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4,02

sur 113 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour ceux qui ont déjà lu les opus précédents, c'est un véritable plaisir de retrouver le sergent détective Victor Lessard, policier au profil atypique. Et pour ceux qui le découvrent, c'est juste un moyen d'avoir envie de lire les précédents !
Dans « violence à l'origine » Victor Lessard, qui semble avoir réglé ses comptes avec ses vieux démons, à fort à faire. Et le lecteur aussi, qui commence ce livre par le chapitre 48. Non, ce n'est pas l'erreur d'un éditeur malicieux ou d'un auteur perturbé, mais bien une étonnante façon de sauter à pieds joints au coeur de l'enquête. Viennent ensuite des flashbacks et des changements de points de vue, facilement intégrés dans le fil de l'intrigue.
Avec la ville de Montréal en trame de fond, Victor Lessart enquête sur la mort violente d'un policier haut gradé du SPVM, puis sur une succession de meurtres tous plus horribles les uns que les autres. Contre toute logique ses intuitions le guident vers des noirceurs que le commun des mortels refuse d'admettre. Guidé par un graffiti présent sur les scènes de crimes, par lequel le meurtrier annonce son prochain crime, le dernier à mourir devant être le père Noel, Lessart s'oriente vers un meurtrier qui ouvre des portes, comme un appel à l'aide, en contradiction avec les caractéristiques classiques d'un tueur en série. Les meurtres se succèdent, la hiérarchie souhaite des résultats rapides, les pièges sont cependant nombreux, y compris au coeur de la police pas forcément pressée de voir se rouvrir certains dossiers. Secondé par sa fidèle Jacinthe Taillon, par Loïc, et par son amie Nadja avec qui la relation semble apaisée, Lessard doit résoudre « l'affaire du graffiteur ».
Au coeur de ce roman, trois affaires s'imbriquent, qui permettent de refermer certaines portes laissées ouvertes dans les romans précédents, mais qui ne gênent pas la compréhension si on ne les a pas déjà lus.
L'auteur aborde différents thèmes, l'incapacité de la justice, qui peut inciter à se faire justice soi-même. Si c'est totalement inacceptable dans une société civilisée, la question est pourtant de savoir quelle part en nous accepte ou condamne, et jusqu'à quel point. Victor Lessard sera confronté à cette question difficile. Martin Michaud aborde également le sujet délicat de la manipulation psychologique, en particulier sur des enfants, où seule une dose de folie peut faire poser des questions telles que : avons-nous tous un potentiel de violence à l'origine, et si oui, existe-t-il un moyen de le faire émerger ? Enfin, la traite des êtres humains et les violences faites aux femmes en particulier violences sexuelles.
C'est sombre, mais comme nous le dit Martin Michaud lors de la rencontre, les sources sont à trouver dans la réalité. A Montréal, il y a quelques années des jeunes femmes ont disparu, sans que l'on trouve la moindre piste. Pour le père d'une fille de 18 ans, c'est un sujet sensible, car il ne faut jamais se dire que ça n'arrive qu'aux autres.
L'écriture est portée par cette gouaille typiquement québécoise qui allège en quelque sorte ce roman très noir. Parce que oui, c'est correct de parler et d'écrire comme nos cousins du Canada, et moi c'est simple, j'adore ! Ils sont bien savoureux ces dialogues entre Lessard et Jacinthe.
- Pis ? Tu l'as pas top magané j'espère ?
- Eille, méchante perte de temps …. C'est sûr qu'ils nous niaisent !
- Je t'attends dans le char, mon homme.
Voilà c'est certain un roman à dévorer, et qui donne encore envie de vite lire tous les autres.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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« La violence à l'origine » nous plonge dans les égouts de Montréal et nous perd dans le labyrinthe glauque de la traite des êtres humains. Autant dire que ce chef d'oeuvre est à déconseiller totalement aux âmes sensibles.

Prostitution féminine, manipulation mentale des enfants, constituent le décor de « l'affaire du graffiteur » et très vite nous nous inscrivons dans les pas de Martin LESSARD et de son équipe et accompagnons Martin MICHAUD dans une réflexion sur l'autodéfense, l'auto justice, la peine de mort, et dans une méditation plus philosophique (Nietzschéenne) sur la violence, le désordre et ses ressorts moraux.

