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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le dernier Mathieu Menegaux est un uppercut au coeur même de la machine judiciaire. Machine défaillante qui cherche à tout prix, peu importe la manière et les conséquences, le coupable d'un crime pour panser les cicatrices d'une victime, pour faire justice, pour amener le deuil et réparation.

Gustavo est un homme comme un autre, marié, père de deux enfants. Il a juste le malheur d'avoir dans son garage une Megane blanche ayant subi des réparations au pare-choc. C'est assez pour le considérer suspect d'avoir voulu kidnapper une mineure et tué volontairement son père trois ans plus tôt.

J'ai peut-être moins accroché à ce roman dont l'auteur affectionne les thèmes cauchemardesques de notre pauvre société. Parce que le ton sur les trois quart du roman est bien trop chirurgical à mon goût, dénué d'émotions. C'est au scalpel que se découpent toutes les bavures de la machine judiciaire, on en oublie bien trop les victimes de part et d'autre. Que ce soit la jeune Claire victime d'un enlèvement à treize ans ou Gustavo et les siens dans le tourbillon du réquisitoire et de la fouille du domicile conjugal. Sur ce même thème, ma préférence se porte sur le très grand roman de Alexandre Postel « Un homme effacé », selon moi bien meilleur.

Par contre, les dernières pages m'ont transcendée. Arrive un raz-de-marée apocalyptique auquel on ne s'attend pas.

Un roman qui met en lumière l'obsession et la folie de ceux qui cherchent à tout prix la culpabilité et la vengeance au détriment des innocents qui finissent salis et souillés, traités comme des coupables pour une mauvaise concordance de faits.
Troublant, trop actuel, qui accuser dans pareille dérive ? Ceux qui souffrent devant un meurtrier en liberté ? Ceux qui veulent une justice envers et contre tout ?

Ça fait peur des histoires pareilles car d'innocent à coupable, il n'y a parfois que quelques secondes, parfois qu'un fait insipide et votre vie ne sera plus jamais la même.
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Après la corvée des courses, Bertrand et sa fille Claire, bientôt 13 ans, ne manquent jamais d'aller fleurir la tombe de maman, décédée quelques mois plus tôt d'un cancer. Malheureusement, en ce samedi froid de janvier, elle ne sera pourtant pas fleurie. En effet, pour parer au plus vite, Bertrand demande à sa fille d'aller à la voiture emmener quelques sacs. Une fois les achats payés, il cherche Claire sur le parking. Introuvable jusqu'à ce qu'il l'entende hurler. Un homme tente de l'enlever. Réussissant à soutirer sa fille des griffes du kidnappeur, enragé, il veut le mettre hors d'état de nuire et lui flanquer une dérouillée. Mais il voit la voiture démarrer, veut lui couper la route et c'est le drame. le choc frontal. Fatal. Bertrand décède sur le parking tandis que le kidnappeur prend la fuite...
Trois ans plus tard, Gustavo se fait surprendre au lit par des coups frappés à la porte. Il n'est pourtant que 6 heures. On tambourine rageusement. Et la police s'annonce. Une fois la porte ouverte, plusieurs agents entrent précipitamment. Des ordres fusent. Il faut fouiller la maison de fond en comble, jeter un coup d'oeil à la voiture. C'est alors que le commandant Defils lui annonce qu'il est placé en garde à vue pour tentative d'enlèvement et homicide volontaire...

Une tentative d'enlèvement, un homicide volontaire, des années d'enquête et un désigné coupable que tout semble accuser. Gustavo, immigré argentin aujourd'hui promu directeur financier de la filiale française d'un géant suisse de l'industrie pharmaceutique, marié et père de deux fils, va se retrouver soudainement aux prises avec une terrible erreur judiciaire. Une voiture et une veste correspondant à celle du kidnappeur et la machine judiciaire est en route, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mathieu Menegaux, de par son style rapide et entrainant, décrit parfaitement la spirale dans laquelle Gustavo est aspiré, tout jouant contre lui. Aussi bien sa femme que lui restent hébétés, surpris, ne comprenant pas ce qui se trame autour d'eux, d'autant que l'on s'acharne, les médias et les réseaux sociaux s'en mêlant à coeur joie. le commandant Defils, lui, est sûr de son fait et soulagé d'avoir enfin pu mettre un visage sur le kidnappeur. Ce roman dépeint avec frénésie cette situation ô combien tragique aux rouages parfaitement huilés, la violence de cette accusation et ses retombées, ce désir de vengeance d'une victime, la psychologie des personnages. Un court roman prenant...
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Eprouvant. Horrible. Glaçant.


Ce roman est une plongée en enfer, premièrement à cause de la police.
Pourtant les policiers font leur métier, n'est-ce pas, quand ils arrêtent quelqu'un, persuadé qu'il est coupable.
Enfin, il y a plusieurs façons de faire son métier. En toute honnêteté, il faut l'espérer, pour des policiers. Mais si cette honnêteté est accompagnée de sentiments quelconques – le désir d'humilier, de se croire bon enquêteur, de faire plaisir à la victime, de passer à ses yeux pour un bienfaiteur, et que sais-je encore - , alors c'est devenu de la malhonnêteté .


