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J'avais dévoré « Texasville » il y a une vingtaine d'années, et je me rappelle l'avoir relu à deux ou trois reprises au fil des ans, touchée par l'écriture de l'auteur et par les personnages attachants tout autant que loufoques.
J'ai donc été ravie de tomber un peu par hasard sur « Duane est dépressif » où l'on retrouve le protagoniste principal et toute une galerie de personnages, ayant tous vieilli d'une quinzaine d'années, mais toujours aussi dingues les uns que les autres.
Duane a désormais 62 ans, c'est un Texan qui a une bonne situation professionnelle dans le pétrole, une très grande maison, une femme, quatre enfants et une tripotée de petits enfants.
Soudain, il décide de garer son pick-up et de se déplacer exclusivement à pied, ce qui surprend tout le monde au point qu'on le soupçonne au choix de s'être disputé tellement fort avec sa femme qu'il envisage le divorce, de souffrir d'un Alzheimer précoce ou de faire une grosse dépression.
Mais qu'en est-il réellement ?
Les 500 et quelques pages du roman nous apportent quelques éléments de réponse, tout en nous parlant des habitudes des américains qui se déplacent en voiture pour se rendre de n'importe où à nulle part, au point de ne plus jamais marcher, de ces personnes qui jettent systématiquement leurs ordures par dessus les ponts qu'ils traversent, de la nature qui est omniprésente mais que personne ne voit, de tout un tas de personnes qui semblent n'avoir jamais changé en cinquante ans d'existence, de ces rêves qu'on avait à 20 ans et qu'on n'a jamais réalisé faute d'argent, de temps ou parce qu'on ne croit plus que ça soit possible, du temps qui passe en emportant nos envies mais pas nos souvenirs ni nos sensations, de la solidarité qui peut exister au sein des petites communauté, de la compassion qui surgit où on ne l'attend pas, de l'amitié qui lie des personnes n'ayant plus rien en commun au bout de dizaines d'années...
J'ai lu ces pages avec un grand sourire, malgré les drames et le chagrin qui surgissent brutalement au détours d'une page et malgré le doute qui assaille Duane durant des semaines.
J'ai aimé ces moments de solitude, de réflexion et d'introspection d'un homme simple, qui tente de comprendre des choses auxquelles il n'avait jamais prêté attention, des choses qui lui étaient totalement inconnues des semaines auparavant , des choses qui semblent lui être totalement étrangères mais qui finalement sont peut-être au coeur même de ce qu'il va faire de ce qui reste de sa vie.
Un énorme coup de coeur donc pour ce roman que j'ai trouvé profond sans être ni prétentieux ni ennuyeux.
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Duane Moore, le héros de Duane est dépressif, de Larry Mac Curthy, qui est sorti chez Sonatine en ce début d'année 2014, est un personnage de roman que j'ai pu voir deux fois au.... cinéma, incarné par Jeff Bridges sous la direction de Peter Bogdanovich, dans deux beaux films élégants et qui mine de rien , critiquait pas mal la société américaine des années 60 puis 80, La dernière séance et Texasville.

D'abord lycéen cumulant les petits boulots, obsédé par les filles Duane nous était apparu, à l'aube de la cinquantaine, père affairé de quatre enfants, patron endetté, alors que ses concitoyens n'avaient qu'une idée en tête, fêter le centenaire de leur petite ville.

Dans ce troisième volet de la trilogie, Larry Mac Murtry, qui est également scénariste de cinéma (et notamment du cultissisme Secret de Brokeback Mountain) continue dans la même voie de la satire intelligente de la société texane à travers ce personnage de Duane qui a désormais 60 ans, et qui décide un beau jour de prendre une décision radicale et incompréhensible dans cette partie des USA, celle d'abandonner son pick up et de remplacer l'usage de la voiture par celui de ses pieds, et cette décision, a priori anodine va lui faire totalement changer la vision de sa vie.

