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Quand la rédemption tarde à pointer le bout de son nez dans l'Amérique profonde...
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Les éditions Agullo à l'honneur ce mois-ci pour le challenge #varionsleseditions
Un choix facile puisque ce roman était déjà bien plébiscité au courant de l'année au #picaboriverbookclub
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Que dire de plus que ce qui a déjà été dit et évoqué? Mes impressions à chaud pardi !
Mon avis est assez mitigé. On parle de remords et de rédemption pour deux ex-prisonniers ayant purgé leur peine. Le héros, Luce, revient dans sa ville natale et compte sur une seconde chance. Tandis que Junior, son ami, ressasse continuellement son crime et baisse les bras.
Une noirceur colle dans chaque acte, chaque dialogue de ce récit. Une ambiance glauque et moite plane sur chaque être vivant. J'ai eu l'impression de me retrouver dans un de ces films de vaudou de la Nouvelle-Orleans.
L'auteur nous plonge dans des eaux troubles marécageuses, presque un tourbillon de violence et de désespoir qui empêche de ressortir happer l'air frais. Sans nous prévenir, on assiste à des actes de pure violence, qui sont comme des semonces de tonnerre. Il faut s'accrocher pour s'empêcher de crier à l'injustice. Oui, il n'y a pas de justice dans ce petit coin paumé de l'Illinois. Nulle alternative de lueur d'espoir. Ah peut-être une once d'amour, voire de tendresse? Avec les oiseaux peut-être.
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A la fin de ma lecture, j'ai eu un coup de blues (vous avez vu, j'ai fait le lien avec le titre :). Je me suis tellement attaché à ces deux personnages que le moindre mal fait à leur encontre m'a donné envie de pleurer. Quelle hostilité, quelle cruauté!
Peu de réponses sont apportées finalement quant à la possibilité d'une réhabilitation saine. Je suis restée coincée dans cette ville, entre étouffement et inconfort . Alors je conseille cette lecture en milieu ouvert (un jardin ensoleillé par exemple) sinon vous allez basculer dans ce maelstrom poisseux mais néanmoins poétique.
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Ça n'est pas la harpie créature mythologique monstrueuse mi-femme mi-oiseau qui a ici le blues. Encore que des femmes et des oiseaux, on en croise quelques spécimens dans le blues de la Harpie de Joe Meno, traduit par Morgane Saysana.

Luce et Junior, deux ex-taulards fraîchement libérés, se retrouvent dans leur ville natale de la Harpie, Illinois, en liberté conditionnelle. Personne ne les espère, personne ne les attend. Mais où aller d'autre ? Une seule envie : oublier, repartir, se réhabiliter. Pas besoin d'aller plus loin dans le pitch, vous aurez bien entendu compris que rien ne se passera comme cela…

Un énième livre américain sur l'impossible rédemption donc… Sauf qu'ici, Meno nous la raconte magistralement ! Sa façon de montrer l'incroyable contraste entre le remords dévastateur des erreurs passées et cette quête d'espérance d'un hypothétique répit, ou entre l'attention voire l'amour qu'ils sont prêts à donner à leur prochain et la violence qu'ils se prennent en retour, offre ici une atmosphère profonde.

L'écriture de Meno est tour à tour sèche, violente, puis douce ou poétique, au gré des états d'âme de ces deux êtres en désespérance dans un village typique de l'Amérique qui ne souhaite juste que rien ne bouge et que nul ne vienne perturber l'ordre des choses bien établies.