Reprenons.
La victime : Claire Delmas. A 13 ans, orpheline de mère, choyée par son père, elle est happée à la sortie d'un centre commercial par un grand blond avec une veste en jeans. Happée, mais secourue rapidement par son père qui, plein de hargne, se précipite devant la Mégane blanche où le grand blond s'est réfugié. Claire se retrouve orpheline une deuxième fois car ce grand blond heurte sciemment et de plein fouet son papa.

L'accusé : Gustavo Santini. Homme sans histoires, marié et père de 2 garçons, il est accusé à tort, 3 ans plus tard, d'être ce grand blond à la veste en jeans et à la Mégane blanche.
La police l'emmène et le malmène. Pas physiquement, non, enfin, quoique .... Mais mentalement, ça c'est sûr.
Femme et gamins sont emmenés malgré eux dans la tourmente et même le doute.


Ce roman est une plongée en enfer, deuxièmement à cause des réseaux sociaux et des médias de tout poil.
Effrayant ! Bêtise de ces journalistes qui, parce qu'ils veulent être vus et adulés, proclament n'importe quoi et influencent gravement la foule. Lynchage, appel au meurtre, bêtise exemplaire de cette foule qui, parce qu'elle est nombreuse, parce qu'elle gobe tout ce qui est dit par écrans interposés, ne réfléchit pas, condamne sans appel.
Horrible.


Moi qui étais déjà sceptique quant au fonctionnement de « l'appareil de l'Etat » et encore plus sceptique quant au fonctionnement des médias, je n'arrive plus du tout à croire en l'honnêteté des gens publics.
Etre aimé, être considéré, être reconnu : c'est le désir de chacun. Mais quand ce désir touche particulièrement les policiers et les journalistes, cela devient un enfer.
Enfer entretenu par la foule des simples citoyens, eux aussi mus par le même désir.
Terrible cercle vicieux.
Horrible.
Glaçant.
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A la sortie d'un supermarché, Claire, 13 ans est victime d'une tentative d'enlèvement. Son père s'élance, la délivre et le ravisseur démarre en trombe au volant d'une Mégane blanche. Bertrand, le père De Claire est tué sur le coup.
Le commandant de police lui promet de retrouver le coupable.
Trois ans après, il a recueilli un faisceau de preuves suffisant pour faire irruption avec son équipe, à 6 heures du matin chez Gustavo Santini, père de famille, s'apprêtant à vivre une journée très importante dans son entreprise.
Gustavo est emmené au poste de police sans ménagement car le commandant est motivé par le fait de trouver le coupable pour rendre justice à la petite fille qui a perdu son père.
Sophie réussit à trouver une preuve pour le déculpabiliser mais c'est sans compter sur la haine De Claire, la fille de la victime qui a maintenant 16 ans et sait se servir des réseaux sociaux.
C'est par là que le poison arrivera avec une force terrible qui amènera une fin que je n'avais personnellement pas souhaitée.
L'auteur insiste sur la difficulté de trouver l'objectivité dans la justice quand elle est dominée par l'émotion du commandant et de la jeune victime qui hélas maîtrise les réseaux sociaux qui se laissent manipuler. Cela fait froid dans le dos.
J'apprécie beaucoup l'écriture de Mathieu Menegaux.
J'ai cependant préféré "Je me suis tue" à celui-ci.
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Gustavo Santini, marié, père de deux enfants, cadre supérieur résidant dans la banlieue parisienne chic, sans histoire, voit du jour au lendemain sa vie basculer par une accusation insensée de pédophilie et d'homicide volontaire. le jour même où il devait faire une présentation extrêmement importante dans le cadre de son travail, la police débarque à six heures du matin à son domicile et transforme sa vie en cauchemar. Heureusement, il peut compter sur l'aide de son épouse, mais cela suffira-t-il ? Car tout concorde à le faire accuser. ● Ce roman assez bref, tout en nerfs, haletant, se lit très vite. L'engrenage judiciaire se met en place de façon effrayante et on éprouve une grande compassion pour Gustavo, tout en conservant tout de même un léger doute sur son innocence. ● le roman montre que la machine judiciaro-policière peut broyer des vies tout aussi bien que les criminels qu'elle pourchasse. le ton est direct, sans fioriture, d'une grande efficacité. ● La fin pousse l'effroi du lecteur un cran plus loin, on ne s'y attend pas, c'est très maîtrisé et très bien mené. ● Tout du long on s'identifie à Gustavo en se disant « ça pourrait m'arriver ! »… C'est glaçant. Une grande réussite, je conseille !
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A treize ans, Claire est orpheline. Sa maman a succombé à un cancer quelques mois plus tôt. Son père vient de se faire tuer sous ses yeux.
Il faut un coupable, ils en trouveront un, le commandant Defils l'a promis à la jeune fille. Là, il a sans doute présumé de ses capacités, et outrepassé la neutralité de sa fonction.


Comme dans 'Je me suis tue' et 'Un fils parfait', Mathieu Menegaux nous plonge au coeur d'un cauchemar éveillé : celui d'un individu qui se retrouve broyé du jour au lendemain dans l'engrenage de la machine judiciaire (perquisition violente, interrogatoire, mépris).
On connaît la suite.