Sur près de 600 pages, l'auteur va nous suivre sur les traces de cet homme dans les mois et les années qui suivront cette décision, des années riches en espoir et aussi en drames. Mais malgré le drame, le romancier américain, fidèle à sa ligne de conduite, garde un ton plein d'espoir et d'optimisme. Il faut dire que Duane va faire des rencontres avec des personnages assez savoureux et plein d'humanités, et Duane, malgré le titre de l'ouvrage ne tombera jamais dans la dépression et va, au fil du livre, réussir à trouver la voie pour donner à sa vie le tour qu'il souhaitait lui donner . Un roman puissant et parfaitement troussé, qui offre pas mal de rebondissements inattendus, tout en proposant une profonde réflexion sur le sens de nos existences et sur les rapports avec nos proches.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un matin, Duane Moore, modeste entrepreneur quinquagénaire de la petite ville texane de Thalia, est pris d'une étrange lubie. Alors qu'il s'apprêtait à prendre place dans son pick-up - le véhicule indispensable de tout bon texan - il décide soudain de se rendre à son travail à pied. Rien de bien méchant, trois ou quatre kilomètres de marche, pas plus. Mais l'entourage de Duane ne voit pas du tout les choses de cette façon. A Thalia, personne, absolument personne, ne se déplace à pied s'il peut faire autrement. Karla, son épouse, monte immédiatement sur ses grands chevaux : il est évident que son mari s'apprête à la quitter !

Le reste de la ville préfère miser sur une crise de démence inoffensive que l'on espère passagère. D'autant plus que l'intéressé persiste et signe. Il continue à marcher, méprisant tout moyen de transport autre que ses jambes, évite au maximum sa famille inquiète et envahissante, se désintéresse complètement de son entreprise… Un ami bien intentionné pense avoir trouvé la solution de ce curieux mystère : Duane doit être dépressif, cette curieuse maladie qui, comme chacun le sait, n'atteint d'habitude que les yankees. Duane ne se sent pas particulièrement dépressif - d'ailleurs, c'est quoi, une dépression ? - mais, poussé par un mélange de curiosité et d'ennui, il accepte de voir une jeune psychanalyste venue de Boston.

Ce qui me frappe toujours chez Larry McMurtry, c'est la profonde bienveillance qu'il manifeste vis à vis de ses personnages. Il ne les ménage pas pourtant, ne nous épargne aucun de leurs défauts ou de leurs faiblesses, mais il ne les juge jamais, préférant les laisser évoluer en toute simplicité. D'autres écrivains auraient pu regarder de haut les “bouseux” plutôt bas-de-plafond de Thalia, mais McMurtry ne leur manifeste ni mépris, ni répulsion. Il les comprend, les prend en empathie et fait d'eux des humains à part entière, pauvres héros d'une pauvre Amérique, mais aussi dignes d'intérêt que des brillants journalistes de New York ou des politiciens de Washington.

Avec “Duane est dépressif”, il signe une oeuvre très touchante, portrait d'un homme d'une gentillesse et d'une bonhomie confondantes, découvrant à l'aube de la vieillesse qu'il a oublié de vivre sa vie, et de son entourage, tout aussi paumé que lui. On y retrouve la mélancolie tempérée d'humour noir qui caractérise l'ensemble de son oeuvre, avec toujours un fond d'optimisme et de tendresse qui évite au récit de devenir justement trop “dépressif”. le roman a beau daté d'une vingtaine d'années, je pense que sa lecture reste indispensable pour comprendre, sans acrimonie, une certaine Amérique perdue et dépolitisée - je ne parle même pas de celle qui a porté un excité misogyne et raciste au pouvoir, mais de celle, trop souvent oubliée par les médias et les romanciers, qui a laissé la chose se faire, par découragement, indifférence ou incompréhension.
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A la fin de "Texasville", on avait laissé la ville de Thalia et ses habitants déjantés pour apprendre que dans le tome suivant, Duane Moore, l'un desdits habitants – et de loin le plus rationnel de tous – était, selon les dires de sa femme Karla, gravement dépressif.
Attaquant sur le même ton délirant que le tome précédent, Larry McMurtry nous décrit le jour où sans prévenir, Duane est rentré chez lui, à garé son pick-up dans le garage, planqué les clefs et décidé de ne plus jamais reposer son joufflu dans une voiture quelle qu'elle soit. Dorénavant, il serait un piéton et rien d'autre.
Bon, le côté azimuté ne nait pas tant de cette décision qui, si elle paraît un peu extrême n'en est pas moins plutôt saine, que de la réaction des habitants du coin qui en concluent sans tarder que Duane est en train de faire une attaque ou quelque chose comme ça. Marcher ?! Faut avoir perdu le sens commun pour trouver ça normal. Karla, de son côté, pense que c'est la seule façon qu'a trouvé son mari pour lui annoncer qu'il souhaitait divorcer.
Bref, un marcheur au pays du pick-up roi, il n'en faut pas plus à cette bande de fondus pour faire un ramdam de tous les diables devant ces peut-être prémices de fin du monde.

