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Citations sur Face aux verrous (98)

JE RAME

J'ai maudit ton front ton ventre ta vie
J'ai maudit les rues que ta marche enfile
Les objets que ta main saisit
J'ai maudit l'intérieur de tes rêves

J'ai mis une flaque dans ton œil qui ne voit plus
Un insecte dans ton oreille qui n'entend plus
Une éponge dans ton cerveau qui ne comprend plus

Je t'ai refroidi en l'âme de ton corps
Je t'ai glacé en ta vie profonde
L'air que tu respires te suffoque
L'air que tu respires a un air de cave
Est un air qui a déjà été expiré
Qui a été rejeté par des hyènes

Le fumier de cet air personne ne peut plus le respirer

Ta peau est toute humide
Ta peau sue l'eau de la grande peur
Tes aisselles dégagent au loin une odeur de crypte

Les animaux s'arrêtent sur ton passage
Les chiens, la nuit, hurlent, la tête levée vers ta maison
Tu ne peux pas fuir
Il ne te vient pas une force de fourmi au bout du pied
Ta fatigue fait une souche de plomb en ton corps
Ta fatigue est une longue caravane
Ta fatigue va jusqu'au pays de Nan
Ta fatigue est inexprimable

Ta bouche te mord
Tes ongles te griffent
N'est plus à toi ta femme
N'est plus à toi ton frère
La plante de son pied est mordue par un serpent furieux

On a bavé sur ta progéniture
On a bavé sur le rire de ta fillette
On est passé en bavant devant le visage de ta demeure

Le monde s'éloigne de toi

Je rame
Je rame
Je rame contre ta vie
Je rame
Je me multiplie en rameurs innombrables
Pour ramer plus fortement contre toi

Tu tombes dans le vague
Tu es sans souffle
Tu te lasses avant même le moindre effort

Je rame
Je rame
Je rame

Tu t'en vas, ivre, attaché à la queue d'un mulet
L'inverse comme un immense parasol qui abscurcit le ciel

Et assemble les mouches
L'ivresse vertigineuse des canaux semicirculaires
Commencement mal écouté de l'hémiplégie
L'ivresse ne te quitte plus
Te couche à gauche
Te couche à droite
Te couche sur le sol pierreux du chemin
Je rame
Je rame
Je rame contre tes jours

Dans la maison de la souffrance tu entres

Je rame
Je rame
Sur un bandeau noir tes actions s'inscrivent
Sur le grand œil blanc d'un cheval borgne roule ton avenir

Je rame
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Celui-là, avec sa vertu, il branle ses vices.
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III
tranches de savoir


Qui a ses aises dans le vice, trouvera
agitation dans la vertu. À lui de deviner,
s'il convient ou non de passer outre.

p.60
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III tranches de savoir


Le mal trace, le bien inonde.

p.62
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III tranches de savoir


Les pins, tous les résineux, sont des
arbres sociaux. C'est un fait. Le pommier,
lui, vit toujours seul. Le pommier, sauvage,
s'entend. Mais tout pommier guette le
moment de redevenir sauvage, de vivre
seul à nouveau, avec de tout petits fruits,
acides et jolis (pas enflés du tout). Vrai,
on n’aurait pas cru ça du pommier.

p.46
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L'épouvante aussitôt tutoie. Plus de
risque d'éloquence.

p.60
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III Tranches de savoir


Un adolescent rêve qu'il pâture sous
l'eau. On demande sa vie, de quelles études
il sera capable, de quel amour, de quelles
situations. Comment l'empêcher de prendre
dans la volupté une position à laquelle il
semble voué, et qui va lui faire en tout le
reste le plus grand tord ? Que lui donner
à la place ? Ou faut-il le tuer sans attendre ?

p.52
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Les insectes civilisés ne comprennent pas
que l'homme ne secrète pas son pantalon.
Les autres insectes ne trouvent là rien
d'extraordinaire.

p.46
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III Tranches de savoir


Mme D… accoucha d'un enfant qui, sous
les regards atterrés, dans les douze heures
suivantes se fossilisa. Mauvais début pour
une jeune mère, très mauvais début. Mais
bon début pour une maladie nerveuse,
excellent début qui tient presque du
miracle, quoiqu'on ne soit sûr de rien avec
les femmes. Rencontrant un homme plaisant
elle pourrait encore se laisser aller aux
distractions.

p.52
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Qui sait raser le rasoir saura effacer la gomme.

p.53
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