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sur 823 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Colomba (1840).
Un roman qui m'a toujours donné envie de visiter la Corse, tant la prose de Prosper Mérimée l'évoque à merveille. Ajoutons à cela une intrigue romanesque à souhait ; basée sur un fait réel. Et cette opposition entre deux femmes que tout oppose : Miss Lydia, sophistiquée, so british, hautaine, superficielle … Colomba, tellement méditerranéenne, enracinée dans son île et dans ses traditions …

Colomba est orpheline de père, un père qu'elle adorait. Il a été assassiné par une famille rivale.
Une chance : son frère, le lieutenant Orso della Rebbia, de la garde impériale en demi-solde après la défaite de Waterloo revient sur l'île ; une promesse de vengeance. Un souci : il a rencontré la si charmante Miss Lydia … Il est farouchement opposé à la vendetta, la forme corse de la vengeance pour l'honneur.

Sans doute, une des lectures imposées au collège qui m'aura le plus touché à la relecture, adulte : un style fluide, une histoire d'honneur ancrée dans la terre, une île…
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Je ne connais pas la Corse ni les Corses, mais j'ai toujours soupçonné Colomba d'être moins partial envers eux qu'envers les Anglais ! L'image qu'il donne de l'île est-elle caricaturale ? Sans doute un peu, mais l'histoire se base sur des faits réels. Romancés certes, mais même si la vrai Colomba avait cinquante ans et non vingt, il semble qu'elle ait bien été l'âme de la vendetta en question.

Ce petit roman si célèbre est novateur par bien des points. L'écriture de Mérimée est simple, colorée, vivante ; les descriptions précises et réalistes, se basant sur sa connaissance du pays. le héros n'est pas un aristocrate riche et ténébreux. Il n'est pas promis à un grand avenir, au contraire : c'est un « demi-solde », autrement dit un ancien soldat ayant montré sa fidélité à Napoléon, et pour cette raison mit en « pré retraite » par les Bourbons. Il ne peut espérer ni élévation sociale ni montée dans la hiérarchie.

Il ne vit pas dans un château mais dans une grosse ferme, mêlé aux paysans et au peuple, dont il porte le costume. La seule chose qui l'en distingue, c'est la noblesse de ses origines et de ses intentions. En cela il s'oppose également aux Barricini, parvenus ralliés aux Bourbons et se comportant sans honneur.

Mérimée est également l'un des premiers à se moquer du snobisme. En quelques petites phrases pleines d'ironie il ridiculise Miss Lydia, ses grands airs, ses efforts pour passer pour originale et ses fausses indifférences. Défauts qu'il juge superficiels du reste : elle révélera vite son bon fond.

Il l'oppose à Colomba, incarnation de la vengeance, de la beauté et du tempérament latin. Il souligne son courage, son sang-froid et sa présence d'esprit. Face au brave Orso transi d'amour, elle apparaît indubitablement comme « l'homme de la famille » : celui qui gère les affaires, prend ses responsabilités et veille au grain. du reste, ce sont les fonctions qu'elle a assumées seule avant que son frère ne revienne. Elle rappelle Napoléon s'exclamant au sujet de la princesse Marie-Thérèse « voici le seul homme de la famille des Bourbons ! »

