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"Bienvenue sur Alflolol" est le quatrième volume des aventures de Valérian et Laureline, si le troisième volume ne m'avait pas passionné plus que ça, j'ai trouvé cet opus plus que sympathique.
Nous avons là une BD engagée, hé oui, nos agents spatio-temporel vont se retrouver dans une situation très délicate, à savoir, devoir gérer une affaire de spoliation à l'échelle d'une planète, le tout en étant juge et partie.
L'introduction serait assez fastidieuse à résumer, disons pour faire simple que les terriens ayant trouvé une planète inhabitée au riche potentiel y investissent d'énormes moyens pour exploiter les ressources de la planète Alflolol, créant un immense et coûteux complexe industriel ayant pour but de nourrir et approvisionner d'autres planètes en différentes ressources, le tout en générant de fabuleux profits.
Le problème c'est que les habitants originels de cette planète bien que peu nombreux rentrent alors de "vacances" sur leurs vaisseaux spatiaux, ce qui pose tout de suite quelques menus problèmes, car du point de vue des lois de l'espace, les autochtones ont des droits sur leur planète, des droits que les industriels entendent bien ignorer, cela ne vous rappelle rien ?
Quarante ans avant "Avatar" et autres récit dans la même veine, les auteurs vont dénoncer à leur façon cette forme d'injustice, le tout sur un ton léger qui est la marque de cette série, c'est à dire avec beaucoup d'humour, une belle réussite !
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Voilà une situation quelque peu inconfortable.

Vous découvrez une planète vierge de toute population et débordant de richesses à exploiter. Vous vous y installez et fournissez la fédération spatiale en matières premières et produits finis de toutes sortes. Tout roule.
Et puis, bing, le caillou dans la chaussure.
La planète n'était pas vierge, en fait. Ses habitants étaient simplement partis quelques siècles en voyage interstellaire.
Car ces habitant vivent des éternités, comparé à vous.
Et, clairement, la production, l'économie, ils s'en battent la corne qu'ils ont au milieu du front. Ce sont de joyeux garnements, quelque peu désinvoltes de votre point de vue.

J'ai bien plaint Valérian dans cette histoire, obligé qu'il était de faire respecter l'ordre de son gouvernement spatial et en même temps de respecter les moeurs de cette nouvelle espèce intelligente. On sent de quel côté son coeur balance, mais il se doit de respecter le système aussi. Laureline s'en fiche, elle, du système. Toujours réfractaire à l'autorité et amatrice de liberté, elle prend fait et cause direct pour les « nouveaux ». Son côté caution morale m'a un peu agacé. Elle bat froid Valérian tant qu'il n'agit pas avec autant de désinvolture qu'elle, et retourne dans ses bras quand, enfin, il trouve une solution en faveur des autochtones d'Aflolol.

Mais ces Aflololiens sont amusants. de vrais éléphants dans un magasin de porcelaine. Des Gaston Lagaffe version éternels. J'imagine de Mesmaeker en train d'essayer de leur faire signer un contrat, lol.
Le comportement des Terriens à leur égard n'est guère chaleureux, ce n'est rien de le dire. On les parque. On les oblige à travailler. On imagine bien que, s'il était permis de les abattre, cela aurait été fait.

Christin et Mézières égratignent notre mode de vie industriel et soupirent après une vie plus simple.
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Ce n'est sans doute pas mon préféré de la série, sans doute que l'histoire paraît assez brève et simple. Mais il y a toutes les qualités qui ont fait son succès : une richesse d'inventivité, un graphisme délicieusement baroque, et des personnages un peu torturés, Valérian obéit aux ordres qui lui paraissent contraire à son éthique, Laureline, elle, n'hésite pas à se révolter.
Les hommes ont colonisé une planète et l'exploitent pour ses richesses, elle semblait dépourvue d'espèces intelligentes. Un peuple évolué y a laissé quelques vestiges. Un jour, les autochtones réapparaissent, revenant d'un long voyage stellaire. Ils découvrent leur monde occupé et saccagé, c'est un peuple pacifique, ce qui arrange bien les colonisateurs.
On retrouve le thème des indiens d'Amérique, comme dans Avatar, parqués dans des réserves arides, ou forcés de travailler pour les humains. L'exploitation de ce thème est simple, le scénario n'est pas d'une grande complexité, mais, grâce aux atermoiements de nos héros, toujours pétillants, le suspense et l'émotion sont au rendez-vous.
Et lire un album de cette série est toujours un beau moment de lecture, personnellement, j'ai un faible pour ceux qui sont dans le style Planet Opera comme celui-ci.
Merci Mr Mézières pour ces images merveilleuses...
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J' aurais volontiers rajouté deux étoiles de plus à ce bijoux de space opéra, tellement ce récit est drôle et grave à la fois.
Mais les Alflololiens sont tellement gentils et subversifs!... Et Laureline les comprends tellement bien, elle qui vient du moyen âge terrien!
Subversifs... seulement par rapport aux normes de l'empire galactique terrien et du gouverneur-technocrate de Technorog (pardon: Alflolol)...
Car, dans l'hebdomadaire Pilote du début des années 70, le lecteur est choyé!
Et cette aventure alflololienne, incite à réfléchir sur les droits d'un peuple à disposer de ses terres, à ne pas travailler...bref à être heureux.
L' album n'a pas pris une ride, fort d' un scénario excellent et d' un dessin somptueux, et se lit ou se relit avec grand plaisir.
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POUR LA DÉFENSE DES MINORITÉS AUTOCHTONES.

