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Il est communément admis que le couple Corrine et Russell Calloway sont de dignes ambassadeurs de la vie new-yorkaise depuis plus de 20 ans. Leurs activités nous donnent à de voir le décorum, l' envers du décorum et ses métamorphoses.
Six ans ont passé depuis 2001 et New-York a repris son rythme effréné. Si la violence des années 80 a été éradiquée, les autres ingrédients du cocktail sont toujours là, drogue, alcool, et maintenant luxe, argent, sexe décomplexé, médisance et vulgarité. de réceptions en galas de charité, de soirées de lancement en spectacles ou restaurants, la vie bat son plein à Manhattan ou l'été dans les Hamptons.
Pourtant les temps ont changé depuis 1988 et le quotidien   des Calloway à Manhattan n'est plus ce qu'il était à leur arrivée. Manhattan - et TriBeca, leur quartier - est devenu une île de riches où nos 2 mondains bohèmes commencent à avoir du mal à conserver leur rang.
Corrine n'est pas vraiment dotée d'une légèreté à toute épreuve, en tension permanente, idéaliste, elle est partagée entre ses devoirs, ses désirs et ses doutes. Bref elle n'est pas vraiment cool et pas toujours au diapason du microcosme dans lequel elle évolue. Mais le lecteur lui doit une fière chandelle. C'est à travers le prisme de son regard lucide que s'exprime la critique de cette comédie sociale. Une dose d'ironie instillée par l'auteur pimente avec bonheur ses observations désabusées.
En quelques mois tout se détraque, les coups de théâtre se succèdent les uns aux autres, déboires professionnels pour Russell, aventures personnelle et familiale pour Corrine ou les amis du couple. Tout est remis en cause, personne n'est épargné. L'actualité les rattrape. La série noire se termine en apothéose par la crise des subprimes et la chute de Lehman Brothers sans divulgâcher plus précisément les rebondissements. Rude période pour chacun qui se double pour notre couple de très graves problèmes conjugaux.
Le roman est plus réussi que le précédent. Alors que le tome 2 avait tendance à s'égarer ici on ne lâche pas le fil. Nos deux héros sont attachants et leurs échecs nous affectent. C'est aussi une plongée dans la géographie locale. On ressort un peu moins bête sur la typologie des habitants de l'Upper East Side, South Harlem, Meatpicking district ou Park Slope à Brooklyn. L'élection d'Obama ouvre l'horizon et la situation de nos héros semble vouloir évoluer également ce qui nous laisse espérer une suite un jour…
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Corrine et Russel Calloway forment un couple exemplaire, de ceux auxquels on a envie de s'identifier. La cinquantaine, Russel est un éditeur reconnu et respecté et Corrine a laissé tomber une carrière de courtière en Bourse pour se consacrer au plus démunis. Ils vivent avec leurs jumeaux au coeur de New-York et écument soirées caritatives, vernissages et dîners en ville. Mais le retour de l'ancien amant de Corrine, Luke, pourrait bien faire vaciller ce bel édifice. D'autant que nous sommes en 2008 et que la crise bancaire va les frapper de plein fouet.

On retrouve ici les personnages de “Trente ans et des poussières” et de “La belle vie”. Ils ont à présent 50 ans et s'ils sont bien installés dans la vie, ils doivent aussi composer avec l'érosion de leur couple, le quotidien épuisant, les batailles incessantes pour conserver leur train de vie et peut-être des envies différentes.

Jay McInerney prend de nouveau le prétexte d'un événement qui touche les Etats-Unis et le monde pour y plonger ces personnages et mettre en perspective leur vie personnelle à l'aune des bouleversements sociétaux. le krach de 1987 était ainsi la toile de fond de Trente ans et des poussières et les attentats de 2001 celle de la belle vie. Ici c'est donc la crise de 2008 et l'élection d'Obama à la présidence qui servent de fil rouge à l'auteur.