Prodiges et miracles m'avait séduit ; le blues de la Harpie m'a définitivement conquis. Vivement le prochain.
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Luce Lemay sort de prison où il a purgé une peine de trois ans. Après avoir braqué la caisse du magasin dans lequel il travaillait alors, il a percuté en voiture le landau d'une femme qui traversait la rue tuant son bébé sur le coup. Aux yeux de la loi, Luce a payé la majorité de sa dette à la société et n'a plus maintenant qu'à respecter les termes de sa libération conditionnelle. À ses propres yeux, même si un sentiment de culpabilité ne le quitte pas, il en va de même. Au point d'ailleurs qu'il décide de revenir dans sa petite ville natale, La Harpie, sur les lieux du drame, pour refaire sa vie. Il y rejoint Junior Breen, libéré quelques semaines avant lui après une peine bien plus longue pour le meurtre d'une jeune fille, et qui l'attend dans la pension de la vieille Lady Saint-François. Un ancien taulard, propriétaire d'une station-service a par ailleurs accepté d'embaucher Luce et Junior.
Sauf que, et même si l'on est bien décidé à refaire sa vie et même à retrouver l'amour, on n'oublie pas la culpabilité. Celle que l'on porte et celle que la société – que vous ayez payé votre dette ou pas – estime devoir vous faire encore porter.
C'est là, vraiment, le propos de Joe Meno. Paie-t-on jamais sa dette ? Il s'agit d'abord d'une question intime. Et bien qu'il mette en place toute une somme de stratégies destinées à montrer qu'il est malgré tout un bon citoyen et un homme droit, Luce ne peut oublier une faute qui continue à le hanter et dont il portera indéfiniment le poids. Quant à Junior, plus encore accablé par la culpabilité malgré les efforts de son ami pour l'aider à retrouver une place dans la société, il semble par bien des aspects chercher l'enfermement – dans un cadre de vie circonscrit à sa chambre et à la station-service, en lui-même.
Là dessus, peu à peu, va s'ajouter le regard que porte la petite société de la Harpie sur les deux repris de justice. D'abord distant, il va devenir de plus en plus pesant, jusqu'à être ouvertement hostile.
Tout cela, avec pour fil rouge l'histoire d'amour naissante entre Luce et la séduisante Charlene, Joe Meno le montre en faisant lentement monter la pression. S'il utilise un symbolisme parfois un peu outrancier, il réussit néanmoins à créer l'inconfort par petites touches, au point que tous les moments de bonheurs de Luce et Junior sont obscurcis par une menace latente qui se contente parfois de flotter au-dessus d'eux et qui, à d'autres moments, s'abat de manière brutale.
Ce faisant Meno nous livre un roman noir psychologiquement violent, que vient supporter une écriture véritablement originale qui s'abandonne parfois à un humour de second degré flirtant avec le nonsense (« Milford ! siffla Mme Dulaire. Tais-toi ! Je t'en prie, Luce, il faut excuser M. Dulaire. Il n'est plus le même depuis qu'on lui a retiré son permis de chasse. »). Ainsi le Blues de la Harpie apparaît-il comme un objet noir et poétique qui pose plus de questions – par ailleurs dérangeantes – qu'il n'apporte de réponses dans une démarche salutaire qui consiste à placer le lecteur dans une certaine situation d'inconfort pour le pousser à réfléchir sur la question au coeur du roman : celle de la possibilité ou de l'impossibilité de payer sa dette à la société et de l'acceptation par cette dernière d'une véritable réhabilitation. Un beau livre, dans le fond comme dans la forme et un livre utile, donc.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Lorsque deux anciens taulards, en quête de rédemption, entrent en scène, on peut être quasiment certain qu'une référence à Johnny Cash ne sera jamais bien loin à l'instar de Joe Meno qui lui rend hommage dans le Blues de la Harpie une des dernières découvertes de la maison d'édition Agullo. Et puisqu'il s'agit d'une sombre histoire d'amour où la tragédie s'immisce au détour de chacune des rues de cette petite bourgade du Midwest il conviendra d'écouter I Walk On The Line, une des plus belles déclarations d'amour correspondant parfaitement à l'état d'esprit de ce récit poignant dans lequel on décèle quelques tonalités rappelant les romans de John Steinbeck.

Au volant de sa voiture, Luce Lemay prend la fuite après le minable braquage d'un magasin de spiritueux. Dans le crépuscule, il fonce sur la Harpie Road et ne voit pas cette femme qui traverse la route avec son landau qu'il renverse. le bébé qui s'y trouvait décède sur le coup. Après trois ans de prison, Luce est de retour à La Harpie où l'attend Junior Breen qui vient de purger une peine de 25 ans. Même si leurs nuits sont peuplées de cauchemars, nos deux compères tentent de jouer profil bas en travaillant dans une station service afin de rester dans le droit chemin. Mais quand Luce tombe éperdument amoureux de la belle Charlène, les passions se déchaînent avec une cohorte de ressentiments exacerbés par la découverte du passé criminel de Junior. Au-delà de l'atrocité du crime, a-t-on droit à une seconde chance ?

