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Citations sur L'homme de la montagne (90)

Je savais fabriquer des histoires, et elles étaient si bonnes que moi-même parfois j'y croyais.
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Il m’arriva alors quelque chose d’étrange :une soudaine flambée d’amour pour celle à qui je ne pensais pas souvent – ma propre mère, qu’on pouvait taxer d négligence, mais qui ne me disait jamais comment m’habiller, ne m’emmenait jamais chez le pédicure avec elle, ni n’essayait de me faire embaucher chez les pom-pom girls. En ce moment, elle devait se trouver à la bibliothèque, cherchant de nouveaux livres d’obscurs gourous indiens ou un recueil de poèmes de Sylvia Plath. Peu importait d’ailleurs. J’ai compris ce jour-là qu’en nous laissant libres de nos choix, ma soeur et moi, elle nous avait fat un grand cadeau. Patty et moi n’appartenions à personne qu’à nous-mêmes. (p. 213)
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Le monde, sans la protection de notre père, me paraissait méconnaissable, un lieu de solitude insupportable.
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– Tu sais ce que je crois ? C’est qu’on est tous des drôles de zèbres. Chez certaines personnes, on ne remarque pas leur bizarrerie, mais on en a tous une.
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C'est là, sur ces pentes, que nous avons tout découvert. Os d'animaux et excréments de cerfs. Oiseaux, fleurs, préservatifs. Corps d'animaux morts et corps d'hommes. Pierres et lézards. Le sexe et la mort.
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Vous ne saviez jamais quand ça allait se passer. Vous étiez assise, tranquillement, à regarder la télé ou à lire, et, crac, vous sentiez un petit coup sec sur le crâne, guère plus qu'une piqûre d'épingle. Alors vous le regardiez, à côté de vous, et il tortillait le cheveu entre ses doigts.
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Il y a un peu plus de trente ans, un jour de juin au coucher du soleil – sur un versant de montagne dans le Marin County, Californie –, un homme s’est approché de moi, tenant dans ses mains un bout de corde à piano, avec l’intention de mettre fin à mes jours. J’avais quatorze ans, et il avait déjà tué beaucoup d’autres filles. Depuis ce jour, je sais ce que signifie regarder un homme dans les yeux en se disant que son visage est la dernière chose qu’on verra jamais.
C’est à ma sœur que je dois d’être ici pour raconter ce qui s’est passé ce soir-là. Par deux fois, ma sœur m’a sauvée, alors que moi, je n’ai pas su la sauver.
Voici notre histoire.

Il ne se passait jamais grand-chose sur le versant de la montagne où nous vivions et grandissions, Patty et moi. Et nous n’étions même plus abonnés à la télévision. En attendant qu’un événement inattendu survienne, nous inventions des situations. Le temps, c’était tout ce que nous possédions.
Un jour, nous avons décidé de découvrir ce qu’on ressent quand on est mort.
Un mort, ça ne ressent rien, a dit Patty. Du Patty tout craché.
Je possédais un sweat-shirt rouge, le modèle avec fermeture Éclair sur le devant, capuche et poches-réserves à chewing-gum. Je l’ai étalé sur un carré d’herbe en pente, derrière notre maison, les manches étirées de chaque côté, on aurait dit une personne passée sous un camion, de façon à exposer le plus de rouge possible, genre mare de sang.
Allonge-toi là, ai-je dit à ma sœur, en lui montrant l’emplacement – à plat dos, camouflant la fermeture Éclair.
Elle aurait pu refuser, mais Patty faisait presque toujours ce que je lui disais de faire. Ses questions, si elle en avait, elle les gardait pour elle.
Je me suis allongée à côté d’elle. Si près que le rouge débordait de part et d’autre.
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Tu sais ce que je crois ? Qu'on est tous des drôles de zèbres. Chez certaines personnes, on ne remarque pas leur bizarrerie, mais on en a tous une.
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Certaines personnes sont mieux capables que d'autres de se barricader contre le chagrin ; pour mon père, qui aimait les femmes, la douleur des mères - celle des pères, des frères et des amants aussi, bien entendu, mais surtout celle des mères et des soeurs - devait le faire autant souffrir que s'il avait lui-même reçu ces coups. Parlez tant que vous voudrez des dangers de la nicotine -d'accord. Mais je croirai toujours que c'est la toxicité d'un tueur et une tristesse irrépressible - savoir qu'il n'avait pas réussi à éradiquer ce mal - qui se sont installées dans les poumons de mon père et l'ont étouffé.
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En quarante-quatre ans d’existence, il y a au moins une chose que j’ai apprise sur les filles de treize ans. Cette chose, je la connais pour avoir été l’une de ces adolescentes, et aussi la sœur, l’amie et l’ex-amie de plusieurs autres.
Les filles de treize ans vivent dans deux mondes séparés. Citoyennes de ces deux mondes aussi différents l’un de l’autre que, par exemple, la Croatie et la Papouasie Nouvelle-Guinée, Mercure et Saturne, elles circulent entre eux avec autant de facilité qu’entre les deux rives du Golden Gate Bridge, quand ce n’est pas l’heure de pointe, ou entre North Beach et la Cité de la Splendeur matinale.
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