Au fur et à mesure que les sauvages sont exécutés par un mystérieux justicier, nous découvrons que la Justice, en tant qu'institution, est absente de cette enquête sans juge, sans procureur, sans avocat, et la nature ayant horreur du vide, un speaker radiophonique, caricature de « la voix de son maitre » et marionnette de l'establishment, mène un interrogatoire puis prononce un réquisitoire impitoyable contre le père d'une innocente victime, dans une des pages les plus révoltantes de ce roman policier.
Heureusement l'histoire se finit bien et la morale est sauve, car Martin LESSARD, très border line, est un juste.

Ecrit par un québécois, cette oeuvre francophone nous délecte d'une écriture riche de tournures locales et d'anglicismes savoureux.

J'ai dévoré en une nuit ce livre superbe et cet auteur que je n'avais pas le privilège de connaitre.

Merci à Masse Critique et aux Editions Kernes de nous offrir un aussi beau cadeau enchâssé dans une superbe couverture aussi intriquante qu'évocatrice.
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Quel bon polar Martin Michaud peut s'affiché avec les meilleurs du genre, sans être chauvin le Québec a d'excellent auteurs parmi la crème pour la plupart. Violence à l'Origine est une histoire sombre avec un atmosphère glauque ou la vérité s'insinue à travers les mailles du mal. De l'enlèvements d'enfants à l'apprentissage du mal aux gangs de rue sponsorisé par le pouvoir de certains qui approuve le trafic humain sur le Deep Web et en tire avantage dessine à elle seule l'éternel lutte du bien et du mal. Plus on tourne les pages de ce bouquin plus on s'enfonce dans la recherche de la vérité qui nous fait réfléchir aux comportements des humains.
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Commencer un récit par le chapitre 48, en plus d'étonner, plonge directement le lecteur dans l'action et éveille brutalement la curiosité. Celle-ci sera d'ailleurs méchamment mise à contribution tout au long de cette histoire plutôt intrigante, à multiples développements, dont les ramifications ne cessent de s'accumuler. Les fidèles de Victor Lessard retrouveront l'équipe d'enquêteurs des crimes majeurs du SPVM dans ce quatrième opus de la série consacré à cet électron libre. L'intrigue est bien bâtie, la construction qui amène périodiquement des flash-back et des incursions vers d'autres acteurs soutient l'intérêt sans casser le rythme. J'ai dévoré ce roman en deux jours tellement j'avais hâte de voir où ces pistes allaient mener et le dénouement ne m'a pas déçu.

Cependant le personnage de Taillon m'a autant énervé que dans les premiers tomes et j'ai trouvé dommage que Michaud fasse un James Bond de Lessard dans un passage où vraiment, même avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de croire à de telles prouesses face à autant de durs-à-cuire . . . Il reste que c'est un excellent polar, qui peut se lire indépendamment, mais qui prend toute sa saveur lorsque les épisodes précédents ont été savourés.
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Amateur de polar... celui-ci est pour vous! Je suis une grande fan de Martin Michaud! Mais vraiment là!!

Tous ses romans sont divins, je vous présente ici son plus récent...
On retrouve dans ce livre-ci, notre enquêteur bien-aimé: Victor Lessard! le culot dont il fait preuve dans ce tome... j'ai adoré! Et que dire de son acolyte, Jacinthe, qu'il me fut un plaisir de retrouver avec sa personnalité bien à elle et ses répliques mordantes. On ne la veut pas autrement! Bref, un duo du tonnerre!

Le récit m'a tenu en haleine du début à la fin tant l'histoire était captivante (malgré le fait que Martin traite d'une réalité que l'on préfèrerait ne pas voir exister dans notre monde).