Enfin, une fois cette situation un tout petit peu farfelue posée, Larry McMurtry quitte le registre de la comédie pour nous plonger calmement dans le drame d'un homme qui, à l'âge de la retraite, prend conscience qu'il n'a rien fait d'autre de sa vie que passer son temps entre ses puits de pétrole, son pick-up et sa famille qu'il a fini par juger trop nombreuse et surtout beaucoup, beaucoup trop bruyante.
Mais par contre déprimé, il n'a pas l'impression de l'être plus que ça, juste le sentiment d'avoir bêtement laissé filer les années et l'envie de découvrir de nouveaux horizons, mais à force de se faire répéter que bien sûr que si, il est dépressif, il se met à douter et décide d'aller consulter une psychiatre dont il va évidemment tomber amoureux et qui lui conseillera de lire "A la Recherche du Temps perdu". Pour quelqu'un n'ayant jamais ouvert un livre de sa vie, commencer directement par Proust va s'avérer un exercice périlleux. Malheureusement dans la vie de Duane tout va soudain le devenir, périlleux, après un drame personnel qui, disons-le, m'a presque affectée autant que lui...

Avec cet opus, Larry McMurtry prend un virage à 180 degrés et si quelques situations continuent de faire grassement se tordre les flanelles (mais elles sont rares), la plupart du temps, on se retrouve pas loin d'avoir envie de chialer.
Après une "Dernière Séance" très sympathique et un "Texasville" totalement déjanté, "Duane est dépressif" nous plongerait presque dans l'angoisse avec en pourboire, le sale coup que nous joue l'auteur en nous retirant trois (dont mon préféré) des personnages principaux, comme ça d'un coup hop, profitant de notre naïveté à croire les personnages fictifs éternels.
Larry McMurtry n'a depuis longtemps plus rien à prouver mais au cas où, il confirme tout de même qu'avec ce troisième tome des aventures de Duane Moore, il est tout aussi apte à jouer la partition de l'humour grinçant que celle du répertoire dramatique.
Alors, que Duane soit dépressif on n'en est pas sûr sûr mais par contre que je me sois retrouvée un poil démoralisée à la lecture de ce tome 3, là y'a pas de doute.
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Mais qu'est-ce qu'il prend donc à Duane, retraité texan tout ce qu'il y a de normal, à savoir équipé de tout le confort américain, marié à une femme hystérique, père d'enfants à la dérive, et surtout motorisé, de décider un beau jour de ranger son pick up et de se mettre à marcher?
Sous le regard ahuri et soupçonneux de sa femme et de ses voisins, il quitte tout cela pour aller s'installer seul dans une cabane sur la colline et regarder les étoiles.

Démarré sur le ton de la bonne blague voire de la bouffonerie, le récit bascule sur celui de l'ironie douce-amère au rythme des cogitations - agitations de Duane, pour finir dans un registre franchement mélancolique à mesure que celui-ci se confronte au véritable bilan de sa vie de sexagénaire occidental.

Un bouquin et un personnage sympathique, mais un peu long. Je crois qu'il faut pour l'apprécier pleinement avoir déjà une accointance avec le personnage et donc avoir lu ou vu les précédents opus, "Texasville" et "la dernière séance".
Ce n'est pas mon cas et j'ai fait l'erreur d'attendre de ce livre ce qu'il n'avait pas à donner, à savoir une prolongation artificielle des vives émotions que m'avait procuré "Lonesome Dove", le western pulitzarisé de Larry McMurtry, qui ne m'a pas tout à fait convaincue dans le registre de l'introspection.
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Toute une galerie de personnages un peu loufoques, et un héros qui la soixantaine arrivée, remet sa vie en question et la société dans laquelle il vit.

J'ai adoré parcourir aux côtés de Duane ces moments de vie, dans une contrée où je ne suis jamais allée.
L'auteur ne se prive pas de critiquer la société américaine, et par moment c'est jubilatoire.

C'est surtout une réflexion sur le sens de nos vies et ce que nous en faisons.

