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EAN : 9782809431377
175 pages
Panini France (05/06/2013)
4/5   2 notes
Résumé :
Deathlok - Fait pour la guerre

Charlie Huston (Moon Knight) et Lan Medina (Foolkiller) réinventent avec cette mini-série, un personnage secondaire de l’univers Marvel, qui a longtemps été laissé de côté : Deathlok le Démolisseur. Du concept d’origine, on ne garde que le principe d’un cyborg venant du futur, qui n’est pas sans rappeler un certain Terminator. Ici, nulle trace de l’univers Marvel actuel et de nos héros habituels : Deathlok évolue dans un... >Voir plus
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Ce tome comprend les 7 épisodes de la minisérie parue en 2010. Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre. le scénario est de Charlie Huston, et les illustrations de Lan Medina. Cette histoire est parue dans le label "Marvel Knights" (récits à destination d'un lectorat de jeunes adultes).

Dans un futur proche, un grand-père apprend les rudiments de la stratégie à son petit fils, autour d'un immense plateau de jeu. Ils évoquent ensemble la bataille d'Azincourt du 25 octobre 1415, et l'évolution qu'elle incarne en termes d'armements et de tactique. Quelques années plus tard, le petit fils est devenu un soldat professionnel pour le compte de l'entreprise Roxxon. Il s'appelle Luther Manning et il a parmi son peloton le lieutenant Mike Travers. Ce dernier constitue une véritable vitrine pour Roxxon et il apparaît dans tous les spots commerciaux de la marque pour vendre aussi bien des sodas, que des armes à feu, tous de marque Roxxon. Dans ce futur, la guerre est devenu un divertissement de masse retransmis par les chaînes de télévision, les entreprises disposent toutes de leur armé et les conflits économiques se règlent au travers du jeu de guerre télévisé appelé Battlezone. Lors d'un combat très médiatisé dans cette guerre sans fin, Manning et Travers tombent au combat. Leurs dépouilles sont récupérées par la division recherche et développement de Roxxon qui s'en sert pour finaliser le projet Deathlok, un combattant entièrement cybernétique conçu par le docteur Harlan Hellinger, sous la responsabilité de la directrice Theresa Devereaux.

En 1974, Rich Buckler crée le personnage de Deathlok. Ses premières aventures sont regroupées dans Marvel Masterworks Deathlok, une série atypique de bien des façons. de temps à autre, Marvel Comics tente de réintégrer ce cyborg à son univers principal avec plus ou moins de bonheur. L'une des itérations ayant connu le plus de succès est celle créée par Dwayne McDuffie dans Deathlok (The Living nightmare of Michael Collins). Mais l'originalité du personnage fait qu'il s'intègre mal aux superhéros traditionnels. En 2010, Charlie Huston (qui s'est fait connaître avec quelques épisodes de Moon Knight, à partir de Moon Knight, tome 1 avec David Finch) propose à nouveau une itération supplémentaire de ce personnage. Au lieu de rapatrier de force Deathlok dans l'univers 616 de Marvel, il raconte une nouvelle origine du personnage qui doit beaucoup à la version originelle de Buckler, mais avec des variations significatives.

Le premier épisode de cette série alpague le lecteur pour le plonger brutalement dans ce futur terrifiant. D'un coté la narration est un peu éprouvante parce qu'Huston remplit chaque case d'une grande quantité d'informations, à tel point que le lecteur peut être rebuté par le volume de texte à lire. de l'autre, il installe un futur entièrement aux mains des intérêts privés, du complexe militaro industriel, et sous le joug de l'audience et du divertissement. Sa façon de lier chacune de ces composantes est très convaincante et le résultat fait froid dans le dos, avec ces commentateurs sportifs s'extasiant sur le ratio de morts des combattants vedettes, sur le nombre de tués dans chaque conflit et sur la dextérité et l'audace des combattants les plus jeunes. Il y a là une vision atroce des conflits armés, de la société du spectacle et du capitalisme débridé. Huston entremêle adroitement les pires errements de notre société, avec un récit très brutal, des actions d'éclat, et un questionnement sous-jacent sur notre humanité dans un monde où la recherche du profit et du divertissement prime sur tout, à commencer par les individus. Passé le premier épisode un peu étouffant par sa densité d'exposition, les 6 suivants alternent de manière plus traditionnelle les actions militaires de Deathlok, les manipulations d'Hellstrike et Devereaux, et la lutte intérieure des personnalités de Manning et Travers au sein de l'intelligence artificielle de Deathlok. Au milieu de ces combats sans merci, il réussit également à mettre en évidence la valeur ajoutée de l'humanité dans l'efficacité des tueries (une forme de paradoxe habilement intégré à la narration).

Les illustrations de Medina sont complétées par les couleurs de June Chung (avec Brian Hamberlin pour l'épisode 1, et Morry Hollowell pour l'épisode 3). Les couleurs servent autant à apporter l'information sur la teinte, qu'à transcrire la texture de chaque surface (la peau, comme les parties métalliques) et les différences d'éclairage. Medina imagine des uniformes de combat fortement renforcés, un croisement logique entre la tenue d'un footballeur américain et la tenue anti-émeute des forces de l'ordre. le scénario d'Huston relève plus de l'anticipation dans un futur proche que d'une science-fiction débridée. Medina s'en sort bien en donnant un air légèrement futuriste à la technologie tout en s'appuyant sur des dispositifs existant. Lors de la scène principale dans une ville normale, il augmente surtout la densité de panneaux à caractère mi-informatif, mi-publicitaire, tout en conservant une architecture urbaine classique. de ce coté la génération de ce lendemain alternatif n'a rien d'ébouriffante, mais rien non plus d'impossible. La représentation de Deathlok est fidèle à l'originale, tout en apportant plus de précision et un niveau technologique plus high-tech. Medina apporte un soin inattendu à l'évocation des armures de l'époque médiévale.

En termes de mise en page, Medina effectue un travail très lisible à base de cases rectangulaires traditionnelles. Chaque personnage dispose d'une apparence graphique unique et distinctive. le style de Medina trouve ses limites dans la mise en scène des combats qui se déroulent bien souvent sur un fond vide, uniquement occupé par des tourbillons de poussière ocre. Sa volonté de ne recourir qu'à des traits fin pour délimiter les contours de chaque surface fait perdre de la force aux combats dont la violence ne ressort plus que par les postures des soldats et les effets spéciaux de couleurs.

Cette nouvelle incarnation de Luther Manning en Deathlok est assez fidèle à l'originale et en respecte totalement l'esprit. Charlie Huston imagine une convergence glaçante de l'industrie du divertissement et des intérêts militaires et économiques, pour une société toujours plus éloignée des valeurs humanistes. Lan Medina donne corps à ces combats et ces avancées technologiques de manière agréable et adulte. Toutefois ce récit trouve ses limites dans la résolution trop littérale du conflit interne de Deathlok, et dans des visuels manquant parfois de punch. Pour son projet suivant chez Marvel, Charlie Huston a jeté son dévolu sur Wolverine pour l'un des récits les plus violents de ce personnage, sans rien perdre en intelligence : Contagion et Quarantaine brisée (récit complet en 12 épisodes). Par la suite Marvel a réutilisé Deathlok dans une série de Wolverine de Jason Aaron (Tomorrow dies today) et dans la série d'Uncanny X-Force de Rick Remender (à partir de Deathlok nation).
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