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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Clara est contente de retrouver sa meilleure amie qu'elle voit moins depuis un an, depuis que celle-ci a changé de collège. Pour passer du temps avec elle Clara a accepté de participer à une colonie sportive et a même fait du baby-sitting pour pouvoir se la payer. Mais le sport ça n'est pas du tout son truc et elle aurait préféré des vacances chez sa grand-mère avec Aïssa pour elle toute seule.
Rapidement deux groupes se forment dans la colonie, celui des sportifs casse-cous et les autres…
Aïssa et Clara passent moins de temps ensemble car elles ne se retrouvent pas dans le même groupe. Clara se rend compte qu'elles ont de plus en plus de divergences, elle râle souvent, est jalouse, supporte difficilement le groupe alors qu'Aïssa est toujours partante, aime se dépasser et se montre très ouverte aux autres. Mais lors de la 2e semaine de colonie une jeune fille disparaît...
Rapidement, dès le départ du train en fait, cette jeune fille seule est devenue le souffre douleur de quelques garçons. Mais même s'ils partent ensuite avec d'autres moniteurs, trois garçons et trois filles de son groupe à elle prennent immédiatement le relais. Une fille en particulier, Lila, se moque méchamment d'Éléonore, en venant même à la maltraiter physiquement. Mais au final tout le monde suit plus ou moins et rares sont ceux qui prennent sa défense. Beaucoup reprennent le surnom donné sans même s'en rendre compte et acceptent que l'anormal devienne normal. Un des moniteurs est un peu gamin, très laxiste, du genre à ne pas suivre le programme et à encourager la création d'un groupe séparé de têtes brûlées. L'autre monitrice essaie d'assurer seule mais ça n'est pas évident et elle ne peut avoir l'oeil partout. Une situation assez « pourrie » s'installe donc, avec des comportements anormaux mais même plus vraiment relevés par l'ensemble du groupe. Tout le monde a vu, mais personne n'a agi. Clara est jalouse, elle a dû mal à supporter de perdre l'entière attention de sa meilleure copine, de devoir la partager alors qu'elles se voient si peu et voit donc d'un très mauvais oeil chaque tentative de rapprochement entre Éléonore et Aïssa. Cette dernière ose s'interposer entre les tortionnaires et leur victime, mais elle ne le fait pas systématiquement et ne voit pas tout non plus.
L'histoire est construite en flash-backs, il y a de nombreux aller-retours entre le moment où Éléonore disparaît marquant le début d'une enquête de la gendarmerie et le déroulé de la colonie depuis le début. C'est habilement construit et un vrai suspense s'installe. le personnage de Clara, qui est la narratrice, est très intéressant car ambivalent. On partage ses sentiments, que ce soit la colère, la jalousie ou les pensées pas très charitables qui lui font honte. On sent aussi qu'il y a un loup, un truc en plus qu'elle cache et qu'on découvrira vers la fin du récit. Quant à Éléonore elle semble rentrer en elle-même quand on lui dit ou fait des méchancetés, et elle adopte dès lors un visage lisse où plus rien ne se lit ; d'où le titre.
Une lecture nécessaire, où le mécanisme du harcèlement est traité sous un angle original.
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🚴‍♀️🚌 Sur le papier, elle a l'air cool cette colo. Clara est très motivée. C'est que ces vacances marquent ses retrouvailles avec Aïssa, sa meilleure amie. Elles vont enfin pouvoir se retrouver toutes les deux. Cependant, à peine arrivée, elle comprend qu'elle ne va pas s'y plaire. Trop de sport, trop d'abrutis, trop de tout! Sans compter ces histoires avec Éléonore. Elle était à peine descendue du train que 3 filles l'avaient déjà prise en grippe. Comme ça. Pour rien. Une petite insulte par-ci, un petit coup par-là. Personne ne dit rien. Au début, c'est bizarre; très vite c'est normal. Une nuit, Eléonore disparaît. C'est normal aussi?

