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4,06

sur 6668 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais vu le film « La route » il y a quelques années et je n'avais pas été tant convaincu. Je l'avais bien aimé, mais il ne m'en restait pas grand-chose.
Puis au détour d'autres lectures, le livre de Cormac McCarthy, à partir duquel le film est basé, m'a fait de l'oeil. Je sentais l'envie de céder aux sons des critiques dithyrambiques que je lisais autour de ce livre.
Bien m'a pris de suivre ces conseils. Car « La Route » restera gravé dans ma mémoire, dans mon coeur et dans mon âme comme un livre essentiel, incontournable. Un livre qui m'a mis KO plusieurs fois et qui m'a laissé choir en pleurs lors de ses dernières pages.
D'abord, il y a cette structure du livre sans chapitres, avec une succession de paragraphes, qui nous déstabilise quelque peu. le style est épuré, direct, descriptif, répétitif.
Instantanément, j'entre dans l'atmosphère de cette histoire.
Je me sens pris par l'ambiance irrespirable de ce monde postapocalyptique.
Cela devient de suite suffocant, dense, sans espoir apparent alors que tout en moi cherche à avancer avec les personnages pour trouver cet espoir, cette espérance dans un futur possible. Mais non, je vais finir par abandonner, tout est trop sombre, le soleil ne reviendra jamais.
Pourtant, quelque chose me maintient en vie, au fil des pages, quelque chose de puissant, de larvé, d'essence de vie qui s'exprime dans le cheminement de ces 2 personnages, l'homme et l'enfant.
Ils marchent, plutôt ils errent, dans un monde de cendre, froid, sans âmes qui vivent, ou si peu. La terre a connu l'enfer du feu, de la destruction massive, et nous sommes là, spectateurs de l'horreur d'une planète sans vie, où les quelques survivants, affamés semblent prêts à tout pour survivre. L'abomination semble alors avoir aussi pénétré de façon irrévocable le coeur et les actes des quelques rescapés de cette apocalypse.
Seul l'homme et l'enfant semblent encore maintenir debout la notion d'humain, d'humanité. Mais jusqu'à quand ?
Le père et le fils avancent vers le sud dans l'espoir de fuir le froid, à l'affût des dangers que représentent les autres et à l'affût de nourriture, de couverture, d'habit, d'outils.
Leur conversation est basique, sans fioriture, rare et à chaque fois impactante. Chaque mot de l'un ou de l'autre est un moment de répit, un moment de respiration, d'attente et de contact avec l'humain.
L'enfant toujours inquiet, franc, a besoin d'espoir, espoir de rencontre, espoir d'aider, espoir qu'il existe encore des gentils.
L'homme dans son coeur de père s'accroche à son fils pour le protéger, le nourrir. Il est plus cynique, plus désespéré. Il s'accroche à son rôle, celui qui dit que tout va bien aller. Il tient à cette histoire qu'ils sont les porteurs du feu. Y croit-il encore vraiment à cette histoire de porteurs de feu ? L'enfant oui, lui il veut y croire.
Le père est finalement plus confus, il a trop perdu. Son feu, c'est son fils, il ne lâchera rien, il assurera jusqu'au bout, jusqu'au moment où il ne pourra plus et que finalement à son dernier souffle, il pourra encore.
Qui de l'homme ou de l'enfant tient l'autre en vie ? C'est une fusion, c'est une réciproque.
Bref, ce livre immense est d'une intensité à la limite du supportable. Il nous questionne sur la vie, la mort inéluctable, sur l'absurde, sur le sens. Il y a-t-il un sens à la vie ? Sinon à quoi tout cela sert-il finalement. Quand tout semble sans issue, quelle est cette flamme, cette lueur, ce faible scintillement qui reste là, incarnée dans ces 2 personnages. Inexprimable chez l'homme. Pur chez l'enfant.
Ce livre, malgré les apparences est une ode à la vie, plutôt à la bonté qui anime la vie. Il nous rappelle que nous sommes tous porteurs de feu et c'est ce qui compte, c'est ce qui donne sens. L'apocalypse semble être la dernière tentative de nous éveiller à ça, sans rêverie illusoire.
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Le fond : dans un monde apocalyptique, un homme et son petit garçon tentent de survivre au milieu des paysages calcinés et de la violence omniprésente. L'homme et son petit (et leur caddie qui contient toute leur vie) prennent la route du sud, croyant en un destin meilleur.
La forme : une écriture et des dialogues dépouillés.
Pour conclure : un magnifique roman noir sur la transmission des valeurs dans un monde qui n'en a plus.
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La Route est le genre de roman dont on ne sort pas indemne, le genre qui nous laisse hagard une fois la dernière phrase lue. Ce chef d'oeuvre de McCarthy est le récit cru de la survie d'un père et de son fils dans un monde ravagé par les flammes, où rien ne subsiste, sinon des cendres et des cadavres. Continuer d'avancer sur cette route désolée, inlassablement, est leur seul espoir de rester en vie.
Un récit véritablement bouleversant, sublimé par la nouvelle édition collector, magnifiquement illustrée par Manu Larcenet, à l'occasion de la sortie de sa BD grandiose, inspirée du roman.
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Quel livre exceptionnel.
Oui, j'enfonce une porte ouverte, il suffit de regarder le nombre de notes et critiques positives pour s'en convaincre, mais j'ai rarement été aussi happé par une lecture.
Cormac Mcarthy fait passer tant d'émotions malgré un style âpre et dépouillé, et il arrive à nous montrer qu'il est possible de, et qu'il faut toujours tenter de conserver notre humanité quand bien même tout ne serait que désespoir autour de nous.
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Magnifique roman d'anticipation, poignant, où on suit la longue lutte de survie d'un père et son fils dans un monde détruit.
Très belle écriture qui transmet parfaitement tous les ressentis que traversent les deux personnages, tous les moments de tension, d'horreur, de langueur et de tendresse.
Un plus aussi pour cette belle édition illustrée.
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Voilà, j'a enfin lu ce monument de la littérature, prix Pulitzer 2007, adapté au cinéma et tout récemment en bande dessinée.

