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3,53

sur 122 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quartier irlandais de Brooklyn, années 30. Marie, à 7 ans, est une enfant timide avec une drôle de frimousse et d'épaisses lunettes. Elle vit dans un appartement long et étroit avec ses parents immigrés, un père qui lui est cher mais un peu trop porté sur la bouteille, une mère qui tient fermement son foyer et son frère aîné, Gabe, destiné à la prêtrise. Elle aime regarder, dans la rue, assise sur les marches du perron de son immeuble, la vie qui passe, les garçons qui jouent au football, arbitrés par Bill, l'aveugle qui avait été gazé pendant le guerre ou bien le retour de son père du travail. Elle devient le témoin de ces scènes de vie avant d'en devenir l'actrice.

Alice McDermott décrit la vie de Marie, de sa plus tendre enfance au crépuscule de sa vie. L'alcoolisme de son père, son premier amour, sa meilleure amie Gerty, son frère Gabe devenu prêtre, l'école, le travail... toute une vie ainsi et autant de souvenirs délicatement égrenés. Sans chronologie, l'auteur s'attarde sur certains moments que l'on partage ainsi avec Marie et dépeint également les changements de la société américaine. D'une grande justesse, ce roman intimiste émeut finalement de par cette simplicité désarmante, cette sensibilité à fleur de peau et cette écriture riche et intense. L'auteur rend tous ces personnages très attachants, que ce soit Marie ou les rôles secondaires. Il fleure comme un brin de nostalgie...
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J'avais lu en 2018 «  La neuvième heure » de cette auteure .

Je me suis plongée dans la chronique de la vie très ordinaire d'une ménagère : Marie, qui a grandi à Brooklyn, dans les années 30 jusqu'à nos jours ,là où une forte communauté irlandaise était implantée, sa mère assez autoritaire ,qui tient fermement le foyer , son père alcoolique auquel elle est tendrement attachée , son grand frère silencieux , entouré de livres Gabe, dont elle est secrètement fière .....

Au gré de ses souvenirs , sans fil chronologique , ce qui gêne un peu , nous découvrons toutes les étapes de sa vie,: observatrice , n'aimant pas les taches ménagères ,elle devient l'assistante de monsieur Fabien, le croque- mort du coin.... épouse de Tom , ensemble ils auront quatre enfants.

Parcours de femme, parcours de vie : premiers émois, désillusions , naïvetés espoirs , douleurs , épreuves ,maladie , vieillesse, du traumatisme de la guerre aux évolutions sociologiques de la société américaine contemporaine .

L'auteure sait rendre avec subtilité ce que la vie apporte à travers une multitude de détails , par le jeu de flash back, en trois parties.

Elle nous délivre un portrait nuancé mis en lumière à l'aide d'une plume juste , riche , une écriture fine, teintée d'émotion , de nostalgie , parfois caustique , souvent bienveillante, un peu désuète, décrivant des personnages, au final , qui nous ressemblent.
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Un petit roman qui m'a bien plu.
La narratrice raconte sa vie (dans le désordre).
L'avantage c'est que dès le début on sait qu'elle va vivre au delà de 80 ans (alors qu'elle manque mourir lors de son premier accouchement)
L'inconvénient c'est que c'est parfois un peu dur à suivre.
La toile de fonds est le Brooklyn des années 30 jusqu'à nos jours. J'ai finalement passé un très bon moment : les thèmes abordés sont la famille bien sûr, la mort (Marie devient apprentie chez le « croque-mort »), la religion (Gabe le frère veut devenir prêtre), le travail, le mariage, la guerre et aussi en filigrane l'homosexualité, l'alcoolisme … bref la vie sans majuscule mais tellement bien décrite et avec beaucoup d'affection pour ses « petites gens »
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New-York. Brooklyn. Années 30. Les irlandais émigrés habitent là. La famille de Marie n'a pas échappé à la règle. Ses parents occupent un appartement ; Marie partage sa chambre avec Gabe son frère aîné. La vie des enfants de la rue se déroule souvent sur les marches de l'immeuble à regarder qui passe, qui rentre, qui se promène avec qui...Il y a Bill, aveugle, Marie qui elle ne voit pas grand-chose, sa copine Gerty.
Puis vient le temps où Gabe s'engage dans une voie prévisible et le temps où Marie tombe amoureuse.
A leurs vies d'enfants et de jeunes adultes vont se greffer des drames, des désillusions et aussi quelques moments plus doux.