Elle représente donc l'irruption dans la littérature d'une figure féminine forte, volontaire, ayant barre sur les événements. Pour la première fois ou pas loin, le féminisme sort des salons à la mode et s'incarne dans une femme du peuple. Nous sommes en 1840. Bien des changements sont à venir...
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Cette nouvelle a pour cadre, l' île de la Corse, l' île de la Beau
-té .
Les principaux personnages sont :
-Colomba- Orso della Rebbia, frère de Colomba.
-L' avocat Barricini et ses deux enfants .
En 1839, l' auteur, Prosper Mérimée en tant qu' inspecteur
des monuments historiques visita la Corse et cours de ses
différentes pérégrinations dans l' île , il s' intéressa à l' archi-
tecture des maisons, aux habitants, leurs habitudes et leurs
moeurs . Ce récit de la vendetta lui est rapporté par les habitants de la région et il rencontra même Colomba mais
un peu vieillie car la vendetta s' était déroulée quelques années plutôt .
La vendetta est le thème de cette nouvelle .La jeune fille a
assisté à l' assassinat de son père par les Barricini. Tout le
monde savait qui est le meurtrier mais personne, n' osa le
dénoncé aux autorités.Colomba, étant une femme ne peut
recourir à la vendetta, seule. La vendetta est une tradition
bien enracinée, elle est tenace et personne n' y peut
échapper car il s' agit d' une " guerre privée" de vengean-
-ce entre familles qui se faisaient elles-mêmes justice sans
aucun procès.
La famille dont un membre avait été offensé se devait
d' exercer sa vengeance contre la famille de l' offenseur.
Colomba tenait à la vendetta et elle comptait sur son frère
Orso pour l' accomplir mais ce dernier, devenu officier de
marine et ayant vécu à Paris, ne veut plus de ces méthodes barbares. Maintenant, il a une autre conception
de la justice. Orso a fait la connaissance d' une jeune
Anglaise, miss Lydia et les jeunes s' aiment. Orso a
promis à Lydia de ne point accomplir de vendetta .
A son retour, il refuse de se venger. Colomba ne
néglige rien pour le faire changer d' avis. Parviendra-elle
à le convaincre ?
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Colomba (1840)
Prosper Mérimée (1803-1870)

Le style est assez hautain, intellectuel, parfois jusqu'à l'excès, ce qui nuit au texte, -bon, c'est d'époque- mais Prosper sait où il va, l'affaire est rondement menée, haletante, dynamique, le drame est là, la vengeance corse ici suinte à toutes les pages, la femme est magnifiquement brossée, centrale même. Colomba est campée magistralement l'auteur lui fait une entrée triomphale. Si l'écriture de Mérimée est presque affectée, de l'extérieur, pourrait-on dire, elle ne cède pas au romantisme, on est même parfois dans le cynisme qui cache une réelle sensibilité d'artiste. Il faut dire que Prosper n'aime pas la sensiblerie. La froideur apparente de sa narration lui fut même reprochée par Hugo, même s'il convient de tempérer le jugement d'un confrère, les deux hommes en effet se vouaient une cordiale détestation. Et qui plus est, on voit que Mérimée est aussi formé, influencé par les autres cultures, les autres moeurs que française dont il porte la marque de ses nombreux voyages, sa moisson de haut fonctionnaire dont il est fier. Son imagination réelle n'est jamais fantaisiste, il se fie à ce qu'il voit, et il me semble impossible de le reprendre là-dessus tant il vérifie l'exactitude de ce qu'il avance.

Il a une solide formation d'historien, ses travaux sont remarqués et la porte de l'Académie lui est ouverte. La nouvelle est son fort, il le montre avec Colomba. C'est vraiment un grand nouvelliste, - pas vraiment renouvelé depuis- nouvelle qu'on pourrait assimiler à ce qu'on appelle abusivement roman aujourd'hui : sa nouvelle est nouvelle car elle s'articule autour d'un fait divers. . Aujourd'hui on ramène ça à je ne sais quoi, tout sens de la nouvelle en France est perdu ! A la fois la désinvolture, le sérieux et la passion violente sont au rendez-vous. Au plan littéraire, Prosper Mérimée est un incontournable..

"Miss Nevil regagnait l'auberge lorsqu'elle remarqua une jeune femme vêtue de noir, montée sur un cheval de petite taille, mais vigoureux qui entrait en ville.. La beauté remarquable d ela femme attira d'abord l'attention de Miss Nevil. Elle paraissait avoir une vingtaine d'années. Elle était grande, blanche, les yeux bleu foncé, la bouche rose, les dents comme de l'émail. . Dans son expression on lisait à la fois l'orgueil, l'inquiétude et la tristesse. Sur la tête, elle portait ce voile de soie noire nommé mezzaro, que les Génois ont introduit en Corse, et qui sied si bien aux femmes.."

"Elle (Colomba) était suivie d'une espèce de paysan, à cheval aussi, en veste de drap brun trouée aux coudes, une gourde en bandoulière, un pistolet pendant à la ceinture, à la main, un fusil, dont la crosse reposait dans une poche de cuir attachée à l'arçon de la selle ; bref en costume complet de brigand de mélodrame ou de bourgeois corse en voyage.."

