Toute jeune, quand les gosses de ma classe me demandaient où était mon père, j'inventais une histoire. C'était un espion. Le Président l'avait envoyé en mission en Amérique du Sud. Ou bien il faisait partie d'une petite équipe de Scientifiques sélectionnés pour passer les cinq années suivantes dans un abri en plein désert, à réaliser des expériences pour le bien de l'humanité.
(...)
Plus tard encore, au lycée, je me présentais simplement comme une orpheline, seule survivante de l'accident d'avion où avaient péri mes parents.
La raison de ces inventions était simple. Même tragiques, mes histoires étaient bien meilleures (...) que celle de mes véritables origines...
Avant d'accepter un rendez-vous de ce genre, j'avais pour principe de commencer par une conversation téléphonique. On peut apprendre bien des choses de la voix d'une personne, qui vous convainquent, par exemple, de ne pas la rencontrer.
La banalité de ma vie en réalité m'excitait. Je découvrais que j'étais bonne à quelque chose, en l'occurrence materner mon enfant.
La seule souffrance que vous infligeaient les chiens, c'était de mourir.
J'avais trahi l'amour d'un homme qui ne m'aurait jamais quittée,au profit de deux personnes pour qui je ne signifiais rien de plus qu'une sculpture de glace.
Aujourd'hui ici.Demain évanouie.
Elliot se donnait pour mission de trouver la preuve que quelque chose clochait dans la façon dont Swift menait ses affaires.J'ai fini par en conclure que quelque chose clochait chez Elliot.
Le lendemain, j’ai raccompagné Ollie chez son père. Il n’a pas pleuré quand je l’ai déposé devant la maison, et je savais qu’il ne le ferait pas ensuite. L’expérience m’avait appris que c’est ainsi que les enfants de parents divorcés se protègent: en se barricadant contre les émotions suscitées par le passage du monde de l’un à celui de l’autre.
Une idée m’avait traversé la tête, en réalité : obtenir de Dwight l’autorisation d’emmener Ollie chez Swift et Ava. Offrir à mon fils l’image d’une vraie vie de famille, celle des Havilland.
Avant de rencontrer Ava, j’étais quasiment arrivée à la conclusion que ma situation était sans espoir et que, quoi que je fasse, rien ne changerait jamais. Ava me permettait de croire en un avenir prometteur, la preuve la plus convaincante étant que Swift et elle désiraient en être partie prenante.
Un lieu qui signifiait la vie - la vie et la chaleur humaine. Une maison corps dont Ava était le cœur.