinvolte, aimé de tout le monde – mais il est gêné par sa famille dysfonctionnelle et étouffante et par de nombreuses dettes. « — Il n'y a rien de très grave, dis-je [John]. Sinon que j'ai raté ma vie. — Nous en sommes tous là, dit-il [Jean], vous, moi, tous les gens que vous voyez dans ce buffet de gare. Nous sommes tous des ratés. le secret de l'existence, c'est de reconnaître ce fait assez tôt et de s'y résigner. Ensuite, ça n'a plus d'importance. » Jean propose à John d'échanger leurs vies, mais John est réticent. Il lui force alors la main après un dîner alcoolisé, et John se réveille le lendemain dans une chambre d'hôtel avec les affaires de Jean. Il n'a d'autre choix que de suivre le chauffeur Gaston venu le chercher et de faire connaissance avec sa nouvelle famille dans leur château décrépi. A partir de ce jour, il devra rapidement comprendre la vie de Jean de Gué et s'y couler. ● le point de départ du roman est fascinant : vivre la vie d'une autre personne très différente de soi ! Il amène à se poser de nombreuses questions sur l'identité, le mensonge, le devoir, le sens de la vie… ● Daphné du Maurier raconte cette histoire avec un talent incroyable ; on voit bien les écueils qu'elle évite, y compris à la fin (qui m'a surpris) ; les multiples rebondissements tiennent le lecteur en haleine et lui font tourner les pages de plus en plus vite ; c'est une lecture addictive. ● Les personnages sont admirablement campés, leur psychologie et leur personnalité sont fouillés, très riches. ● La famille de Gué a des côtés mauriaciens (j'espère que cette référence à Mauriac ne va pas faire fuir ; pour moi c'est un vrai compliment !) : une famille de nobles ruinés dans la province française, qui se détestent et se nuisent mutuellement, avec plusieurs secrets et des problèmes d'argent pouvant être miraculeusement résolus à la condition que… ● le style est beau et agréable dans une traduction réussie ; les quelques passages descriptifs sont magnifiques. ● J'ai été happé par ce roman haletant que je recommande vivement !
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John est un professeur de français un peu neurasthénique, un personnage sans relief, sans ami ni réel intérêt dans la vie. Imaginez sa stupeur quand il tombe dans un café de gare sur son double parfait, un comte français, Jean du Gué, qui lui ressemble trait pour trait ! Fascinés et un peu révulsés, les deux hommes se rapprochent, discutent, boivent quelques verres avant d'atterrir dans une chambre d'hôtel minable… A son réveil, John est seul mais toutes ses affaires ont disparues et il porte le pyjama de son sosie. Celui-ci lui a aussi laissé ses habits, ses bagages, ses papiers, enfin tout ce qui le distinguait en tant qu'individu ! Quand le chauffeur de Jean du Gué vient le chercher, il prend tout naturellement John pour son maître. Trop estomaqué pour réagir, celui-ci le suit docilement jusqu'à la demeure campagnarde du comte.

Il est alors trop tard pour faire marche arrière et voici John forcé de rester dans la peau de son sosie et de prendre sur ses épaules tout le poids de ses dettes et, surtout, de son encombrante famille : sa femme craintive et négligée, sa fille délurée et assoiffée d'amour, son impressionnante mère, sa soeur qui ne lui adresse jamais la parole, sa maitresse – oh pardon ! ses deux maitresses… Mais le problème de John, voyez-vous, c'est qu'il a un bon fond et ne peut s'empêcher de s'attacher à cette petite famille dysfonctionnelle où chaque membre semble s'acharner à causer le malheur des autres et le sien propre. Parviendra-t-il à apporter un semblant d'harmonie et de tendresse à ses nouveaux proches ou sera-t-il forcé d'être jusqu'au bout le bouc-émissaire, celui qui paye les dettes d'autrui sans jamais pouvoir les rembourser ?

