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3,53

sur 124 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Someone », c'est une vie de femme. Brooklyn, le quartier irlandais, des années 30 à sa grande vieillesse, elle nous raconte, par anecdotes, par petits moments tout simples, sans chronologie, et surtout sans exhaustivité, toutes ces petites et grandes choses qui font une vie. Marie est une personne effacée, qui a reçu une éducation attentive et qui observe plus qu'elle ne participe, sans toujours comprendre ce qu'elle voit. Elle passe beaucoup de temps à évoquer (et faire revivre, avec succès) son enfance, l'environnement qui a déterminé sa façon d'être au monde, puis mentionne beaucoup plus brièvement quelques passages plus tardifs, mais qui, lestés de tout leur contexte, sont reçus très fortement par le lecteur. La plume d'Alice McDermott est d'une élégante précision, elle nous embarque à ses côtés, on se sent gagné peu à peu par une affection très solide. Aucune affectation, pas de grands effets de bras mais un roman puissamment évocateur et d'une tendresse infinie. Mention spéciale à ce merveilleux Mr Fagin grand fan de Dickens (et un tout petit peu rancunier ;o))
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Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :

Comment dit-on…. Ah, oui ! Une pointure. En France nous dirions « une pointure ». Et bien, Alice McDermott en est une !

Je l'avoue avant de faire partie de l'équipe du « Léa Touch Book » je n'aurais peut-être pas lu ce genre de livre mais maintenant que je suis en mode « open yours eyes » c'est à chaque fois un réel bonheur de découvrir cette famille d'auteur.

Une ambiance qui vous prend dès les premières lignes, vous devenez un témoin privilégié du parcours des « caracters » du roman, installé dans l'action vous vous demandez : « Et si cela avait été ma vie ? »

Brooklyn 1930, une famille irlandaise de quatre personnes, un père qui boit trop, une mère qui a la rudesse des femmes qui tiennent le foyer, Gabe son frère ainé qui est destiné à la prêtrise et elle, Marie, la petite chérie de son papa.

Elle a sept ans, souvent assise sur les marches devant son immeuble et toutes les personnes qui passent lui disent « Bonjour ». Elle est très tôt le témoin de la vie de son quartier.

Les décès, les mariages, Lucy qui lui fait peur, la grossesse de Mme Hanson, ses amies qu'elle retrouve dans la rue, Bill l'aveugle sur sa chaise qui est devenu le juge de paix lors des jeux des enfants, Gerty sa meilleurs amie, la famille Chebab, Walter Hartnett son premier amour, M. Fagin le directeur des pompes funèbres…

Et puis sa famille, son père qu'elle aime et qui se détruit par la boisson. Sa mère qui essaye de lui apprendre à être une femme d'intérieur, Gabe qui tous soirs lors du diner fait partager ses lectures. Son enfance puis son adolescence, son parcours adulte, sa vie…

Alice McDermott, dans son roman, a trouvé les mots justes, au bon endroit, au bon moment, un « chouette » récit qu'il serait dommage que vous loupiez. C'est la vie… le témoignage d'un passage, les gens rient, pleurent, vivent et meurent et puis d'autres arrivent.
La description des personnages qui gravitent autour de Marie est à chaque fois d'une justesse, d'une délicatesse qui m'a laissé sans voix. Une très belle écriture, touchante, un réel bonheur pour le lecteur.

Avant je trouvais que de relater la vie quotidienne des personnages dans un livre était « gnangnan », maintenant je trouve cela apaisant et enrichissant de découvrir d'autres « Nous » sur la route. C'est grâce à des auteurs comme Alice McDermott que j'ai découvert cette belle littérature.

