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3,98

sur 820 notes
Cette histoire a réussi à me faire sortir de mon apathie et ce n'était pas gagné d'avance. Au début du livre je ne voyais pas comment faire le rapprochement entre le funambule et cette poignée de personnages tous attachants, tous désespérés, dans leur misère affective ou financière, la déchéance pour certains. Bref je me posais, comme toujours, trop de questions, pourtant ma torpeur prenait toute la place. Et je me suis laissée glisser, d'abord sur le filin avec le funambule, puis avec les gens d'en bas. J'ai cherché une petite lueur d'espoir dans leur survie et je l'ai trouvée. Il y a toujours de l'espoir et pendant que les gens d'en bas regardait le funambule là-haut, je retrouvais un signe d'humanité dans ce vaste monde. Et si au lieu de nous regarder le nombril et de nous complaire dans nos malheurs - je suis certainement la première à le faire, vu mon état - nous regardions dans la vie des autres si nous pouvons poursuivre notre chemin. Je suis d'accord avec les propos de Frank Mc Court, comment écrire à nouveau après un tel chef d'oeuvre ?
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Qui est ce funambule qui, le 7 août 1974, décide de partir d'une des tours jumelles pour rejoindre l'autre, en équilibre précaire sur un câble, à l'assaut des vents, des hélicoptères de police lui tournant autour - et des policiers l'attendant de chaque côté - ? Evènement historique somme toute peu banal, même à New York, qui se dessine comme le point d'orgue, et le prologue, de ce magnifique roman de Colum McCann, que je prends enfin le temps de découvrir.

Parce qu'en effet, à partir de cet instant réel, qui aura laissé les New-Yorkais pendus, et suspendus, à ce câble, le romancier nous livre l'existence, fictionnelle, mais ô combien vraisemblable, d'habitants, de gens de passage dans la Grosse Pomme, qui ont lieu à sa suite. Et, avec une maîtrise exceptionnelle, les personnages, qui n'ont en commun que cet évènement, vont finir par se trouver prisonniers de la toile tissée par le romancier qui les fait, subtilement, se rejoindre et se rencontrer.

Via cette toile narrative parfaitement maîtrisée nous est aussi racontée une partie des années 1970, et la galerie de personnages devient fresque d'une époque : exils irlandais en direction de New York en raison des tensions nord-irlandaises, conséquences de la guerre du Vietnam sur de nombreuses familles, socialement multiples, quotidien des New-yorkais dans des États-Unis ébranlés par la démission de Nixon qui se profile... L'on est plongé dans le passé et l'on se laisse glisser avec facilité pour suivre ce vaste monde qui poursuit sa course folle, envers et contre tout, même lorsqu'un funambule vient la parasiter pour quelques instants.

Pour une première lecture d'un roman de Colum McCann, c'est donc une franche réussite. Plus qu'à trouver d'autres titres pour compléter ma PAL, car je n'en resterai pas à cette première lecture.
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Lire un livre de Colum McCann est toujours un enchantement pour moi, il est à mes yeux un écrivain majeur. « Et que la vaste monde poursuive sa course folle » hante le lecteur bien après avoir lu la dernière page.

A New York, le 7 août 1974 au matin, un funambule s'élance sur une corde tendue entre les Twin Towers. Cet épisode historique hors du commun est le fil conducteur de ce roman à tiroirs.

Tandis que le funambule réalise son rêve un peu fou dans les airs, au sol, des destins se croisent, se brisent, s'ouvrent à de nouveaux chemins, comme dans un vaste jeu de mikado.

Colum MacCann s'attache à des personnages dans la foule new yorkaise que rien ne semblent prédestiner à se rencontrer et il sait nous les rendre intimes. Il restitue à merveille tout le climat d'une époque dans une ville aux multiples facettes tandis que la guerre du Vietnam arrache la vie à de jeunes soldats.

Alors qu'une femme brisée par le chagrin rencontre dans son luxueux appartement d'autres mères touchées comme elle par la mort d'un fils, une prostituée noire survit dans le Bronx avec sa fille et ses petits-enfants. Elle crie sa douleur auprès d'un prêtre irlandais qu'une foi inébranlable pousse à vivre au milieu des plus humbles. On croise aussi des artistes et la vie se déploie dans toute sa complexité, sa dureté mais aussi sa capacité à toujours emprunter des chemins inattendus.