Et encore un bon roman de Daphné du Maurier, un ! Si « le bouc-émissaire » n'est pas compté parmi les plus connus de la romancière, ce n'est pas clairement pas dû à son moindre mérite. le fond du récit est passionnant et soulèvent des problématiques très intéressantes autour de l'identité, de la culpabilité, de la rédemption et du mensonge. C'est aussi l'occasion de s'immerger dans le monde de la petite aristocratie française, un monde faits de préjugés, de vices cachés où les bonnes manières ne servent qu'à envenimer les conflits en tentant de les dissimuler. Niveau psychologie, c'est du grand art ! le parallèle entre John et Jean est superbement fait, tous deux se ressemblant plus qu'ils ne veulent le croire puisqu'ils cherchent, chacun à leur manière, à fuir une réalité trop étouffante. Quant à la famille du Gué, c'est un véritable nid à névroses dont on découvre les petites habitudes plus ou moins malsaines et les secrets cachés avec autant de fascination, puis d'attachement progressif, que le narrateur.

La fin est très réussie, ce qui ne gâche rien ! Alors que l'on commence à craindre un happy ending vertueux et bon enfant, Du Maurier infléchit son intrigue pour lui faire prendre un tour plus amer et plus inattendu. On termine le récit le coeur lourd de doutes, à l'instar du narrateur : à trop vouloir infléchir la destinée de ses proches pour leur réserver un meilleur futur, a-t-il pêché par orgueil et par ignorance et ne les laisse-t-il pas dans une situation encore plus dramatique que celle qui était la leur auparavant ? Un bon livre qui vous laisse une sensation de malaise durable et de nombreuses questions sur lesquelles se faire les dents pendant les heures de vague à l'âme qui suivront.
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Sous une pluie incessante, le moral en berne en cette fin de vacances, John fait halte au Mans, place des Jacobins. Dans une brasserie bondée, il se sent piteusement étranger, lui qui, anglais mais professeur d'histoire de France à Londres, aspire depuis toujours à être l'un des nôtres. Il éprouve la douloureuse sensation d'être exclu de ce pays et, à trente-huit ans, se juge un misérable raté « n'ayant pour seul but et seule ancre que son goût de l'histoire de France et de la langue française ». Ce sombre constat en tête, il hésite à rejoindre la route menant à la Grande Trappe, une abbaye cistercienne, afin d'y trouver peut-être l'envie de continuer à vivre. Errant dans la ville, traînant sa déprime, il arrive au buffet de la gare et tombe sur son véritable sosie, le comte Jean de Gué.

Hasard d'une rencontre, sensation de malaise, perception d'une obscure menace.

De cette incroyable ressemblance, saisie par un homme peu scrupuleux, sort une idée maléfique. Après un séjour à Paris, le comte n'est pas pressé de rentrer chez lui, et tirer avantage de ce sosie s'impose rapidement à son esprit. L'existence vide de John, solitaire, sans famille, apparait à l'autre comme la liberté, lui qui se trouve encombré par trop de choses et trop de gens. Jean incite donc son sosie britannique à prendre une nuit dans un hôtel miteux où il ne risque pas de se retrouver face à une connaissance. L'alcool aidant à un état comateux, John se réveille le matin suivant dans les habits de Jean et privé de ses affaires personnelles. Ses protestations ne sont pas entendues par le chauffeur du comte qui ne doute pas un seul instant que c'est bien son maître. Sa faiblesse habituelle chevillée au corps, John baisse les bras et se laisse engluer dans cette aberrante farce.

L'idée de cette substitution est sans conteste invraisemblable. Il faut donc s'emparer de ce début d'histoire extravagante, l'accepter comme sujet plein d'originalité et se demander comment l'auteure va-t-elle, à travers John, expliquer, contourner, esquisser tous les pièges qui ne manqueront pas de surgir. La méprise sera-t-elle totale ? Tous les proches de Jean de Gué seront-ils aveugles face à cette mystification ? Combien de jours cette énorme blague se jouera-t-elle au sein de toute une famille aristocratique en déclin ?