C'est comme à chaque fois avec Jay McInerney passionnant, extrêmement vivant, légèrement mélancolique. La proximité avec les personnages qu'on suit depuis les années 1990 est immédiate et on a réellement l'impression de les avoir quittés la veille. On renoue ainsi le fil de l'histoire à travers une galerie de personnages attachants qui composent l'univers des Calloway.

L'auteur ausculte avec précision l'intimité de chacun et les liens amoureux et conjugaux. Il ne donne le mauvais rôle à aucun des deux, chacun ayant de bonnes raisons d'agir comme il agit ou étant identiquement coupable d'une relation qui s'est étiolée. Les épreuves traversées sont alors autant de possibilité de rompre pour toujours ou au contraire de renforcer les liens selon la manière de les appréhender.

Et si ce roman est effectivement la chronique un brin désabusée des jours enfuis, il ne signe peut-être pas la fin de ce couple que le lecteur accompagne depuis vingt-ans. En route pour un quatrième volet qui nous amènera vers une Corrine et un Russel sexagénaires voire septuagénaires ?
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Dans ce dernier tome de la trilogie on retrouve le couple Calloway. Ils ont la cinquantaine, leur jumeaux 11 ans. Russel toujours éditeur connaît des difficultés de trésorerie, Corrine travaille dans l'humanitaire new-yorkais. Malgré un désir un peu émoussé le couple résiste aux années. En dehors de son activité d'éditeur Russel s'intéresse à la gastronomie et au vin. Corrine rêve de déménager pour un logement plus grand avec deux salles de bain. Pour rester au niveau de leurs relations ils vivent un peu au-dessus de leurs moyens.

Honnêtement je me suis légèrement ennuyée à la lecture d'une grande partie de cet ouvrage. J'ai eu l'impression de relire certaines pages de "La belle vie". Leur vie a un côté assez artificiel, une sorte de ronde de dîners, cocktails, vernissages, vacances aux endroits à la mode, sorties diverses... et un peu glamour avec notamment le week-end de Corrine et Luke.

J'ai apprécié la lecture au moment où Russel apprend par sa fille que Corrine a un amant. Ils vont alors vivre séparés, mais leur quotidien semble plus vrai, moins artificiel. Ils deviennent attachants, on souffre avec eux, on s'attriste avec les enfants particulièrement suite au ratage de la fête de noël "c'est le noël le plus merdique de notre vie, finit par déclarer Jeremy ....ce n'est pas la faute de papa dit Storey. Je me fiche de savoir la faute de qui c'est. Je suis vénère contre maman et papa."

Si le volume précédent nous plongeait dans le New York du 11 septembre 2001 celui-ci nous parle l'actualité de l'année 2008: les primaires démocrates entre Hillary Clinton et Barak Obama et la crise des subprimes.

En conclusion, à lire un certain nombre de critiques (Babélio et Presse) je suis désolée d'être passée sans doute à côté d'un chef d'oeuvre de la littérature américaine contemporaine.





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Je ne vais pas ici résumer ce livre car certains l'ont fait bien mieux que je ne l'aurais fait moi-même. C'est un texte dense à la construction rigoureuse. McInerney écrit avec une élégance que beaucoup doivent lui envier. Il y a dans sa façon de s'approcher de ses héros, Russel et Corrine, un mélange de tendresse et de clairvoyance, d'humanité et de tristesse qui le rend inimitable. Très beau roman.
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Les jours enfuis est un roman écrit par l'américain Jay McInerney, ayant déjà écrit quelques romans auparavant comme Journal d'un oiseau de nuit (1984) ou Trente ans et des poussières(1992).