Et que notre imagination poursuive sa course folle dans le New York des années 70 après la lecture de ce magnifique livre…
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J'ai lu et beaucoup aimé Danseur et Les saisons de la nuit.
Celui-ci peut-être un peu moins, en partie parce que j'ai l'ai trouvé un peu confus pour le lecteur.
On s'y perd dans les personnages, on ne sait jamais de qui ça parle quand commence un nouveau chapitre.
Il n'en demeure pas moins que Colum MC Cann est un grand écrivain, talentueux et empathique.
Il n'a pas son pareil pour mettre en lumière des gens humbles, en marge, à la vie dure.
Ici les prostituées en particulier.
Il y a aussi un groupe de femmes ayant perdu un enfant.
Et puis des vieux, des laissés pour compte du Bronx, un prêtre irlandais exilé......
et un funambule qui marche entre les derniers étages des Twin Towers, le lien entre toutes ces personnes au parcours chaotique.
L'écriture est belle et pleine de justesse pour mettre en scène une population qui a bien du mal à sortir de sa condition et à se relever.
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Autant le dire tout de suite, j'ai adoré.
C'est vraiment un bouquin comme je les aime, avec lequel on ne perd pas son temps.
Une écriture à hauteur d'humain.
Un réseau d'histoires qui s'enchevêtrent pour former un réseau, pour connecter des individus de façon plutôt improbable.
Pourtant le point de départ est affreux: la mort, la perte, le deuil. Comment réagissent-ils? Comment poursuivent-ils, poursuivent-elles leur route? Une proximité, une intimité se crée avec les personnages.
L'idée, je crois, est que l'on apprend de la perte. Elle n'est pas souhaitable bien sûr, mais elle est aussi une occasion, parfois manquée. Elle offre de nouvelles possibilités de liens, que l'on peut saisir si on en a la ressource.
Un message d'espoir, qui est de continuer à croire que quelque chose est possible, malgré le malheur.
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Ce livre de 2009 a permis à Column McCann d'accéder à la notoriété
L' histoire se passe à New York à deux niveaux
En haut, à 400métres au dessus du sol , en 1974, un funambule fantasque tend son fil entre les fameuses tours du Word Trade Center et entame ,avec son balancier, une périlleuse traversée sous le regard suspicieux de la police mais aussi de tous les New Yorkais qui lèvent tous la tête et se demandent quel est ce minuscule objet tout la haut .L'histoire est véridique
En bas , au ras du sol , au ras de la misère, essaient de survivre tous les paumés , les délaissés, les drogués de la ville mais aussi quelques âmes charitables et bonnes qui n'ont pas renoncé à aider ceux que la société a délaissé
J'ai trouvé cette idée de départ magnifique
Celui qui , au dessus du vide , joue sa vie de façon que beaucoup considérerait comme stupide ou inutile
Ceux d'en bas , multitudes de destins sans gloire , au sens où l'entend la bonne société américaine
Il y a beaucoup de personnages souvent attachants, dans ces bas fonds . On s'y perd un peu quelquefois mais Column McCann a le don de nous les montrer , à nous qui passons avec indifférence devant la misère du monde.
L' écriture n'est pas compliquée. On parle de gens simples avec des mots simples mais riches de sens
Même s'il est difficile de s'attacher à tous personnages, cela reste un beau livre , au succès amplement mérité

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Une lecture un peu particulière, toutes ces histoires éparpillées puis reliées par ce funambule sur son fil c'est assez original mais toujours facile de faire le lien entre tous les personnages. Malgré tout, on s'y retrouve car il y a un toujours un petit bout de phrase qui fait mention de l'événement : ce funambule sur son fil entre les deux tours à ce jour disparues. C'était le 07 août 1974 ! Alors déçue également car l'auteur ne dit presque rien de cet événement, je m'attendais à avoir plus de détails, le pourquoi du comment etc... mais c'est vraiment succincte.
J'ai bien aimé le groupe de femmes qui ont perdu leurs fils à la guerre du Vietnam, elles sont touchantes notamment Claire et Gloria. Et j'ai bien aimé aussi les deux frères irlandais.
C'est un grand puzzle dont il faut une patience pour rassembler les puzzles, représentant tout un New-York des années 70, on s'attarde sur un quartier, puis sur un autre groupe de personnes, puis une autre histoire ici et là oh regardez cet homme dans le ciel qui danse sur son fil !
Toute une réflexion au final quand on ferme le livre et qu'on revient en arrière.
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Un funambule en équilibre sur un câble tendu entre les deux tours du World Trade Center donne le ton à une dizaine de récits se déroulant à New York City en 1974. L'année de la démission du président Richard Nixon, d'une possible issue à la guerre du Vietnam, mais aussi de la violence larvée dans les rues peuplées de prostituées, de macs, de dealers et de toxicomanes. Certains quartiers de la Grosse Pomme ne sont plus sûrs et tous les personnages du roman en sont conscients ou bien le perçoivent selon la position qu'ils occupent dans la société. C'est dans l'air du temps, on sent que le rêve américain s'effrange sur les bords.
Colum McCann brosse un portrait réaliste des Etats-Unis de l'époque post hippie, sortie brutale des années du Flower Power, secouée de manifestations anti-guerre et de lassitude envers le pouvoir politique.
Ce n'est pas la première fois que je plonge dans l'oeuvre de McCann et ce ne sera certes pas la dernière. Un grand écrivain irlandais qui a compris parfaitement l'esprit américain et nous le restitue dans ce roman choral narré en finesse et criant de vérité.
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Ce que je recherche dans une lecture, ce n'est pas le côté bling-bling des personnages (sauf s'il est intéressant), mais plutôt des tranches de vie de Ceux-D'En-Bas, de Ceux-Dont-On-Ne-Doit-Pas-S'Occuper…