Le roman est très habilement mené, dans un lieu propice au caractère étrange de cette histoire, à savoir un vieux château, où l'odeur d'encaustique flotte dans l'air, où les marronniers flanquent l'allée négligée qui mènent à la demeure. Rien n'est omis pour l'ancrer dans la réalité. le contexte économique est posé par l'entreprise familiale moribonde, n'arrivant plus à faire face aux bouleversements commerciaux.
Dans la famille de Gué, tout ce qui lie les êtres les uns aux autres apparaitra aux yeux de John. Il remarquera alors tous les agissements et le caractère de celui qu'il remplace, l'attitude de celui qui a fui se reflète dans les vies qui l'entourent. Les évènements passés, dont John ignore tout, ont impacté les relations des habitants du château.
John, qui ne vivait que dans le passé de faits historiques et de personnages morts depuis des lustres se retrouve confronté à des sentiments de personnes bien vivantes mais formant une famille qui n'est pas la sienne. Une femme négligée et insatisfaite, une soeur qui ne le regarde même pas, une mère et une fille qui l'idolâtrent, un frère plein d'hostilité. La pitié qu'il éprouve envers eux s'élève et il s'interroge sur les sentiments que Jean de Gué éprouvait pour tous les membres de sa famille. Dès lors, les questions sur la portée du mensonge se bousculent : faut-il quitter cette maison ? Interrompre cette farce ? Cette duperie n'est-elle pas cruelle pour ces êtres fragiles ?
Immanquablement ses propres actes, ses paroles, ses décisions impacteront désormais la vie de Jean. Mais quelles en seront les conséquences sur sa propre existence ? Ce mélange d'identité brouille la personnalité de John, mais ne réveille-t-il pas finalement sa réelle nature, celle tapie jusqu'ici dans sa vie insignifiante ?
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Daphné du Maurier que l'on connaît principalement pour son inoubliable roman " Rebecca " a bien d'autres excellents romans à son actif, dont celui-ci " le bouc émissaire " qui met en scène un anglais, John, en vacances en France, et qui sur le chemin du retour s'interroge sur sa prochaine étape. Il s'arrête à le Mans pour faire une halte, déambule dans la ville, s'interrogeant, réfléchissant sur sa condition d'homme.
S'approchant de la gare, il décide de s'arrêter boire un verre au Buffet de la Gare. Soudain un homme d'à peu près la même stature que lui s'accoude au comptoir, l'homme se retourne, regarde John, et celui-ci un instant abasourdi observe l'autre, il croit se voir dans un miroir. Mais c'est impossible, un sosie parfait. Il se dit communément que nous avons tous un sosie dans le monde, et bien cela se vérifiait.
L'auteure, dont quelques unes de ses oeuvres étaient portées à l'écran par le maître du suspense, Alfred Hitchcock, nous offre ici un roman sur la substitution d'identité, ses conséquences dramatiques mais aussi parfois heureuses.
Les états émotionnels, les portraits psychologiques des personnages, les descriptions des situations, des lieux, parfaitement écrits donnent une densité, une tension durables tout au long du livre. Nous avons comme John l'envie, le désir de s'échapper de ce que l'on pourrait considérer comme un piège. Nous sommes prisonniers avec lui d'un autre que l'on ne connaît pas, désemparé face à sa famille, ses amis. Que doit-il faire ? S'enfuir ? Révéler la vérité ? Où est le bout du tunnel ? Que va t-il devenir ?
Le roman est délicieusement construit, nous prend aux tripes.
Vous connaissez " Rebecca ", vous allez découvrir et j'espère aimer " le bouc émissaire ".
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Tout commence comme une boutade, une plaisanterie portée sur un évènement plutôt extraordinaire : John, un professeur d'histoire française d'origine anglaise rencontre, au cours de ses vacances du côté du Mans Jean de Gué, son parfait sosie.
S'ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau, leurs vies sont à l'opposé : l'un est introverti, solitaire, sans famille et d'origine modeste, l'autre expansif, sociable, très entouré et d'origine noble.
En faisant connaissance, ils réalisent qu'un point commun les réunit cependant tous deux, ils sont aussi insatisfaits l'un que l'autre de leur vie réciproque.
Après une soirée bien arrosée, Jean de Gué disparaît avec les affaires et l'identité de John. Celui-ci, pris par surprise, décide pourtant de se prêter au jeu, doutant fortement tromper son monde bien longtemps.
Et pourtant…

