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3,5

sur 1848 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon frère m'a harcelé (littéralement) pendant cinq ans pour que je lise La Vénus D'Ille. Je m'étais entêtée quelques années avant à ne plus rien lire de Mérimée ayant été fortement déçue quitte à la lecture d'une de ses oeuvres.

Et pourtant, récemment, je m'étais résolu à lire cette nouvelle fantastique.

Contre toute attente, j'ai absolument adoré. L'histoire est trépidante, mystérieuse et fortement originale.

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Je n'avais jamais lu de Mérimée, mais cette petite lecture m'a donné envie d'en lire plus de lui. Je le connaissais uniquement pour son amour du patrimoine, c'est en cela que je le retrouve facilement dans une nouvelle autour d'une statue antique.
Mais ce côté patrimoine et Histoire ne gâche en aucun cas cette super nouvelle fantastique et plutôt intrigante je dirais.
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Voyageant dans le Roussillon pour visiter les curiosités locales, le narrateur est attendu par son hôte, M. de Peyrehorade, à qui il a été recommandé par un ami commun. Il apprend par son guide que son hôte vient de découvrir une statue de bronze, et que d'autre part, il s'apprête à marier son fils. La nuit venue, le narrateur aperçoit de sa fenêtre la statue, érigée à une quarantaine de mètres de la maison.
Le guide et Mme de Peyrehorade, ont été impressionnés par la Vénus, qu'ils jugent maléfique.

Histoire fantastique courte, sur une statue de bronze qui serait maléfique.
Il y'a de l'action, le rythme est rapide.
L'intrigue est simple et mystérieuse.

J'ai pensé au Horla de Guy de Maupassant.
Ils n'ont été contemporains que 20 ans. Maudissent étant né en 1850 et Mérimée étant décédé en 1870.
On peut également faire un rapprochement avec Edgar Allan Poe, ils étaient, cette fois contemporains.

Je recommande ce classique qui fait partie des premiers romans fantastiques.
C'est une belle découverte.
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Vous aimez les bonnes nouvelles, n'est-ce pas ? Bien sûr. Moi aussi, particulièrement quand elles me concernent !
Et les bonnes nouvelles en littérature, ça vous branche ? vous kiffez (comme on dit en français contemporain) ? Je suis sûr que oui. C'est chouette, la nouvelle, c'est reposant. C'est tous les avantages du roman sans les inconvénients : on va droit à l'essentiel, c'est net, précis, concis, on évite les longues descriptions, les digressions saugrenues ou ennuyeuses et les délayages narratifs ; la nouvelle c'est un petit bijou qui entre deux pavés, vous apporte une respiration, un peu d'air pur. D'autant plus qu'on peut aborder tous les sujets (amour humour drame, comédie, horreur, science-fiction, tout, je vous dis), et sous tous les formats (fable, conte, récit, chose vue, nouvelle à chute…) Les plus grands auteurs s'y sont essayés, et souvent avec bonheur.
Parmi les maîtres français de la nouvelle (dont le pape est Maupassant), Prosper Mérimée se place dans le peloton de tête. Il n'a écrit qu'un roman (« Chronique du règne de Charles IX » - 1829), mais il nous a laissé plus d'une vingtaine de nouvelles, certaines étant presque des petits romansColomba », « Carmen »), d'autres devenant des modèles du genre (« Mateo Falcone », « Tamango », « La Vénus d'Ille », « le Vase étrusque »…)
« La Vénus d'Ille » parue en 1837, raconte l'histoire d'un garçon qui, à la veille de se marier, joue à la pelote (le jeu de paume, pour être précis) et pour être plus à l'aise met sa bague au doigt d'une magnifique statue de Vénus, fraîchement découverte quelques jours auparavant. le hic, c'est que la statue a replié son doigt et rend impossible la récupération de la bague. le mariage a pourtant lieu, mais, le lendemain, on retrouve le jeune homme mort dans sa chambre, comme étreint par un cercle de fer. Sa femme, terrorisée, raconte que la statue est entrée dans la chambre avant son mari, et que quand celuici est entré, elle l'a étouffé dans ses bras.
Pour écrire ce conte fantastique, Mérimée a puisé à deux sources : sa propre expérience d'inspecteur archéologue (il venait d'être nommé l'année précédant la rédaction de la nouvelle), et le livret d'un opéra de Louis -Ferdinand Hérold, « Zampa » (dont je vous recommande l'ouverture) dont le thème est celui d'une statue qui farde à son doigt la bague d'un jeune marié.
Si « La Vénus d'Ille » est devenue un classique de la nouvelle fantastique, c'est sans aucun doute grâce à la progression dramatique installée par l'auteur : les indices sont disposés par étapes successives et font comprendre à l'auteur que le drame se prépare : lors de sa découverte, la statue casse une jambe à l'homme qui l'a déterrée. Elle attire la méfiance de beaucoup de personnes. Sur le socle, l'inscription « Cave amantem » (prends garde à celle qui t'aime) n'est pas des plus rassurante. le joueur espagnol qui a perdu la partie de pelote menace « Me lo pagaras » (Tu me le paieras)… le style de l'auteur est à l'unisson : froid et impersonnel, purement descriptif, il laisse les faits, dans l'exposition simple et sèche de leur déroulement, installer cette sensation d'angoisse ; et quand le drame est consommé, comme il y a de fortes suspicions mais pas de certification évidente d'un meurtre réel, le doute s'ajoute à l'angoisse, et la peur s'installe : c'est la vengeance de la statue.
Ici, ce n'est pas tant la couleur locale qui joue, comme dans « Colomba » ou « Carmen », c'est l'appropriation d'un style particulier, le fantastique, qui fait de lui un précurseur d'auteurs comme Maupassant ou plus près de nous Jean Ray.
Après les deux nouvelles précitées, « La Vénus d'Ille » est certainement le troisième chef-d'oeuvre de Mérimée.