"J'avais envie de passer la main dans mon dos et de dégrafer la chair de mes os, de défaire la glissière le long de ma colonne vertébrale pour me débarrasser de ma peau et la jeter par terre. Dos épaules ventre poitrine. de la piétiner; de brandir le poing vers Dieu pour m'avoir faite telle que j'étais dans cette obscurité originelle : sans beauté et sans amour"

J'ai noté cette citation car c'est à partir de ce moment là que j'ai aimé l'histoire alors que jusqu'à cette page 95, je trouvais cela plan-plan et j'avais même failli refermer le livre. J'ai donc bien fait d'aller au café après le boulot pour y poursuivre ma lecture et tomber sur le passage mentionné ci-dessus et qui a fait basculer mon avis sur les personnages et leurs histoires. Une lecture que j'ai trouvée émouvante au fur et à mesure où l'on avançait et une Marie très touchante. Seul petit bémol sur la forme : je n'apprécie pas lorsque l'on incruste dans le texte des passages qui se situent 20 ou 30 ans plus tard (il y en a eu trois ou quatre) et j'ai à chaque fois bien du mal à me situer et à me resituer.
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Someone le roman d'Alice McDermott, c'est le magnifique et bouleversant récit de la vie de Marie, new yorkaise et fille d'immigrés irlandais habitant Brooklyn dans les années 30.
On suit Marie à différentes étapes de sa vie, à des moments clés de son existence. Ces moments qui construisent une personnalité, et ces autres moments qui font vaciller l'adulte que nous sommes devenus en nous faisant nous poser des questions sur ce qu'est réellement la Vie.
La plume d'Alice McDermott est très belle et d'une incroyable douceur. A plusieurs reprises, les mots de l'auteure et le personnage de Marie m'ont émue.
Longtemps après avoir achevé la lecture de ce roman, on se surprend parfois à penser avec nostalgie à Marie et à sa vie.
Ce roman a un charme mélancolique.
Merci madame Alice McDermott, vous m'avez conquise par l'élégance de votre plume et le charme que dégage votre héroïne si attachante.
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ça vaut vraiment le coup de s'accrocher un peu au début pour accéder à ce petit bijou. Oui au début on se demande où l'on va, où l'auteur veut nous emmener dans ce récit qui paraît un peu décousu, mais pas du tout. Marie nous raconte sa vie, qui n'a rien d'exceptionnel, celle d'une famille d'immigrés irlandais aux états unis dans les années 30, à Brooklyn plus précisément. Et petit à petit le charme indicible de ce livre opère, on a l'impression d'avoir été réellement présenté à cette famille, de la connaître "pour de vrai". Oui ce sont des gens ordinaires mais leur vie est si bien racontée, avec ses failles, ses bonheurs, ses malheurs que l'on succombe.
Marie Rogation du Figaro Magazine termine sa critique en disant :
- "Une vie minuscule en majuscule !" Tout est dit.
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« Je haussai les épaules, consciente et ravie de cette chance d'avoir une conversation ordinaire »

« Someone », titre parfait : Marie est « quelqu'un » avec tout ce que cela implique d'anonyme, d'ordinaire mais aussi de singulier et d'intime.
C'est donc l'histoire d'une femme, de ses 7 ans à la vieillesse. C'est, en fait, totalement banal : dans son quartier de Brooklyn d'immigrés irlandais entre-deux-guerres,elle grandit entre son père alcoolique, sa mère bigote, son frère trop sérieux. Premier amour, mariage, enfants et vaisselles, veuvage, vieillesse... Qu'est-ce qui peut bien nous intéresser dans cette histoire d'une femme qui accueille la vie sans vraiment se battre, ses joies et ses peines, ses hasards ? Eh bien c'est le fait que son regard bienveillant, sa finesse, sa compréhension de l'autre font qu'au seuil de la mort, elle peut se retourner vers quelque chose de plus construit, déterminé, empathique, que le simple énoncé des péripéties pourrait le laisser croire. Cette femme accueille l'instant (la joue d'un enfant qui frotte contre la manche du manteau de son père, la lumière sur une toile cirée, une caresse effleurant l'autre…), accueille l'autre, accueille la vie, en fait un tout : sans en avoir l'air, dans son humilité délurée, elle l'impacte à sa façon. Dans son récit globalement chronologique, mais qui n'est pas totalement linéaire, fait d'instants choisis, de gestes, d'émotions partagées, elle se montre unique, roc incertain et tendre.