Un roman à lire absolument... particulièrement si vous ne connaissez pas encore cet auteur!
Lien : http://bookivores.over-blog...
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Tout d'abord merci à Babelio et les éditions Kennes de m'avoir permis de découvrir « Violences à l'origine » de Martin Michaud. Pourquoi il faut lire ce polar Québécois ?
Pour ces expressions québécoise qui donne une pointe d'originalité dans cette histoire. Pour ça structure narrative en forme entonnoir car l'auteur démarre le livre au chapitre 49 et continu avec un brio certain de nous raconter différent fait avec un dynamisme soutenu qui vous tiens en haleine pendant tout le roman. Pour finir dans un goulot d'étranglement et une fin haute en couleur. Une remarque esthétique de l'ouvrage qui ce présente avec une couverture toute noir un graphisme décrivant un corps humain rouge tenue par des fils. le thème principal du livre est la manipulation. Voilà un auteur à découvrir.
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J'aime beaucoup Martin Michaud et sa série autour du sergent-détective Victor Lessard et son équipe, et en particulier sa coéquipière Jacinthe Taillon. Ils sont vraiment impayables tous les deux... Martin Michaud étant Québécois, leurs échanges fleurent bon le Québec ! J'adore....
Ici, l'enquête est particulièrement difficile et violente, le meurtrier mettant en scène ses crimes de manière bien étrange et machiavélique. le suspens est bien mené et l'on découvre et comprend le dénouement qu'à la fin avec l'auteur. Bravo, j'aime bien beaucoup réfléchir sans forcément trouver la solution avant le dénouement, quand je le devine avant je suis un peu frustrée. En parallèle de l'enquête qui se déroule de nos jours, on vit l'enlèvement d'un petit garçon de 6 ans, Maxime, par le « Père Noël » de nombreuses années auparavant... quel rapport avec les meurtres ? Ce Père Noël, étrange et malfaisant, finalement qu'on retrouve dans les graffitis que le tueur dessine à chacun de ses crimes, comme pour donner une piste aux enquêteurs ou bien les narguer. Il est bon de retrouver un Victor Lessard relativement bien dans sa vie professionnelle et personnelle, même si cette enquête va beaucoup le secouer et remettre en question certaines de ses certitudes. Bref une belle longue enquête qui se lit avec plaisir. J'attends avec impatience de nouvelles enquêtes de Victor Lessard.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Sélectionnée dans le cadre de "masse critique" pour la lecture de ce roman, j'ai découvert Martin Michaud.
Dès les premières pages, le ton est donné : une intrigue construite comme dans un film...avec des retours-arrière. Un style dynamique avec des chapitres courts qui donne du rythme.
Commençant par un chapitre de la fin sans pour autant en dévoiler la chute, l'auteur nous invite à la poursuite d'un meurtrier en série dans un Montréal qui lui est familier. Nous sommes plongés dans le quotidien d'une équipe d'enquêteurs aguerris aux caractères bien trempés (on a envie d'en être) ! Les descriptions détaillées des différents lieux en même temps que cette langue familière aux expressions si particulières nous font voyager. Les réflexions philosophiques présentes tout au long de l'énigme, nous invitent au questionnement sur la nature humaine....
Je ne souhaite pas ici faire un énième résumé de l'histoire, simplement notifier que l'aspect psychologique est présent tout au long du livre, y compris à travers des citations, et laisse transparaître des "bascules" possibles : L'être humain à la personnalité fragile et influençable...la "pièce sombre" propre à chacun qui nous fait avoir un comportement ou un autre.
La fin de l'histoire aurait pu être différente si l'auteur avait souhaité respecter "la morale", mais il laisse au lecteur le loisir de se questionner à ce sujet...."Dans toute la magnificence de notre hideur et de notre pureté" (ch. 49).
Merci M. Michaud...je vais lire vos précédents ouvrages !
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Je découvre Martin Michaud avec la quatrième enquête de Victor Lessard, et j'ai depuis très envie de lire les trois opus précédents. Sergent détective de son état, il est divorcé, père de deux grands enfants. Il vit avec une collègue et, ma fois, leur relation est harmonieuse, puisqu'ils sont tous les deux aussi passionnés par leur travail.L'un avec l'autre, ils ont trouvé un équilibre : Victor a mené des enquêtes difficiles, douloureuses, dont le souvenir le hante encore et l'ont fait sombrer.