Il y aurait tant à dire sur le brillant homme qui a mené de front deux carrières qu'il a embrassées avec une totale réussite. S'il fallait conclure ici, je dirais encore son amitié profonde pour Stendhal, et celle pour l'Impératrice, et son lien de fait avec l'histoire impériale.. Ai- eu le plaisir de re-relire Colomba (il me fut offert comme prix scolaire, éditions Sfil Poitiers, rouge cartonné ; illustrations R. de la Nézière..)
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Colomba c'est une histoire de vendetta* dans la Corse du 19ème siècle.

Au-delà de ses personnages fascinants, d'un contexte géographique non-moins envoûtant, d'un style sobre, efficace, oscillant entre témoignage réaliste et ode poétique, la nouvelle de Prosper Mérimée met en scène le conflit.

Un conflit entre deux familles, une inimitié aux racines profondes, dont le règlement ne semble pouvoir se faire que dans le sang versé.

Un conflit entre un frère (Orso) et une soeur (Colomba) qui, nonobstant leur amour familial, vivent leur héritage corse de manière antagonique, l'une vivant avec force la tradition et ses codes quand l'autre semble plus mitigé et plus adepte d'une modernité qui voudrait s'affranchir de rituels considérés comme primitifs.

Un conflit entre les bandits** vivant à la marge, au coeur du maquis, et citadins.

Un conflit intérieur qui vibre tout du long dans l'âme d'Orso, qui souhaiterait éviter d'accomplir une vengeance dont il ne pense pas qu'elle soit justifiée ou justifiable, et qui sent également monter en lui une fureur revancharde prête à s'emparer de tout son être.

Un conflit entre une Corse hypnotique, belle, intemporelle, dont les paysages sublimes semblent à même d'apaiser les tourments, et une Corse héritière d'un sens de l'honneur plus fort que tout, soucieuse, bosselée, fiévreuse.

Les pages s'égrènent et, insidieusement, la tension se fait de plus en plus palpable : le côté irrévocable de la vendetta se fait de plus en plus prégnant, le personnage haut en couleurs de Colomba poussant sans cesse à l'établissement d'une justice ancestrale afin de laver l'honneur du père assassiné.

Colomba est une tragédie réussie, dépaysante, forte, qui m'a profondément marqué. Impossible de ne pas en recommander la lecture. le témoignage romancé sur la vie au coeur de l'Île de Beauté à cette époque, la force de ses héritages traditionnels et historiques, le dépaysement que cette aventure procure, les caractères marqués de tous les protagonistes, en font une nouvelle indubitablement majeure. On pourrait presque parler parfois d'une sorte de western insulaire, avec ses grandes gueules, ses justiciers, ses bandits, dans un monde en pleine mutation où le socle des valeurs est en train de basculer.

Par ailleurs l'édition Livre de Poche permet de poursuivre l'expérience grâce à la présence de trois autres textes signés par Mérimée, puis par Maupassant, où l'on retrouve des émotions similaires.