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Courte nouvelle lue en 3ème, et relue 10 ans après. Il m'en restait peu de souvenirs, mais j'ai été agréablement re-bercé par cette histoire. On se sent vraiment dans le Sud. Les références mythologiques font travailler notre curiosité, l'histoire est courte, simple et prenante. La fin est un peu expéditive, mais très bon livre dans l'ensemble.
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"Quant à la figure, jamais je ne parviendrai à exprimer son caractère étrange, et dont le type ne se rapprochait de celui d'aucune statue antique dont il me souvienne. Ce n'était point cette beauté calme et sévère des sculpteurs grecs, qui, par système, donnaient à tous les traits une majestueuse immobilité. Ici, au contraire, j'observais avec surprise l'intention marquée de l'artiste de rendre la malice arrivant jusqu'à la méchanceté."

Histoire saisissante et prenante que celle du narrateur descendant dans le Roussillon où il est reçu par un notable d'Ille, sur la propriété duquel a été découvert un trésor archéologique. L'auteur est très intéressé par la découverte en question, et dans le même temps un peu ennuyé que durant son séjour, la noce du fils de la maison avec une demoiselle de Puygarrig l'oblige à y assister…

Prosper Mérimée nous décrit son arrivée avec des airs bonhommes, l'accueil empressé de Madame de Peyrehorade qui le gave de toutes sortes de victuailles dès son premier repas, le plaisir que Monsieur de Peyrehorade a de sa visite et celui plus grand encore de pouvoir lui montrer sa découverte, entre connaisseurs d'antiquités.
Et le grand garçon, M. Alphonse, un bel homme un peu engoncé dans des vêtements à la pointe de la mode, un peu vaniteux, lui montre la bague très clinquante qu'il a prévu d'offrir à sa future épouse pour leur mariage, et saura faire une très belle démonstration de jeu de paume.

On reste entre visite d'un parisien en province et assaut de locutions latines un moment, puis le récit prend lentement une tournure un peu dérangeante, devenant ensuite assez inquiétante.

Et c'est dans cette pente que l'on se sent emporté, sans plus pouvoir y faire quoi que ce soit, tiraillé entre les certitudes du parisien gêné de la situation de la jeune épouse et des remarques déplacées qui lui sont faites au cours du dîner, et le tournant franchement fantastique que prend la narration, qui finit par nous laisser pantois.

Quelle réussite ! C'est un petit chef-d'oeuvre rondement mené. On commence dans la campagne du Roussillon, on finit dans une horreur totale !

Je ne connaissais Mérimée qu'à travers Carmen dont le souvenir a été complètement brouillé par l'opéra de Bizet que je n'apprécie pas du tout (Bizet est un fabuleux mélodiste dont j‘admire sans réserve "Les pêcheurs de perles", mais cette Carmen rebattue, c'est le cas de le dire, à toutes les sauces, non non et non !), et la mauvaise opinion que Victor Hugo avait de lui.

C'est donc une découverte pour moi, qui m'incitera probablement à dépasser mes a priori pour lire ce que Mérimée a pu produire d'autre dans ce genre fantastique qu'il semble maîtriser sans effort.

