« Que donnerait une distillation du Monde ? » demandait, émerveillé, un homme, ivre pour la première fois.
p.61
L'ÉTRANGER PARLE
Il y a maintenant des hommes à éclipse.
Nous y sommes arrivés. Il était temps :
Ces foules sans cesse grandissantes, ces
villes pleines et où des amours aveugles
en « rajoutent » encore.
Il était grandement temps.
p.149
Faites pondre le coq, la poule parlera.
p.45
Le matin, quand on est abeille, pas d'histoires, faut aller butiner.
p.53
On ne voit pas les virgules entre les maisons, ce qui en rend la lecture si difficile et les rues si lassantes à parcourir.
La phrase dans les villes est interminable. Mais elle fascine et les campagnes sont désertées des laboureurs autrefois courageux qui maintenant veulent se rendre compte par eux-mêmes du texte admirablement retors, dont tout le monde parle, si peu aisé à suivre, le plus souvent impossible.
Ce qu'ils tentent de faire pourtant, ces opiniâtres travailleurs, marchant sans arrêt, lapant au passage les maladies des égouts et la lèpre des façades, plutôt que le sens qui se dérobe encore. Drogués de misère et de fatigue, ils errent devant les étalages, égarant parfois leur but, leur recherche jamais... et ainsi s'en vont nos bonnes campagnes.
p.41-42
Même la tortue se croit sans doute parfois composée uniquement d'étincelles…
Qui dit qu'elle a tort ?
p.64
« Venez céans », dit le squale, et il le mangea. Le squale était mangeur d'hommes, mais l'époque était polie.
p.39
Il n'est pas rare qu'un fils de Directeur de Zoo naisse les pieds palmés. C'est néanmoins, comme tout malheur, une surprise.
Cependant que l'enfant est évacué vers l'Extrême-Nord où l'on espère qu'il se confondra avec la présentation d'une nature plus appropriée, la famille, de secrète qu'elle était, devient extrêmement, infiniment secrète. Qui peut se vanter d'avoir connu à fond la famille d'un directeur de Zoo?
p.35-36
Les oreilles dans l'homme sont mal défendues. On dirait que les voisins n'ont pas été prévus.
p.45
S'il y a du poil, il y aura de la chaleur. S'il y a de l'eau, il n'y aura pas de pattes
.
p.66