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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire d'un veuf vieillissant , Moran, père de trois filles : Maggie, Mona, Sheila , et deux garçons Luke et Michael, qui exploite une ferme au coeur de l'Irlande rurale, au XX ° siècle, marqué à jamais par son combat dans les rangs de l'IRA pendant la guerre d'indépendance.

Il fait régner une autorité dictatoriale au sein de son foyer.
Véritable patriarche , autant exaspérant qu'attachant ,obstiné , autoritaire, sauvage , souvent cruel, maintenant ses filles surtout dans la crainte et la suspicion ——il ne saluait jamais personne à l'extérieur de la maison——-seule sa famille compte « : À l'intérieur de la maison, le monde extérieur était banni. Il n'y avait que Moran, leur père bien aimé , encloses dans son ombre , elles avaient l'impression qu'elles ne mourraient jamais » …

Moran tente de gouverner les jeunes existences de ses filles selon ses exigences à lui ,elles ne quitteront jamais vraiment la propriété familiale malgré leurs enfants et leur travail à Londres ou à Dublin,.

Les deux fils , eux , surtout Luke——- qui ne reviendra jamais à Grande Prairie ——,têtu et indépendant, fuiront très tôt le foyer , révoltés par la perversité doucereuse de ce père intransigeant qui pouvait se montrer parfois l'homme le plus délicieux et charmant du monde .

Rose , sa seconde épouse : chaleureuse , rayonnante , lumineuse, affectueuse, aussi sociable et ouverte aux autres qu'il était ténébreux et taiseux , complexe, susceptible, souvent insatisfait, apportera chaleur et équilibre au sein du foyer.

Moran restera toujours le pilier central , craint autant qu'aimé et vénéré.
Un roman de toute beauté de facture classique où la religion et les prières jouent un grand rôle .

Il y a longtemps que je n'avais lu un aussi beau roman écrit en 1990,—— profond , fin, dense, émouvant , d'une sensibilité psychologique exquise ———: l'auteur explore avec une finesse sans pareille les sentiments complexes ,ambivalents, contradictoires au sein d'une fratrie liée à sa figure tutélaire.

Ses portraits intimes sondent magnifiquement, l'humanité , la relation trouble entre haine et amour, passion , respect et rébellion, notamment chez les deux frères , soumission apparente et défi.

Une saga splendide ,unique à propos aussi de l'émancipation douce autant que nécessaire et subversive !

Je le conseille, vous passerez un doux moment !

«  Non mais , regardez - les un peu ,les hommes ! .

On dirait plutôt une bande de femmes ! dit Sheila, pour attirer l'attention sur la nonchalance et la légèreté de leur attitude .
Et ce pitre de Michael , vous avez vu comme il fait rire Sean et Mark ?
Pour un peu ,on croirait qu'ils reviennent d'un bal » .

C'est une réédition , la première parution remonte à 1990 .


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Très beau roman. Un veuf vieillissant, père de trois filles et deux garçons, fait régner une autorité dictatoriale au sein de son foyer dans une ferme d' Irlande. Son fils aîné a fui pour s'établir à Londres après une correction mémorable assénée par le père « pour le bien du jeune garçon » qui coupera complètement les ponts avec son père, celui-ci ne se remettra jamais en question même après que le plus jeune de la fratrie aie suivi le même chemin que l'aîné quoique de manière moins radicale.
Michael Moran a combattu vaillamment lors de la guerre d'indépendance et considère que son courage et la mort de tant de jeunes gens de sa génération n'ont profités qu'au clergé et aux médecins. En tout cas pas au peuple, et ce n'est pas une pension qu'il refuse de toucher, qui pansera sa rancoeur. C'est un homme profondément autocentré, aigri, très croyant, traditionaliste. Il laisse souvent éclater ses frustrations sur son entourage. Il porte les valeurs de la famille au pinacle comme il semble commun dans cette île âpre. Il est néanmoins très respecté dans son village et craint aussi pour son caractère ombrageux et ses prises de positions tranchées à hautes et intelligibles voix quand il en a l'occasion à la poste du bourg où il se rend tous les jours pour envoyer et chercher son courrier.
C'est ainsi qu'il remarque une jeune femme célibataire sur le tard, qui semble bien aimable et pourrait lui convenir pour la tenue de sa maisonnée. Rose, qui s'est exilée pour trouver du travail auprès d'une famille bourgeoise, n'est pas insensible à l'intérêt que lui manifeste cet homme dont elle connaît pourtant la réputation, c'est un bel homme et elle pense pouvoir, grâce à son caractère enjoué et bienveillant, lui apporter de la douceur et l'amener à changer de comportement avec ses congénères. Cela ne sera pas si facile et ce sera elle qui devra encaisser l'ambiance lourde que fait régner ce père sans concession au sein de sa famille. Pourtant les trois filles totalement dévouées au chef de famille, reçoivent un grand soutien de la part de Rose et elles constatent également que leur père a des moments plus apaisés sur le tard de sa vie. Un roman remarquable par l'analyse fouillée de chaque personnage et de la société en toile de fond au début du XXe siècle. Il y a la nature environnante et le rythme des saisons et les travaux qu'il entraine qui tiennent une grande place dans ce magnifique roman.
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Excellente histoire d'un vieux républicain et de l'oppression de la vie rurale et familiale. A remporté le Irish Times / Aer Lingus Award en 1990.
(roman lu en 1997)
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Ce roman a un charme fou.
Famille irlandaise, patriarcat, emprise du père et du mari, religion catholique, je pouvais m'attendre au pire, une attaque en règle sans nuance vu les thèmes traités.
Et pourtant !
Je me suis attachée à Moran, ce père à la limite du caractériel, pouvant être charmant un instant et détestable la minute suivante.
Pour lui, le passé c'est sa guerre contre l'IRA, dont il est vétéran et dont il refuse de parler.
Sa seconde femme, Rose, à la personnalité chaleureuse et lumineuse, servira de tampon entre le père et les enfants
Ses trois filles, sa richesse, qui l'aiment, le craignent, lui seront toujours attachées, qu'elles soient à Dublin ou à Londres.
Ses deux fils le "fuiront" à Londres, l'ainé, Luke, coupera définitivement les ponts et le plus jeune, Michaël arrivera à trouver un motus vivendi.
Un exemple du caractère contradictoire de Moran. Il souhaite renouer avec Luke, mais la seule fois où celui-ci revient à la ferme, il donne l'impression de tout faire pour que son fils fuie à nouveau. Ce qui va arriver, évidemment.
Tous ont leur logique, leurs limites et stratagèmes et bien sûr leurs paradoxes.
Si je me suis attachée à Moran, c'est que Moran est un personnage de fiction, pas mon propre père ! Etre sans cesse sur ses gardes ne devait pas être une sinécure .
J'ai aimé l'écriture "à l'ancienne", sans fioriture inutile et la façon qu'a John McGahern de nous faire entrer dans cette famille complexe et attachante.
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