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4,22

sur 938 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans une ville de Belfast minée par les attentats terroristes et les assassinats, Jake et Chuckie tentent d'avancer en passant au travers de toute cette violence. Tandis que l'un cherche le grand amour, l'autre multiplie les combines pour faire fortune.

Belle découverte que ce roman qui est une magnifique déclaration d'amour à Belfast et à ces habitants. Des habitants capable d'une grande résilience alors que des bombes éclatent sans arrêt à quelques rues de chez eux. Parfois brut(e) et violent, parfois drôle et tendre, Robert McLiam Wilson nous offre un très beau roman et nous démontre que malgré tout ce qui peut se passer, on n'est jamais aussi bien que dans sa rue.
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Attention un vrai écrivain! On suit avec plaisir la petite vie ordinaire de certains habitants dans un Belfast au ciel bas en proie au chômage, à la violence et aux attentats. Quand un écrivain arrive à nous happer sans nous servir une grande histoire à rebondissements avec des personnages hors du commun, le pari casse-gueule est réussi. Des mecs comme tout le monde qui avancent comme ils peuvent dans la vie. Rien de plus et tout y est.
"La lune semblait accrochée dans le ciel comme une ampoule nue dans une chambre miteuse. " Une ambiance blafarde réchauffée par ses personnages.
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J'ai beaucoup, beaucoup aimé cette galerie de personnages (surtout des hommes) tous plus vrais que nature, sincères et imparfaits, amoureux et/ou en quête d'ascension sociale, dans le contexte très particulier de la ville de Belfast, sur fond de la fin de ce conflit politique et religieux qui mina l'Irlande du Nord à coups de bombes de 1960 à 1998. L'auteur nous fait aimer sa ville, nous fait comprendre le conflit, son absurdité, et nous fait vivre la vie d'une ville sous menace des bombes, nous entraîne dans leur horreur, quelle empathie, quel beau roman.

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Vingt ans après la fin de ce que l'on a appelé "les troubles" qui ont opposé les partisans catholiques de l'IRA et des milices loyalistes protestantes en Irlande du Nord et qui ont fait en trois décennies 3500 morts , ce livre reste toujours d'actualité. La violence politique et idéologique continue régulièrement à faire des victimes un peu partout dans le monde à coup d'actes terroristes.
Dans son roman Robert McLiam Wilson fait la critique acerbe de cette violence qui a secoué Belfast. Pour la bande de copain qu'il met en scène, la violence est d'abord lointaine se limitant à des brutalités policières et aux bruits des explosions jusqu'au jour où l'horreur des attentats devient une réalité palpable. A travers du récit de la vie de Jake, Chukie, Septic et Slate des types " fondamentalement vulgaires, mal dégrossis et tristes" l'auteur nous transporte au coeur de sa ville adorée pour une balade riche en émotions. J'ai beaucoup aimé ce roman car il mêle les genres: le réalisme et le tragique côtoient le comique et l'absurde ce qui fait que l'on ne s'ennuie jamais malgré sa longueur (544 pages)
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C'est l'histoire d 'une bande de copains trentenaires, paumés, célibataires, protestants et catholiques dans Belfast "en guerre". Chaque personnage vivote et est en quête de l'amour avec un grand A dans cette ville ponctuée d'attentats, d'agressions, de désespérance jusqu'au jour où l'un d'eux Chusky réussit des gros foireux. Un très beau livre sur Belfast, la peur au jour le jour, la pauvreté (le gamin semble tout droit sorti d'un livre de Dickens). Beaucoup d'humour dans cette noirceur et une écriture chirurgicale qui laisse froid dans le dos parfois.
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On se régale de bout en bout ! J'ai adoré le style de l'auteur, son idée de départ et son exploitation. On est complètement immergé dans les troubles politiques et religieux qui rythmèrent Belfast durant années 1960 à 1990. Les personnages principaux sont attachants dans leur désespoir, leurs rêves, leurs dragues et leurs histoires. J'ai passé un très bon moment. Ravie d'avoir découvert Robert McLiam Wilson !

