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sur 276 notes
ÉCOUTE MOI de MARGARET MAZZANTINI.
Une jeune fille en scooter se fait renverser par une voiture. Pendant son opération pour un trauma crânien, son père, chirurgien, va lui parler et dévoiler sa double vie. Un livre avec beaucoup de charme, très crû en même temps, qui dévoile tout ce qui se passe dans la tête de cet homme au fil des années, avec plein de justesse et de cette incompréhension qui nous font faire des actes totalement irrationnels. C'est bien écrit, bien vu, ce livre a reçu le prix Strega 2002 l'équivalent de notre Goncourt en 2002.
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Prix Strega (Goncourt italien) 2002

"Écoute-moi" est un livre très fort qui surprend dès les premières phrases ; il y a une liberté de ton, un vocabulaire à la fois précis, cru et poétique, une façon de présenter la relation d'un homme aux trois femmes de sa vie (sa fille, sa femme et sa maîtresse) qui ne ressemblent à aucun autre écrit.

Un homme d'une cinquantaine d'années, chirurgien, attend dans une pièce attenante à la salle d'opération pendant que ses collègues essaient de sauver Angela, sa fille unique très aimée qui risque de mourir d'un accident de scooter.
Il lui raconte alors sa vie, de quoi était constituée son existence d' homme de quarante ans quand elle est née ; et en particulier sa relation avec sa maîtresse, une femme beaucoup moins distinguée que son épouse, une personne qu'il trouve déprimante au premier contact. Et puis, et puis... que s'est-il passé exactement ce jour-là ? Est-ce la chaleur, les deux verres de vodka bus sans rien manger, était-elle vraiment consentante ? C'est le début d'une relation étonnante, que lui-même a du mal à s'expliquer.

Il y a aussi dans ce livre de très beaux passages sur les relations mère - fille, sur l'amour paternel "Je suis un père quelconque, un pauvre père effondré de douleur, la bouche sèche, la transpiration et le froid entre les cheveux. C'est quelque chose qui ne passe pas, qui reste bloqué dans de vagues limbes de stupeur. Je suis en pleine prostration, en pleine embolie de douleur..." (p 16), sur les couples aussi, et le travail du temps et du destin.

Un livre confession, plutôt impudique, bouleversant, oppressant ; une histoire inoubliable racontée avec une sincérité peu habituelle.

Extrait p 27 : " Je l'ai rencontrée dans un café. Un de ces troquets de banlieue où le café est mauvais, comme l'odeur qui venait de la porte des toilettes entrouverte, derrière un vieux baby-foot aux bonshommes décapités par la fureur des consommateurs. On suffoquait de chaleur. Comme chaque vendredi, je devais retrouver ta mère dans la maison au bord de la mer que nous louions sur la côte, au sud de la ville. Ma voiture s'était éteinte sans un soubressaut, comme une bougie, sur la nationale déserte bordée par un champ sec et sale et par quelques hangars industriels. j'avais marché sous le soleil pour rejoindre les seuls immeubles qu'on voyait de loin dans les marges extrêmes de cette banlieue. C'était au début de juillet, il y a seize ans."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Un père, au chevet de sa fille plongée dans le coma suite à un accident de la route, comble le temps de cette attente insoutenable en racontant une histoire d'amour passée. La parole désespérée du père se met à nu pour oser dévoiler, face au silence comateux de sa fille, le secret de cet amour caché et improbable à travers lequel il s'est rencontré et abîmé. Il fait ainsi l'aveu des sentiments ambivalents et peu glorieux qui l'ont traversé. C'est le deuil de cet amour passé qui s'accomplit en même temps que s'affirme l'amour filial. Belle analepse qui fonde tout le roman et qui donne forme à la lutte déterminée pour la vie.
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Timoteo brillant chirurgien italien, est dévasté lorsque sa fille Angela arrive dans son hôpital, victime d'un grave accident de la route.
Pendant qu'elle se fait opérer, son sort incertain, resté dans la pièce d'à côté, il lui parle en pensée et fait un bilan de sa vie. Toutes les confessions qu'il n'a jamais faites, tout ce qu'il a gardé enfoui en lui depuis 16 ans ressort. Dans sa peur de perdre sa fille, il se dévoile, lâche, cruel, faible. Il raconte la passion adultérine qu'il a eu pour une autre femme Italia, quelques mois avant la naissance de sa fille. Ce n'est pas glamour, c'est brut, sans artifices. Et bouleversant.

Le début du livre avec ses phrases courtes, très descriptives et surtout le comportement immonde de Timoteo m'a donné d'abandonner le livre. Impossible d'approuver, de l'écouter parler. Finalement j'ai continué et quel dommage si je ne l'avais pas fait!
Timoteo reste un homme méprisable, mais l'histoire tragique de sa passion avec Italia a quelque chose d'émouvant. Ce n'est pas une romance c'est l'amour sous une lumière froide et crue, comme celle du scialytique en dessous duquel Angela se fait opérer.

Le style d'écriture de l'auteur est très beau, très percutant, j'ai regretté de ne pas l'avoir lu en italien.

