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3,98

sur 820 notes
Le roman s'ouvre sur un arrêt sur image : Manhattan, le 7 aout 1974. Un funambule a tendu un câble d'acier entre les Twin Towers tout juste sorties de terre, et au-dessus du cent-dixième étage il danse sur son fil, saute à cloche-pied, suspendu dans le vide…

À partir de cet exploit insolite et fabuleux, à cet instant où les regards des badauds convergent vers ce point minuscule et où temps se fige, l'auteur plonge son lecteur dans le New York des années 70 et nous raconte l'histoire de plusieurs âmes esseulées qui se croisent au cours de cette journée.

La guerre du Viêt-Nam touche à sa fin, mais des mères pleurent leurs fils qui ne rentreront pas. Dans la rue, des prostituées et autres marginaux subsistent comme ils le peuvent.

Avancer un pas après l'autre, tomber, se redresser, chacun dans le silence de sa solitude, au milieu des bruits de la ville et de la vie.
Mais à l'instar du fil tendu dans le ciel, des fils d'humanité se tendent entre ces êtres cabossés qui tentent de s'accrocher.

Une histoire âpre et bouleversante. Un roman puzzle magistral et envoûtant, qui nous fait pénétrer au coeur la vie de ces personnages, en apparence si différents, et pourtant marchant sur le même fil, s'efforçant de ne pas trébucher ni se laisser emporter par la folle cruauté du monde.
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Un homme s'apprête à accomplir un exploit : traverser sur une corde raide l'espace qui sépare les deux tours du World Trade Center du haut de leurs 110 étages. En bas, dans la rue, dans des immeubles, à la radio, à la télé, chacun entend parler de l'évènement, le vit, l'interprète à sa façon. La vie de personnages qui y assistent de près ou de loin se croisent et s'entrecroisent, se font et se défont...

Sur fond de guerre du Vietnam meurtrière et décriée, sur fond de prouesse humaine captivante dans le décor de New York, Colum McCann s'attache à mêler le destin de personnages venus de tous horizons et que la vie s'amuse à réunir, pour le meilleur mais plus souvent pour le pire. le récit est décomposé, possède une construction propre qui a du charme et beaucoup d'intérêt. L'écriture est belle, et il faut reconnaître à l'auteur la capacité de l'adapter en fonction du narrateur, sans trop tomber dans des stéréotypes. Toutefois, les parties sont assez inégales, certainement en intérêt, sans doute un peu en qualité. Je pense notamment à toute la partie chez Claire, la bourgeoise qui appréhende la venue de ses copines dans son quartier huppé.
Le récit met du temps à s'installer, tout comme la dynamique, et la narration traine fortement en longueur. Si le destin croisé de tous les personnages prend tout son sens et intérêt à la fin, il n'en reste pas moins que ça reste un roman assez long, qui parle des pensées des gens et revient longuement sur leur vie. Pas forcément mon truc. Mais c'est un roman ambitieux, bien écrit, avec quelques moments vraiment appréciables.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Livre où se croisent différents destins et où le lecteur découvre à la fois la misère du Bronx, le sort des mères recluses dans leur chagrin suite à la disparition de leur fils pendant la guerre du Vietnam, le destin réservé aux émigrés...tout cela autour d'un fait divers : un funambule ayant décider de marcher sur un fil à travers les deux plus hautes tours de New-York. On y rencontre des personnages attachants, notamment un pasteur irlandais (récemment disparu) qui vit dans le Bronx et qui s'est fait le protecteur des prostiruées de son quartier. Livre absolument passionnant que je conseille fortement à tous et à toutes.
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Après « Danseur » qui évoquait le parcours de Rudolf Noureev depuis Irkoutsk et sa Sibérie natale, Colum McCann situe ici son roman dans le New York des années 70.
Entre les twins towers, Philippe Petit, dont la renommée n'est plus à faire, a tendu un câble d'acier. Tout au long du livre, chacun, redoutant la chute, suit et commente, en filigrane, le cheminement du funambule.
Parcours périlleux, exploit inutile, inconsciente folie ou au contraire extraordinaire maîtrise de soi qui conduisent un homme à défier l'espace, le temps et les éléments… ne faut-il pas voir, dans l'éphémère tentative de surmonter la peur du vide, de se lancer des défis, de repousser ses limites et vaincre l'univers multidimensionnel, une allégorie de l'existence ?
Cette fois encore, je suis émerveillée par cette extraordinaire faculté (facilité) qu'a l'auteur de se glisser dans la peau de ses personnages, faisant siens leurs gestes et leurs pensées, leur passé, leur langage et leurs émotions.
Avec une compassion et une bienveillance qui forcent l'admiration.
Car sinon quelle empathie pourrait-on ressentir à écouter se raconter Tillie, une prostituée du Bronx ou Claire et Solomon, bourgeois de l'Upper East Side, Gloria, une Afro américaine du Missouri ou Lara, junkie bohème repentie torturée par une faute inavouée, ou bien encore Ciaran et Corrigan, frères irlandais à jamais liés par un amour inconditionnel et une complicité sans faille...
A travers le chemin de ces êtres meurtris qui se croisent et interfèrent sur la destinée les uns des autres, l'auteur nous délivre un message universel d'amour et de tolérance.
Vivre est le premier danger auquel est confronté n'importe quel être humain, à la fois soumis à la loi du hasard ou victime de ses choix. Chacun est à la merci d'une chute qui peut lui être fatale et on sait bien que, quelle que soit notre fin programmée, le monde n' en continuera pas moins sa course folle.
Mais lorsqu'une main secourable et une oreille attentive, qui sont le meilleur de la nature humaine, viennent adoucir les durs moments de l'existence, on se dit que cette course n'a pas été vaine.
Les tours jumelles ont disparu, rien n'est oublié, mais la vie continue, envers et malgré tout. Et dans le ciel le souvenir d'un homme qui trace sa voie en dépit du brouillard.
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Un énorme coup de coeur ! Une lecture qui m'a subjuguée : dense, poétique, pesante, glauque par moments. de la grandeur dans la banalité, de la hauteur dans ce que l'humanité a de plus vil.
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7 aout 1974, New York entre les Twin Towers, un funambule s'élance. Un évènement extraordinaire dont de nombreuses personnes vont être spectateurs. Parmi celles ci : un curé des rues, des prostitués, des mères ayant perdues leurs enfants pendant la guerre du Vietnam, tout un ensemble de personnages dont Colum McCann va nous faire partager un bref moment de leurs existences.



