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Lorsque arrive l'accident, elle est à une fête à Roosevelt Island, à NewYork.
L'écrivaine chilienne Lina Meruane, diabétique, est frappée de cécité quand éclate des veines dans ses yeux. Un sujet de fond, qui m'est profondément désagréable, mais dont je me suis laissée séduire, faute de ma faiblesse pour les auteurs sud-américains....
L'auteur, partant d'un fait autobiographique, glisse peu à peu dans la fiction,
utilisant son propre nom comme le pseudonyme de l'écrivaine du livre, dont le vrai nom "de fiction" est Lucina, un mot qui évoque la lumière en espagnol. Elle nous entraîne dans une spirale d'émotions déclenchées par l'accident, dans son contexte privée et sociale. Vu le sujet, plus qu'une spirale, c'est une tornade, un cyclone.....Munie “d'un troisième oeil” de lynx, elle démantèle avec une sensibilité et lucidité hallucinatoire la mécanique émotionnelle et physique de son état de cécité, d'où de dépendance, face à celle de son entourage proche, compagnon, famille et amis. Un état qui déclenche aussi la question d'amour inconditionnel dû au handicap, dont Meruane en décortique l'aspect problématique. L'handicap source d'une solitude infinie, "Je me sens terriblement seul"........


Parti d'un événement trés dense, un rythme trépidant, qu'elle arrive à
maintenir avec brio jusqu'à une fin........grâce à la forme; de courts chapitres avec
chacun sa propre densité et énergie. Un long et violent poème en prose, un très
beau texte, fort et sensuel, qui m'a éblouie et confirme encore une fois ma
confiance en les auteurs sud-américains.

Je remercie les éditions Grasset et Netgalley pour l'envoie de ce beau livre.

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Un regard de sang est un roman découvert grâce aux éditions Grasset et à net galley.
Nous avons là un très joli livre.
Lina, la narratrice, est en train de perdre la vue. Elle a l'impression que du sang s'écoule de ses yeux, et elle a donc l'impression d'avoir un regard de sang.
Son entourage ne se rend pas compte de ce qu'elle voit, mais elle si, et elle nous narre sa peur, son ressenti...
La jeune femme va devoir attendre avant de se faire opérer et elle va aller se reposer, sur les traces de son enfance, et guider Ignacio, qui l'accompagne, dans cette ville devenue floue à ses yeux...
L'écriture est belle, bravo à la traduction, car on ressent bien les émotions de la narratrice. C'est prenant, et on vibre avec elle.
Un regard de sang n'est pas un coup de cœur mais j'ai apprécié de découvrir Lina Meruane et son premier roman, très réussi, et très touchant.
Je vous le recommande, et je lui mets quatre étoiles :)
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Il y a bien précisé "roman" à la troisième page du premier livre de la chilienne Lina Meruane. Pourtant, il semble qu'Un regard de sang soit semi-autobiographique et sa forme, par ailleurs, le rapprocherait davantage du carnet intime que de la fiction pure. En tous cas, ce parti pris de réalisme dans la description d'une femme menacée de devenir aveugle et en attente d'une opération est terriblement éprouvant. Pourquoi ? Tout simplement parce que chaque page est saturée d'anxiété et de terreur quant au sort de la narratrice (appelée également Lina Meruane, d'où cette impression renforcée d'autofiction). Entre son compagnon à New York et sa famille à Santiago du Chili, Lina Meruane navigue à moitié dans le flou d'un environnement qu'elle ne peut qu'imaginer dans ses souvenirs. le style du roman est âpre et rugueux, jamais facile, avec des dialogues qui s'intègrent dans le texte, sans guillemets ni sauts à la ligne. Harassant ! A perte de vue, ce livre provoque un certain malaise par son luxe de détails épidermiques et son évocation sans fard d'une maladie qui remet en cause jusqu'à la motivation de continuer à vivre. le soulagement ne vient qu'une fois le livre terminé avec le passage obligé à un ouvrage, disons plus léger.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Nous accompagnons Lina qui perd la vue au début de ce roman. Ses veines éclatent et ses yeux se remplissent de sang. Son ophtalmologue lui fait passer des examens et lui conseil de partir dans sa famille au Chili avant l'opération.