(*vengeance d'une injure ou d'un meurtre par le meurtre, qui se transmet de génération en génération dans les familles et dans les clans)
(**au sens de banni)
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Le danger avec l'exotisme, c'est de tomber dans le cliché, le folklore, la carte postale. Si votre pays, votre région, votre province n'est qu'un « décor où accrocher [vos] tableaux » (comme disait Alexandre Dumas, en parlant de l'Histoire), passe encore. Mais si vous voulez représenter l'âme profonde de votre pays, soit il faut y être né (et dans ce cas, ça doit venir naturellement – en principe), soit il faut le connaître intimement, soit il faut être un écrivain d'exception. Mérimée n'est pas Epagnol, ni Corse, c'est un écrivain très honorable et talentueux, même s'il n'est pas un génie, mais il a réussi à faire passer quelque chose de l'âme espagnole, et plus encore de l'âme corse dans ses écrits. A cela deux explications, il connaît les pays qu'il a visités : en tant qu'inspecteur des monuments historiques, il a été amené à étudier l'histoire, la géographie et aussi la culture de ces terroirs. Ensuite il s'est attaché à intégrer ces traditions dans les histoires proposées à ses lecteurs, en évitant autant que possible la « carte postale ».
Depuis bientôt deux siècles, « Colomba » est « le » roman de la Corse. On pourrait dire que tous les poncifs et les clichés y sont représentés, le climat sec et aride, les caractères fiers et susceptibles, la vendetta (lisez « Astérix en Corse », vous retrouverez, tout ça, et même une héroïne qui s'appelle « Parlomba » !). Mais le charme passe, et les Corses ne renient pas ce roman qui leur rend hommage.
Donc Mérimée a joué sur deux tableaux : l'exotisme et « l'ethnologie » (sous une forme plus légère). Son savoir-faire littéraire, ainsi que sa culture classique ont fait le reste : car ne l'oublions pas, « Colomba », c'est ni plus ni moins l'histoire d'« Electre » transposée en Corse. :
Le père de Colomba et Orso a été assassiné par le vieux Barracini. Colomba demande à son frère de venger l'honneur de la famille. Mais celui-ci qui revient des campagnes de l'Empire, n'a plus le goût du sang et ses idées plus pacifistes sont contraire à la notion de « vendetta ».
Colomba, fière et farouche, va tout essayer pour convaincre Orso. Mais celui-ci est réticent, en plus il s'est embringué dans une histoire d'amour avec une jeune anglaise. Finalement, c'est le hasard qui résoudra l'affaire.
Ici, plus encore que dans « Carmen », on sent bien que le décor fait partie de l'action L'auteur joue avec cette ambiguïté ente l'authentique et le cliché, mais il nous fait participer de plain-pied aux aventures de ses héros, et nous fait comprendre (ou veut, ou croit, ou semble nous faire comprendre) les dessous de la psychologie corse. En fait, comme dans « Carmen », la spécificité nationale n'est que de surface, tout ça reste des affaires de coeur, de passion, de caractères… comme dans la tragédie antique. L'exotisme, c'est un plus, un plus intéressant parce qu'il ancre l'histoire dans une culture spécifique – qui aurait pu être la nôtre.
« Colomba » et « Carmen », avec « La Vénus d'Ille », sont mes trois nouvelles préférées de Mérimée. On y retrouve ce style bref, presque sec mais animé et précis qui fait qu'on le lit très facilement. On le rapproche parfois De Stendhal, en plus impersonnel, mais chacun a ses attraits, et ses points moins agréables… Et Mérimée est aussi l'auteur de la fameuse « dictée » que Bernard Pivot essaye de faire perdurer depuis plusieurs décennies… Ah ! les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil ! Pour les sangliers corses, on ne sait pas…
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La Corse est un territoire de fantasme et de raillerie depuis des siècles. Ce territoire semble avoir également alimenté l'imagination Mérimée. Dans cet ouvrage rien ne fait défaut, qu'il s'agisse des paysages et son fameux maquis. La Corse et ses brigands aidés par une population paysanne qui ne fait pas confiance à cette justice imposé par le continent. Une justice qui se veut déjà corrompue et incapable de maintenir un semblant d'ordre, qui conduit à la vendette. La Corse c'est un pays, un territoire singulier, sauvage et primitif.
L'histoire se déroule après la chute du premier empire et la défaite de Waterloo. L'aigle est tombé et désormais les soldats de la Grande Armée sont mis en demi-soldes. le lieutenant Orso della Rebbia, l'un des principaux protagonistes de cette histoire est l'un de ses soldats et de surcroît corse. Lors de la traversée le ramenant au pays, il rencontre le colonel de Nevil accompagné de sa fille Miss Lydia. Ces derniers font route avec lui vers la Corse qui est réputé pour sa singularité. La Corse, pays de barbares pour les uns, pays de coeur pour les autres. Elle est pour Orso les deux à la fois.