✒💬 Au fil des pages, Clara nous raconte son quotidien au sein de cette colo: ce qu'elle ressent, ce qu'elle entend, ce qu'elle voit ou croit voir,... Elle nous confie avec ses mots son ambivalence, la distance qui s'installe entre elle et Aïssa, l'acharnement dont est victime Eléonore. Elle voit bien que celle-ci est devenue le souffre-douleur de Lilas. Eléonore ne sourit plus et s'isole petit à petit. Mais personne ne réagit (ou très timidement), personne ne s'interpose, on détourne les yeux, on minimise. En parler? A qui? Les adultes n'écoutent qu'à moitié, et même quand ils écoutent en entier, ils ne comprennent rien! En plus, Eléonore elle-même ne réagit pas! Pourquoi elle ne dit rien d'ailleurs? Pourquoi elle ne s'impose pas?

🚴‍♀️🚌 Louise Mey nous livre ici un récit fort dont on ne peut qu'apprécier la lecture. L'écriture est totalement maitrisée. Habilement construit avec des allers et retours dans le temps, l'histoire interpelle, bouscule. Quant à cette disparition, l'autrice nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page.

Ce roman psychologique permet de mettre des mots sur cette réalité pour la victime comme pour le harceleur. Une histoire qui peut aider à prendre conscience de soi, qui invite à oser parler, oser témoigner, oser intervenir avant qu'il ne soit trop tard. A mettre entre toutes les mains!
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La sans-visage est un roman assez dur car on y assiste aux mécanismes du harcèlement. Cela commence par ce qui pourrait sembler pas grand chose, et pourtant… Les ados ne se connaissent pas, sont dans un milieu inconnu, et pourtant… Ce qui est original, c'est la position de la narratrice : Clara n'est pas toute blanche dans cette histoire, elle participe à ce harcèlement en ignorant Eléonore ou en l'appelant par un surnom dégradant. En observant des comportements inappropriés, en ne disant rien, et même en utilisant parfois des mots qu'elle n'aurait dû employer, elle est aussi actrice de ce harcèlement. Il y a une vraie tension lors de la disparition d'Eléonore. Elle ne réapparaît pas, et tous les scénarios deviennent possibles. L'autrice alterne les chapitres avant et après sa disparition, et le lecteur tente de découvrir ce qui s'est passé, l'évènement déclencheur… Ce qui m'a le plus frappée, c'est l'inaction des adultes. Les animateurs font semblant de ne pas voir, ne pas réaliser ce qui se trame sous leurs yeux. le roman me semble essentiel à faire lire, afin d'abord de montrer quelle forme peut revêtir le harcèlement, et de montrer aux adultes encadrant des jeunes leur rôle prépondérant.⠀
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"La sans visage" ou le harcèlement vu du côté de ceux qui laissent faire...

C'est l'histoire d'une amitié qui se termine, de personnalités qui s'affirment, de chemins qui se séparent, d'adolescentes qui mûrissent. Car Clara se rend compte que son amitié exclusive avec sa « meilleure » amie Aïssa est en train de s'éteindre.

La narratrice du roman, c'est Clara. Son point de vue exprime sa tristesse, sa colère mais aussi sa résignation face à la situation qui s'impose petit à petit à elle, lors de cette colonie sportive où elle sont parties ensemble. Clara exprime ses sentiments au fil de son amitié qui se termine avec Aïssa. Et ce qu'elle vit, comment elle se sent, a un impact sur son ressenti et son comportement en groupe pendant cette colo.

Car Clara ne nous raconte pas seulement une amitié qui se termine. Elle nous dévoile comment les hommes peuvent laisser s'installer des situations graves jusqu'à ce que le pire arrive. Comme ils restent aveugles, sourds et muets face à des actes qu'ils pourraient stopper s'ils ne pensaient pas qu'à eux et s'ils avaient parfois le courage de s'élever.

Dans la colonie, Lila et sa bande harcèle Eléonore, surnommée « Babar ». Les deux moniteurs sont trop occupés pour intervenir. Les autres ados de la colo laissent faire tranquillement en silence cet acharnement. Eléonore subit. Et Eléonore disparaît après une nuit passée à la belle étoile.
Que lui est-il arrivé ? A t-elle été enlevée ? A t-elle fugué ? Pourquoi une corde a t-elle disparu ? Pourquoi un vélo a t-il disparu ? Pourquoi retrouve t-on la chaîne d'Eléonore dans la trousse de Lila ?

