Je me rends compte maintenant que Pia et moi, on se comprenait par de petits gestes. On pensait pareil et on se connaissait si bien. Du moins c'est ce que je croyais. Comme si nos esprits étaient siamois, abreuvés par une circulation sanguine commune. (Et si l'une des jumelles est amputée, quelles sont les chances de survie de l'autre ?)
Tu sais, personne ne peut devenir vraiment heureux s'il n'a pas été vraiment malheureux.
"Tomber amoureux" peut être aussi fort qu'"aimer", mais ça ne dure jamais, sinon on deviendrait fou.
Je préfère parler à un mur plutôt qu’à la plupart des gens. Les murs ne te font pas ces remarques ridicules que t’as pas envie d’entendre mais qui te trottent quand même dans la tête. Un mur n’écoute peut-être pas. Mais de toute manière, personne n’écoute.
Là, je posais ma tête contre le mur et laissais ma main gratter les motifs de papier peint en déballant à voix basse ou tout haut ce qui me tracassait. Si je l'avais raconté, ils ne m'auraient peut-être pas fait interner hurlante en camisole de force, mais ils m'auraient sans doute regardée et se seraient empressés de changer de sujet.
Souvent, les gens réagissent comme ça.
Faut croire que je dis plus de bizarreries que la moyenne.
Le travail à l'école suivait son petit bonhomme de chemin, sans problèmes majeurs, comme d'habitude, mais je me souviens de ce que j'avais pensé : me voilà assise ici, pleine de bonne volonté pour apprendre quelque chose, et eux là devant, ils sont pleins de bonne volonté pour nous enseigner quelque chose. C'est quand même bizarre que ces volontés ne se rencontrent jamais.
Je ne serai jamais un mec à la mâchoire carrée qui fait tomber les filles en faisant jouer ses biceps. Je n'aime pas la bière. Il faut choisir une voie, j'ai choisi la mienne.
Je crois que personne ne peut se promener seul au bord de la mer sans penser à Dieu.
Tantôt sérieuse, tantôt déconneuse, sans transition entre les deux états d'âmes.
"Tomber amoureux" peut être aussi fort qu'"aimer", mais ça ne dure jamais, sinon on deviendrait fou.