C'est au travers d'un texte sobre, aux phrases courtes dépouillées de toutes fioritures que Joe Mendo aborde avec efficacité les thèmes de la réinsertion et de la rédemption en accompagnant le destin de Luce Lemay et de Junior Breen, ce duo d'anciens prisonniers aspirant à une vie normale qui rappelle forcément la paire de trimardeurs que formait Lenny et Georges dans Des Souris et des Hommes. Paradoxalement, Luce fait preuve de davatange de naïveté que Junior, ce colosse ravagé par la culpabilité d'une crime odieux, en estimant avoir payé sa dette à la société et pouvoir ainsi refaire sa vie dans sa ville natale, lieu de la tragédie qui l'a envoyé en prison. Il s'enferme ainsi dans cette certitude du bon droit retrouvé, même si le remord le cueille régulièrement au coeur de la nuit où il distille ses cauchemards dans cette sinistre pension de famille tenue par une vieille folle qui n'a pas supporté la perte de son mari qui s'est suicidé après avoir assassiné l'amant de cette épouse volage. Junior Breen, lui, ne souhaite que se plonger dans l'anonymat de cette petite petite ville provinciale en espérant pouvoir surmonter la douleur d'une faute qu'il ne pourra sans doute jamais oublier. Tout comme Luce, c'est également durant la nuit que le poids de la faute s'instille dans l'inconscience de ses pensées qui l'empêchent de trouver le sommeil. le quotidien de ces deux personnage est fait d'instants joyeux et de phases plus sombres alors qu'ils travaillent dans une station service tenue par un ancien prisonnier qui les a pris sous son aile.

Outre le remord et la rédemption, il est beacoup question d'amour dans le Blues de la Harpie avec cette relation passionnelle entre Luce Lemay et la belle Charlène, la jeune serveuse du diners de la ville mais également avec ces petits poèmes sybillins que Junior affiche sur le panneau de promotion de la station service et qui sont peut-être adressé à la mystérieuse jeune femme qui figure sur la photographie qu'il conserve précieusement :

« Méga promo sur tous les pneus d'occasion
clairs et ronds comme des yeux envoutés
où coule l'amour telle la sève. »

On le voit, Joe Meno distille tout au long de ce roman une atmosphère étrange et décalée qui prend parfois des tournures poétiques, quelquefois comiques, mais qui tendent résolument vers un climat inquiétant et sinistre à l'image de cet enterrement de la tante de Charlène dont le corps exposé sur son lit de mort abrite toute une cohorte de petits animaux qui y ont trouvé refuge. C'est sur cette configuration originale que l'auteur nous entraîne dans une spirale où la violence devient de plus en plus pregnante pour trouver son paroxysme dans une confrontation presque surréaliste avec les citoyens hostiles d'une ville qui paraît de plus en plus insolite. Dissimulés derrière les phares des véhicules qui pourchassent Luce et Junior, les silhouettes deviennent presque surnaturelles pour former une entité désincarnée qui semble vouée à leur perte.

Avec des personnage baroques et émouvants le Blues de la Harpie est peuplé d'individus dont la fuite en avant éperdue devient presque onirique pour saisir le lecteur à la lisière du désespoir et de la folie. L'étrangeté poétique d'un roman qui résonne furieusement dans les confins de la noirceur. A lire sans détour.

Joe Meno : le Blues de la Harpie (How The Hula Girl Sings). Editions Agullo 2016. Traduit de l'anglais (USA) par Morgane Saysana.

A lire en écoutant : I Walk The Line de Johnny Cash. Album : At Saint Quentin (Live). Columbia 1968.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Luce Lemay sort de prison après 3 ans d'emprisonnement.
Il est en liberté conditionnelle, a trouvé un job dans une station service et vit dans une pension de famille, gérée par une excentrique, avec deux autres ex-taulards.
A t-on le droit à l'oubli ? La rédemption est-elle possible dans une petite ville où tout le monde connait votre passé ?
Le point fort de ce roman est sans contexte l'écriture de Jo Meno.
Il y a aussi de l'amitié, un boss qui est prêt à vous donner une seconde chance mais qu'est-ce qu'on a envie que Luce s'enfuit vite fait de cette ville et de son ambiance étouffante.
L'histoire est noire mais, comme un rayon de soleil, il y a Charlene qui va, un peu, atténuer toute cette violence.
Un livre à lire donc pour son histoire, son style, ses personnages et sa force.
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Tout d'abord, je me suis dit « encore un livre américain sur un pauvre type à qui il n'arrive que des ennuis, sa vie est noire de chez sombre et peu d'espoir à l'horizon, j'ai déjà lu ça vingt fois ». Et même si j'aime les romans bien noirs américains, j'ai aussi besoin d'autre chose en littérature qui m'ouvre l'horizon. Je commençais donc à bougonner.