Un récit d'une puissance incroyable, à la fois angoissant et émouvant. Dans ce monde dévasté, la relation entre ce père et son fils, jetés sur la route, est d'une force inouïe. On tremble devant les dangers terrifiants qui les guettent, devant les difficultés rencontrées pour trouver ne serait-ce qu'un peu de nourriture pour survivre.

Le récit s'effectue selon un style sec et dépouillé, les paragraphes sont brefs, les dialogues réduits au strict minimum.

Cette histoire, que j'ai lu avec la chanson "Plus rien" des Cowboys fringants qui me résonnait dans la tête, est loin d'être terne malgré l'absence totale de couleur et de chaleur.

"La route" est un roman profondément marquant, une lecture éprouvante, mais tellement indispensable.


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Enorme ! Quasi biblique. Mais si la Bible est littérairement chiante, ici c'est plutôt un intense cinquième Evangile post-moderne. Ou une postface de l'Apocalyspe... selon Saint-Christophe, patron des voyageurs, qui sauva l'Enfant qui (peut-être) sauvera le Monde.
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« 𝐔𝐧 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐣𝐞 𝐩𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐢𝐬, 𝐥𝐞 𝐧𝐨𝐢𝐫 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐚𝐡𝐢 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐬, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐬𝐭𝐞𝐬, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬.
𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞𝐭 𝐞𝐱𝐭𝐫𝐞̂𝐦𝐞 𝐣'𝐚𝐢 𝐯𝐮 𝐞𝐧 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐧𝐨𝐢𝐫. » 𝐏𝐢𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐒𝐨𝐮𝐥𝐚𝐠𝐞𝐬
Certaines lectures ne sont pas que des lectures.
Certaines lectures ne sont pas que des distractions.
Ce ne sont pas que des voyages, de belles phrases, ou des aventures imaginaires.
Des instants de poésie ou de rêverie, des fenêtres ouvertes sur des mondes inventés ou non pour créer le plaisir et/ou le frisson, ou encore pour nous éclairer sur notre condition humaine, misérable et magnifique.
Nous sommes de grands enfants, toujours friands de contes avec des loups, des ogres ou de vilaines sorcières. Les méchants loups, les horribles monstres, et les affreuses sorcières se sont transformés en criminels, en individus abjects, inhumains, mais c'est pour de faux, et du coup, cela reste acceptable, pas vivable, mais lisible, et donc acceptable.
Alors, lorsqu'on referme le livre, même si le malaise persiste, il ne dure jamais bien longtemps. de toute façon, L'Histoire d'hier ou d'aujourd'hui et les faits divers se chargent de l'horreur, on vit avec, même si c'est de loin... L'humain est habile pour créer de la distance.
Certaines autres lectures en revanche sont de véritables expériences de vie.
De ces expériences qui vous laissent le souffle court, le mental hagard, l'imagination exsangue et le coeur décroché.
Ces lectures-ci sont rares.
D'une intensité rare.
Et heureusement peut-être. Car le risque de se dissoudre dans les mots serait grand.
La route de Cormac MCCarthy m'a laissée totalement pétrifiée.
Jamais rien lu de tel.
Je ne saurais dire si je peux recommander ce livre. C'est un chemin de douleur.
Mais je ne regrette pas cette traversée.
Lue d'une traite comme si ma propre vie en dépendait. le coeur accroché à un fil ténu.
Cormac McCarthy plante un décor apocalyptique, fait de cendre, de cendre, et… de cendre. Aucune autre couleur que le gris et la mort.
La survie est le possible espoir. La peur, un autre espoir possible. Tant qu'il y a de la peur…
Alors on s'accroche à l'amour inconditionnel du père pour le fils et à la confiance absolue de l'enfant envers le père.
Le style de l'auteur, ses choix de structure et de narration, la construction des dialogues, tout est mis au service de l'histoire qu'il nous raconte. Et provoque un effet d'immersion totale.
Dans ce monde de désolation, entièrement calciné et dévasté, déshumanisé et insoutenable, seul l'enfant semble avoir le pouvoir de rallumer le feu, ou de faire en sorte, malgré lui, que la flamme ne s'éteigne...