Quelques personnages :

Marie « J'avais demandé et j'avais reçu… » ; Sa vision de la femme à la maison « En tout cas, moi, je n'ai pas envie d'apprendre… Une fois qu'on sait le faire, les gens s'attendent à ce qu'on le fasse »
M. Fagin « Pour un homme il est parfois plus douloureux de contempler ce qui aurait pu être, que de vivre avec ce qui est »
Gabe « Je serai toujours suspect, j'en ai peur » ; « Tout se résout en marchant »
Tom « Qui peut connaitre le coeur des hommes ? »
Mme Meany, la mère de Lucy « A ces horribles scènes qui croupissaient comme la fange dans l'esprit dérangé de sa pauvre fille, Mme Meany apposait son magnifique Amour. L'Amour maternelle »
Les récits « … des voyages que l'on ne pouvait partager, ni même suffisamment décrire »

Ce livre fait partie de la rentrée littéraire 2015, à la vue de ce que nous recevons et de ce que nous avons déjà lu, les chroniques sortiront en temps et en heure, elle est riche et ce roman d'Alice McDermott en est une pièce maitresse.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Alice McDermott ne fait pas un roman avec "quasi rien" mais avec les petits riens d'une vie elle nous offre un roman, d'une plume ciselée et attentive, avec les mots comme des touches de couleurs sur un tableau impressionniste.

C'est cela son art et elle y excelle.
Brooklin 1930, Mary se souvient quand petite fille de 7 ans elle était fascinée par ses voisins qui dénotaient des autres de ce quartier d'immigrés irlandais, en effet les Chehab couple mixte, père Syrien, mère Irlandaise et leur fille Pegeen, surnommée affectueusement Amadan (idiote) par sa mère car elle est très étourdie. Peggen a environ 17 ans et elle travaille à Manhattan, qu'elle déteste.
Le soir Mary guette le retour de son père, et souvent elle l'accompagne au pub. Elle aide sa mère aux taches ménagères pendant que son frère étudie pour devenir prêtre.
Mary est une petite fille au visage ingrat mangé par des lunettes aux verres très épais et elle trouve les autres filles de son âge plus séduisante. de plus elle se plie difficilement à l'apprentissage des tâches ménagères, elle rêve d'autre chose.
La narration n'a rien de linéaire ni de chronologique et c'est en cela que la vie de Brooklyn nous parvient, ses drames : la mort à tout âge, l'alcoolisme mais aussi les voix des enfants qui jouent, des ados qui discutent, des adultes qui partagent et se soutiennent, les espoirs déçus, les réussites...
Tous ces riens qui font une vie, souvent impalpables mais tellement vivaces.
Le quartier se dégrade mais ses habitants, dont la mère de Mary n'envisagent pas de quitter l'endroit où ils ont élévé leurs enfants.
Oui Mary est une personne ordinaire, que certains choisissent par défaut car c'est "une chic fille" puis ils vont ailleurs. Alors il lui faut du courage au quotidien pour exister, tracer son sillon dans la vie.
Et la vie de Mary va prendre un chemin très particulier sur le plan professionnel. Ainsi elle va développer les qualités qui sommeillaient en elle, d'écoute, d'attention de juste bienveillance, ces petits riens qui sont beaucoup.

En refermant le livre on revoit la définition du dictionnaire du mot détail :" Petit élément constitutif d'un ensemble, et qui peut être jugé comme secondaire : Ne pas négliger les détails "; c'est ce que fait l'auteur elle ne néglige aucun détail.

Et lorsqu'on a eu en mains, lors du décès d'un proche, ce qui reste de sa vie, souvent cela tient dans une boîte de chaussures, il faut avoir concience que ce n'est pas RIEN.

Quel magnifique regard Alice McDermott !
"Je frissonnai et j'attendis, petite Marie. Seule survivante, aujourd'hui, de cette scène de rue. J'attendais de voir apparaître mon père, arrivant du métro en manteau et chapeau, mon père qui, de tous ces fantômes, m'était le plus cher."

