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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ernest Hemingway a eu quatre épouses. Dans Madame Hemingway, Paula McLain nous dressait le portrait de la première d'entre elles, Hadley Richardson. Avec cet ouvrage, La troisième Hemingway, c'est sur Martha Gellhorn qu'elle pose son regard. Autant la première a été celle qui avait cru en lui, avait soutenu, stimulé ce parfait inconnu qui tirait alors le diable par la queue. Autant Martha Gellhorn fut celle qui a dû se battre pour exister face au monstre de célébrité qu'il était devenu entre temps. Deux femmes, deux courages. Et malheureusement pour elles, deux déceptions amoureuses.

Lorsque je me suis vu proposé de confier ma perception de ce nouvel ouvrage de Paula McLain, je n'ai pas hésité une seconde. Persuadé que j'étais de retrouver dans La troisième Hemingway, ce talent avec lequel l'auteure avait su me faire entrer dans l'intimité de ses personnages, sans sombrer dans le parti pris ou le voyeurisme. Paula McLain sait convaincre de la sincérité sentimentale, de la force de caractère qu'il a fallu à ces femmes pour exister en des époques où la notoriété ne pouvait être que masculine.

Avec un style agréable et limpide, l'auteure fait revivre ses personnages avec une incroyable authenticité. Personnages féminins qu'elle évoque avec une complicité subtile, sans se laisser déborder par la solidarité féminine qui ne peut pas ne pas l'animer. Surtout lorsque ces femmes sont confrontées à des monstres de célébrité comme cela a pu être le cas avec Hemingway.

Martha Gellhorn s'est battue pour exister, ne pas rester à l'ombre de ce mari célèbre et envahissant, être reconnue pour elle-même puisqu'elle écrivait elle-aussi. C'est sans doute une des raisons qui l'a poussée à prendre tous les risques dans ce métier de reporter de guerre qui répondait à ses aspirations aventurières. C'est ce combat-là, d'être soi-même et non le faire valoir d'un autre, ou la femme de …, que Paula McLain nous fait appréhender dans cet ouvrage consacré à la troisième épouse du futur prix Nobel de littérature.

En contre poids de ses sentiments à l'égard de l'écrivain repu de son succès, consciente de la faiblesse de sa position, Martha Gellhorn a tenu à préserver son indépendance. Elle a eu l'intelligence de dominer ses sentiments, en forme de mise à l'épreuve de ceux de son illustre époux. Prudente, elle n'a pas voulu avoir d'enfant de son héros tout en se prenant d'affectation pour les trois garçons qu'il avait eus avec ses deux premières épouses. Une mise à l'épreuve qui dévoilera malheureusement la volatilité de cet époux et sa soif d'exclusivité. le talent est exigent, le succès est égoïste. Martha Gellhorn s'est brûlé les ailes au contact de cet homme des cavernes avide de la reconnaissance des autres, avare de la sienne.

C'est à chaque fois un univers féminin dans lequel Paula McLain nous incorpore. C'est tellement bien écrit qu'on voudrait qu'il soit objectif. Elle choisit des personnages forts qui n'inspirent pas la compassion. Je repense à cet autre ouvrage de son cru qui m'avait séduit, L'aviatrice. Il y a chez cette auteure cette grande faculté à lier les références historiques avec une atmosphère du quotidien des plus crédibles. Y aurait-t-il de sa plume un ouvrage sur les autres madame Hemingway que je m'empresserais de me le procurer.