L'histoire suit un couple marié, Russell et Corrine Calloway, deux personnes issues de la haute société new-yorkaise. Lui est un éditeur qui tente de sauver sa maison d'édition, tandis qu'elle se consacre aux plus démunis dans une association post-11 septembre. Ensemble pour le meilleur comme le pire, le retour de Luke, ancien amant de Corinne, va venir troubler leur amour. Surtout qu'avec la cinquantaine atteinte, ils remettent beaucoup de choses en question, appuyé par la séparation des couples faisant partie de leur entourage. En réalité, Les jours enfuis est le troisième volet de la saga Russell et Corinne Calloway débutée avec Trente ans et des poussières suivi de la belle vie. Néanmoins, je n'ai pas eu la sensation de manquer quelque chose, même s'il est vrai qu'après lecture je suis curieuse de voir ces personnages durant leur jeunesse. Ici, ils sont mariés, posés et bien loin de la folie des années 1990. le contexte se place dans l'Amérique de Barack Obama et bien après le 11 septembre 2001. Les choses sont donc plus compliquées et leur union bat de l'aile. de gala en soirée en présence d'auteurs et autres belles sorties, ce couple affronte comme il peut les aléas de la vie, en sachant qu'ils sont parents de deux jumeaux adolescents... Pas facile tous les jours de garder pied alors que l'horloge du temps passe et que l'on a l'impression que tout fout le camp. La narration est très bien exécutée et assez entraînante pour le coup. le choix de décors de New York n'a rien de d'original, mais il est porté par ce faux-semblant nauséabond qui hante les soirées de la haute société.

McInerney écrit avec une plume critique et tendre à la fois, peignant un tableau de l'être humain avec ses bons et ses mauvais côtés. Les personnages sont poussés dans  l'extrême, certainement dû au milieu dans lequel ils évoluent, mais restent crédibles et intrigants. Joie, peine, désir, conflit et bien plus, chaque sentiment est présent dans la personnalité de chacun. On met les pieds dans le plat dans les coulisses du monde de la finance et de l'édition, mais également dans l'intimité mise à mal d'un couple.

En conclusion, Les jours enfuis est un roman contemporain mené par l'écriture de Jay McInerney qui présente avec subtilité tout un monde qui échappe au plus grand nombre. C'est à la fois  intime et tranchant, avec des personnages loin d'être des caricatures.
Lien : https://lireenbulles.wordpre..
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Ouf ça se termine bien! Non, non, ne râlez pas il ne s'agit pas d'un spoil mais plutôt de l'impression positive qui ressort de ce livre tandis que je le referme. Et pourtant j'ai longtemps envisagé de l'abandonner le renvoyant au triste sort des livres dont je me fiche et contrefiche de la fin... Et puis, et puis... c'est tout de même un livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique me suis-je dit. Ok l'engagement de le lire et d'en faire une critique n'est pas contractuel et j'imagine mal les têtes pensantes de Babelio me traîner en justice et dans la boue pour non respect des clauses de la masse critique... Néanmoins à défaut d'être contractuel cet engagement est moral... Alors il va falloir le reprendre ce p****n de bouquin et le lire jusqu'à son ultime page... Et, chose incroyable je ne fus pas déçu, loin de là. Alors oui j'ai trouvé la première moitié du roman très ennuyeuse. Suivre les péripéties de ces bourgeois, riches mais pas assez, heureux en couple mais pas assez, accomplis professionnellement mais insatisfaits ne m'a pas - mais alors pas du tout intéressé. Je n'ai trouvé ni le ton acerbe, ni le cynisme ni le mordant avec lesquels on m'avait vendu l'écriture de McInerney. Et puis vient le moment où toutes les cachotteries se révèlent, où tous les secrets s'effondrent où tous les personnages perdent le contrôle. A compter de ce moment j'ai aimé ce que j'ai lu. Et jusqu'à la fin je me suis surpris à vouloir en savoir plus, à avoir hâte de connaître le sort que réserve McInerney à Corinne, Russel et autres. Mais là non plus ce n'est pas le cynisme qui m'a séduit mais au contraire la justesse des émotions et l'authenticité des sentiments. D'un seul je coup je ressentais une empathie pour ces personnages pour lesquels je n'avais jusqu'alors éprouvé que distance et dédain.
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Un couple, ancré dans son quotidien, ses mensonges et ses problèmes professionnels. Les personnages de Jay McInerney reviennent dans un troisième volume mais pas besoin d'avoir lu les précédents pour profiter des Jours enfuis.