Merci au challenge solidaire de m'avoir fait découvrir cet auteur !
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Duane a soixante-deux ans. Mari, père et grand-père, directeur de sa propre société, cela lui fait peut-être trop de responsabilités, puisqu'il décide un beau jour, non de fuir tout cela, mais d'abandonner ce qui pour des Texans est aussi vital que l'air, son pick-up ! Il ne va plus désormais se déplacer qu'à pied, qu'elle que soit la distance à parcourir. Son épouse Karla en est persuadée, soit il veut divorcer, soit il fait une dépression. Mais rien ni personne ne vient à bout de l'obstination de Duane, qui trouve enfin le moyen de respirer et d'avancer à son rythme, de se poser des questions qu'il ne trouvait pas le temps d'aborder. Il faut dire que sa famille, très américaine, peut aussi se classer parmi les familles dysfonctionnelles. Duane trouve aussi le moyen de laisser ainsi ses enfants se prendre en charge eux-mêmes.
Voilà l'essentiel à savoir avant de se cheminer aux côtés de Duane, et de voir comment va évoluer la situation. Humour et nature writing, roman psychologique et familial forment un sympathique, quoique parfois émouvant, mélange. L'écriture fluide fait avaler facilement les 570 pages et les personnages farfelus, les rebondissements et les dialogues savoureux y sont pour beaucoup aussi. Un moment de lecture très agréable, qu'il me sera permis de poursuivre un jour ou l'autre avec Duane est amoureux !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Pour ceux qui ne connaissent pas encore Larry McMurtry, sachez qu'il est scénariste, libraire indépendant au Texas et auteur de plein de bons bouquins hautement recommandables, dont Lonesome Dove qui a fait chavirer le coeur de moult lectrices, et d'une série se déroulant au Texas, La dernière séance, Texasville, et maintenant Duane est dépressif, roman qui peut se lire indépendamment.

Un beau jour, Duane gare son pick-up et décide de se déplacer à pied. Ce genre de décision, aux Etats-Unis, et en particulier à Thalia, Texas, ça ne passe pas inaperçu et suscite de l'incompréhension. Pour Karla, son épouse depuis quarante ans, c'est sûr, il est dépressif. Mais pourquoi?

"J'ai parcouru des millions de kilomètres en pick-up et, pourtant, je n'ai jamais vraiment vu le monde, je n'ai vu que les pick-up."
"Il ne voulait pas être joignable. Cela faisait trop longtemps qu'il l'était. Maintenant, tout ce qu'il désirait, c'était rester assis et penser; et ne pas être pressé, quand il pensait.Toute sa vie il avait fait ce qu'on attendait de lui, mais ce temps-là était révolu. Il voulait définir ses propres priorités et les mettre en action. Devrait-il d'abord se rendre en Egypte?"

Au début il passe presque tout son temps dans une cabane qu'il possède, à quelques kilomètres de la ville. Puis l'achat d'une bicyclette lui permet d'élargir son périmètre de déplacement. Il cultive son jardin, discute, fait des rencontres, lit Thoreau ("Il avait l'impression d'être précisément l'homme que Thoreau décrivait, aliéné par son travail." (et tout A La recherche du temps perdu!)... Rêvons : et si d'autres imitaient Duane?
Ce gros roman se lit absolument sans souci, ce n'est pas du tout déprimant, plutôt souvent drôle même. J'ai vraiment beaucoup aimé!

Un post sur facebook avait attiré l'attention sur la traduction et j'avais un peu peur avant de démarrer, mais rien n'a pu altérer mon plaisir et j'ai pu ignorer quelques raideurs dans certaines phrases, c'est vrai, et des passages un peu étranges à première lecture, tels "elle savourait son canapé, bien au sec dans sa maison et sur lequel elle était confortablement installée."Il marchait avec autant de facilité et de tonicité que ses premiers jours de randonneur."
Avis : ledevoir, et idem sur les traductions.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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L'auteur nous fait vivre au rythle de Duane, au Texas. Marié, père de quatre enfants "un peu destabilisés", drogue, alcool, et quelques petits enfants, il décide un beau jour, de laisser son véhicule au garage. Il adopte la marche à pied, toujours, il s'isole dans une cabane sise sur sa propirété, et il fait le point sur sa vie.
On rencontre au fil de la lecture des individus blessés par la vie, d'autres bien dans leur peau, c'est une étude des gens du Texas, difficile pour certains, plus facile pour d'autres, c'est une histoire sur plusieurs années, il y a de moments festifs, des drames aussi, mais je n'ai pas ressenti de tristesse, Duane nous emmène vers un changement radical mais aussi sur ce que chacun pourrait faire le bilan de sa vie à 60 ans.
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Duane, 60 ans, travaille dans le milieu pétrolier. Un matin, il décide d' abandonner son pick up, cache la clé dans un bol et part à pied. Personne dans cette petite ville des Etats Unis ne circule à pieds. Que lui arrive t-il? Sa femme est désespérée, elle pense qu'il est dépressif et qu'il veut la quitter. Mais non Duane, veut marcher......
Voici le début de ce roman, pleins d'humour de tendresse, de tristesse....
J'ai beaucoup aimé
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