Je remercie vivement Babelio et les Presses de la cité pour m'avoir adressé cet ouvrage que j'ai lu avec un plaisir non dissimulé.
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Rien ne prédisposait Martha Gellhorn à devenir la grande reporter de guerre qu'elle va devenir...Née en 1908 dans une famille de la haute société de Saint Louis - sa mère est camarade d'enfance d'Eleanore Roosevelt - c'est déjà une enfant déterminée, elle sait qu'elle veut voyager. Engagée en 1931 pour relater les effets de la grande dépression, l'ensemble de ses récits sera publié dans un ouvrage "j'ai vu la misère : Récit d'une Amérique en crise". Son physique de mannequin grande et blonde la dessert mais sa rencontre avec Hemingway, déjà écrivain établi qui l'encourage, va changer ses plans...Il est sur le point de partir en Espagne pour tourner un film de reportage afin de lever des fonds et plaider la cause des républicains. Sa décision est prise elle sera reporter pour témoigner et c'est à Madrid que leur relation va débuter; la proximité de la mort, les bombardements, les snipers, la promiscuité du danger vont resserrer les liens des deux américains qui deviennent amants malgré qu'Hemingway soit déjà marié. Et c'est cette guerre qui révèlera le caractère fort et indépendant de la jeune femme. De retour aux États-Unis leur relation reprend mais son besoin d'exister face un amant aussi flamboyant la fait repartir en Tchécoslovaquie, en Finlande où, en Carélie, elle subit les bombardements de l'armée russe. Puis la Chine en guerre contre le Japon. Entre ses missions elle retrouve Hemingway avec lequel, une fois divorcé, elle emménage à la Finca Vigià à la Havane. Enfin mariés, leur relation va rapidement se déliter, Hemingway prend ombrage de ses absences, s'alcoolise, et, en panne d'inspiration après son roman majeur Pour qui sonne le glas, s'aigrit...Martha, elle, ne supporte plus de n'être considérée que comme la femme d'Hemingway, la vie dans l'ombre du grand écrivain l'étouffe...
La troisième Hemingway est la biographie romancée et néanmoins très documentée dans laquelle Paula McLain fait revivre une femme d'exception, grande reporter de guerre, unique femme à avoir vécu le débarquement de 1944, épouse d'un véritable ogre, qui consumera chacune de ses quatre femmes à l'instar de Picasso. Deux personnalités fortes qui s'attirent s'enflamment, se jalousent, s'envient et finiront par se détruire...Un Hemingway que l'on découvre vulnérable et fragilisé par cette femme intelligente qui revendique son indépendance qui l'abandonne, déclenchant sa jalousie et sa vindicte. Paula McLain réussit brillamment, par un style fluide, sans temps morts ni digressions à faire revivre une femme d'exception et à mettre en lumière le rôle déterminant des correspondants de guerre, en particulier les femmes.
Un portrait magnifique et réussi que j'ai eu plaisir à découvrir.
Je remercie les Presses de la cité et Babelio pour cette belle découverte lors cette masse critique privilégiée.
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Lecture vraiment très plaisante, qui nous fait découvrir la troisième femme d'Ernest Hemingway, Martha Gellhorn.
Paula McLain a écrit ce livre en se permettant de le romancer et d'y ajouter des traits de caractère à son héroïne.
Martha Gellhorn était vraiment une femme exceptionnelle, qui bravait tout et tout le monde pour assouvir son besoin d'aventures et de découvertes, elle sera correspondante de guerre, et couvrira toutes les guerres et ce au péril de sa vie, mais au péril de sa vie amoureuse.
Quand elle rencontre Ernest Hemingway, celui-ci est encore marié à Pauline, avec laquelle il a deux fils, Patrick et Grégory, ils vivront une aventure extra-conjugale, qui leur permettra de vivre ensemble lors de leurs différentes rencontres sur les fronts de guerre, chacun retournant à son quotidien entre deux.
Leur relation va se dégrader, quand ils vont se marier, en effet, ces deux caractères forts ne vont pas réussir à se supporter, une rivalité professionnelle se mettant même en place.
Ernest Hemingway et Martha Gellhorn donnent l'aspect de deux personnes invivables ayant vécus tous les deux des vies palpitantes.
Je recommande vivement ce livre, qui m'a passionné du début à la fin.
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Martha Gellhorn a 27 ans quand elle rencontre Ernest Hemingway, de 9 ans son aîné. Nous sommes en 1936 et les deux futurs amoureux écrivent, voyagent, protestent contre le régime de Franco, vont se battre en Espagne. de temps en temps, une pause les reconduit aux Etats-Unis pour se reposer près de la rivière préférée d'Ernest. Après quelques années de liaison, Martha devient la « troisième Hemingway », suite au divorce de l'écrivain avec sa femme Pauline, avec qui il eut 3 enfants. Martha saura t-elle trouver sa place auprès de ce géant ?