Et puis très rapidement, la qualité de l'écriture s'est imposée, forte, puissante, un mélange de violence et de poésie, et j'ai basculé dans le roman, toute entière, pour ne plus vouloir en sortir.

C'est l'histoire d'un type qui sort de prison où il a passé trois ans parce qu'il avait renversé un landau avec sa voiture, alors qu'il s'enfuyait après un braquage. le bébé était mort sur le coup et l'avenir de Luce Lemay s'était alors obscurci d'un voile épais.

En prison, il a fait la connaissance de Junior Breen, un type qui transporte un bagage bien lourd aussi. Ils se retrouvent, une fois libérés, dans la petite ville de la Harpie, ville natale de Luce.

Et là, les coups vont pleuvoir sous toutes les formes parce qu'on ne pardonne pas, parce que purger sa peine en prison ne veut pas dire que les gens vont accepter de vivre aux côtés d'anciens criminels, parce que la possibilité d'une deuxième chance n'est pas donnée à tout le monde.

Pourtant, il y a Charlene, qui permet à l'auteur de nous offrir des pages magnifiques sur l'amour, loin des niaiseries banales, qui permet au roman de ne pas être que sombre, qui dessine une petite lueur d'espoir au bout du tunnel, mais qui est aussi source de violence.

J'avais déjà été séduite par Prodiges et miracles, mais là, j'ai été plus que conquise. Ce roman m'a touchée en plein coeur. Ses personnages sont aussi complexes que les hommes peuvent l'être. Torturés, profondément meurtris, ils sont bouffés par la culpabilité, tout en espérant une vie meilleure, une rédemption. Ils rêvent d'échapper à leur passé, d'être libérés de leurs cauchemars. Junior est le personnage qui m'a le plus marquée, un colosse poète qui ne se pardonne pas et dont les nuits sont hantées par le fantôme de son crime.

De quelle manière peut-on payer sa dette envers la société ? Est-ce aux hommes de juger leurs semblables ? Peut-on espérer se libérer d'un meurtre ?

Le roman pose des questions, n'y répond pas, mais il suscite en nous des interrogations profondes sur la nature de l'homme, sur notre société remplie de personnes persuadées d'être dans le bon droit parce qu'ils n'ont commis aucun délit, cette bonne conscience que chacun s'octroie dès lors qu'il se croit meilleur que son voisin.

Ce roman est aussi puissant sur la forme que sur le fond. C'est un vrai beau coup de coeur.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Avec le Blues de la Harpie, je découvre -enfin- les éditions Agullo, et je suis tombée sous le charme de Joe Meno et de son univers !

Ce roman est incroyablement touchant, dans la lignée du livre Les Animaux de Christian Kiefer, dans la lignée de tous ces romans noirs américains qui se questionnent sur le droit à la rédemption. Une ode à cette quête éperdue et peut-être vaine, une écriture poétique et solide à la fois, un portrait saisissant d'un coin paumé des États-Unis. Tout était fait pour me plaire et je suis conquise !

Nous croisons la route de deux personnages principaux : d'un côté Luce Lemay qui a purgé sa peine pour avoir tué un bébé lors d'un accident de voiture et de l'autre Junior Breen qui est aussi un ex-taulard. Ce dernier est à la fois un être extrêmement touchant mais aussi dérangeant car on comprend au fur et à mesure que sa candeur l'a amené à faire de terribles choix. Deux êtres condamnés, qui ont gagné leur liberté mais pas le pardon. Dans une petite ville du Midwest personne n'a oublié et la vengeance ne tardera pas à frapper.