Ce roman perd de suivre toutes les étapes par lesquelles passent Lina, mais la présentation du texte alourdi tellement l'histoire que l'on fini par le lire en diagonale. Il n'y a pas de différence entre les pensées, l'histoire et les dialogues. Ce ne sont que des suites de blocs de texte qui se succèdent.
Dommage car la quatrième de couverture fait envie, mais la disposition du texte m'a gâcher ma lecture.
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Une accroche intrigante qui m'a donnée l'envie de découvrir ce nouveau roman de Lina Meruane, auteure dont j'ai eu de très bons échos pour ses précédents romans.
A la lecture des premières pages, j'entendais déjà la chaleur, la musicalité latine se dégager de son écrit, bravo à la traduction au passage (Serge Mestre). Je ne sais si vous avez vu « Frida » interprétée par Salma Hayek, c'est la beauté de cet accent que Lina prenait (la protagoniste de l'histoire porte le nom de l'auteure), d'ailleurs ce personnage vit un drame d'une intensité similaire.

Perdre la vue à 20 30 40 ans est une épreuve bien plus délicate que de naître aveugle, lorsque tu nés aveugle tu grandis en n'ayant pas d'autres choix que d'accepter ce fait, tu grandis en développant d'autres sens pour assimiler le monde, le sentir, l'appréhender, le comprendre. Mais à 20 30 40 ans, le chemin est tout autre, tu as déjà vu et appréhendé le monde au travers de tes yeux, voilà ce que Lina tente de nous faire percevoir.
Perdre ses yeux, son regard, revient à perdre le sens de la vie, perdre un souffle, son âme, une partie de soi. Mais Lina espère, elle espère la disparition de ce voile flou qui l'aspire vers des tréfonds obscurs. Voile né des suites de son diabète.
Les autres, Ignacio, sa famille lorsqu'ils la regardent ne peuvent se douter du sinistre drame qui se joue en elle. Lina souffre du décalage qui grandit assumant difficilement cette perte de sens. Au début, elle n'ose vraiment l'exprimer, elle ne veut pas déranger supportant difficilement l'inquiétude, la pitié, l'infantilisation qui peut l'entourer alors, mais la noyade est si rapide qu'il ne lui reste d'autre choix que de s'affirmer, de crier pour aspirer du soutien, de l'aide, de la compréhension tout en s'armant d'humour pour supporter les pressions de son entourage.

Et ce médecin, Lekz, en qui elle place tant de confiance lui donnera t il droit à cette délivrance, à ce retour à la « normale » ? Et si l'opération si délicate ne fonctionne pas, qu'en sera-t-il de son existence ? La transplantation Lina se trouve toute disposer à la vivre, vivre avec les yeux d'un autre…mais le docteur s'y refuse.
Les yeux sont le reflet de l'âme, un bout externe du cerveau où réside la conscience de l'être…la médecine ne semble pas prête à faire fi de cette croyance, Lina, elle est prête à tout pour vaincre l'obscurité.

Au-delà, de ce plongeon dans le noir, Lina nous éclaire des échos de sa vie, de la difficulté du système de santé aux états unis lorsque les soins sont à délivrés mais que l'assurance ne suit pas, de son pays le Chili, de sa famille avec qui les relations sont complexes entre infantilisation, effet méduse d'une mère égocentrique et d'un père absorbé par son métier, de son amour Ignacio qui tente de rester si droit auprès d'elle pour la soutenir, amour qu'elle n'a de cesse de tester et dont elle perçoit toute la grandeur et difficulté du sacrifice. Entre Manhattan et Santiago du Chili nous sommes invités à prendre part à un voyage fait de senteurs, de sons, de coups, d'entraves, d'émotions, de nouveaux départs, d'espoir. Personnage isolé dans sa douleur en quête de délivrance, Lina est tout à la fois extraordinairement forte et fragile, ivre d'une vie qu'elle fantasme pour ne pas voir, pour ne plus voir, le noir qui l'habite, la ronge, la grignote.

La fin est surprenante, dégoulinante de cet espoir-désespoir d'une renaissance, d'un retour à la vie quitte à commettre l'irréparable, cri de douleur en suspend devant la réalité abjecte de sa situation, auquel on ne s'attend pas.