Après avoir retracé la vie de la première femme d'Hemingway, Hadler, dans Madame Hemingway, Paula McLain reprend la plume pour dresser ce portrait de femme libre, qui lutta pour ne pas être une simple « épouse de », écrivaine brillante, la seule qui osa quitter Ernest Hemingway, puis devint une des plus exceptionnelles journalistes de guerre du XXe siècle. Elle complète ainsi sa biographie romancée en creux du grand écrivain, à la fois génie et homme torturé, qui tombe relativement vite amoureux mais se laisse dépasser par ses relations au bout de quelques années. Dans cette histoire, c'est finalement Martha qui se lasse, étouffée dans ses aspirations de voyageuse et d'écrivaine, refusant d'être reléguée au statut d'épouse et encore moins de mère. Comme pour son premier texte, Paula McLain alterne le récit de Martha et quelques monologues intérieurs d'Ernest, intelligemment placés, qui nous permettent de mettre en perspective leur relation.

Je savais seulement une chose : Ernest était un soleil qui brillait si fort qu'il m'éclipserait même sans le vouloir. Il était trop célèbre, trop avancé dans sa propre carrière, trop sûr de ce qu'il voulait. Il était aussi trop marié, trop enraciné dans la vie qu'il s'était forgé à Key West. Trop habité, trop impressionnant.
Trop Hemingway.

Dès le début, elle se fait peu d'illusions sur la durée de leur mariage et pourtant, amoureuse, elle essaie de croire qu'il peut changer, qu'il peut être moins « lui ». Elle part quand elle se rend compte que ce n'est pas le cas et qu'elle risque d'y laisser trop d'elle-même, de ce qui la constitue : les voyages, l'aventure, l'écriture.

Mais comment, comment, comment veux-tu que ça marche ? aurais-je dû m'écrier. Tu es le soleil et je suis la lune. Tu es le fer et je suis d'acier. Nous ne pouvons ni plier, ni changer. Au lieu de cela, je me suis approchée de lui. J'ai posé la tête sur sa bonne épaule massive de nigaud, et je l'ai embrassé, ravalent mes doutes et mes craintes. faisant taire ma raison.
– Je t'aime tellement.

Et puis, à travers les yeux de Martha, nous découvrons Ernest d'abord au fait de sa gloire, venant de publier Pour qui sonne le glas, puis devant une page blanche, situation qui contribue à mettre fin à leur relation.
Avec eux deux, nous traversons la guerre d'Espagne et la Seconde guerre mondiale, leurs engagements et leurs peurs.
– Lance-toi. le tout, c'est de commencer, peu importe comment.
– Mais si c'est mauvais ?
– Et alors ? Ca ne serait pas le pire.
– Non, c'est vrai.
En effet. le pire – je le savais déjà – serait d'avoir trop peur pour essayer.

Elle suivra finalement ce conseil, en écrivant des nouvelles puis des romans. Et elle continuera seule sur cette route, vivant sa vie comme elle l'entend, couvrant tous les grands conflits du siècle, de la guerre d'Espagne à l'invasion de Panama par les Etats-Unis (à 81 ans !).