Sur Technorog, tout est dédié à l'hyper-production, à l'industrie, au mercantilisme et tout ce que cette planète d'apparence inhabité compte de ressources, de gisements est systématiquement, consciencieusement exploité. La race de colons, d'explorateurs qui vivent sur une telle terre est à la hauteur d'un tel filon : ingénieurs, capitaines d'industrie, ouvriers hyper-qualifiés, ces hommes ne pensent qu'à une chose, n'ont qu'un seul et unique but : travailler et encore travailler pour rentabiliser toujours un peu plus la mise en coupe réglée de cette planète-filon.

Hélas, après un trajet spatial d'environ quatre millénaires, les habitants originaires de ce qu'ils nomment "Alflolol" ont décidé de rentrer au bercail. Hélas, car ils vont tout autant tomber sur cet os industrieux (et peu enclin à la commisération, à la tolérance, à l'humanité) que nos laborieux terriens vont se sentir d'abord débordés par ces indigènes momentanément absents puis comprendre ce retour parfaitement légitime comme un sérieux problème, une entrave aux courbes de croissance et de production.

Très vite, nos deux héros vont se trouver confronté à des choix terriblement cornéliens : d'une part, leur grande empathie pour ces "habitants premiers" les engage à en prendre la défense - d'autant qu'ils sont parfaitement débonnaires, pacifiques pour ne pas dire pacifistes, et désintéressés, pour peu qu'on les laisse regagner leurs logements délaissés depuis si longtemps et reprendre leurs habitudes respectueuses de leur environnement de chasseur-cueilleurs. D'autre part, si des lois oblige les colons à respecter les primo-habitants, la colonie est installée depuis déjà deux siècles et ne pouvait en aucun cas prévoir le retour de ces drôles de paroissiens. Les frictions sont inévitables, des perdants à prévoir. Dans un premier temps, Valérian et Laureline prennent inconditionnellement la défense de ces sympathiques géants, doués de pouvoirs souvent étranges mais dont il ne se servent jamais que dans de bonnes intentions ou, au pire, comme armes strictement subversives mais non-létales.

Peu à peu cependant, nos deux aventuriers vont suivre deux stratégies proprement irréconciliables. Lauréline va prendre fait et cause - jusqu'à risquer un certain manichéisme - pour Argol et ses compatriotes tandis que la position plus intermédiaire de Valérian va lui faire, finalement, avaler pas mal de couleuvres émanant des responsables terriens de Technorog, lesquels vont littéralement parquer nos alfloliens - toute similitude avec le drame des indiens d'Amérique n'est évidemment pas fortuite - jusqu'à leur imposer un travail digne du pire taylorisme en contrepartie d'une indigeste contribution terrienne à la survie de ces malheureux gargantuas.

Considéré comme l'un des meilleurs album de la série des Valérian, Bienvenue sur Alflolol est très probablement l'un des plus politiques, l'un des plus contestataires et séditieux, remettant tout à la fois en cause le monde capitaliste, destructeur de monde, de nature, d'environnement et insupportablement dévoué à la seule "valeur" travail, ainsi qu'aux dividendes qui peuvent en découler, et remettant en perspective des drames humains, pour ne pas écrire des génocides, tels que le vécurent les indiens d'Amérique (les "Native american" comme on l'exprime là-bas), mais tels que le vécurent de nombreux peuples "premiers" à travers le monde, en partie sous la houlette et la pression constante de notre occident besogneux, industrieux et expansif à l'idéologie malheureusement reprise par toutes les grandes nations à travers le monde désormais. (C'est ainsi que nous perdons, par exemple, l'équivalent d'un pays comme la Nouvelle-Zélande en forêt, chaque année...)