Féroce portrait de New York et de la bourgeoisie, ce roman présente une ville en mouvement, où le changement est inéluctable. Comme ce quartier autrefois bohème et habité par des artistes, aujourd'hui hors de prix... Dans cette ville où le 11 septembre a tout bouleversé, la crise économique de 2008 modifie encore tout le paysage. Grâce à une galerie de personnages secondaires, l'auteur anime cette ville tentaculaire où pourtant chacun semble se connaître, entre habitudes et snobisme.

Mais ce sont surtout les errements de Russell et Corrine que l'ont suit : avec minutie, McInerney décrit leurs incertitudes, leurs désillusions. Sous la façade du bonheur et des bonnes manières, leur mariage subit des hauts et des bas. Et c'est là le motif de tout le roman, cette description précise et minutieuse de l'union conjugale face à la ville démesurée. Alors, les beaux principes et les idéaux sont mis à l'épreuve...

Entre nostalgie et espoir d'un futur solide, les personnages sont fouillés jusque dans leur plus grande intimité. Peurs et fragilités, succès et fiertés forment une fresque de presque 500 pages, où les quelques longueurs sont largement compensées.

A lire pour un panorama de New York fascinant
Lien : https://troisouquatrelivres...
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C'est New-York, le milieu de l'édition entremêlé à celui de Wall Street, le tout fin 2007, éclosion de la crise des subprimes, faillite de Lehmann Brothers et autres menus fretins. Chez eux, on jongle avec montants à six chiffres, les auteurs sont camés jusqu'aux oreilles, l'éditeur a " forcément" des états d'âme, sa femme a un amant, normal, ils habitent des lofts hors de prix. La première moitié du livre est un descriptif de ce milieu, quelque part entre la 30 ème rue et l'Upper West side, la seconde nous tient en haleine: va-t-il sauver sa maison d'édition et deviner qu'il est cocu ?
Je vous rassure, happy end assuré.
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Voilà, c'est dit.
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Dernier volume de la trilogie new-yorkaise, "Les jours enfuis" nous présente Russell et Corinne aux abords de la cinquantaine. Toujours amoureuse de Luke, Corinne poursuit ses oeuvres de bienfaisance tandis que Russell, dupé par un auteur peu scrupuleux, est aux prises avec des difficultés financières, accentuées par la crise des subprimes. Cette chronique de la bourgeoisie new-yorkaise dresse un portrait sans concession d'une génération qui a, plus ou moins consciemment, trahi ses idéaux de jeunesse.
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Nous retrouvons Russell et Corrine Calloway en 2007, pendant la campagne électorale qui va porter Obama à la présidence des USA. Russell fait de mauvais choix dans son travail d'édition, se laisse aller à une routine familiale. Corrine entretient une liaison avec Luke et des états d'âme. Les deux côtoient les milieux privilégiés, artistiques, des affaires, des sociétés de bienfaisance de NY. L'intervention de Hilary, la soeur de Corrine dans la naissance des jumeaux sonne faux.
Malgré des faiblesses, le livre nous passionne. le couple Russel-Corrine est inspirant, très « identificateur ». On les aime tous les deux et on aime qu'ils aient conscience que leur couple dépasse leurs seules personnes ; On est plongé dans le NY de ces années-là, vraiment retracées : crise des subprimes, Obama, gentryfication. C'est très cohérent avec le premier volet de la trilogie Calloway. Je regrette d'avoir su trop tard que « La belle vie » était le tome 2. Très émouvant, très beau livre.
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