On en conclut alors que le salut de l'homme ne serait pas la femme, mais l'enfant...
Et que prendre soin de son enfant, intérieur ou pas, serait la seule façon de prendre soin de la Vie.
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● L'auteur, le livre (288 pages, 2024, 2007 en VO) :
Pourquoi revenir sur ce monument littéraire sur lequel tout a été dit (et son contraire sans doute) ?
Parce que les éditions Points (avec l'arrivée de Thomas Ragon transfuge de chez Dargaud) ont eu la bonne idée de profiter de la BD de Manu Larcenet pour ressortir le texte intégral de Cormac McCarthy illustré de quelques planches de Larcenet, un collector.
L'occasion de lire ou relire ce monument littéraire qu'est devenu : La route.
● On aime :
❤️ Un récit d'une noirceur sans fond faite de désespoir et de solitude.
Il n'y a plus de noms, même plus de mots, il n'y a que l'homme et le petit, une solitude insondable, plus personne à qui parler, même les dialogues entre l'homme et le petit sont rapportés au style indirect.
Après plusieurs années d'errance, ce n'est même plus la fin du monde : le monde est terminé.
La question n'est plus de survivre, comment survivre.
Non, la question est désormais : faut-il vraiment survivre ? Pour quoi survivre ?
Je crois bien que c'est le premier bouquin où je suis tenté, je veux dire vraiment tenté, d'aller jeter un oeil sur les dernières pages pour voir si une lueur d'espoir pouvait s'y cacher ....
❤️ le génie de McCarthy c'est d'avoir écrit son bouquin avec une seule image, celle de cet homme et son petit sur la route avec leur caddie, une image qu'il nous repasse sans cesse, encore et encore, pendant ces presque 300 pages.
Mais quelle image puissante ! Une image qui vaut un Pulitzer, une image si pleine de sens désespéré, si lourde de terribles sous-entendus, qu'elle imprègne durablement le lecteur et même tout le monde littéraire.
Il y a du Moby Dick dans cette image.
❤️ Comme les temps qui y sont décrits, ce roman a quelque chose de définitif, qui condamne tous les récits passés et à venir de survivalisme et qui surtout condamne définitivement notre soi-disant humanité.
● L'intrigue :
La fin du monde a eu lieu. On ne sait pas comment, mais cela commence même déjà à dater, d'une bonne dizaine d'années. Quelques survivants, quelques moribonds, errent sur les routes, comme cet homme et son enfant.
Ils vont vers le sud, cherchant à éviter quelques pauvres hordes à la Mad Max.
[...] Ils attendaient, assis sur le remblai. Rien ne bougeait. II passa le revolver au petit.
Prends-le toi, Papa, dit le petit.
Non. Ce n'est pas ce qui était convenu. Prends-le toi.
II prit le revolver et le garda sur ses genoux et l'homme descendit.

Ah cette terrible scène du revolver avec l'enfant, maintes fois répétée ...
Pour celles et ceux qui aiment les survivants.
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Incroyable. Si je fais le pitch du livre, c'est incroyablement monotone. Ce livre est totalement hypnotisant. Il ne raconte presque rien mais on y trouve pourtant du suspense. Une attente plutôt, de ce qu'il va se passer et une attente assez oppressante.
On peut résumer ce livre en disant qu'il s'agit de suivre un homme et son fils sur la route. Mais en disant cela, on n'a rien dit du tout pour autant. le récit peut paraître monotone mais il véhicule beaucoup de sentiments et d'émotion au au lieu d'être dites ou racontées sont suggérées ou mises en scène. Terriblement plus efficace. Nous sommes dans un monde post-apocalyptique, aucune explication du contexte, ce n'est pas le sujet. On apprend la solitude, la peur, les questions sans réponse, l'attachement, la réflexion sur le statut d'humain, sur l'humanité qui devrait habiter tout être humain.
Vous reprendrez bien un peu d'empathie. Un livre à lire, un classique à connaître.

Pour une fois, je me laisserai peut-être tenter par la mise en image de ce livre à l'occasion de sa sortie en bande dessinée.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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