Je pense le mettre sur ma liste des livres à offrir !
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Stop! ouvrez ce livre. le temps va s'arrêter. Une ballade Irlandaise? Stop, vous avez ici sous les yeux Eureka Street... Et le voyage commence....
Vous voulez en savoir plus? Ouvrez ce livre. Il est parfois grisant de partir à l'aventure à l'aveugle. Juste parce qu'on nous a offert un billet d'avion. Dessus, juste un nom de rue; Eureka Street. Juste une destination. L'Irlande...
Et on ouvre son coeur sur les rencontres, sur les confidences... On va au Pub, boire une Guiness... Ecouter The Pogues...
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Prenez le temps de découvrir la Belfast de Robert McLiam Wilson. Il la raconte comme personne, avec amour et violence, humour et poésie. Eurêka Street se déroule à l'époque où la ville est gangrenée par les affrontements entre protestants et catholiques. Jake, le narrateur, est catholique. Chuckie, est protestant. Ce sont deux amis dont on suit les tribulations entre rencontres amoureuses et réussite professionnelle. C'est en réalité tout un panel de personnages hauts en couleurs qui vivent à travers eux et nous plongent dans l'ambiance d'une Belfast où se côtoient la misère et la détresse, l'amour et l'entraide.
Ce livre se lit très rapidement, les chapitres se succèdent au fil des aventures de la bande d'Eurêka Street, entrecoupés de vrais moments de poésie.
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Les désabusés Jake et Chuckie, respectivement catholique et protestant, traînent leurs désoeuvrement dans une Belfast divisée, érigeant leur amitié en contre-exemple absolu d'un conflit dont les tenants et aboutissants se brouillent à mesure que les saisons s'égrènent et que les dépouilles anonymes et malchanceuses s'empilent. Des illusions tragiquement déchues, des rapports sociaux globalement accidentés, des états d'âme plus ou moins affirmés, ennui, célibat souvent forcé, beuveries, emplois précaires, désintérêt total pour la guerre civile qui se déroule sur leur pas de porte aucun des deux hurluberlus ne trouve sa place dans la société nord-irlandaise.
Rien de réjouissant, et pourtant si, c'est un livre prenant et surprenant, une galerie de personnages souvent peu glorieux mais aussi singuliers qu'attachants, dont nos deux protagonistes sont le dénominateur commun.
Ces deux prolos au destin capricieux, contrarient à eux seuls un climat délétère de désunion et de tensions tantôt sourdes, tantôt assourdissantes, et soulignent l'absurdité de ce conflit.
Pas de mélodrame, un roman drôle, poétique, jamais alourdi par le contexte politique, une complainte irlandaise farfelue, rythmée, ou l'amitié, l'espoir, le rire, le disputent au repli sur soi, la détresse et la raison.
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"Vous avez vu les drapeaux, les inscriptions sur les murs et les fleurs sur le pavé. Voici une ville où les gens sont prêts à tuer et à mourir pour quelques bouts de chiffon colorés. Telles sont les habitudes de deux populations dotées de différences nationales et religieuses remontant à quatre ou huit siècles. le drame, c'est que toute différence jadis notable a aujourd'hui fondu et que chacune de ces deux populations ne ressemble à aucune autre, sinon à l'autre. C'est une aberration, une énigme qui corrompt le sang. Il n'y a pas de révolution, seulement une mortelle convolution." p.298

Avec beaucoup d'humour et une écriture à la fois franche et subtile, Robert McLiam Wilson évoque formidablement bien cette aberration politico-terroriste dont il est question dans ce roman, il tourne en dérision, avec brio, le conflit catholique/protestant.
Pour celà, il nous fait partager l'histoire d'une bande de potes, Jake, Chuckie, Slat, Donal et tant d'autres, qui incarnent à merveille le Belfast des 90s : des catholiques, un protestant, des modérés, une extrémiste nationaliste fasciste, des personnages hauts en couleur, des gens ordinaires, humains avant d'être Irlandais, vivant dans une ville en conflit ... vivant simplement, chaotiquement, entre beuveries à répétition, coucheries, bagarres, à la recherche d'un boulot, à la recherche de l'amour et s'accrochant à leurs rêves.