Bien qu'échappant aux pires stéréotypes ( puisque le père est doux et gentil et ne roule pas sous la table, la mère montre une compréhension responsable), toute la première partie m'a donné une certaine impression de déjà-vu, modulée par la sensualité du récit, la finesse descriptive et émotionnelle. J'ai accroché surtout à partir de la magnifique scène où Marie rencontre son futur époux, décrite avec une simplicité, une évidence, une générosité qui m'ont fait tomber amoureuse de Tom le bavard timide bien avant Marie. C'est ensuite dans la maturité et dans la vieillesse, où elle quitte le rôle de spectatrice et fait pleinement corps avec son histoire de vie, jouant l'éponge face aux événements, les affrontant dans une douceur loyale, que je me suis vraiment mise à aimer cette femme singulière quoique ordinaire.

Ce qui caractérise ce livre, lui donne son ton, c'est finalement la bienveillance commune à tous les personnages, cette part d'honnêteté et de bonté qu'Alice McDermott sait aller chercher au fond de chacun, cette loyauté qui fait que certains sont heureux et d'autres écorchés.
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Bien plus qu'une chronique des années 30, ce livre retrace une vie, celle de Marie. Bien sûr, les faits historiques sont évoqués mais ils servent à expliquer le destin ou les choix de tel ou tel personnage et ne sont pas restitués pour raconter L Histoire.
Marie, petite fille attend son père qui revient du travail tous les soirs, dans ce quartier peuplé d'émigrants pour la plupart irlandais. Ce faisant, elle nous présente ses voisins et nous parle de la vie de chacun, les joies existent mais les drames aussi : le décor est planté...
Marie , jeune fille, voue une adoration à son frère et nous raconte son emploi dans une entreprise de pompes funèbres, là encore, cet emploi est prétexte à raconter des vies, celles de ces émigrants , de leur misère et de leurs engagements pour le pays qui les a accueillis.
Marie, femme, épouse un homme bon et on commence à croire qu'elle pourrait avoir une vie heureuse sans larme...

Finalement c'est un livre sur l'humain, ses forces, ses failles, ses faiblesses et ses drames.
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J'ai pris un plaisir curieux à lire la vie de cette femme, cette vie de cette fille d'immigrés Irlandais est passionnante, j'ai beaucoup aimé.
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Someone, autrement dit, quelqu'un…ce qui signifie une personne quiconque parmi plusieurs.
Ce quelqu'un, c'est Marie. Ses parents sont des immigrés irlandais vivant à Brooklyn. Marie, c'est celle qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas. Elle est sans éclat, sans talents particulier. Elle a un frère, des copines …
Dans ce quartier, elle est une parmi d'autres.
Alice McDermott nous relate la vie ordinaire, d'une femme ordinaire dans un roman qui n'a rien d'ordinaire tant les situations sont disséquées et observées, tant elle entoure ses personnages avec bienveillance.
Alice McDermott instille progressivement un "je ne sais quoi" de profondeur, de subtilité et de douceur qui rend ce roman de plus en plus attachant au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture. Ce roman est fait d'une multitude de petits moments d'émotion.
Il est servi par une écriture tout en finesse, en précision sans qu'elle n'en perde une certaine simplicité pour coller parfaitement à la simplicité de cette femme qui cache bien des trésors d'amour et de tendresse.
La vie de Marie, c'est aussi la vie de ces générations d'irlandais qui ont grandi et progressé dans l'anonymat sans gémir avec juste l'envie de permettre à leurs enfants de faire mieux qu'eux , tout simplement.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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