Alors, bien entendu, on pourra trouver Laureline trop définitive, trop blanc ou noir, excessive, partiellement intolérante dans son discours et ses reproches à un Valérian qui, à force de vouloir comprendre les uns et les autres, à force de concessions, de supposée voie médiane et, malheureusement, s'accomplissant finalement au détriment des uns face aux autres, fini par ne plus se faire que des ennemis : pas assez conquérant, trop mou, pour les terriens et franchement traître à la cause de la justice pour les seconds. L'ouvrage date de 1972, tandis que nous sommes sur la fin de ces fameuses "Trente-Glorieuses", que le premier choc pétrolier n'a pas encore eu lieu, que l'écologie politique est presque parfaitement inaudible, qu'il faudra encore attendre deux ans pour qu'un "écologiste", René Dumont, se présente à la présidentielle dans notre pays, pour un résultat électoral d'ailleurs dérisoire.

Il n'a cependant pas pris beaucoup de ride face aux enjeux actuels où il semble qu'il s'agit rien moins que de sauver notre planète. Pierre Christin et Jean-Clude Mézières ont très tôt su sentir, pressentir les grands défis que notre humanité productiviste aurait à relever. Il ne semble pas encore acquis, quarante-cinq ans plus tard, que le message soit parfaitement entré dans les esprits. du moins, et c'est d'ailleurs ce qu'ils présentent lorsque l'on regarde d'un peu plus près ce que pense les dirigeants de cette terre inventée, conjecturent-ils que nos élites auraient le plus grand mal à "changer de logiciel" ainsi qu'on l'exprime aujourd'hui.

Quant au dessin de Jean-Claude Mézière, il est, plus que jamais, et à condition de ne pas être trop désappointé les codes de l'époque, parfait, incroyable, d'une richesse et d'une imagination sidérante dans ce planet opéra grave et drôle tout à la fois.

A le relire plusieurs fois, on comprend aisément qu'il soit parmi les must de la BD de Science Fiction de cette époque de pionniers !
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Alors que Valérian et Laureline sont sur le point de quitter la planète Technorog, riche en métaux précieux et exploitée de façon industrielle au profit de Galaxity, ils viennent en secours à un vaisseau en difficulté tandis que Laureline tombe dans une forme de coma et est auto-guidée jusqu'à un vaisseau : "Cette fille a l'art de se mettre dans des situations incroyables !".
Sans le savoir, ils viennent de rencontrer les Alflololiens, premiers habitants d'Alflolol, l'actuelle Technorog.
Valérian alerte aussitôt Technorog : "Les anciens habitants de Technorog sont de retour !! [...] Les Alflololiens, c'est ainsi qu'ils s'appellent, sont partis faire un tour, voilà tout !", ils sont partis pour un voyage de quelques milliers d'années et au retour, ils retrouvent une planète totalement chamboulée.