Une question reste et je me fais curieuse de découvrir vos réponses : quel est le parallèle entre la protagoniste portant un pseudonyme (auteure, universitaire,journaliste, originaire du Chili…) du même nom que sa créatrice (auteure, universitaire, professeure, originaire du Chili) dans ce voyage autour de la perte de la vue, du voile qui se pose sur ses yeux, y en a-t-il réellement un, quelle est cette relation qui se mélange et se défait entre le personnage et l'écrivaine ? Une autre lecture est possible faisant de ce roman une oeuvre semi-autobiographique.

L'auteure, Lina Meruane a la grandeur de plume d'une Isabelle Allende, deux univers différents habités par le fantasque et la nostalgie de leurs pays respectifs plein de cette musicalité qui raisonne des accents latinos au travers de leurs écritures, un bonheur à chaque lecture éclairant leurs histoires parfois dramatiques ou bouleversantes de cette lumière unique. A l'instar d'Allende les femmes (ici Lina) sont fortes, battantes, menant lutte pour asseoir leurs existences dans une société qui les pousse à se dépasser. Une auteure époustouflante que je prendrai plaisir à lire à nouveau. Merci aux éditions Grasset pour cette lecture !
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Dès les premières pages, le lecteur comprend que le titre du roman qui en espagnol évoque également le désir de vengeance, le ressentiment, la rancune, n'est pas une métaphore.

La narratrice, Lucina Meruane, surnommée Lina, est chilienne. Elle vit à New York où elle se consacre à une thèse de doctorat sur la maladie dans la littérature hispano-américaine (elle est elle-même diabétique). Lectrice compulsive, elle est aussi romancière. Elle a récemment fait la rencontre d'Ignacio, un Espagnol originaire de Galice qui enseigne la science politique à l'université, avec qui elle s'apprête à vivre. Un samedi soir, alors qu'ils font la fête chez des amis hispano-américains, Lina est victime d'un accident oculaire. Une veine éclate dans son oeil, la rendant presque aveugle. Elle va voir son ophtalmologue, le docteur Lekz, médecin « post-soviétique » qu'elle a déjà consulté pour des troubles précédents. Celui-ci lui dit qu'il faut attendre un mois avant de l'opérer. Lina part en vacances au Chili dans sa famille. Elle manque de faire une crise d'angoisse dans l'avion. Ignacio ne tarde pas à la retrouver. le séjour chez ses parents lui est pénible. Ses deux parents médecins, son grand frère Joaquín perpétuellement absent, son petit frère Félix, Olga, l'employée dévouée, la ville de Santiago, la pollution… tout l'irrite et la tourmente. Elle se réfugie dans la « lecture » de livres audio. de retour à New York, Lina subit une première, puis une seconde opération. Elle doit faire face à l'attente angoissante, jusqu'à ce qu'une nouvelle veine éclate. Hélas, Lekz ne parvient pas à résoudre le problème des veines des yeux de Lina…

La narratrice écrit à la première personne, en s'adressant très souvent à Ignacio.

Les chapitres courts, une soixantaine en tout, rappellent des fragments dont les titres, formés par un ou deux mots, font penser à des titres de poèmes ou de romans. La narration entre chronique et journal intime est linéaire et ne présente pas de volte-face.

La prose est sans conteste le point fort de ce texte angoissant, souvent dérangeant. le texte est traversé par une intensité poétique et expressionniste, une écriture corrosive où les phrases, très courtes elles aussi, se finissent parfois par une préposition, une conjonction. L'ensemble est marqué par un rythme puissant et violent. Il s'agit d'un récit extrêmement soigné et épuré, où pas une seule phrase, ni un seul mot ne semble être là par hasard. Les dialogues, insérés dans la narration, sont particulièrement réussis.

La maladie est au centre de Un regard de sang. C'est le récit d'un parcours terrifiant, de l'accident à l'opération, semé d'attente, d'incertitude, d'espoir, de désespoir, mais aussi de démarches administratives et kafkaïennes auprès de la mutuelle. le roman aborde la question des mauvaises expériences auprès de praticiens, de la dépendance vis-à-vis d'un médecin, du manque d'humanité du corps médical, de l'anonymat du malade. La narratrice raconte comme il lui est pesant d'avoir des parents médecins. C'est pour fuir les appels désespérés des patients au domicile familial ou encore les anecdotes sordides que les époux racontent après leur journée de travail que Lina part vivre loin, d'abord au Mexique et en Espagne, puis aux États-Unis. La maladie est également présente quand elle revoit au Chili son ami Genaro dont le compagnon vient de mourir du sida.

