Et au milieu coule une rivière*
Ce livre avait tout pour me plaire : un polar situé dans « mon » Ouest Américain, édité par Gallmeister dans la collection Totem que l'on ne présente plus, un enquêteur atypique… C'est toutefois un avis mitigé que je vais rédiger, quelques jours après l'avoir terminé.
Je ne vais pas revenir sur l'intrigue : le quatrième de couverture fait parfaitement le job.
Alors, pourquoi la sauce ranch (il faut faire couleur locale !) n'a-t-elle pas pris ?
En premier lieu, je pointerai l'univers dans lequel ce polar est inscrit, celui de la pêche à la mouche. C'est à mille lieues de ce que je connais, ce qui, en soit, n'est pas un obstacle car je suis plutôt partante lorsqu'un auteur me fait découvrir un domaine qui m'est étranger. La pêche, un peu comme la chasse (à un degré moindre car ici les poissons sont relâchés dans les rivières), ce n'est pas mon truc… Et là,
Keith McCafferty en fait des tonnes, expliquant par le détail la meilleure façon d'attraper une truite, quelle mouche choisir, comment fabriquer sa propre mouche…. J'en passe… Et ce, pendant une longue partie du bouquin (disons un gros tiers, ressenti trois quart !) ! J'avoue que ça m'a un peu lassée, trop de termes techniques, j'ai été rapidement larguée… En second lieu, je n'ai rien ressenti pour les personnages… Sean Stranahan est un type un peu paumé, qui a échoué par hasard dans le Montana après un divorce difficile. Il peint des aquarelles, passe des heures à fabriquer des mouches dont il teste l'efficacité le soir dans la Madison, et quand il lui reste un peu de temps (et parce qu'il faut bien manger), il s'improvise détective privé pour les beaux yeux d'une chanteuse de country. Quant au shérif Martha Ettinger, elle a pu (occasionnellement) éveiller ma sympathie mais j'ai trouvé que sa personnalité n'était pas assez fouillée… Enfin, l'enquête policière met un temps infini à démarrer… Il faut attendre la dernière partie du roman pour qu'elle se développe vraiment et qu'il y ait (un peu) de suspens.
Point positif cependant, le décor : le Montana, les grands espaces, les Rocheuses, le Yellowstone tout proche…
S'agissant du premier tome d'une série (4 traduits), je vais lui accorder le bénéfice du doute et je tenterai (peut-être… j'ai tellement de livres à lire…) une deuxième approche. Mais le moins que l'on puisse dire, en conclusion, est que, tout poisson que je suis, je n'ai pas été ferrée par la ligne de
Keith McCafferty.
*Film de 1992 réalisé par Robert Redford, adapté d'une nouvelle de Norman McLean (que je vais certainement lire… en 2024 ?)