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J'ai toujours trouvé que la nouvelle était un exercice difficile. La nouvelle fantastique encore plus !
Et là quelle maestria ! Je me suis régalée ! J'avais lu de Mérimée Carmen et Colomba mais jamais cette Vénus d'Ille que j'ai trouvée remarquable.
Mise en place de l'histoire parfaite, montée des interrogations et soudain le texte bascule dans le fantastique.... Quel dommage presque que ce récit ne soit pas un roman !!!
Bon évidemment cette histoire ne va pas me rassurer avec les statues....
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Lire ou relire la Vénus d'Ille - une nouvelle fantastique que de nombreux collégiens ont lu alors que certains critiques veulent oublier Mérimée. Vouloir l'oublier, c'est déjà parler de lui.
Le narrateur est un archéologue, antiquaire, dira Alphonse de Peyrehorade au cours du récit - Il vient de Paris, et parcourt le Roussillon pour mieux connaitre son patrimoine. Logé chez monsieur de Peyrehorade, il est l'objet de toutes les attentions de son hôte, au point de frôler l'indigestion. Oui, il existe un fossé culinaire entre Paris et la province, lui trouvant les quantités astronomiques et ne pouvant plus rien avalé, madame de Peyrehorade persuadée que sa cuisine n'est pas assez bonne et que c'est pour cette raison qu'il ne mange plus. Ajoutons à cela la "paresse" des parisiens, toujours selon son hôte, qui ne se lève qu'à huit heures, au lieu de six. Son hôte, toujours, s'excuse presque de forcer cet archéologue à assister à un mariage, celui de son fils et d'une demoiselle très riche, qui vient d'hériter de sa tante - c'est pour cette raison que le mariage se fera sans bal, et sans grande réjouissance. J'ai eu de la peine pour cette jeune fiancée, qui n'a décidé de rien, qui est mariée, un vendredi, jour qui ne lui convient pas, pas plus qu'à sa belle-mère, parce que vendredi, c'est le jour de Vénus. Et monsieur de Peyrehorade tient plus à honorer la statue qui a été découverte sur ses terres que sa belle-fille, et ne veut surtout pas entendre parler de superstition.
Oui, la statue est là, et bien là. Rare, elle est en bronze et semble vivante. Elle porte des inscriptions assez inquiétantes, et d'étranges phénomènes se produisent en sa présence.
Alors oui, nous sommes dans le genre fantastique. Oui, tout est fait pour nous amener à la conclusion de la responsabilité de la statue dans tous les événements qui surviennent avant, pendant et après les noces. Les codes du genre sont respectés, et pourtant. Nous avons bien un narrateur à la première personne, un scientifique, qui est chargé, entre autres, de déchiffrer les inscriptions sur la statue. Il n'est pas le témoin de l'événement capital, la seule témoin n'étant plus capable d'une réflexion cohérente. Il enquête, oui, mais qui peut croire à ses déductions ?
La Vénus d'Ille ou la défaite des femmes.
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La Vénus d'Îlle c'est l'histoire de cette statue de bronze d'une grande beauté, fascinante, mais au regard mauvais et cruel. Elle incarne à la fois, la séduction et le mal, le malin est en elle, elle est diabolique. C'est dans cette contradiction que la séduction opère.
Dans le récit, elle revêt différents visages mythiques, historiques et littéraires de la femme.
Pour les habitants du petit village de Catalogne, cette statue convoque la superstition, le paganisme, l'anticléricalisme ; elle est qualifiée « d'idole », elle porte malheur. Elle déclenche la peur ; elle est aussi pour eux, l'étrange étranger ; n'a-t-elle pas ce teint de cuivre, foncé, comparé au teint clair de la mariée ?
Elle est par ailleurs, l'incarnation de l'amour cruel, la Vénus qui fait souffrir et qui tue, Alphonse le marié, n'y échappe pas, lorsqu'il l'approche, il en meurt.
C'est aussi l'incarnation de la beauté classique de l'antiquité, de l'art et de la mythologie grecque, elle a été créée par le sculpteur grec Myron, le narrateur la qualifie de « déesse. » Il est sous le charme.
Cette déesse personnifiée, prend vie, son regard brillant s'anime, le narrateur la voit pour un temps en la personne de la mariée (qui incarne à la fois « la bonté et la malice »), elle étouffe Alphonse, le marié de ses bras. le drame survient alors pour confirmer le malheur introduit dès le début de la narration.
De femme, elle passera à l'état d'objet d'église, la matière survivra à la forme première, en transmettant le malheur.
Si on a lu Carmen, du même auteur, on perçoit également un peu ce même visage malin de la femme, de l'amour qui provoque la mort et mène au drame.

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Dans le midi de la France, au milieu du XIXème siècle, un archéologue scientifique et rationnel va être confronté à l'effroi, à la peur.
Cette "Vénus d'Ille" n'est pas seulement une magnifique beauté antique, mais aussi la porte de l'amour, du fantastique et de la mort.

Courte et puissante nouvelle qui ne s'oublie pas de sitôt.
Lien : https://www.amazon.fr/LArtil..
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comment s'appelle l'hôte du narrateur ?

Monsieur de Peyrehorade
Monsieur de Pehrehorade
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