Ce n'est pas au crocodile à crier « Attention au crocodile ! »
p.55
Si la feuille chantait, elle tromperait l'oiseau.
p.70
MOUVEMENTS
[...]
Bâton fou
boomerang qui sans cesse revient
revient torrentiellement
à travers d'autres
reprendre son vol
Gestes
gestes de la vie ignorée
de la vie
de la vie impulsive
et heureuse à se dilapider
de la vie saccadée, spasmodique, érectile
de la vie à la diable, de la vie n'importe comment
Gestes du défi et de la riposte
et de 1'évasion hors des goulots d'étranglement
Gestes de dépassement
du dépassement
surtout du dépassement
(pré-gestes en soi, beaucoup plus grands que le geste, visible et pratique qui va suivre)
Emmêlements
attaques qui ressemblent à des plongeons
nages qui ressemblent à des fouilles
bras qui ressemblent à des trompes
Allégresse de la vie motrice
qui tue la méditation du mal
on ne sait à quel règne appartient
l'ensorcelante fournée qui sort en bondissant
animai ou homme
immédiat, sans pause
déjà reparti
déjà vient le suivant
instantané
Gomme en des milliers et des milliers de secondes
une lente journée s'accomplit
La solitude fait des gammes
le désert les multiplie
arabesques indéfiniment réitérées
…
p.15-16
Pourquoi monter un cheval blanc, si l'on n'est pas menteur ?
p.64
Pauvreté sans dettes, ce serait trop de solitude, dit le pauvre dans sa sagesse.
p.62
En observant des séminaristes, bientôt docteurs en théologie, jouer à taper du pied sur un ballon de football, on est amené à remarquer qu'il est apparemment plus facile au tigre d'être totalement, tigre, qu'il ne l'est pour l'homme, d'être homme.
p.64-65
Vitrier nerveux sans cesse compte ses doigts.
p.67
Le désert n'ayant pas donné de concurrent au sable, grande est la paix du désert.
p.62
Il n'y a pas de preuve que la puce, qui vit sur la souris, craigne le chat.
p.62
En pays jeune, les lendemains vendent des surlendemains.
p.66