Psychédélique : qui évoque un état hallucinatoire provoqué par l'absorption de substances hallucinogène.
Spider-Man s'ennuie ferme accroché à la façade d'un immeuble quand il est soudain attaqué par Vulture (Adrian Toomes) qui veut se venger de la dernière fois où il l'a envoyé en prison. Leur combat se poursuit dans un appartement dans lequel Toomes s'empare d'une bombe insecticide dont il asperge Spider-Man. Ce dernier éprouve un fort malaise et choit par la fenêtre. Dans sa chute il percute une autre fenêtre et finit par s'évanouir dans la baignoire de la demeure de Stephen Strange. Un être étrange avec des caractéristiques d'arachnide s'empare de son corps astral pour l'offrir en repas à son maître. Concomitamment, Doctor Strange a déniché un exemplaire rare du journal intime d'Albion Crawley. Ce livre est piégé et il libère une entité étrange. Doctor Strange doit se rendre dans les régions inter-dimensionnelles à la poursuite de l'âme de Spider-Man et du démon libéré. le voyage sera des plus étranges (et c'est un euphémisme).
Ce tome se termine sur la réédition de la première rencontre entre Spider-Man et Doctor Strange parue dans un numéro annuel de 1965, écrit et dessiné par
Steve Ditko, avec des dialogues de
Stan Lee. Un mystérieux occultiste a envouté 2 gros bras et il les envoie cambrioler la demeure de Stephen Strange pour récupérer la deuxième moitié du sceptre de Watoomb. Spider-Man s'interpose alors qu'ils fuient les lieux du cambriolage et il se fait estourbir de belle manière. Chacun de leur coté, les 2 héros vont tenter d'affronter l'occultiste ainsi armé de cet objet de pouvoir. C'est du pur Steve Ditkio avec toute l'inventivité visuelle des premiers épisodes Doctor Strange (Marvel Masterworks : Doctor Strange 1), un régal pour les yeux. Par contre, le scénario manque un peu de surprises.
Brendan McCarthy est le scénariste, dessinateur, encreur et metteur en couleurs (avec Steve Cook pour cette dernière tâche) de cette minisérie en 3 épisodes. C'est un créateur rare dans le monde des comics : il a débuté en travaillant pour 2000AD, puis il a collaboré avec
Peter Milligan ("Rogan Gosh" et "Skin") et sur Judge Dredd. Il s'est fixé comme objectif avec cette histoire de rendre hommage à la vision artistique très personnelle de Ditko, en la faisant bénéficier des techniques de colorisation les plus modernes. Coté scénario, le lecteur est amené à voyager avec les 2 héros dans des paysages délirants où ils rencontrent de rares protagonistes tout aussi délirants. Coté graphique, c'est la fête !
Si vous avez déjà lu les premiers épisodes de Doctor Strange, vous savez que Ditko avait su créer un langage visuel particulier traduisant à merveille les voyages inter-dimensionnels propres à ce personnage. Nombreux sont ceux qui s'en sont inspirés, peu sont arrivés à l'égaler et aucun n'a su le surpasser.
Brendan McCarthy appartient à la catégorie de ceux qui égalent le maître. Il reprend les pauses chères à Ditko avec les membres faisant des angles improbables. Il ne perd pas de temps à installer l'intrigue et Spider-Man passe la majeure partie de son temps dans des dimensions magiques déconcertantes. le premier élément qui ressort est le kaléidoscope de couleurs vives. Ensuite le lecteur constate que ces scènes si colorées sont contrastées par des scènes plus sombres qui évitent la fatigue oculaire. le style graphique choisi par McCarthy attirera plus les adultes que les enfants. Il donne l'impression d'avoir mélangé des comics Marvel des années 1960 avec des partis pris underground. Ce qui fait tout l'attrait de cette histoire, ce sont les risques graphiques très psychédéliques et à l'opposé des codes représentatifs habituels pour des comics de superhéros. Je citerais un ou deux exemples parmi tant d'autres (et surtout pour ne pas vous gâcher le plaisir de la surprise) : Doctor Strange passe d'une dimension à l'autre à bord d'une barque de fête foraine en forme de cygne futuriste, 2 voyageurs des dimensions ont l'un une tête de chien et l'autre une tête de phoque.
Si vous êtes prêt à vous laisser embarquer dans une histoire linéaire servant de support à un délire visuel très riche et très
Steve Ditko, ce tome vous emmènera dans des espaces inexplorés avec une bonne humeur communicative.