Parce que bien souvent, nos pays "civilisés" s'occupent plus de choses futiles ou d'aller balayer le paillasson du voisin, que des problèmes importants dont souffrent ses concitoyens.

Ce roman fait la part belle à des tranches de vie des gens d'en bas : prostituées, mères ayant perdu un (des) fils au Vietnam, pseudos artistes victimes de la poudreuse (la drogue, pas la neige), prêtre irlandais faisant ce qu'il peut pour aider son prochain,…

On pourrait croire que les différentes parties qui composent ce livre sont en fait des nouvelles, mais non.

Si au départ, tout le monde a l'air de naviguer dans ses propres eaux, on remarque, au fil de sa navigation, que tout le monde est en train de se rejoindre sur le grand fleuve de la Vie et que tout ce petit monde va interagir ensemble, avec, en toile de fond, en fil d'Ariane, ce funambule qui, en 1974, tendis un câble entre les Twin Towers et y dansa durant plus d'une heure.

J'ai adoré les passages avec le prêtre irlandais, Corrigan, rejoint à New-York par son frère Ciaran, et son implication en tant qu'Homme de Dieu pour aider les plus faibles, dont les prostituées du quartier. La plume de l'auteur m'a emporté dans les quartiers miséreux, dans les ghetto et j'ai eu du mal à redescendre sur Terre. Magnifique !

Je me suis régalée des passages avec l'entrainement du funambule, j'ai dévoré ceux avec Tizzie, la prostituée embarquée durant une descente de police et qui, du fond de sa prison, nous contera sa vie bien remplie, ses rêves, ses envies et tout ce qui a foiré à un moment donné.

J'ai été estomaquée de lire le compte-rendu de l'accident par celle qui en était responsable indirectement, j'ai dévoré sa vie d'artiste consumée par la Blanche et les fêtes à l'excès, j'ai aimé suivre son cheminement vers la rédemption. Tout comme j'ai avalé l'histoire de Gloria, jeune fille Noire durant les années 30 et cette ségrégation qui me donne toujours froid dans le dos.

En fait, là où je me suis le plus ennuyée, c'est dans la partie avec les femmes ayant perdu un enfant au Vietnam… Bizarrement, alors que le sujet aurait dû me plaire, j'ai perdu le fil de l'histoire, le plume de l'auteur ne m'a pas emporté durant ce chapitre là et j'ai complètement passé au travers au point de le sauter en entier.

Malgré ce chapitre loupé par moi, tout le reste m'a enchanté, subjugué, emporté, et une fois que je me replongeais dans les pages, je n'étais plus là pour personne tant ces vies étaient intéressantes à découvrir.

Je ne mettrai sans doute jamais les pieds aux États-Unis, mais je pourrai dire que grâce à la lecture, j'ai voyagé dans tout le pays et rencontré bien de ses habitants, et pas uniquement les gens d'En-Haut, mais plus souvent ceux d'En-Bas, ceux qui sont les plus intéressants à lire.

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Un fil tendu entre deux tours, qui s'effondreront vingt sept ans plus tard, un funambule en équilibre sur ce fil, au dessus de la foule new-yorkaise qui n'en croit pas ses yeux de tant d'audace. Une ronde de personnages qui rappelle de loin celle de Schnitzler, où les rues des quartiers de New-York, ceux mal famés du Lower East Side comme les beaux quartiers de Park Avenue, auraient remplacés les salons viennois. Quelques personnages formidables, en rupture d'équilibre. Parfois tombent ou bien échappent de peu à la chute grâce à une main, une épaule secourable. Un livre qui sera pour moi un grand coup de coeur de cette année 2020, cette année étrange où, par la faute d'un organisme microscopique, capable de réveiller les instincts les plus vils, les croyances les plus insensées mais aussi les gestes de dévouement et de solidarité les plus exemplaires, le monde a vacillé.
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