Encore une fois, me voici envoûtée par Daphné du Maurier, de par son écriture raffinée et captivante. Au commencement se noue une intrigue autour d'un échange d'identité qui promet quiproquos et rebondissements, mais attention, ce n'est pas du vaudeville que le lecteur trouvera là. Il s'agit plutôt de la description d'un malaise grandissant devant une duperie que John s'emploie à cacher à tout prix devant l'ampleur des enjeux familiaux et économiques qui se sont révélés à ses yeux.
La plaisanterie devient tromperie, et le lecteur est pris au piège autant que le protagoniste principal, de la tension qui grandit au fil des pages, des révélations sur cette famille de Gué qui cache bien des mystères, révélés brutalement à cet inconnu qui provoque à son tour, par méconnaissance ou intentionnalité bienveillante, des dommages irrémédiables.
Plusieurs questionnements émaillent ce superbe roman au suspense insoutenable : peut-on réellement prendre la place de quelqu'un ? Même animé des meilleures intentions, peut-on faire le « bien » lorsqu'on n'est pas celui que l'on prétend être ?
Le comte Jean de Gué nous apparaît comme un homme vil, manipulateur et cynique, mais que penser de John qui décide de jouer ce rôle imposé avec une forme de présomption et d'outrecuidance ? Y a t-il réellement un gentil et un méchant dans cette histoire…

Daphné du Maurier nous livre là un magnifique roman psychologique et angoissant…
Nul besoin d'horrifique pour me faire frissonner… et vous ?
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Passionnant de bout en bout.

John, historien Anglais, solitaire et sans famille, se cherche et aimerait avoir un but dans la vie ;

Jean de Gué, épicurien et très désinvolte, qui vit dans un château et possède une petite entreprise de verrerie a une famille dont il se passerait bien parfois, et une maîtresse également qu'il rejoint régulièrement ;

Ces deux personnages vont se rencontrer au Mans , rencontre improbable , et vont s'apercevoir de leur étonnante ressemblance.

Les rôles vont être inversés et nous suivrons John qui devient du jour au lendemain L' Autre.

Thèmes sur l'identité, mais aussi le bien et le mal.

Etonnante rédemption pour John.

Jean de Gué quant à lui devient ce que nous pouvons en juger par sa famille et les conclusions qu'en tire John au fil des pages.

La seule qui ne sera pas dupe, évidemment, sera Bela la maîtresse qui bien sûre se rendra compte de la supercherie mais ne le dévoilera qu'à la toute fin.

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Absolument passionnant ! Je connaissais déjà Rebecca, que j'avais adoré. Malgré tout j'ai, je l'avoue, commencé le Bouc émissaire avec une certaine nonchalance, sans réellement entrer dedans. Mais à partir d'une après-midi où je m'y suis plongée, je n'ai plus pu m'arrêter. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance de ce livre : le malaise va crescendo, les secrets font surface petit à petit, distillés avec génie tout au long de l'intrigue. On a du mal à croire que sept jours seulement se passent, tellement l'histoire est dense !

Lorsque je suis arrivée à la fin, voyant les pages défiler, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire : non, pas déjà ! D'autant plus que la fin.. comment dire, coupe court, avec un goût d'inachevé - non qu'elle soit bâclée, au contraire. C'est juste... qu'on aimerait que tout continue encore, et je ne puis en dire plus sans spoiler.
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Très belle découverte que ce roman de daphné Du Maurier qui nous entraîne au coeur d'un changement d'identité entre deux hommes qui se ressemblent trait pour trait et vont échanger leur vie... on plonge alors comme un inconnu dans le quotidien du comte Jean de Gué dans le château familial avec toute la famille vivant à demeure... c'est passionnant, bien écrit et cela nous mène à travers les réflexions de John dans plein de questions existentielles sur le sens de la vie, les valeurs, le bonheur et l'amour des autres... du très bon Daphné du Maurier qui m'a rappelé l'ambiance de Rebecca.
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