J'ai aimé faire un bout de chemin avec ces deux écrivains amoureux, furieux mais magnifiques, qui nous font vivre au coeur de l'Histoire en train de se faire tout en vivant leur passion, courte mais belle. J'ai aimé suivre la plume de Paula McLain que l'on sent elle-même amoureuse de ces deux « personnages », heureuse de nous faire découvrir cette figure méconnue qu'est Martha Gellhorn et qu'elle contribue à faire sortir de l'ombre d'Hemingway. Un beau roman, très réussi.
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Ce livre est l'histoire d'une femme. J'ai bien dit "ce livre" et non pas "ce roman" parce que le ton utilisé, quasiment journalistique, ne s'envole jamais vers des envolées lyriques. Et pourtant, ce livre est l'histoire d'une femme, d'une romancière, qui rencontre un jour son idole, un auteur de renommée mondiale, Ernest Hemingway. Il est marié, il a trois fils. Pourtant, Martha deviendra la troisième madame Hemingway.
Que dire ? Qu'avec une personnalité aussi forte que la sienne, ce mariage ne pouvait pas réussir ? Il est facile de juger après coup. Paula McLain avait montré, dans Madame Hemingway (oeuvre que j'avais beaucoup apprécié), le destin d'Hadley, la première madame Hemigway, qui a assisté au début littéraire de son mari, qui a partagé les années difficiles avec lui. Martha doit vivre avec une célébrité, un homme qui veut rester au sommet qu'il a atteint, qui veut être digne de la réputation qu'il s'est crée, qui voit, aussi, comment Francis Scott Fitzgerald a été broyé. Martha veut vivre aussi, par elle-même, et fait des choix, qui, forcément, ne plaisent à Hemingway, peu habitué qu'il est à vivre avec une femme qui ne veut pas n'être que madame Hemingway.
J'ai aimé le fait que ce récit nous soit raconté par Martha elle-même, heureuse de redevenir Gellhorn après coup. Je me suis dit aussi que leur mariage était le jouet de circonstance historique. Combien de couples mariés avant la guerre ont divorcé juste après ?
Un livre fortement recommandable pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur Hemingway et sur l'Amérique des années 30 et 40.
Merci à Babelio et aux éditions Presse de la cité pour ce partenariat.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le titre m'a intrigué et m'a donné envie de découvrir le livre. J'avoue connaître peu la vie d'Hemingway et connaissait encore moins Martha Gellhorn. Je suis donc ravie de cette découverte, ce n'est pas une biographie mais une fiction historique mêlant réalité et fiction. Pour autant les faits importants de sa vie nous sont contés. Quand la réalité nous embarque encore plus que la fiction.

L'histoire de cette femme et de sa relation avec Hemingway m'a vraiment transportée. La plume de l'autrice est poétique et fluide, elle nous dépeint avec justesse ses deux héros et leur amour. Martha et Ernest forment un couple hors du commun, ils se sont rapprochés grâce à leur travail, l'écriture. Ernest était encore marié au début de leur liaison et il aura fallu du temps pour que la situation soit régularisée et le divorce avec la seconde Mme Hemingway fut difficile. Cette situation fut compliquée pour Martha. de plus l'admiration qu'ils ont l'un pour l'autre va se transformer en dualité professionnelle qui finira par avoir raison de leur passion. Martha souhaite exister professionnellement en dehors de son époux si célèbre et lui n'acceptera de rester seul pendant que cette dernière part en reportage.

Martha libre et indépendante aura à coeur tout au long de sa carrière de se faire le porte parole des victimes de guerre, d'abord la guerre d'Espagne puis la Seconde Guerre Mondiale, elle sera d'ailleurs le premier journaliste sur les lieux du débarquement en Normandie. Elle va arpenter le monde en fonction des drames et nous apporte un regard neuf sur ces évènements dramatiques.

Un livre qui m'a agréablement surprise, je ne pensais pas me laisser embarquer à travers cette histoire autant que je l'ai été. J'ai très envie de découvrir après cette lecture, les écrits de Martha Gellhorn. Un roman à découvrir.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Dès l'âge de 5-6 ans, Martha Glehorn comprit qu'elle était née voyageuse. A 26 ans, elle mène une existence libre. Elle a déjà parcouru presque toute l'Europe. Elle est hébergée dans la maison de campagne d'un bureaucrate des Nations Unies près de New York où elle peut se consacrer à l'écriture. Mode de vie que réprouvent ses parents. Suite au décès de son père, elle retourne vivre 6 mois dans la maison familiale avant de partir en Europe où elle prend conscience des tensions sociales. Lors d'une escapade avec sa mère et son frère à Key West, elle rencontre à un bar son indole, Ernest Hemingway. Quelques mois plus tard, elle le rejoint en Espagne en tant que "correspondante spéciale" pour couvrir la guerre à ses côtés.
Dans un style fluide, l'auteur dresse le portrait de l'écrivaine, journaliste Martha Glehorn, troisième femme d'Ernest Hemingway, à la première personne du singulier, parfois entrecoupé par la perception des événements d'Ernest. A travers leurs voyages d'investigation et leur retraite d'écriture, nous découvrons la spontanéité, le courage et l'indépendance de cette femme libre qui tente de se faire reconnaître pour la qualité de ses écrits. L'auteur nous montre comment Martha finit par céder à la passion malgré la différence d'âge, l'admiration pour le personnage, le mariage d'Ernest Hemingway.Les dialogues rendent vivant ce roman qui repose sur la biographie de Martha Glehorn mais également des faits historiques. Si le mélange de fiction et de réalité peut être déroutant aux premiers abords, nous nous y habituons très vite car cela crée du rythme et permet d'avoir un éclairage sur la cohabitation de ces deux personnages à fort caractère dans le contexte social et géopolitique de cette période. L'auteur parvient ainsi à nous immerger dans l'ambiance de pays en guerre comme l'Espagne, la Finlande et la Chine qui contraste avec leur lieu de vie préservé à Cuba.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Mosaïque issue de l'histoire réelle de Martha Gellhorn et de imagination de l'auteur, ce roman est palpitant.