Intéressant, oppressant, révoltant, un peu trop lisse, peut-être - mais sans doute est-ce l'effet recherché ? un homme ordinaire, une dégringolade brutale. Une histoire (presque) banale, quoi.
Déjà vu, en tout cas, mais tout dépend de ses lectures... Dans ce registre, je préfère le style de Hannelore Cayre.

En J+1, je repense à un 'détail', qui décidément ne passe pas.
Attention, je dévoile un peu la fin.
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Mais où Mathieu Menegaux va-t-il pêcher des scénarios pareils ??? Ce livre est certes un peu moins « glauque » que les deux précédents, il n'en est pas moins perturbant et très réaliste.

Réaliste car, à l'heure actuelle, pour beaucoup d'entre nous, ce sont les réseaux sociaux qui dominent notre vie, les réseaux sociaux qui pour beaucoup de personnes diffusent les « vraies » informations et les réseaux sociaux qui sont un lieu de soutien quelque peu fictif… Mais ils sont également un espace nocif sur lequel les rumeurs se propagent à vitesse grand V, dans un anonymat qui permet de ne pas se préoccuper des dégâts potentiels. Mathieu Menegaux montre ici l'envers du décor et à quel point les réseaux sociaux peuvent détruire des vies, des familles entières…

Ce que j'ai aimé également c'est le fait que cette famille résiste, ne se déchire pas. L'amour les tient debout et soudés… On est vraiment touchés par l'attitude de Sophie qui ne doute pas une seconde de son mari et qui est prête à retourner la terre entière pour prouver son innocence.

En revanche, si Sophie est convaincue de l'innocence de son mari, grâce à Mathieu Meneaux, le lecteur en est moins sûr… Avec son goût du détail et les précisions qu'il nous apporte au fur et à mesure de l'histoire, on est obligés de douter !

Le rythme intense de l'histoire fait beaucoup. le lecteur est emporté par les événements et on se retrouve à ne plus lâcher l'histoire car on veut savoir le dénouement ! J'ai mis à peine trois heures pour le lire !!! Impossible de le refermer !

Un roman bouleversant et très perturbant qui reflète terriblement notre société actuelle où les médias s'emparent des scoops sans se soucier des dégâts que cela peut causer. Je vous conseille cette lectures si vous avez envie d'avoir quelques hauts le coeur, en plus, il n'est pas trop épais et pourra donc se glisser facilement dans votre valise !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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J'ai été angoissée de la première à la dernière page.
Le dèbut n'est drôle (la suite non plus d'ailleurs) ; une petite fille va se recueillir toutes les semaines sur la tombe de sa mère.
Et puis, un nouveau drame. Il faut un coupable pour que la douleur s'arrête pense t'elle.
Alors, on va en trouver un, mais est-ce-lui ?
Mathieu Menegaux décrit parfaitement la tension, la sidération, incompréhension puis la panique.
L'écriture est ciselée et percutante.
Un roman qui fait froid dans le dos.
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Arrêté un beau matin pour tentative d'enlèvement trois ans plus tôt sur le parking d'un supermarché de la jeune Claire âgée de dix ans au moment des faits et avoir tué son père qui tentait de la sauver, Gustavo Santini voit sa vie basculer dans l'horreur du jour au lendemain. Comment est ce possible ? Lui qui mène une vie paisible entre son travail et une vie de couple sans encombre auprès de sa femme Sophie et de leurs deux garçons Pierre et Martin, se voit-il accusé de faits aussi accablants dont il est totalement innocent ?

J'ai avalé ce roman d'une traite, happée par le parcours de Gustavo, de son arrestation, à la plus grande satisfaction du commissaire Defils d'avoir honoré la promesse faite à Claire de mettre un jour la main sur l'assassin de son père, jusqu'à la remise en liberté de Gustavo après les éléments prouvant son innocence.

Que d'émotions au travers de ce roman ! Un véritable page-turneur qui nous plonge dans le milieu déplorable de certains abus de pouvoir exercés par des policiers, afin de soutirer les aveux d'un innocent ainsi que les dérives des réseaux sociaux qui peuvent avoir des conséquences dramatiques en postant des commentaires fallacieux.

Dans Est-ce ainsi que les hommes jugent , Mathieu Menegaux met bien en évidence les déferlements de haine envers une personne qui se répand comme une trainée de poudre de sites sur lesquels il est si facile de déverser un flot de mensonges pouvant faire boule de neige et dont chacun y va de son propre jugement, tantôt acerbe, tantôt compatissant et le rôle ingrat de certains médias.

Un récit dans lequel Mathieu Menegaux nous confronte à des faits de société qui peuvent réellement se produire dans notre quotidien.
Une belle réussite, un oeuvre remarquable !
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Dérangeant parce qu'un beau matin n'importe quel citoyen peut être accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Fouille de la maison, de la vie privée, du PC, du téléphone. Décadence de soi. Et quand le suspect est innocenté, aucune réparation. L'horreur absolue est à son comble lorsque les réseaux sociaux s'en mêlent...
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