Les personnages font la force de ce roman, il lui donne toute sa dimension humaine, la lutte entre catholiques et protestants, les attentats, les marques de la guerre civile restant la plus part du temps en toile de fond.
Le personnage central n'est autre que Belfast, sa ville, qu'il dépeint avec beaucoup de poésie et de réalisme. Il lui rend un bien bel hommage ainsi qu'à ses habitants.
Le chapitre 10, consacré à sa ville est très beau,
Belfast, c'est Rome avec davantage de collines; c'est l'Atlantide sauvée des flots. Et, où qu'on soit, où qu'on regarde, les rues brillent comme des bijoux, comme de menues guirlandes étoilées. [...] elle est magique. p.297
Mais surtout, les villes sont des carrefours d'histoires. Les hommes et les femmes qui y vivent sont des récits complexes et intrigants. le plus banal d'entre eux constitue un récit plus palpitant que les meilleurs et les plus volumineuses créations de Tolstoï. Il est impossible de rendre toute la grandeur et toute la beauté de la moindre heure de la moindre journée du moindre citoyen de Belfast. Dans les villes, les récits s'imbriquent ...Les histoires se croisent. Elles se heurtent, convergent et se transforment. Elles forment une Babel en prose. p.300

Celui qui suit est un formidable condensé d'émotions, extrêmement touchant, l'humour désabusé y devient grinçant et le ton ironique pour raconter un attentat :

"Car les poseurs de bombes savaient que ce n'était pas de leur faute. C'était la faute de leurs ennemis, les oppresseurs qui refusaient de faire ce que les autres voulaient qu'ils fassent. Ils avaient demandé à ce qu'on les écoute. Ils n'avaient pas réussi. Ils avaient menacé d'utiliser la violence si on ne les écoutait pas. Quand cela non plus n'avait pas réussi, ils furent contraints, à leur grande répugnance, d'accomplir tous ces actes violents. de toute évidence, ce n'était pas de leur faute". p.316

"Le seul vrai professionnalisme vint des journalistes et des cameraman sur les lieux du drame et dans les hôpitaux. Ils firent preuve d'une vigueur réelle et d'une ambition indéniable. Ils braquaient partout caméras et micros. Un journaliste allemand dirigea même son micro vers un cadavre allongé sur un lit de camp. Les journalistes du cru se moquèrent beaucoup de lui. Car ils avaient cessé d'interroger les morts depuis belle lurette."

Il faut que je vous avoue, que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, les presque trois cent premières pages sont une succession de portraits de ces compagnons de beuveries, et j'ai commencé à m'en lasser au point de vouloir abandonner et refermer cet opus.
Et puis, j'ai été happée par le tourbillon des événements, de la vie, de leurs vies, emportée dans une Belfast meurtrie; j'ai dévoré les deux cent cinquante pages restantes, ravie de ne pas être passée à côté de ce petit trésor.
Un petit trésor déniché à tout hasard dans une librairie, acheté sur les deux simples critères Belfast et auteur irlandais. Oh que j'ai bien fait !!!

En 1999, j'ai eu l'occasion de passer à Belfast. J'en garde des images de violences, d'une ville blessée, meurtrie et insécure : barreaux aux fenêtres, impacts de balles sur les murs, voitures calcinées, quartiers dévastés, certains interdits d'accès...
Ce livre m'a donné envie d'aller y boire une pinte, de m'y attarder un peu plus cette fois ... ce sera l'occasion de relire ce grand roman.

Certains passages ont un goût très bizarre, amer, douloureux ... après Charlie, après le Bataclan.

"Tous avaient leur histoire. Mais ce n'étaient pas des histoires courtes, des nouvelles. Ce n'aurait pas dû être des nouvelles. Ç'aurait dû être des romans, de profonds, de délicieux romans longs de huit cents pages ou plus. Et pas seulement la vie des victimes, mais toutes ces existences qu'elles côtoyaient, les réseaux d'amitié, d'intimité et de relations qui les liaient à ceux qu'ils aimaient et qui les aimaient, à ceux qu'ils connaissaient et qui les connaissaient. Quelles complexité ... Quelle richesse....
Qu'était-il arrivé ? Un événement très simple. le cours de l'histoire et celui de la politique s'étaient télescopés. Un ou plusieurs individus avaient décidé qu'il fallait réagir. Quelques histoires individuelles avaient été raccourcies. Quelques histoires individuelles avaient pris fin. On avait décidé de trancher dans le vif. " p.321
Lien : http://seriallectrice.blogsp..
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