Citations sur Le mariage avait lieu un samedi (54)
Pour les autres, ce n’est rien qu’une fourgonnette, mais pour celle qui la conduit, ce peut être une amie qui a fidèlement démarré chaque matin – sauf certaines fois –, qui a patienté pendant des heures devant la maison de maris ou de femmes adultères, qui vous a ramenée chez vous en fin d’après-midi, au terme d’une longue journée de travail à l’Agence N° 1 des Dames Détectives.
La fourgonnette avait été sa compagne et son amie durant de longues années. Se peut-il qu’un véhicule – un assemblage de pièces mécaniques, d’écrous, de boulons, et même d’éléments dont le nom ne nous dit rien –, se peut-il qu’une telle chose soit une amie ? Certes, oui : il arrive que des objets matériels aient une personnalité, du moins aux yeux de leur propriétaire.
La réminiscence de ce que nous avons perdu est un drôle de phénomène : des semaines, des mois, voire des années peuvent s’écouler sans que cela nous vienne à l’esprit et puis, tout à coup, un détail nous rappelle un ami disparu ou un objet que l’on affectionnait et qui a été égaré ou détruit. Et l’on se dit alors : Oui, j’avais cela et je ne l’ai plus.
Le souvenir des choses perdues
Mma Ramotswe était loin d’avoir oublié sa petite fourgonnette blanche. Certes, elle ne s’appesantissait pas dessus, contrairement aux gens qui ne cessent de repenser aux choses du passé, mais le souvenir lui en revenait de temps en temps, dans les moments les plus inattendus.
Une femme sait de quoi une autre femme est capable.
On ne pouvait pas aider tout le monde. Personne ne le pouvait, car le monde avait trop de besoins et de problèmes, ceux-ci formaient un océan immense, et une personne, à elle seule, ne pouvait se lancer dans pareille entreprise. Et pourtant, même si vous n’êtes qu’un simple individu, même si vous ne serez jamais capable de résoudre les problèmes du monde entier, quand un être vient vous trouver avec un air terrorisé, vous ne pouvez lui répondre : Allez-vous-en, je ne peux rien faire pour vous. Vous dites plutôt : Oui, je vais faire ce que je peux.
On ne peut pas obliger les gens à aimer. On aime d’abord avec le cœur.
Quand on est parlementaire, il n’y a pas que le pouvoir et la gloire, si ? On doit aussi beaucoup travailler : répondre aux lettres des administrés, s’occuper des réclamations, et ainsi de suite.
Les hommes n’aiment pas beaucoup qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire.
Les gens qui possédaient argent et terres traitaient ceux qui n’avaient ni l’un ni l’autre selon leur bon vouloir. Les pauvres étaient à leur merci, il en avait toujours été ainsi et, hélas, cela ne changerait sans doute jamais. Oh, il y aurait des avancées en surface, avec des lois et des règlements qui feraient qu’il deviendrait plus difficile d’exploiter autrui, mais il resterait toujours des lieux, loin des sentiers battus, que ces lois et régulations n’atteindraient pas.