Clara, à la fin du roman, après avoir trop laissé faire, après avoir trop fait semblant de ne pas savoir, après avoir ignoré, essaye de répondre à ces questions.

Ce n'est pas une enquête mais plutôt un roman psychologique, construit en chapitres courts, qui font faire au lecteur des allers-retours avant et après le jour de la disparition. On se laisse facilement embarquer et on se demande jusqu'où ça va aller et dans quel camp on aurait été. L'écriture est à la fois simple et prenante, à la fois rythmée et calme pour laisser s'installer une ambiance ambivalente.

Un bon roman noir pour les collégiens (mais aussi pour les plus grands) qui parle de la responsabilité individuelle et collective, de l'effet de groupe, de la lâcheté ordinaire mais avec heureusement des choses positives comme l'amitié et la résilience.
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Un très bon polar sur fonds d'affaire de harcèlement, et de disparition, bien écrit, bien mené. Les personnages sont très crédibles - j'ai adoré l'animatrice québécoise. A lire et faire lire.
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Clara est heureuse, elle part en colonie de vacances avec sa meilleure amie. Pourtant, rien ne va se passer comme prévu entre les deux jeunes filles et une des participantes, Eléonore, va disparaître après avoir été harcelée. Un roman qui traite du harcèlement d'une manière originale, on voit le point de la harcelée et des témoins de ce harcèlement qui n'ose rien faire, qui laisse faire pour diverses raisons. Une belle réflexion et un suspense pour le lecteur qui se demande ce qui est arrivé à Eléonore : suicide ? Fugue ?
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J'ai bien aimé ce roman. En tout cas, il a bien rempli son objectif qui est de sensibiliser le lecteur au harcèlement chez les adolescents.

Au début, le roman traînait un peu. Je ne voyais pas où l'autrice voulait en venir.

Mais vers le milieu, l'action s'enchaînait plus vite et j'ai été emportée par

En conclusion, ce roman illustre bien les dégâts infligés par le harcèlement. Il devrait y avoir plus de livres sur ce sujet!
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J'ai bien aimé ce roman sur le harcèlement, notamment pour le point de vue qu'il adapte : celui de Clara qui voit sans réagir, qui s'interroge mais qui n'intervient pas et qui même, peut suivre les harceleurs. Il y a aussi un côté enquête avec la disparition Éléonore, la présence des gendarmes et les chapitres qui reviennent régulièrement en arrière pour apporter de nouveaux éléments.
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« – Quelqu'un a vu Éléonore ? a demandé Tara.
Éléonore. Bien sûr. Je l'avais oubliée. Mais forcément. C'est compliqué de voir que quelqu'un manque quand ce quelqu'un ne manque à personne. » Pendant la colo à laquelle Clara et son amie Aïssa participent, une ado disparaît. Il se trouve que c'est Éléonore, surnommée Babar et harcelée depuis le début des vacances par la plupart des participants. Les autres ferment les yeux. Clara raconte comment Éléonore, pour tenter de moins souffrir, « ravale son visage », se crée un « visage vide » et devient la « sans-visage ».

L'avis de Colette, 12 ans : Ce livre raconte la disparition d'une jeune fille. J'ai aimé l'alternance chronologique des chapitres, mélangeant des récits après et avant la disparition. Cet effet de puzzle augmente le suspense et maintient l'intérêt du lecteur.

L'avis de la rédaction : J'ai bien aimé la manière dont est abordé le harcèlement dans ce roman : avec subtilité. On voit bien qu'il est si facile de ne rien dire, de ne rien faire, et même de participer...
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Récit sous forme d'aller-retour chronologique entre la disparition d'Eléonore du camp itinérant de vacances et le climat de harcèlement qui s'est mis peu à peu, insidieusement, de petit silence en petit silence, de banalisation en banalisation, d'égoïsme en égoïsme.
J'ai aimé que ce thème soit traité de manière presque banale. Quelque chose d'anormal se passe et on se dit que ce n'est pas si grave, que de toute façon on ne peut rien faire et en plus on n'aime pas vraiment la personne à qui cela arrive. C'est le cas de la narratrice qui n'est ni plus mauvaise, ni plus généreuse qu'une autre mais qui se rend compte au fil du récit qu'elle aurait dû intervenir.
A lire.
La professeuse documentaliste
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