Chez Alice McDermott, les lieux ont la lumière du "clair-obscur" qui met en relief et les personnages sont éclairés par la lumière impressioniste qui contraste, assortit et enchante.
C'est subtilement dosé et c'est la qualité de l'auteur de cette plume chatoyante et intelligente.
Un roman subtil qui dit le quotidien dans son ordinarité, sans pathos, juste un regard pudique et bienveillant qui fait émerger une héroïne.
@Chantal Lafon de Litteratum Amor 14 septembre2016
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Nous suivons la vie de Marie, d'abord petite fille dans les années 1930 à Brooklyn, fille de parents irlandais, dont le frère se sent une vocation de prêtre. Puis jeune fille, trouvant un emploi dans une entreprise de pompes funèbres de son quartier. Mariée, mère de famille. Vie minuscule, sans rien de particulier, comme il en existe des millions. Mais en même temps unique et différente de toutes les autres.

J'ai été complètement émerveillée par le talent avec lequel Alice McDermott fait le récit de la vie de Marie, la justesse de chaque page, de chaque mot. L'intelligence de la construction, de la façon dont chaque épisode s'enchâsse avec les autres, exactement à sa place, comme une sorte de merveilleux vitrail, fabriqué avec des petits bouts de verre. La finesse de l'analyse, qui rend avec précision toutes les nuances et subtilités. La profonde humanité du regard. L'humour et le second degré toujours là, sans détruire l'émotion, mais en chassant toute pose. L'universel qui affleure à chaque instant à partir de quelque chose de particulier et tellement banal en apparence.

Du grand art, vraiment. Une rencontre forte avec un auteur que j'ai très envie de continuer à explorer.
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Someone est un roman étrange, la 1ere partie correspond à l'enfance et l'adolescence de Marie jeune fille myope et têtue. Elle a un grand frère Gabe qui aime apprendre et devient séminariste. Elle est en conflit avec sa mère, une femme irlandaise autoritaire et elle est en adoration devant son père. Elle nous fait participer à la vie de ce quartier de Brooklyn avec le destin de cette famille métisse les Chehab qui perd sa jeune fille Pegeen, le quotidien d'une famille de la middle class américaine. Elle nous raconte aussi ses amitiés, ses premières désillusions, son envie de révolte face à la vie de parfaite ménagère qu'on lui destine. le rythme est lent et descriptif et on ne sait pas réellement où l'auteur veut en venir au départ. Car elle fait certains sauts chronologiques et revient parfois en arrière ou fait des bons dans le temps ce qui est un peu gênant au début.

Puis à partir de la 2eme partie et 3eme partie, on suit sa vie de femme, de mère, sa rencontre avec son mari, son 1er job, l'évolution de son frère qui abandonne la prêtrise, la dégradation du quartier où elle a vécu. Elle relate aussi la vieillesse, les délicates relations mère fille, l'homosexualité. Un roman qui gagne en profondeur, qui nous décrit la vie de gens ordinaire. Marie le personnage principal gagne en maturité, s'éloigne de la jeune fille égoïste et frivole, j'ai apprécié sa transformation. J'ai aimé le personnage de Tom son mari et leur rencontre. La fin est très jolie.

Un style agréable, fluide, imagée qui m'a peu à peu bercé et qui m'a fait du bien en ce moment. Mon avis qui était plutôt négatif dans les premières pages s'est transformé. J'ai apprécié de découvrir la vie de cette famille d'origine irlandaise, de connaître les difficultés et aussi les bonheurs simples de la vie. L'auteur réussit à nous transporter dans son univers et nous faire éprouver de l'affection pour ses personnages ; comme Gabe qui du petit prodige devient un adulte fragile. Une belle réussite. Les personnages secondaires sont aussi attachants car ils sont cabossés par la vie, mais il n'y a pas de misérabilisme dans son récit. L'héroïne devient quelqu'un pour faire écho, au titre, au fur et à mesure du récit, et c'est une belle leçon d'espoir je trouve.

Si vous avez envie d'une lecture douce, qui vous fait voyager avec les émigrés irlandais à Brooklyn, plongez dans la vie de cette jeune femme qui ne vous laissera pas indifférent.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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