Notre héroïne m'a fait penser à Alexandra David-Néel pour son envie de découvrir et de décrire le monde, l'une une parisienne à Lhassa première occidentale dans la ville tibétaine, l'autre première et seule femme américaine en Normandie pour le débarquement. Les deux frappées par la maladie du voyage et du témoignage.

Tout au long de ce livre, nous sommes entraînés dans une aventure humaine extraordinaire faite de rencontres d'hommes et de femmes, les célébrités de l'entourage d'Hemingway et les souffrants de l'Europe en guerre.

Les passages dédiés aux voyages de Marty comme correspondante de guerre sont aussi remarquables que prenants. C'est la partie de ce roman que je préfère.

Hemingway, l'idole, se transforme pour la jeune journaliste et écrivaine en complice, grand amour, mari et antagoniste au fil des pages.

Réussie et intéressante également la description de la vie à Cuba, on s'imagine à la piscine ou avec les chats dans le jardin.

Ce récit vif et intense est un régal !
Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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Quel plaisir de retrouver cette auteure découverte il y a six ans pour son roman : « Madame Hemingway ».
Son deuxième roman « L'aviatrice » était un coup de coeur aussi.
Son talent de conteuse est toujours présent : dès la première page le lecteur est captivé par le récit.
Paula est très douée pour utiliser les faits historiques et produire une belle fiction : le roman se dévore, en le refermant on en redemande.
Le grand écrivain a déjà eu deux épouses et ne peut résister au charme de cette jeune femme. Celle-ci est belle et talentueuse : écrivaine et journaliste, ils sont en phase intellectuellement dès le début. Chacun lit les textes de l'autre. Mais progressivement, la jalousie d'Ernest empoisonne leur relation.
Je vous encourage vivement à découvrir ce roman passionnant qui nous fait revivre le destin de ces deux êtres uniques. Martha est une grande héroïne qui fut l'une des plus grandes correspondantes de guerre du vingtième siècle.
Un roman qui combine une histoire passionnante et une belle plume : n'hésitez pas.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=43632
J'ai mis la note de : 19/20

Mon avis : La troisième Hemingway est un roman palpitant, qui nous entraîne dans un passé tumultueux et plein de péripéties. Les pages s'enchaînent à un rythme effréné et les images que l'on retient sont dures, violentes, et pourront perturber certains lecteurs. En effet, Martha Gellhorn fut une journaliste de guerre reconnue et très active, jusqu'à ses derniers jours. Ce roman, nous racontant sa vie passionnante, est prenant et rend compte d'une période instable, ponctuée de nombreuses personnalités hautes en couleur que l'on souhaiterait parfois oublier : Hitler, Franco, Mussolini, Staline…

Martha Gellhorn, faisant fi de l'image de la femme de cette époque, n'a pas hésité à embarquer son stylo et sa force, pour dépeindre les plus grands conflits de l'Histoire et les vivre à bras le corps, en plein coeur de l'action, bravant la mort et les dangers. Martha Gellhorn est un portrait de femme forte comme on les aime et comme on les connaît peu. Auteure, comme son célèbre mari Ernest Hemingway, la jeune femme ne démérite pas non plus de ce côté-là et, malheureusement, tous ces livres n'ont pas été exportés en Europe, vite ombragés par ceux d'un époux impressionnant et, comme elle, journaliste de guerre à ses heures perdues.