Ce quatrième volume des aventures de Valérian et Laureline, agents spatio-temporel, continue à prendre le virage amorcé dans le précédent opus.
Il n'est plus seulement question de politique, car les terriens de Technorog ne sont pas décidés à respecter le code galactique et à laisser la planète à ses habitants originels, bien trop intéressés par les richesses du sous-sol de la planète, mais aussi d'écologie, car les Alflololiens retrouvent une planète qu'ils ne reconnaissent plus, défigurée par les technologies pour extraire les métaux précieux et par l'industrialisation excessive qui s'y est développée.
Les Alflololiens sont un peuple pacifique, mais ils ne sont pas non plus trop portés sur le travail, contrairement aux terriens présents sur Technorog qui ne jurent que par le travail acharné.
Leurs territoires ont été saccagés, ils se retrouvent parqués dans l'endroit le plus hostile de la planète, leur écosystème a bien changé et leurs territoires de chasse n'existent plus.
Voilà un propos en avance son temps lorsqu'on le replace à l'époque où a été écrite la bande dessinée mais qui est de nos jours d'actualité.
Ce quatrième opus soulève pour chaque lecteur des questions qui sont aujourd'hui d'une actualité brûlante : quel est le sens du travail et quel sens veut-on lui donner ? Faut-il massacrer les écosystèmes pour assouvir notre soif de production et de rentabilité industrielle ? Quel droit avons-nous de déplacer des populations et de s'approprier leurs territoires car ceux-ci renferment des richesses dans leur sous-sol ?
La fin n'est d'ailleurs pas surprenante, déçus et dépités les Alflololiens préfèrent abandonner leur planète dans laquelle ils ne se retrouvent plus : "Libres sur Alflolol ! Libres sur une planète pareille ! Décidément mon pauvre Valérian, tu n'as rien compris ! Ils sont tous partis parce qu'ils n'en veulent plus de leur planète et si nous sommes restés c'est parce qu'Argol et les siens n'ont plus de vaisseau ... [...] A ta manière tu as fait ce que tu pouvais ... mais c'était la mauvaise manière, voilà tout ...".
Et dans ce quatrième volume, Valérian est systématiquement à côté de la plaque, il prend les mauvaises décisions à tel point qu'il finit par s'attirer l'indifférence de Laureline : "Tu le connais toi celui là mon goumoun ?", qui lui préfère la compagnie d'Argol et de sa famille, et surtout de leur animal de compagnie, le goumoun : "Nous on est en pleine forme, hein, mon goumoun adoré ? Hein, mon gros sauveur ? ...".
Il faut bien reconnaître que le goumoun est mignon et fort sympathique, si ce n'est qu'il n'a tendance à détruire tout ce qui ne lui plaît pas. Il arrive même à rendre jaloux Valérian : "Décidément, elle m'énerve avec son goumoun !", ce qui donne une petite touche d'humour à l'ensemble.
L'humour est aussi apporté par l'opposition entre Valérian et Laureline, celle-ci ayant une forte propension dans cette aventure à s'attirer la compagnie des monstres : "Incroyable ! Elle va encore se faire embarquer par un monstre ! Ca devient une habitude !", avec toujours le côté féministe du personnage de Laureline : "Oui ! N'empêche que c'est encore moi qui ai écopé ! Pourquoi pas toi, hein ? ...Même la faune de l'espace est mysogine ...".
Et puis la famille d'Argol est joyeuse et insouciante, ce qui contraste avec le sérieux des terriens sur Technorog et donne lieu à des scènes joyeusement drôles et enlevées.

"Bienvenue sur Alflolol", quatrième volume de la série Valérian et Laureline, est toujours constitué d'un bon scénario et de très beaux dessins, mais ce que j'ai sans doute le plus apprécié, c'est la dimension d'écologie politique que les auteurs ont donné au scénario et les questions soulevées, d'autant qu'elles sont actuellement au coeur de l'actualité et qu'elles ne laissent personne indifférent, que ce soit de nos jours ou entre nos agents spatio-temporel préférés : Valérian et Laureline.
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Le scénariste n'oublie pas de remettre Laureline à sa place. Valérian n'oublie pas de faire de dire des petits phrases piquantes. "Cette fille à l'art de se mettre dans des situations incroyables!", "elle va encore se faire embarquer par un monstre! Cela devient une habitude!". Cette fois, la demoiselle n'a pas la langue dans sa poche : "même la faune de l'espace est mysogine". L'héroïne ne se laisse plus faire. Elle affirme son désaccord jusqu'à planter son amoureux pour rester avec ces nouveaux amis. Ces convictions priment et elle ira aussi loin que possible. Enfin on sort du cliché de l'homme sauveur et de la femme belle et cruche. Espérons que cela continue dans les tomes suivants.
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Une gentille petite histoire sympathique. On retiendra le côté écologique qui montre comment une planète peut être facilement détruite par une exploitation débridée, tout comme une population d'autochtones peut se voir expulser de son territoire historique. L'auteur a intelligemment utilisé beaucoup de bon humour.
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Valérian et Laureline se retrouvent sur la planète Technorog dont les incroyables ressources sont pillées par des industries terriennes. Mais il s'avère que cette planète est en fait Alflolol, habitée, par des autochtones nomades. Nos agents spatio-temporels se retrouvent entre deux mondes que tout oppose ! Un album drôle et politique.
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Intéressant sujet que celui d'une espèce partie visiter l'univers qui , à son retour, découvre que l'homme a pris sa place et compte bien y rester. Tentant vainement par humanisme de recycler cette civilisation
qui n'a nul besoin de technologie, l'humanité va isoler cette espèce pour l'inciter à partir, mais c'est sans compter sur nos 2 héros
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