Roman aux allures de recueil de nouvelles car au départ l'auteur semble ne prendre que le prétexte du funambule traversant sur son fil pour nous raconter les destins souvent cruels et même tragiques de personnages vivants a New-York.

Mais peu a peu, l'auteur nous dévoile sa trame et nous fait découvrir que toutes ces "nouvelles" sont en faite ingénieusement imbriquées pour former un superbe roman sur l'humain, sa fragilité et sa lutte au quotidien. Un puzzle de destins aussi divers que celui d'un curé aidant les prostitués, qu'une mère recherchant le réconfort d'autres mères ayant perdues leurs fils au Vietnam que d'un couple d'artiste cherchant a échapper a l'emprise de la drogue et de l'alcool. Des vies hétérogènes qui, pourtant au bout du compte, forment une même existence qui verra leurs destins se rejoindre.

Une qualité d'écriture parfaite qui donne le ton a ce récit où l'humain est le sujet principal. Un récit touchant porté par la plume pleine de poésie et de lyrisme de l'auteur qui sublime ces existences.

Un roman profond et touchant sans effet de style inutile. Une très belle réussite. Ma note 8.5/10.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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" Et que le vaste monde poursuive sa course folle" titre emprunté au poème Loksley Hall d'Alfred Lord Tenyson " Et que le vaste monde poursuive sa course folle vers d'infinis changements. le fil conducteur est l'histoire vraie du funambule Philippe Petit qui a marché entre les tours du World Trade Center le 7 aout 1974. Fil conducteur qui nous amène dans le New York des années 70 du "Last exit to Brooklyn" de Selby celles de la drogue et de la prostitution, de la guerre du Vietnam, jusqu'à l'effondrement des tours. Une multitude d'histoires et de personnages vont s'entrecroiser et se croiser pour se rejoindre et ....poursuivre leurs courses folles. Il y a beaucoup d'humanité dans ce livre là !
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Le 7 août 1974, l'ėquilibriste et funambuliste:Philippe Petit,passa d'une Twin Tower à l'autre ,à 412 mètres apparaît "cette miniature noire dans un ciel orageux".
Autour de cette image, le romancier Colum Mc Cann, va faire surgir une galerie de personnages plus ou moins abîmés par la vie.C'est un roman choral à plusieurs voix qui s'amplifient et se chevauchent au fur et à mesure pour n'en former plus qu'une à la fin.
J'étais complètement immergée dans le Bronx au côtés de ces prostituées noires et dans le quartier chic de Manhattan, au côté de Claire qui ,ayant perdu son fils au Vietnam,
a formė un groupe d 'amies ayant pour point commun ,la perte d'un fils au Vietnam.
Un superbe ,formidable et sublime roman qu'on a du mal à refermer une fois ouvert.A recommander🌟🌟🌟🌟
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A plus de quatre cents mètres du sol, le 7 août 1974, Philippe Petit tend un câble entre les deux tours jumelles du World Trade Center et affronte le vide, tel un ange survolant New York. Pendant ce temps, dans les ténèbres du Bronx, un prêtre irlandais - Corrigan - se sacrifie pour que les marginaux échappent à leur enfer et pour que deux prostituées - Tillie et sa fille Jazzlyn - soient libérées de la prison où elles ont échoué. Entre la spectaculaire performance de Philippe Petit et le combat héroïque de Corrigan, le funambule Colum McCann va tisser un fil subtil, pour signer un roman magistral où la grâce et la douleur, le mal de vivre et la rédemption se mêlent dans la même musique tandis que défilent des personnages souvent meurtris, blessés, déboussolés. Ils n'en finissent pas de tomber mais ils luttent, s'accrochent, et parviennent à se relever en marchant vers la lumière, comme le Christ chargé de sa croix dont Corrigan est le messager. Sorti du ventre grouillant du New York des déshérités - de même que Les saisons de la nuit, traduites chez Belfond en 1998 -, Et que le vaste monde poursuive sa course folle est tout à la fois une chronique sociale, un portrait de l'Amérique au lendemain de la guerre du Vietnam, une méditation sur notre fragilité et une mise en scène de nos vertiges, dans un monde construit sur des abîmes. Jamais l'auteur de Danseur n'a été aussi poignant que dans ce livre-là, aussi fraternel, aussi virtuose dans l'art de raconter des histoires. On les découvre le coeur battant, en compagnie d'un écrivain qui pratique la littérature comme une quête spirituelle.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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Mes dix mots inspirés par cette lecture :
- Funambules
- Fils de vie
- Dignités
- Vertiges
- Libertés
- Destins
- New-York
- Disparitions
- Générations
- Tendresse (immense)
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