Le roman nous entraîne dans une aventure plutôt inattendue, loin des histoires d'amour auxquelles on peut être habitués. Les trois quarts de l'intrigue tournent autour des travaux de journaliste de Martha et de ses voyages : la guerre civile espagnole à Madrid, l'annexion de Hong-Kong par les Japonais, le front de la Seconde Guerre Mondiale… Les scènes sont terribles, pleines du sang des victimes et des rescapés que la jeune femme interviewe pour la postérité, pour leur rendre hommage, pour les comprendre ou pour les aider.

Humaniste dans l'âme, Martha a aussi besoin de cette adrénaline, de rôder avec la mort et de ressentir tous les affres du danger, et c'est cet ensemble, en plus de son histoire d'amour et de ses talents d'écrivain, qui en font une femme riche et complexe, que l'on a plaisir à suivre dans sa vie quotidienne.

Indépendante, Martha diffère des femmes de cette époque, attachées à des règles strictes ou soumises à des maris envahissants. Son travail représente tout pour elle, et elle n'hésite pas à partir des mois loin de son mari pour mener à bien ses missions de journaliste de guerre, quitte à ne plus jamais revenir. Sa relation avec Hemingway est ainsi atypique et passionnante à suivre. Temps de guerre obligent, de nombreuses tensions existent en plus de leurs sentiments explosifs et du divorce d'Hemingway avec sa seconde femme, qui peine à se faire.

Comment supporter que la femme qu'on aime veuille sans cesse risquer sa vie sur des champs de bataille et s'éloigner de nous ? D'un autre côté, comment supporter au quotidien la vie mondaine d'un mari célèbre, qui préfère les soirées alcoolisées et pleines d'hypocrisie, à des moments simples en amoureux ou en famille ? Deux caractères forts qui s'affrontent et qui s'unissent, sous un fond de drames politiques et de combats épiques.

L'écriture rythmée est parfaite pour un tel roman, qui ne contient aucune longueur et qui nous tient en haleine jusqu'à la fin. L'Histoire associée à l'histoire plus modeste d'un couple haut en couleur, est bien retranscrite et fait réfléchir. Martha et Ernest nous font part de leurs visions des conflits, de leurs envies, de leurs douleurs, et on s'attache profondément à eux. Bien que la narration passe entièrement via Martha, quelques passages en italiques nous font part des pensées d'Ernest, un homme qu'il est difficile de cerner et de comprendre, tant son psychisme est troublé.

Il n'y a pas de gentils ou de méchants dans cette histoire, simplement un homme et une femme qui n'ont pas réussi à s'accorder et qui n'ont pas réussi à se comprendre, bien que nombre de leurs envies convergent. Ce sont de beaux messages de vie, d'amour et de paix que véhicule ce roman. On se rend finalement compte de la chance que l'on a de vivre dans un monde à peu près stable, dans lequel on peut se projeter et non pas, sans cesse, avoir peur du lendemain ou pour sa vie. Les climats européens décrits sont vrais et plein de vie.

Les métiers d'écrivain et de journaliste sont mis en avant dans ce roman. le problème de la page blanche, celui de l'inspiration, ceux des publications, éditions et publicités, les critiques très bonnes ou, au contraire, odieuses, les commentaires sur les ressemblances dans l'écriture dans le couple (Martha a été vivement critiquée pour sa relation avec Hemingway), l'ombre d'un auteur plus célèbre que l'autre, l'un en tant que romancier, l'autre, en tant que journaliste (Martha ayant fait davantage qu'Ernest en tant que journaliste avant que ce dernier ne la décrédibilise par jalousie), … Tout y passe.

La troisième Hemingway est un portrait prenant d'une femme qui mérite d'être reconnue non comme la femme d'un célèbre écrivain, mais comme une artiste à part entière.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
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