L'angoisse, la colère, rage, la frustration, la rancune, l'amertume traversent tout le récit de l'aveuglement progressif de la narratrice, prenant peu à peu une tournure de folie malsaine. Lina redécouvre et questionne sans cesse le monde qui l'entoure. le roman aborde la question de la solitude et des rapports avec les autres, que ce soit la famille, les amis et les relations amoureuses. Ils semblent tous liés à un poids, une dépendance et à une certaine forme de pouvoir. La cécité de Lina lui permet de « regarder » le monde avec une lucidité nouvelle. Par ailleurs, ses autres sens s'aiguisent ; les sons, les odeurs de la ville, le toucher, le mouvement et la lumière sont omniprésents. Les scènes érotiques provoquent un certain malaise.

Chilienne vivant aux États-Unis, l'auteure-narratrice évoque l'exil, la double culture (nord-américaine, chilienne), en apportant une réflexion sur le sens de l'appartenance ou non à un endroit, à une géographie. Les évocations des lieux, qu'il s'agisse de New York ou de Santiago de Chili et de ses alentours, sont très intéressantes.

L'action se passe en 2002. Les deux références historiques qui apparaissent sont le coup d'État de Pinochet en septembre 1973 et les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Il est aussi question à la crise argentine de fin 2001. Il s'agit autrement dit de tragédies, de blessures encore ouvertes.

En somme, Un regard de sang est une histoire forte, un texte audacieux à la poésie poignante et acide qui happe le lecteur. D'aucuns lui reprocheront son narcissisme et sa noirceur qui mettent le lecteur mal à l'aise.
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En découvrant Un regard de sang de Lina Meruane lors de la dernière masse critique Babelio, j'ai été intriguée. Intriguée par la couverture, par l'histoire et parce qui était suggéré sur le style de l'auteure.

Le romancier et poète Roberto Bolaño, que Lina Méthane a côtoyé avant qu'il ne décède – avant qu'elle n'écrive Un regard de sang – a notamment écrit, la comparant à Marguerite Duras et Nathalie Sarraute : « La prose de Lina Meruane surgit des coups de marteau de la conscience, mais aussi de l'insaisissable et de la douleur ».

Un regard de sang paru au Chili en 2012 a, selon un classement du Publisher Weekly, fini numéro un dans la liste des dix meilleurs livres en langue espagnole écrits au vingt-et-unième siècle. Moi, ça m'a donné envie. D'autant que j'ai lu pas mal de romans chiliens à une époque – merci maman – et que j'étais tentée de m'y remettre.

Au départ, ce roman devait être un essai, un mémoire sur un incident qui a véritablement touché Lina Meruane. Mais très vite l'auteure y a ajouté de la fiction, mélangeant la Lina Meruane réelle, auteure, en attente d'un opération, plongeant peu à peu dans les ténèbres et la Lina Meruane fictive. Perdant ainsi un peu le lecteur et choisissant finalement de se prêter au jeu d'un exercice littéraire assez en vogue actuellement – je pense notamment à Delphine de Vigan et Maryam Madjidi qui ont récemment écrit des romans dans lesquels elles se mettaient en scène.

L'histoire et le style m'ont vraiment déroutée. Je n'ai pas réussi à entrer dans le roman, à éprouver de l'empathie pour Lina, simplement parce qu'il est toujours resté une véritable distance entre elle et moi. Sans doute aussi en raison de cette fascination pour les yeux. En fait, je ne supporte pas que l'on me touche les yeux – heureusement que ce n'est pas vraiment quelque chose qui est vraiment censé arriver – je m'en suis rendue compte lors d'une visite chez l'ophtalmologiste pour un essai de lentilles. Ce jour-là, je me suis évanouie deux fois. Black out. Je ne me souviens que de ses doigts s'approchant de mes yeux. Et c'est vrai que j'éprouve souvent un malaise quand il est question de globes oculaires. Alors des phrases comme celles-ci m'ont donné quelques sueurs froides :

« Je lui léchai alors le coin des paupières, légèrement et à mesure que ma bouche s'emparait de ses yeux j'eus l'irrépressible désir de les sucer tout entiers. »

Alors, entre la distance entre le personnage et moi et les descriptions d'yeux que l'on veut mordiller, lécher, aspirer, je ne suis pas totalement emballée. Mais c'est vrai que le style est intéressant.