Ce corse est profondément déchiré entre l'amour pour son pays et les valeurs moderne et pacifique qu'il a adopté sur le continent. Ce déchirement va s'intensifier avec l'arrivée de sa soeur Colomba à Ajaccio. Colomba est la personnification même de cette Corse vengeresse. Colomba est effrayante, pétrie par sa soif de vengeance elle est prête à verser le sang de son frère pour venger son père. Orso est alors pris entre deux feux et l'on voit tout au long du récit, l'instinct du pays se réveiller en lui. Orso va-t-il céder à la tradition ? Peut-il simplement se refuser à répondre à cet appel qui semble bouillir dans son sang ?
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J'adore. Je l'ai lu deux fois. La première fois, c'était en cours de 4éme. Notre prof de français était Corse. Ceci explique, peut-être, qu'elle est réussie à nous faire aimer ce livre. J'ai aimé l'ambiance, le caractère tenace et fier de Colomba. Elle ne lâche rien. Fidèle à ses convictions. Et l'on voyage dans la corse du XIXe, belle et sauvage.
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Toujours la Corse, l'honneur, la vengeance, la fierté...une belle histoire bien écrite...
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Colomba / Prosper Mérimée
Orso della Rebbia, jeune lieutenant en demi-solde, retourne en Corse son pays natal quelques années après la bataille de Waterloo, et fait la traversée en bateau en compagnie d'un colonel irlandais, Sir Thomas Nevil, et de sa fille, la jolie et délicate Miss Lydia. Dès l'abord, Orso devient aux yeux de la romanesque Lydia un personnage hors du commun.
A bord, un matelot le soupçonne de rentrer au pays pour accomplir sa vendetta...En effet, il y a deux ans, le père d‘Orso a été assassiné dans des circonstances mystérieuses. La famille Barricini, ennemie des della Rebia depuis plusieurs générations, avait été soupçonnée, mais blanchie par la justice. Mais en Corse, bien des familles se haïssent par vieille habitude et la tradition de la cause originelle de leur haine s'est perdue complètement avec le temps.
Dès son arrivée sur la terre ferme, sa soeur Colomba, une grande et forte femme, fanatique de ses idées d'honneur barbare, l'orgueil sur le front, les lèvres courbées par un sourire sardonique, le rejoint et le presse d'exécuter sa vengeance. Mais Orso, amoureux de la douce Miss Lydia, a juré à la jeune fille de ne pas se faire justice lui-même, ne voulant pas céder à la vendetta, une survivance barbare d'autres temps. Car Orso a appris au cours de ses années de service le respect de la discipline et de légalité. Cependant, Colomba est prête à tous les subterfuges pour arriver à ses fins à savoir venger les mânes du colonel della Rebbia. L'amour d'Orso pour Lydia est en jeu et la pensée de Lydia l'aide à résister à l'influence de Colomba, persuadé qu'il est de l'innocence de Barricini.
Pour Colomba, en Corse, lorsqu'on a un ennemi, il faut choisir entre les "3 s" Schiopetto, Stiletto, Strada. le fusil, le stylet ou la fuite !
Orso della Rebbia en fait la tragique expérience bien malgré lui. A peine a-t-il foulé le sol natal que sa soeur lui rappelle son devoir : venger son père assassiné deux ans plus tôt. Un acte qui échoit à Orso en qualité de chef de famille, dût-il périr ou finir ses jours dans le maquis !
Vendetta ! Colomba, incarnation très volontaire du caractère latin, a juré la mort des Barricini !
de ruses en provocations, de guerres sourdes en chicanes, de haines avouées en défis, elle conduit ainsi son frère à l'irréparable...
Prosper Mérimée, dans ce roman d'amour et de moeurs, peint magnifiquement la Corse d'autrefois, ses us antiques et farouches, ses vendettas implacables. L'oeuvre est dominée par l'inoubliable figure de Colomba, héroïne sauvage, gardienne des traditions. Dans la lutte à mort qui oppose les siens à une autre famille de l'île, son frère se laisserait peut-être adoucir. Mais elle est là qui veille, le presse, le harcèle, et... il faudra bien que vengeance s'accomplisse.
Une relecture romanesque extrêmement plaisante dans un style facile et relevé, coloré et vivant.
Extrait : parole de Colomba à Lydia : « Vous autres femmes des villes, vous vous inquiétez toujours de ce qui est convenable ; nous autres femmes de village, nous ne pensons qu'à ce qui est bien. »



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