Sans pour autant chercher à orienter l'opinion du lecteur, Joe Meno décrit, écrit son histoire sans chercher à juger, juste à mettre en lumière les faits et les pensées de ces deux antihéros. Luce redécouvre ainsi le goût à la vie au travers d'une femme, tombe amoureux et trouve l'espoir mais cela est sans compter le regard méfiant des habitants du coin. On se questionne, on s'interroge : qui a vraiment raison ou tort ? Est-il possible d'avoir une seconde chance ? C'est à la fois un roman très sombre et philosophique et ce d'autant plus que la traduction de Morgane Saysana sublime le style de l'auteur.

En définitive, un très beau roman, un des meilleurs de cette rentrée d'hiver !
Demain : tous en librairie pour sa sortie ! ;)

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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La Harpie, une sordide petite ville de l'Illinois.
Luce Lemay vient d'achever sa peine de prison. En liberté conditionnelle, il décide de revenir s'installer dans sa bourgade natale. Mais cette ville l'a vu commettre le pire car, à la suite d'un braquage, sa voiture est venue heurter de plein fouet un landau.
À sa sortie, notre ex-détenu retrouve son ami Junior, rencontré derrière les barreaux et se fait embaucher grâce à lui dans une station-service. L'amour croise également sa route avec une serveuse nommée Charlene qui n'aspire qu'à une seule chose, démarrer une nouvelle vie ailleurs. Néanmoins, si les deux compères sont pétris de bonnes intentions et souhaitent repartir à zéro, leurs consciences ne leur laissent aucun répit et la culpabilité leur colle à la peau. 
D'autant plus qu'en dépit de tous ses efforts, Luce est condamné d'avance. Car la population n'a pas oublié. Et la seule once d'espoir qui subsiste pour mener une vie respectable sera vite anéantie par les effluves de haine de plus en plus fortes qui émanent dans la ville.

J'ai d'emblée été accrochée par la plume de Joe Meno que je découvre avec ce roman. Une écriture fluide, poétique avec un soupçon d'humour qui m'a embarquée dans les rues étouffantes et glauques de la Harpie. L'auteur excelle également dans la description des personnages, notamment Junior, un grand gaillard naïf au coeur tendre, que les remords vont peu à peu faire basculer dans la folie.
Un roman noir américain comme je les aime avec un héros en quête d'une rédemption qui semble inaccessible. En effet, difficile de s'écarter des chemins de la perdition dans cette ville où la rancoeur est tenace. Un récit captivant de bout en bout.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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J'ai beaucoup aimé ce roman noir et désenchanté. Luce sort de détention suite à un accident survenu après un braquage qui a coûté la vie à une petite fille. Il décide de revenir dans la ville où tout s'est passé, accompagné de Junior dont il a fait la connaissance en détention. C'est un roman centré sur les personnages, qui sont tous extrêmement fouillés et psychologiquement complexes, que ce soit Luce, Junior, Charlène. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et sont tout aussi intéressant. J'ai beaucoup la manière dont l'auteur aborde la question de la réinsertion des détenus. J'ai adoré ces personnages en quête de rédemption, qui font tout leur possible pour rester dans le droit chemin, mais qui sont inévitablement rattrapé par leurs actes et leurs démons. Et que dire de la plume de Joe MENO, qui sait trouver les mots justes pour décrire les états d'âmes de ces personnages pour lesquels on se prend d'affection malgré les actes commis. C'est un vrai beau roman noir.
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Le blues de la Harpie
Joe MENO

Luce Lemay sort de prison, en liberté conditionnelle, après y avoir purgé une peine de 3 ans pour le meurtre accidentel d'un enfant lors d'un accident de la route.
Bon d'accord cet accident a eu lieu parce qu'il fuyait l'endroit qu'il venait de braquer...
Mais maintenant Luce et son ami Junior Breen (rencontré en prison) ont du travail dans une station service et ils louent une chambre au même endroit dans leur « bonne » vieille ville de la Harpie, Illinois.
Mais un repris de justice n'est jamais vraiment libre.
Son passé à tendance à lui coller au basques, l'oblige à avoir des yeux derrière la tête et surtout à ne dormir que d'un oeil.
Comment dans ces circonstances peut-il envisager une vie avec la jolie Charlene ?
Peut-il envisager un avenir serein ?
Peu-il espérer l'oubli ?
Heureusement il reste l'amitié...

Bon autant être cash : je n'ai pas beaucoup aimé.
Pas d'empathie pour les personnages ni les lieux.
Et l'histoire est pour moi un brin confuse et ne me donne pas spécialement envie de découvrir d'autres titres.
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