Dans un monde de cons, les gens sympas sont des mutants, du moins
d’un point de vue purement statistique.
Les garçons semblent avoir un problème avec les filles comme moi, qui s'élèvent devant eux pareilles à un gratte-ciel. (Mais ça ne semble pas gêner les grands mecs de danser avec une petite qui les regarde droit dans la rate.)
Est-ce qu'on cesse brusquement d'aimer un petit ami, un mari ou un chien juste parce que tout d'un coup il n'est plus là?
Avez-vous vous déjà vu à la télé les juifs devant le mur des Lamentations à Jérusalem? Les murs ont quelque chose de spécial. Je n'ai pas d'autres mots pour l'expliquer.
Puis on a bu du café accompagné d’une confiserie belge que ma grand-mère avait cachée dans le placard à épices. « Je la cache de moi-même, a-t-elle expliqué. Je m’empiffrerais toute la boîte, si je savais où elle est. Mais au fil du temps, je suis devenue tellement distraite que j’oublie souvent où je l’ai mise.
- Comment as-tu trouvé celle-là ? ai-je demandé.
- Par hasard ! A force, je commence à connaitre mes cachettes. Bien que je note toujours où je cache les choses au cas où j’en aurais rapidement besoin », a-t-elle ajouté, toute contente.
"Mon chaos intérieur m'oblige à ranger autour de moi", a-t-elle dit une fois.
Pour pouvoir oublier quelque chose, il fallait d'abord bien s'en souvenir.
Est-ce qu'on cesse brusquement d'aimer un petit ami, un mari ou un chien juste parce que tout d'un coup il n'est plus là? Est-ce qu'une amitié s'arrête quand un des deux amis meurt, s'éteint tout simplement comme quand on écrase une cigarette?
Non, et puis quoi encore, ça ne se passe pas comme ça.
Un mur ça se tait. Ca a l'air d'être en veille quand on lui parle. Ca reste muré dans son silence, en toute indépendance.
Moi d'ailleurs, je préfère parler à un mur plutôt qu'à la plupart des gens.
Les murs ne te font pas ces remarques ridicules que t'as pas envie d'entendre mais qui te trottent quand même dans la tête.
Les murs ont toujours le temps.
En fait, j'avais quelque chose à oublier. Et pour pouvoir l'oublier, il fallait d'abord que je m'en souvienne, c'est ce que ma grand-mère m'avait dit.