Au final, malgré la colère à certains moments, un coup de coeur inattendu que je ne peux que recommander
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Après avoir découvert Magaret Mazzantini avec "Venir au monde", qui est un excellent livre, j'ai voulu découvrir plus en profondeur son oeuvre.
Je me suis donc tout naturellement attaqué à "Ecoute-moi" qui a obtenu le prix Strega.
La qualité littéraire est bien présente mais c'est l'histoire à laquelle je n'ai pas vraiment accrochée. J'ai trouvé pesante cette histoire, où la lâcheté nous accompagne du début à la fin de cet amour, auquel j'ai eu du mal croire réellement.
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Il m'a été difficile de me forger un avis net sur ce roman. J'aime beaucoup Margaret Mazzantini, sa plume vivante, sincère, tout en comparaisons super parlantes pour évoquer les petites choses de la vie, les détails qui forgent un tableau de l'existence. Ce livre, comme les autres, est un plaisir à lire. Les pages se tournent d'elles-mêmes. L'histoire (celle d'un père qui revient sur sa vie, ses joies, ses erreurs, ses horreurs, ses peines, alors qu'il est au chevet de sa fille dans le coma) est celle d'un homme perdu dans sa propre vie ; ce personnage, Margaret Mazzantini en fait un anti-héros, un homme globalement assez lamentable malgré les apparences.
Sans vouloir trop en dire de l'histoire elle-même, j'ai adoré la façon qu'a eu l'auteure d'adapter cette si jolie phrase de Charlotte Brontë dans Jane Eyre : "la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde". Un personnage jugé laid par le narrateur sera imaginé en conséquence par le lecteur, en fonction de sa propre idée de la laideur ; mais au moment où le narrateur change d'avis sur ce personnage, lui trouve un charme, une lumière... alors le lecteur doit composer avec sa propre imagination. Difficile d'expliciter sans gâcher la surprise...
Une très belle découverte, donc, malgré une petite gêne très personnelle face à un récit mouvant, notamment sur le sujet de l'abus sexuel... mais aussi une fin étrange, peut-être un peu invraisemblable.
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Franchement pas top. Un peu ennuyeux, l'écriture est difficile on a du mal à s'immerger, trop de métaphores imagées.
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Depuis quelques mois, tu essayes de choisir ta lecture de PAL en fonction de ce que te présente le hasard... Ainsi, tu as regardé il y a quelques jours ce film, emprunté à la médiathèque, Venir au monde, tiré d'une oeuvre de Margaret Mazzantini. Tout n'était pas parfait dans ce film, mais il t'a suffisamment marqué, et tu t'es suffisamment renseignée à son sujet pour te rendre compte que tu avais un autre roman de l'auteure dans ta PAL, acheté il y a longtemps en bouquinerie. le choix était donc évident pour ce mois d'avril !! Margaret Mazzantini est une auteure très célèbre en Italie, elle a déjà remporté le Prix Goncourt italien (le Premio Strega). Comme pour Venir au monde, Ecoute-moi a également été porté à l'écran, avec Penelope Cruz dans un des rôles principaux... Dans cet opus, tout commence par la chute de la jeune Angela, son accident de scooter, et son arrivée à l'hôpital. Son père y est chirurgien et comprend très vite que sa fille peut mourir. Alors il décide de lui raconter la passion qu'il a vécu avant sa naissance avec Italia, sa maîtresse, dans une tentative désespérée de pardon et de miséricorde. Qu'on ne s'y trompe pas, pas de feel-good book ici, Margaret Mazzantini décrit les débuts de cette passion telle une scène de viol terrible... Comme dans Venir au monde, l'amour - chez elle - semble se nourrir de détermination et de violence. Timotéo rencontre cette femme lors d'une journée de forte chaleur, alors qu'il est tombé en panne dans un quartier pauvre et qu'il cherche à joindre son épouse, Elsa. Italia lui propose de se servir de son téléphone, et l'accompagne chez elle. Timotéo abuse d'Italia alors que tout chez elle le repousse. Tout cela est d'une violence inouïe et d'une crudité vulgaire que tu n'avais pas croisé dans un roman depuis longtemps... Alors, comment expliquer le fait que tu as été très vite séduite et subjuguée par la qualité du texte de Ecoute-moi ? Malgré ta gêne et parfois ton dégoût. Parce que - sans doute - l'on sait quand on a à faire à un auteur de talent, et que le talent chez Margaret Mazzantini est ici évident. Elle nous emmène dans une Italie à deux vitesses, dans deux mondes que rien ne rapproche d'ordinaire et regarde ses personnages se débattre dans leurs contradictions, leurs émotions brutes et leurs misères. Un coup de coeur perturbant !!
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Angela, quinze ans, est admise aux urgences suite à un accident de scooter. Son père est chirurgien dans cet hôpital.
Hématome crânien. Son collègue se charge de l'opération.
Au chevet de sa fille entre la vie et la mort, il s'adresse à elle et lui confie toute sa vie, et en particulier son amour fou pour une jeune femme un peu paumée : Italia.
Comme sa fille, il joue sa vie comme il l'a jouée seize ans auparavant.

J'ai littéralement dévoré ce roman.
Même si le style n'a rien de particulier, il est mené de main de maître.
C'est un magnifique portrait d'homme, sans concessions, lucide, sensible, douloureux.
Un homme faible, comme nous pouvons tous l'être
Un homme qui a vécu un amour fou pour une fille étrange.
Certes, le livre est un peu dérangeant. le fait que le père s'adresse à sa fille, même si elle ne l'entend pas, pour lui raconter son improbable histoire d'amour, avec des termes plutôt crus m'a parfois questionnée.
Mais je pense que la crainte de perdre sa fille le mène au plus profond de lui-même, d'où cette confession absolue.
Bref, un livre que j'ai aimé.
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J'ai bien aimé le style de l'écriture, l'attente du père... mais impossible d'entrer dans sa confession... amour incompréhensible pour moi et très ennuyant.
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