Il a à faire à un tueur comme il en existe rarement dans les romans policiers. Je dirai même que c'est un tueur qui défie le manuel du parfait petit profileur, non parce qu'il fait peu de victimes, mais parce qu'il a une fâcheuse tendance à varier les méthodes d'exécution. de plus, il ne semble pas y avoir de liens entre les différentes victimes – mot féminin, pour désigner ici des êtres masculins. Non que les hommes ne puissent être victimes de tueur en série, l'histoire nous le prouve assez. Simplement, leur mort nécessite plus de ruse et de force physique, surtout que les hommes qui ont été assassinés n'étaient pas des tendres, chacun dans leur domaine.
Victor Lessard enquête donc, et si, contrairement à d'autres enquêteurs, il travaille à vaincre ses démons, ses collègues ont tous une forte personnalité, un peu barré, à commencer par Jacinthe, au franc parler réjouissant, au régime rempli de transgression, toujours prête à aider les siens – et les résultats sont là.
Je ne peux pas parler de ce livre sans parler de sa construction. Il commence presque à la fin, au coeur de l'action. Il nous replonge dans le passé aussi, quelques trente ans plus tôt, au plein coeur de l'hiver alors que le récit principal prend place en été. Comme en un jeu de piste avec le lecteur, les retours dans le passé, bien mis en valeur dans le texte, nous aide à reconstituer le passé de personnages clefs pour le présent de l'enquête.
Le dénouement devrait également faire réfléchir. Lessard fait un choix, et l'on serait bien en peine de se dire si ce choix est conscient ou non. Ce qui est sûr est que Lessard n'est pas un enquêteur conformiste, ceux qui nous donnent des leçons de morale ou qui résolvent les problèmes très facilement (j'ai quelques séries françaises en tête, heureusement, nous en sommes loin !). S'il est intransigeant envers les autres membres de la police, il a aussi des faiblesses. La différence ? Elles ne sont pas à son profit personnel, bien au contraire.
Violence à l'origine est un roman qui nous questionne sur notre sens de la justice, mais aussi sur cette origine de la violence, questionnement que des auteurs français développent aussi dans leurs romans. Sur ce plan-ci, pas d'angélisme non plus, ni de diabolisation – mais des personnages, des actes, des réflexions, qui tranchent avec ce que l'on a pu déjà lire. Bref, Violence à l'origine est un roman hautement recommandable.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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C'est en 2010 que les Québécois ont découvert ce policier de quartier de Notre-Dame de Grâce qui, après un drame familial, avait sombré dans l'alcool. Cinq ans ont passé et il est maintenant responsable de la section des crimes majeurs au SPVM.
« Quels que soient notre éducation, notre niveau social, notre personnalité, nous sommes tous des menteurs pathologiques (souvenirs enjolivés, anecdotes améliorées par le passage du temps...) et nous avons tous en nous une pièce sombre, dans les tréfonds de notre conscience où nous enfouissons ces mensonges et demi vérités. » Partant de ce postulat, Martin Michaud construit un roman policier puissant où l'inconscient le dispute aux perversions.
Entrainé dans un dédale inextricable, l'inspecteur est confronté à des scènes d'une violence inouïe et à une tension permanente. le tueur particulièrement sadique prend le temps de peindre, après chaque meurtre, de mystérieux et lugubres graffitis où apparait la figure du Père Noël. Ne laissant rien au hasard, Victor étudie minutieusement chaque scène de crime, envisage toutes les hypothèses possibles. Chaque détail est observé, notifié, il prend le temps de la réflexion comme s'il s'agissait de vaincre un redoutable adversaire aux échecs. Heureusement, Martin Michaud nous propose aussi quelques respirations grâce à des moments plus légers où l'humour de Jacinthe, sa coéquipière, vient désamorcer la tension ambiante.
L'auteur s'attarde également aux motivations du tueur, aux raisons de cette sauvagerie. Il confronte ses personnages, quels qu'ils soient, aux pulsions, aux conflits intérieurs, à leurs fêlures cachées. Il les tient en équilibre sur un fil tendu de manière presque permanente entre le bien et le mal.

L'intrigue est parfaitement maîtrisée et la chronologie est habilement perturbée dès les premières pages (le livre débute au chapitre 48). Martin Michaud joue avec le lecteur, l'emmenant où il le souhaite avec doigté et lui offrant un thriller passionnant où la tension et le rythme ne faiblissent jamais. Je vous le recommande chaleureusement.

Lien : http://argali.eklablog.fr/vi..
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