Merci à Babelio et aux éditions Grasset pour la découverte de ce livre.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Ce roman étranger, chilien, est l'oeuvre d'une auteure que je ne connaissais pas. Ce roman a été récompensé par un prix. Son récit raconte un passage dans une vie. Un moment tragique où le personnage, qu'elle place comme elle même découvre des problèmes graves aux yeux. Dans son récit d'aveugle, elle nous décrit son monde fait de noir et de sensations avec énormément de détails. A l'intérieur d'elle-même, le personnage nous fait toucher du doigt les profondes émotions qui sont vécues pendant ce périple. L'histoire aurait pu être banale, mais l'écriture empreinte de légèreté, presque tactile, nous transporte dans sa tête, au coeur de son imaginaire.
Le récit entouré par la mort, la mort de ses yeux, la mort de la vue, le noir impénétrable, est encore plus vivant par l'espoir et la poésie qui l'accompagne. Comme pour contrer le destin tragique de son corps, elle nous décrit avec encore plus de vivacité ce qu'elle ressent, imaginé ou vécu.
Un roman à l'écriture légère, pleine d'émotion, de vie, qui raconte une tranche de vie difficile avec beaucoup de tendresse finalement et de poésie.
Je remercie Babelio et Grasset pour ce partenariat.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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New York. C'est lors d'une soirée avec des amis que la catastrophe que Lina attendait survient : ses yeux se retrouvent voilés de sang à la suite de vaisseaux sanguins qui se rompent et la jeune femme se retrouve à moitié aveugle. Son ophtalmologue ne pouvant rien faire immédiatement, il lui conseille de partir se reposer dans sa famille au Chili. Ignacio, son petit ami, la rejoindra quelques jours plus tard. Elle y passera un mois, redécouvrant la ville de son enfance à travers sa cécité nouvelle et grâce à ses souvenirs.

Un roman très étrange qui se déroule du point de vue de Lina, nous sommes faisant partager son aveuglement. le monde autour d'elle se transforme, devient flou. C'est un nouveau monde qui s'offre à elle, une perception nouvelle ; un monde qu'elle redécouvre avec d'autres sens et qui semble se liguer contre elle.

Un regard de sang est atypique ; construit de façon un peu anarchique – des phrases courtes, très ponctuées, pas de marques de dialogue, aucun paragraphes au sein des chapitres : au début je me surprends à perdre le fil du roman. Et puis peu à peu, le charme finit par opérer et une certaine poétique se dégage. Un roman nébuleux et troublant.
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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Lucina dite Lina vit avec Ignacio à New York. Ancienne journaliste écartée du métier car jugée pas suffisamment objective, elle se consacre à l'écriture des romans. le couple vient de déménager mais de graves problèmes de vue ne permettent pas à Lina d'envisager un avenir serein. Son oeil droit a subi une hémorragie et le médecin d'origine russe décide de tenter l'opération bloquant les veines pour empêcher la cécité. En attendant l'intervention, la jeune femme retourne au Chili, son pays natal, pour passer du temps auprès de sa famille…
Dans un style particulier, l'auteure retrace la vie d'une femme forte qui garde l'espoir dans une situation quasi désespérée, pendant que son entourage proche reste sceptique. Elle sait préserver la liberté de choix de son ophtalmologue (ses parents, eux-mêmes médecins, lui suggèrent une opération à Santiago), quitte à entrer en conflit avec sa mère envahissante. Par son monologue intérieur, elle exprime son angoisse et la pression ressentie au moment de l'opération : des phrases haletantes, des répétitions s'ajoutent au chaos de ses pensées et montent en crescendo jusqu'au résultat de l'opération.
Dans cette attente incroyable, les sentiments familiaux et propres au couples seront mis à l'épreuve…

Une lecture difficile et éprouvante mais très touchante.

Je remercie l'éditeur et NetGalley pour cette découverte marquante.
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